Si si, enfin je pense. A travers ton discours indécis, j'ai l'impression de retrouver mes sensations lors de ma première découverte de Miami Vice.Stark a écrit :A me relire, j'ai l'impression de ne pas être clair du tout.
Pour être tout à fait honnête, j'avais bien aimé Miami Vice la première fois, bien content d'y retrouver ces fameuses ambiances nocturnes qui faisaient toute la magnificence aérienne d'un Collétaral (film-tournant où Mann épurait déjà beaucoup son récit mais trouvait une forme d'équilibre grâce à ses deux acteurs principaux). J'étais déjà conscient de l'extrême faiblesse substantielle de Miami Vice mais la forme était suffisamment fringante pour ne pas être totalement sévère. Puis est venu Public Enemies, que je n'ai pas aimé du tout. Toutes les faiblesses de Miami Vice y étaient démultiplié à la puissance 10. La découverte de ce film a, je crois, causé une cassure dans mon affection pour le cinéaste. J'ai eu le sentiment qu'il s'était bien foutu de moi, qu'il était devenu suffisant et enfermé dans une tour d'ivoire. Et en revoyant Miami Vice, je ne lui ai alors plus trouvé guère d'intérêt, même s'il reste plus regardable que son dernier film : en effet, le virage, amorcé avec Collatéral, vers "la captation sensorielle du monde" comme tu le dis si justement, m'a laissé cette fois totalement hermétique. Hermétique comme je peux l'être hélas face au cinéma de Terrence Malick, avec qui Mann partage un certain goût récent pour l'essence sensitive. J'ai finalement trouvé la forme assez laide et dans la mesure où, je crois, les derniers Mann reposent pour beaucoup sur l'adhésion du spectateur à l'exercice stylistique, l'indigence du scénario n'en était que plus patente. Je n'ai vu que vacuité.
Formalisme creux ou avant-garde : perso, j'ai fait mon choix, mais je conçois donc tout à fait qu'on puisse ne pas très bien se positionner.