Hop, j'ouvre le topic officiel aux avis pour le premier Chabrol depuis plus de dix ans à ne pas être estampillé Marin Karmitz, et qui sort aujourd'hui. Nouvelle adaptation de Ruth Rendell après "La Cérémonie", avec Benoir Magimel et Laura Smet donc, mais aussi Aurore Clément, Bernard Le Coq, Suzanne Flon, Thomas Chabrol(une bonne part du cast de son film précédent reviens quoi).
La rencontre de Philippe, un cadre commercial sans histoire, avec la jeune Senta, mystérieuse et passionnée. Philippe tombe amoureux, et auprès de la jeune femme, ses repères entre raison et passion vont s'évanouir peu à peu.
Les avis sont très partagés pour le moment, certains parlent d'un de ses meilleurs films comme d'autres de son plus mauvais...
En tout cas Laura Smet est bien jolie dans la bande annonce, mais je pense que cela ne suffira pas à me convaincre d'y aller.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Comme le montre d'emblée le très beau générique de début, Chabrol continue à redéfinir le monde comme quelque chose de langien, fermé sur lui même et étouffant ( avec la télévision en prolongation intrinsèque et nourissière!)... En fait son cinéma semble ici arriver en bout de course. C'est certe moins léchée et signifiant que "La Fleur du mal", mais l'ensemble est si peu prenant, si peu trouble, qu'on s'en fout un petit peu en fait, c'est surtout ça le gros hic. Ni implacabilité ("la cérémonie") ni limbes ("l'enfer) ni jeu de trompe l'oeuil ("Au coeur du mensonge"), juste du Chabrol, tranquilou.
Quand Rohmer nous livre un sublime "Triple Agent" cette année, continuant à surprendre, Chabrol lui se met à stagner... C'est jamais vraiment agaçant, parce que le bonhomme sait y faire quand à mener son petit univers à la baguette désormais. Mais ici on a surtout l'impression que le projet n'en valait pas tant que ça la chandelle. Film qui montre la jeunesse, l'interdit, l'absolu avec la tranquilité du petit maître qui n'a plus rien à prouver en maitrisant son art du vase clos au millimètre. Il parait qu'il ne faut plus traiter Chabrol de fainénant au risque de se payer un procès, mais quand même...
Brice Kantor a écrit :
Les avis sont très partagés pour le moment, certains parlent d'un de ses meilleurs films comme d'autres de son plus mauvais...
Je n'ai lu que les premiers pour l'instant - d'où viennent les mauvais échos ?
(Très impatient de le voir, pour ma part)
J'ai trouvé les Cahiers de ce mois-ci très peu élogieux pour un Chabrol, il est vraiment traité comme un film mineur, et l'accent est vraiment mis sur la (supposée, je n'ai pas vu le film) pauvreté formelle du film. Lues en diagonal pour préserver le mystère, les critiques du Monde et de Télérama sont beaucop plus enthousiastes.
Margo a écrit :
J'ai trouvé les Cahiers de ce mois-ci très peu élogieux pour un Chabrol, il est vraiment traité comme un film mineur, et l'accent est vraiment mis sur la (supposée, je n'ai pas vu le film) pauvreté formelle du film
Ils continuent de voiloir tuer le pêre...
C'est quand même plus intéressant formellement qu'un Lavardin, mais c'est pas très stimulant non plus.
Oh la la mes enfants...
Que dire sans être méchant ?
1- Chabrol sait choisir ses comédiens (tout le monde est très bien)
2- Chabrol sait les diriger
3- Chabrol sait filmer (sans audace ici)
Mais pour le reste... comment a-t-il pu choisir ce scénario digne d'une nouvelle de gare, d'un épisode non diffusé de Joséphine ange gardien ? L'intrigue la plus plate, la plus prévisible qui soit. Heuruesement qu'il crée une atmosphère, un climat, une certaine "tension émotionnelle" qui surplombe cela. Mais c'est de la maîtrise pour du vide, l'art du néant. Ceratins peuvent aimer cela, mais en sortant de la salle, on a l'impression de n'avoir rien vu, comme une vache qui regarde les trains passer. Duras écrivait "Il ne s'est rien passé à Hiroshima", je dirais "Il ne s'est rien passé face au dernier Chabrol".
Ne connaissant que peu la littérature américaine moderne, qui est cette Ruth Rendell dont le film est tiré ? Est-ce une nouvelle ? Une quatrième de couverture ? Cela ne peut être un roman qui a été publié...
J'ajoute que, contrairement à un "Feux rouges" (le film que j'ai le plus détesté ces 3 dernières années), on ne passe pas une séance désagréable, mais en sortant, on est content d'avoir pu compter sur sa carte UGC, autrement, payer pour ça...
P.S. : Duchaussoy est très bien. Il peut vraiment tout jouer.
Sergius Karamzin a écrit :Oh la la mes enfants...
Que dire sans être méchant ?
1- Chabrol sait choisir ses comédiens (tout le monde est très bien)
2- Chabrol sait les diriger
3- Chabrol sait filmer (sans audace ici)
Mais pour le reste... comment a-t-il pu choisir ce scénario digne d'une nouvelle de gare, d'un épisode non diffusé de Joséphine ange gardien ? L'intrigue la plus plate, la plus prévisible qui soit. Heuruesement qu'il crée une atmosphère, un climat, une certaine "tension émotionnelle" qui surplombe cela. Mais c'est de la maîtrise pour du vide, l'art du néant. Ceratins peuvent aimer cela, mais en sortant de la salle, on a l'impression de n'avoir rien vu, comme une vache qui regarde les trains passer. Duras écrivait "Il ne s'est rien passé à Hiroshima", je dirais "Il ne s'est rien passé face au dernier Chabrol".
Ne connaissant que peu la littérature américaine moderne, qui est cette Ruth Rendell dont le film est tiré ? Est-ce une nouvelle ? Une quatrième de couverture ? Cela ne peut être un roman qui a été publié...
J'ajoute que, contrairement à un "Feux rouges" (le film que j'ai le plus détesté ces 3 dernières années), on ne passe pas une séance désagréable, mais en sortant, on est content d'avoir pu compter sur sa carte UGC, autrement, payer pour ça...
P.S. : Duchaussoy est très bien. Il peut vraiment tout jouer.
Sinon, le film aurait eu plus de gueule avec Chabrol faisant la grimace.
Quand va-t-il nous pondre une comédie aussi débonnaire et chaleureuse que sa personne ? J'en rêve...
Yossarian a écrit :Dans le genre que tu appelles de tes voeux, j'avais trouvé (en le revoyant en DVD) que "Rien ne va plus" répondait complètement à ça.
Je le dis parce que ce film-là aussi est souvent considéré comme très mineur.
