Commentaires à propos de votre film du mois
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
J'ai vu en octobre
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Ce sentiment de l'été (Mikhaël Hers, 2015) ***
La vie chamboulée des proches d'une jeune femme morte brutalement, notamment son ami et sa soeur. Par petites touches impressionnistes baignées du soleil d'été, ce film de sentiments rentrés montre avec justesse et pudeur le long chemin du recommencement après le deuil. Berlin, Paris, Annecy et New York sont le décor de l'errance affective des personnages, superbement joués par Anders Danielsen Lie et surtout Judith Chemla. DVD Z2 Fr
No man's woman (Franklin Adreon, 1955) *
Cupide, séductrice et manipulatrice, Carolyn Grant s'est aliéné tout son entourage. Lorsqu'elle est assassinée, ses proches se retrouvent suspects. Une petite série B de 70' dont la première partie est illuminée par la présence de la très crawfordienne Marie Windsor dans le rôle d'une salope de première. Dès qu'elle a quitté l'écran, le film s'éteint aussi dans un whodunit digne d'une série policière lambda. Alors juste pour Marie Windsor. BR US
Queen of Earth (Alex Ross Perry, 2015) ***
Une jeune femme plaquée par son copain vient se reposer au vert chez sa meilleure amie. Mais leur amitié se lézarde et tourne à la défiance. Il y a du Bergman et du Polanski dans le fond et la forme de ce huis clos concentré sur les visages d'Elizabeth Moss et de Katherine Waterston (toutes deux exceptionnelles) et sur une nature impassible. Un film d'une tension psychologique à la limite de la folie de la première à la dernière image. BR UK.
Les jeux de l'amour et de la guerre / The americanization of Emily (Arthur Hiller, 1964) **
En 1944, un officier US planqué dans un bureau de la Navy à Londres se retrouve malgré lui en première ligne du Débarquement. Une charge féroce qui étrille la hiérarchie et la propagande militaires et énonce des vérités cinglantes sur la gloire de la guerre et de ses victimes. James Garner, Julie Andrews, James Coburn et le vieux Melvyn Douglas se donnent la réplique sur une ton de comédie qui ne cache pas son désabusement. Corrosif. DVD Z1 US
Score (Radley Metzger, 1973) ***
Sur la côte yougoslave, un couple libertin américain invite deux jeunes mariés et parie qu'avant minuit, elle se sera tapée la fille et lui le garçon. Ils gagnent leur pari. Une comédie érotique des débuts du porno chic (il y a quelques images hard) qui encapsule à merveille la liberté sexuelle - ici, bisexuelle - du début des 70's. Les quatre acteurs sont sympathiques et sexy et le réalisateur à l'oeil pour la composition. Un chef-d'oeuvre du genre. BR US
Conjuring 2 : le cas Enfield / The conjuring 2 (James Wan, 2016) **
En 1977, les autorités du paranormal Ed et Lorraine Warren enquêtent à Londres sur la possession d'une maison décrépite habitée par une mère et ses enfants. Moins tendu que le premier (formidable) opus de 2013, ce film de maison hantée reste un modèle d'utilisation du décor, du cadre et du son pour distiller l'angoisse. L'idée force de la franchise étant de jouer le classicisme non ironique avec de bons acteurs (notamment Vera Farmiga). BR Deut
Baiser mortel / A kiss before dying (Gerd Oswald, 1956) *
A Tucson, un étudiant calculateur (Robert Wagner, correct) se débarrasse de sa copine tombée enceinte en manipulant les indices. Le Technicolor, le Cinémascope (utilisé avec trop d'application) et le look Fifties archétypique sont les atouts de ce film aux situations assez audacieuses pour l'époque. Mais la platitude de la réalisation a raison du potentiel et empêche l'histoire de décoller. Jeffrey Hunter et Marie Astor illuminent leurs petits rôles. BR US
