William Friedkin, décédé le 7 août 2023 est un cinéaste que j'aime beaucoup. Une carrière peut-être inégale et chaotique, mais qui dans ses meilleurs moments atteint des sommets.
Mon Top personnel :
Spoilers
The French Connection (1971)
Souvenir lointain, mais grand souvenir !
5/6
The exorcist (1973)
Là encore, souvenir lointain... d'une grande déception
Les séquences d'ouverture de fouilles archéologiques en Irak distillent un malaise fascinant, le caractère brut et la sécheresse de la mise en scène de William Friedkin font merveille au début. Mais ensuite je trouve que le film s'enlise dans des effets spectaculaires démodés, j'avais du mal à prendre le film au sérieux.
Je vais revoir le film, car néanmoins certaines images sont très marquantes.
3/6 (pour l'instant)
Sorcerer (1977)
Vu au cinéma en version director's cut et restaurée en 2015. Du très grand cinéma d'aventure…
La présentation des quatre protagonistes est un modèle de sécheresse et d'efficacité. Une fois réunis dans un pays indéterminé d'Amérique centrale, Friedkin rend palpable l'ennui qui ronge ses personnages, le climat inhospitalier d'où suinte la sueur et le désespoir. L'atmosphère est viciée de corruption, de misère sociale. C'est avec une rigueur quasi-documentaire que le cinéaste filme le travail inhumain sur le chantier pétrolier.
Quatre hommes qui ne se connaissent pas (un tueur à gages, un banquier français ruiné, un terroriste arabe et un gangster américain) vont se lancer dans une mission suicide, conduire deux camions remplis de nitroglycérine pour éteindre un puits de pétrole enflammé. Entre ces hommes il n'y aura pas de fraternisation, leur seule visée est de toucher la prime qui leur permettra de quitter cet enfer terrestre.
Friedkin filme alors une épopée dérisoire. De la traversée incroyable des camions sur un pont branlant fouetté par une pluie torrentielle, en passant par la lente préparation d'un explosif destiné à faire sauter un tronc qui obture le passage de ces monstres de tôles et d'acier, rien n'est épargné aux personnages…ni au spectateur, abasourdi par cette odyssée aux confins de la folie.
Comment oublier, les divagations de Roy Scheider dans des paysages fantomatiques tandis que Francisco Rabal agonise à ses pieds ? Ou le même Roy Scheider portant, à la main, une caisse de nitroglycérine vers le puits enflammé avant de s'écrouler à terre ?
Sorcerer est un film démesuré, contaminé par le génie de son réalisateur.
5,5/6
To live and die in L.A. (1985)
Lutte à mort entre le flic, Richard Chance (William Petersen) et le faux-monnayeur Rick Masters (Willem Dafoe)]. Dans une Cité des Anges devenue un Enfer, le cinéaste filme des hommes pris dans une spirale de sang, de sexe et de dollars qui se livrent une redoutable guerre des nerfs. Entre coups de flingues et coups de blues, coups de sang et coups de reins. Affrontement final tétanisant entre John Pankow et Dafoe, dans une séquence aux accents fantastiques. Le cinéaste film le repaire du truand comme une antichambre de l'enfer, un purgatoire terrestre où la violence ne peut être que paroxysme et purification. Baigné dans une lumière rouge-orangée agressive, l'univers semble se consumer, victime de la folie des hommes.
Le personnage le plus fascinant est peut-être celui de Willem Dafoe. Dans la première scène où il apparait on le voit brûler méthodiquement une de ses propres peintures, à la fin il met délibérément le feu à son repère et finit lui-même immolé : personnage auto – destructeur (comme Chance), il suit son instinct et se dirige inévitablement vers sa chute. C'est un personnage fasciné par le Mal, le Mal qu'il porte en lui. Il semble faire de la mort une œuvre d'art, un travail d'esthète.
William Friedkin filme ses personnages comme des êtres sans morale, guidés par leurs pulsions de violence et de sexe. Policier ou criminel, peu importe : la ligne de la légalité est extrêmement poreuse pour tous.
5/6
The Hunted (2003)
La caméra de Friedkin, malgré sa virtuosité, peine à s'extirper selon moi d'un scénario particulièrement faible, cochant toutes les cases de l'actionner du samedi soir. Rebondissements en contreplaqué, inévitable trauma originel des deux protagonistes.
2/6
Bug (2006)
Redoutable crescendo dans le suspense, art consommé pour croquer un personnage en quelques plans, paranoïa contagieuse à couper au couteau. Du cinéma-électrochoc qui frappe fort.
4/6