Femme Fatale (Brian De Palma - 2002)
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Femme Fatale (Brian De Palma - 2002)
Quels sont vos positions respectives sur ce film dans ce forum? Voilà ma critique de l'époque, que j'ai transformé au guise du murissement.
SPOILERS
"Femme Fatale ", qu’on l’aime un peu, beaucoup ou qu’on le déteste, reste un film assez étrange vis à vis de ce que De Palma a fait jusqu’ici. Il semble être le résultat de deux années passées pour le réalisateur sous le signe d’un pays étranger et d’un éloignement de sa terre natale. Dans le film, les personnages américains sont d’une grossièreté étonnantes. Mal servi et sans doute alléché par l’idée d’un travail avec le réalisateur, Peter Coyote et Gregg Henry en sont les premiers dindons de la farce.
Il est amusant de voir à quel point, pendant la promo du film à la télé, De Palma a cité le personnage de Welles, l’homme qui fuit les Etats Unis pour filmer en Europe. Pourtant, le bat blesse. Ce qui fait la réussite des films de Brian De Palma au sein des studios U.S, c’est la manière dont ils jouent avec le système pour s’imposer. Mais en fuyant en France, il manque sûrement à De Palma une sorte d’esprit aventurier, celui qui donne, par rapport à un « Citizen kane », un « Mr Arkadin ». Peut-être grisé par un statut auteurisant et des diners mondins, sa position artistique ressemble ici plus à celle d’un artiste américain qui peint, pleins d’idées préconçues sur ce qu’il regarde, devant les bords de Seines, en se coiffant d’un béret pour s’y croire à fond.
D’une platitude assez remarquable, la photo de Thierry Arbogast nous ressort une imagerie parisienne tristounette et lamentable, qu’on avait pas vu à un tel point depuis « Frantic » (le film de Polanski avait le mérite de ne pas la prendre au sérieux, et de bien s’amuser). C’est non sans un sourire au coin qu’on regarde, lors de la scène du bar, une bande de loubards tout droit sortis de « Rue Barbare » ! Bref, l ‘oeil n’est pas bien servi . En revanche, le cœur reste toujours prêt à s’emballer !
La séquence d’intro au festival de cannes est un bijoux. Tout est absolument magnifique, la caméra, le montage de Bill Pankow, et le boléro de Ryuichi Sakamoto (au passage, le score du film est absolument merveilleux) sont au diapason dans une séquence, à la fois douce, exittante et drôle. Voir Régis Wargnier sourire devant « Est Ouest », avant une coupure soudaine du film et l’emballement des évènements (Eli Medeiros se casse la figure sur la caméra), c’est assez génial.
Si le film était de la même veine, cela aurait été assez chouette, mais ce n’est pas vraiment le cas. Dans un bric à brac Lynchokieslowskien assez transparent ,le réalisateur nous donne de grands instants d’émotions, ou seul sa caméra parle. Ash observant Lily (lorsque cette dernière rentre trempée chez ses parents, on dirait un « déjà vue » de Carrie assez émouvant), est une scène sublime qui met tout le film en suspens. D’autres moments éparses et magnifiques pullulent à petite dose dérrière un rêve assez monotone (bon sang, les scènes derrickienne avec Thierry Frémont, quel horreur !). Le film nous jette des petites miettes, et son fonctionnement de rèverie un peu mélancolique nous fait qu’elles restent à l’esprit à la fin du film. Les parents bizarres de Lily en vue subjective, l’arret sur image sur Banderas à la fin, la petite gràce légère des splits screen (assez originaux, et il est intéressant de le voir répété deux fois différemment), le « The End » sur l’image rosebud… Sans oublier la fin, qui aboutie rien de moins que sur la fusion des figures fémininines depalmiennes et la création d'une nouvelle héroine. Cette illustration du ressassement aboutie au moins à créer, "in fine", quelque chose.
C’est très décevant, parfois irritant, mais le film travaille sacrément l’esprit et hante au sortir de la projo… Son statut est donc vraiment particulier.
Enfin, il faut souligner, que Rebeca Romijn-Stamos est vraiment superbe. Ses changements d’attitudes, ses fous rires qui déchirent parfois de manière absolument inattendus le film, font d’elle une étrange créature triste mais lumineuse. Enfin, Eriq Ebouaney est d’une puissance rare ! Voici un acteur qui a un avenir certain (même si je doute de celui du film au box office), et je pense qu’on le reverra, ce ne serait que justice, dans d’autres projets d’envergures.