Swiss army man (Daniels, 2016) **
Paul Dano est un naufragé suicidaire qui découvre un noyé et s'en fait un compagnon de fuite. J'ai vu peu de films aussi barrés que celui-là, dont on ne sait si c'est une lourde farce potache ou - plus vraisemblablement - une métaphore sur la détresse affective et la schizophrénie. Les flatulences du cadavre (Daniel Radcliffe, dans un rôle inédit) ponctuent le récit traversé d'idées et d'images à la fois dégueulasses, cocasses et touchantes. BR US
Maya (Raymond Bernard, 1949) **
Dans le quartier rouge d'un port du Sud de la France, une prostituée fait face à ses espérances. Une oeuvre étonnante et anachronique, comme sortie du Réalisme Poétique des Années 30 (on pense à "Pépé le Moko"), pimentée d'un soupçon de glamour, de camp et de mysticisme hindou. Viviane Romance, qui l'a produit et le tenait pour son meilleur film, est splendidement photographiée, plus star que star. Fréhel y apparaît dans son dernier rôle. DVD Z2 Fr
Les patates (Claude Autant-Lara, 1969) 0
Sous l'Occupation, un brave villageois des Ardennes récupère et plante des pommes de terre pour nourrir sa famille. L'histoire, dont Autant-Lara aurait peut-être pu tirer une version rurale de "La traversée de Paris", est plombée par une mise en scène paresseuse et surtout, par le jeu insupportable du piètre Pierre Perret, tout en grimaces et gesticulations. Quelques dialogues de Jean Aurenche n'évitent pas ce naufrage d'une bonne idée. DVD Z2 Fr
La vallée des poupées / Valley of the dolls (Mark Robson, 1967) *
Le parcours de trois jeunes femmes dans le showbusiness de Broadway et d'Hollywood. Le best seller trash de Jacqueline Susann est condensé sur 2h en une suite de péripéties mélodramatiques à la dynamique mal cousue. Si Barbara Parkins et Sharon Tate s'en sortent plutôt bien, Patty Duke et Susan Hayward sont franchement mauvaises. La valeur camp et SIxties du film lui donne un certain cachet mais pour quelques éclats de rires, on s'ennuie. BR US
Comanche Station (Budd Boetticher, 1960) ***
Le dernier des sept westerns de Boetticher avec Randolph Scott reprend en les épurant leurs spécificités : unité d'action, de temps et de lieu ; nombre réduit de personnages ; paysages rocheux d'Alabama Hills ; plans longs et travellings discrets ; force rentrée des sentiments... L'histoire de cette femme délivrée des Indiens et ramenée à son mari, sans aucune scorie de scénario, en devient une sorte de pièce classique. Intemporel. BR Deut
Quand on a 17 ans (André Téchiné, 2016) **
L'animosité entre deux élèves de Terminale évolue lorsque l'un doit venir habiter chez l'autre. Vingt-deux ans après "Les roseaux sauvages", Téchiné observe la dynamique hésitante des sentiments entre deux garçons, cette fois sous le regard de la mère (Sandrine Kiberlain) de l'un. Des éléments mélodramatiques n'empêchent pas le film d'être toujours juste et sensible, porté par un excellent trio d'acteurs et les rudes paysages des Pyrénées. DVD Z2 Fr
La traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956) ***
Danger et débrouille, veulerie et courage : le périple à pied de Bourvil et de Jean Gabin (quels acteurs !), transportant des valises de cochon du Jardin des Plantes à Montmartre une nuit sous l'Occupation est une tragi-comédie qui force avec une clairvoyance de pamphlet les traits d'une époque. Dans un décor expressionniste et une lumière de Film Noir, les dialogues affutés d'Aurenche et de Bost résonnent d'humour et de férocité. Du grand cinéma. BR Fr
Elle (Paul Verhoeven, 2016) ***