3,5/6
SPOILERS
"Femme Fatale ", qu’on l’aime un peu, beaucoup ou qu’on le déteste, reste un film assez étrange vis à vis de ce que De Palma a fait jusqu’ici. Il semble être le résultat de deux années passées pour le réalisateur sous le signe d’un pays étranger et d’un éloignement de sa terre natale. Dans le film, les personnages américains sont d’une grossièreté étonnantes. Mal servi et sans doute alléché par l’idée d’un travail avec le réalisateur, Peter Coyote et Gregg Henry en sont les premiers dindons de la farce.
Il est amusant de voir à quel point, pendant la promo du film à la télé, De Palma a cité le personnage de Welles, l’homme qui fuit les Etats Unis pour filmer en Europe. Pourtant, le bat blesse. Ce qui fait la réussite des films de Brian De Palma au sein des studios U.S, c’est la manière dont ils jouent avec le système pour s’imposer. Mais en fuyant en France, il manque sûrement à De Palma une sorte d’esprit aventurier, celui qui donne, par rapport à un « Citizen kane », un « Mr Arkadin ». Peut-être grisé par un statut auteurisant et des diners mondins, sa position artistique ressemble ici plus à celle d’un artiste américain qui peint, pleins d’idées préconçues sur ce qu’il regarde, devant les bords de Seines, en se coiffant d’un béret pour s’y croire à fond.
D’une platitude assez remarquable, la photo de Thierry Arbogast nous ressort une imagerie parisienne tristounette et lamentable, qu’on avait pas vu à un tel point depuis « Frantic » (le film de Polanski avait le mérite de ne pas la prendre au sérieux, et de bien s’amuser). C’est non sans un sourire au coin qu’on regarde, lors de la scène du bar, une bande de loubards tout droit sortis de « Rue Barbare » ! Bref, l ‘oeil n’est pas bien servi . En revanche, le cœur reste toujours prêt à s’emballer !
La séquence d’intro au festival de cannes est un bijoux. Tout est absolument magnifique, la caméra, le montage de Bill Pankow, et le boléro de Ryuichi Sakamoto (au passage, le score du film est absolument merveilleux) sont au diapason dans une séquence, à la fois douce, exittante et drôle. Voir Régis Wargnier sourire devant « Est Ouest », avant une coupure soudaine du film et l’emballement des évènements (Eli Medeiros se casse la figure sur la caméra), c’est assez génial.
Si le film était de la même veine, cela aurait été assez chouette, mais ce n’est pas vraiment le cas. Dans un bric à brac Lynchokieslowskien assez transparent ,le réalisateur nous donne de grands instants d’émotions, ou seul sa caméra parle. Ash observant Lily (lorsque cette dernière rentre trempée chez ses parents, on dirait un « déjà vue » de Carrie assez émouvant), est une scène sublime qui met tout le film en suspens. D’autres moments éparses et magnifiques pullulent à petite dose dérrière un rêve assez monotone (bon sang, les scènes derrickienne avec Thierry Frémont, quel horreur !). Le film nous jette des petites miettes, et son fonctionnement de rèverie un peu mélancolique nous fait qu’elles restent à l’esprit à la fin du film. Les parents bizarres de Lily en vue subjective, l’arret sur image sur Banderas à la fin, la petite gràce légère des splits screen (assez originaux, et il est intéressant de le voir répété deux fois différemment), le « The End » sur l’image rosebud… Sans oublier la fin, qui aboutie rien de moins que sur la fusion des figures fémininines depalmiennes et la création d'une nouvelle héroine. Cette illustration du ressassement aboutie au moins à créer, "in fine", quelque chose.
C’est très décevant, parfois irritant, mais le film travaille sacrément l’esprit et hante au sortir de la projo… Son statut est donc vraiment particulier.
Enfin, il faut souligner, que Rebeca Romijn-Stamos est vraiment superbe. Ses changements d’attitudes, ses fous rires qui déchirent parfois de manière absolument inattendus le film, font d’elle une étrange créature triste mais lumineuse. Enfin, Eriq Ebouaney est d’une puissance rare ! Voici un acteur qui a un avenir certain (même si je doute de celui du film au box office), et je pense qu’on le reverra, ce ne serait que justice, dans d’autres projets d’envergures.
3,5/6
Dernière modification par Jeremy Fox le 19 mars 08, 10:18, modifié 1 fois.
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- murder on the dance floor
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- Localisation : Bonne question...
Si avec le temps je suis moins négatif, je le trouve quand même assez mauvais La photo est laide comme dans une production Besson, les acteurs sont pitoyables, De Palma ne cesse de s'auto-révérencer...Ok le début est bien mais ça ne suffit pas.
Le principal pb avec les acteurs, c qu'ils ne sont pas dans le ton désincarné du film...
En fait j'ai eu l'impression que De Palma s'amusait tout seul. En tout cas moi, je ne me suis pas senti impliqué.
Et la mise en abime finale est plutot digne d'un amateur.
Pour moi plus un film de vacances qu'autre chose...
Le principal pb avec les acteurs, c qu'ils ne sont pas dans le ton désincarné du film...
En fait j'ai eu l'impression que De Palma s'amusait tout seul. En tout cas moi, je ne me suis pas senti impliqué.
Et la mise en abime finale est plutot digne d'un amateur.
Pour moi plus un film de vacances qu'autre chose...
Zut alors ! Je pense presque la même chose que toi, McLean !
Sauf que je crois fermement que l'aspect ludique est bien présent et que De Palma ne se prend pas du tout au sérieux. Et c'est peut-être là que le bât blesse car De Palma a toujours fait appel à des constructions visuelles jouissives et outrées, mais l'important était dans ce mélange de malice et de sincérité (romantique et pessimiste) qui faisait tout passer.
Dans Femme Fatale, De Palma s'amuse... et c'est à peu près tout. Cela ne m'empêche pas d'apprécier le film (et particulièrement quelques séquences magnifiques). Je pense aussi que la photo de Arbogast est trop plate et peu dramatique (surtout les extérieurs, ça va mieux en intérieur), cependant le DVD diminue cette perception.
Je dirai aussi que, malheureusement, De Palma ne recycle plus ses maîtres mais lui-même, ce qui fait qu'il aboutit à un film qui ne peut que réjouir ses plus gros fans (comme moi) et laisser la plupart des spectateurs sur le bord de la route.
Sauf que je crois fermement que l'aspect ludique est bien présent et que De Palma ne se prend pas du tout au sérieux. Et c'est peut-être là que le bât blesse car De Palma a toujours fait appel à des constructions visuelles jouissives et outrées, mais l'important était dans ce mélange de malice et de sincérité (romantique et pessimiste) qui faisait tout passer.
Dans Femme Fatale, De Palma s'amuse... et c'est à peu près tout. Cela ne m'empêche pas d'apprécier le film (et particulièrement quelques séquences magnifiques). Je pense aussi que la photo de Arbogast est trop plate et peu dramatique (surtout les extérieurs, ça va mieux en intérieur), cependant le DVD diminue cette perception.
Je dirai aussi que, malheureusement, De Palma ne recycle plus ses maîtres mais lui-même, ce qui fait qu'il aboutit à un film qui ne peut que réjouir ses plus gros fans (comme moi) et laisser la plupart des spectateurs sur le bord de la route.
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- Mogul
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Je ne l'ai pas revu depuis sa sortie ciné (j'y suis allé deux fois) mais à la sortie de la première j'étais assez en colère; la deuxième a permis de clarifier les choses.
Je n'adhère pas à l'univers visuel et je ne me sens aucunement impliqué dans l'histoire. Deux point génants.
Maintenant à travers les extriats qui me parviennent quelquefois, il y a toujours un "truc" qui m'accroche. Rebecca, la mise en scène, la musique.
Je n'adhère pas à l'univers visuel et je ne me sens aucunement impliqué dans l'histoire. Deux point génants.
Maintenant à travers les extriats qui me parviennent quelquefois, il y a toujours un "truc" qui m'accroche. Rebecca, la mise en scène, la musique.
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- Pipeaulogue
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J'adore ce film que je considère comme un exercice de style génial. Je suis désolé que des critiques reprochent ,en grimaçant, à De Palma ce qu'ils loueraient ,en se pamant devant lui, chez Lynch. Je ne serais pas étonné si De palma avait lu Deleuze. On a l'impression qu'il s'amuse - parce que FF est avant tout un grand film ludique - à mettre en image les théories du philosophe sur les cristaux de temps.
Vraiment je suis enthousiaste, j'étais sorti de la salle avec le sourire aux lèvres.
Vraiment je suis enthousiaste, j'étais sorti de la salle avec le sourire aux lèvres.
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- murder on the dance floor
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Je ne peux que réagirCosmo Vitelli a écrit :Je suis désolé que des critiques reprochent ,en grimaçant, à De Palma ce qu'ils loueraient ,en se pamant devant lui, chez Lynch.
Je sais pas si De Palma voulait s'inspirer de Lynch ou pas, mais il ne retrouve pas la même maestria dans le mélange du rêve et de la réalité.
Par ex, dans Mulholland Drive, le réveil sert à une relecture du début. Tandis que dans Femme Fatale, ça ne sert pas à grand chose Et puis chez Lynch, les acteurs sont mieux dirigés, et la photo est plus belle, et la bande son plus recherchée, et les personnages plus fouillés et puis...désolé mais il ne faut pas toucher aux zones sensibles
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- Pipeaulogue
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T'as oublié d'écrire SpoilerPhilip Marlowe a écrit :Je ne peux que réagirCosmo Vitelli a écrit :Je suis désolé que des critiques reprochent ,en grimaçant, à De Palma ce qu'ils loueraient ,en se pamant devant lui, chez Lynch.
Je sais pas si De Palma voulait s'inspirer de Lynch ou pas, mais il ne retrouve pas la même maestria dans le mélange du rêve et de la réalité.
Par ex, dans Mulholland Drive, le réveil sert à une relecture du début. Tandis que dans Femme Fatale, ça ne sert pas à grand chose Et puis chez Lynch, les acteurs sont mieux dirigés, et la photo est plus belle, et la bande son plus recherchée, et les personnages plus fouillés et puis...désolé mais il ne faut pas toucher aux zones sensibles
Spoiler
Je ne suis pas d'accord, la covariance rêve/réalité n'est pas du tout inutile dans le film. Comme je le disais plus haut, et c'est vraiment De Palma a parfaitement mis en image les théories Deleuzienne des cristaux de temps, et l'incompossibilité de Leibniz, avec ces réalités parralèles qui se chevauchent se contredisent et se complètent. Et faire du fun avec Deleuze, sérieux il fallait le faire. Exercice de style ostentatoire d'accord...mais on s'en fout tant que ça marche impec, ce qui est le cas là.
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- Mogul
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Pas vu. D'ailleurs je ne suis pas ce qu'on peut appeler un fan "Die hard" de De Palma (je suis même allé voir Femme Fatale en craignant le pire).Tuck pendleton a écrit :mouais...tu penses quoi de Raising cain?Cosmo Vitelli a écrit :Exercice de style ostentatoire d'accord...mais on s'en fout tant que ça marche impec, ce qui est le cas là.
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- Laspalès
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un De Palma mineur qui s'autocite(comme le dernier Argento,tiens! )...comme Philip,j'ai trouvé la photo assez laide et les acteurs,pour la plupart,franchement mauvais(le duo de tueurs involontairement comique!)...y a des scènes bien ridicules quand même(ahh...Brian se moque de bon goût...c'est pour ça qu'on peut l'aimer,ou le détester! )...je pense à la fin avec le conducteur ébloui,la grosse gerbe de sang ...ou la scène du strip ou De Palma parodie BODY DOUBLE,avec cette chanson infâme de Saez et cette baston burlesque!
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- Producteur
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Re: Femme Fatale
C'est pour mon premier post que tu me fais ça toâ??Mac Lean a écrit :Quels sont vos positions respectives sur ce film dans ce forum? Voilà ma critique de l'époque, que j'ai transformé au guise du murissement.
Bon, alors, d'abord salut tout le monde!
Étant le plus grand fan (en France en tous cas) de De Palma... oui, même OUTRAGES et M2M j'ai aimé, et après? ... il est évident que je défende ce film que j'avais tant adoré à la première vision! mais en fait, vous dîtes parfois vrai. En revoyant le film (plusieurs fois d'ailleurs) j'ai compris mon erreur: là où je croyais que BdP donnait des pistes dont c'était à nous de trouver la clé (via plusieurs re-visions), je me suis rendu compte qu'il s'agissait tout simplement... d'incohérences du scénario. Tout simplement. Il y a quelques trucs qu'on remarque pas à la première vision, mais c'est vraiment des trucs sans trop d'importance, voie dont on se fout complètement.
Le seul but semble bien de vouloir faire un film pour le plaisir des images.
Bah, consolation: les Américains ont aimé. C'est certainement dû à l'exotisme du film... 'faut voir... S'il avait été tourné aux USA ça aurait peut être changé beaucoup de choses...
Voilà, j'ai dis du mal d'un film de mon réalisateur favori. On pourrait faire un topic sur BODY DOUBLE maintenant peut-être, histoire d'équilibrer?
Je ne pensais jamais dire ça un jour... mais là, je reconnais que tu as vu juste... pour une fois... je lui mettrais la même note.Mac Lean a écrit :3,5/6
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- Mogul
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Re: Femme Fatale
Salut à toi "Romain the rider"
Je suis Dersou...remember me ?
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