Tout le monde cache des névroses abyssales et des pulsions de déni dans ce film autour des relations corrompues d'une femme victime d'un viol et d'un lourd passé. Le scénario comme la mise en scène panachent tension et ironie, physicalité et psychanalyse dans une trame narrative sans cesse surprenante et aux pistes de significations inépuisables. Isabelle Huppert joue l'intelligence, l'abandon et la folie comme elle seule peut le faire. BR Fr
Tab Hunter confidential (Jeffrey Schwarz, 2015) **
La vie et la carrière de l'une des idoles hollywoodiennes des Fifties, principalement racontées par Tab Hunter lui-même (84 ans au moment du tournage). Il s'y révèle un type très sympathique et lucide sur son parcours privé (son homosexualité fut cachée par la Warner) et professionnel, qui ne s'éleva jamais au-delà de celui d'un vrai beau gosse. Un documentaire solide qui évite tout sensationnalisme en laissant parler son charismatique sujet. DVD Z0 US
Black mirror - Christmas Special (Charlie Brooker, 2014) *
Deux hommes reclus dans un chalet sous la neige se racontent un épisode de leur vie d'avant. L'histoire du premier (autour du contrôle à distance) est prometteuse et dans la lignée de toute la série mais celle du second n'offre que peu d'intérêt et sur 70', l'ensemble souffre d'un rythme disjoint et d'un scénario alambiqué dont la résolution peine à convaincre. Ce "White Christmas" est le plus faible chapitre d'une série par ailleurs passionnante. DVD Z2 UK
Black mirror - Saison 2 (Charlie Brooker, 2013) ***
Une application permet à une jeune veuve d'avoir l'illusion de converser avec son mari mort ; une jeune femme subit des violences que les passants filment avec leurs portables ; un personnage TV virtuel et son animateur influencent une élection politique : l'excellente série britannique continue à dresser le constat glaçant de la prise de pouvoir des objets connectés et des médias dans ces 3 épisodes qu'on ne peut plus qualifier de SF. DVD Z2 UK
Microbe et Gasoil (Michel Gondry, 2015) **
Deux élèves peu intégrés dans leur classe d'un collège de Versailles se lient d'amitié et décident de prendre la route de l'été à bord d'un véhicule qu'ils ont construit. Un coming of age/road movie frais et sympathique comme tout sur deux jeunes esprits indépendants et créatifs qui découvrent l'autonomie et l'aventure. Les situations et les dialogues, bien portés par Ange Dargent et le très cool Théophile Baquet, font souvent sourire tout en touchant juste. BR Fr
Freaks (Tod Browning, 1932) *** Mon film du mois
Dans un cirque itinérant, une belle acrobate séduit un nain par cupidité. Ce film d'une heure, l'un des plus subversifs jamais produits, panache miraculeusement tendresse et cruauté, humour et effroi et, par la grâce de son scénario, de sa mise en scène et de ses acteurs, authentiques handicapés, repousse toute tentation voyeuriste pour raconter une fable profondément humaine. "Gooble-gobble, one of us" : juste inoubliable. DVD Z0 US
Dans l'ombre de San Francisco / Woman on the run (Norman Foster, 1950) ***
Accompagnée d'un journaliste, une femme recherche son mari, témoin de meurtre en fuite. Un Film Noir sec et dynamique porté par Ann Sheridan, dont le flegme et la voix rauque font merveille, comme les dialogues désabusés et le décor du San Francisco de la fin des Forties, exploré sous toutes ses coutures. Sur 78', il n'y aucun temps mort et derrière la quête se dessine le touchant portrait d'un couple distant en voie de reformation. BR UK
Le lac aux chimères / Immensee (Veit Harlan, 1943) **
Grand succès en salles sous le Troisième Reich, cet über mélodrame sacrificiel sur une jeune femme partagée entre deux hommes n'assène pas de propagande mais raconte son histoire romantique ("un chant populaire allemand") sur un ton sobre et mesuré, sauf dans quelques scènes de concert et de récital. Christina Söderbaum et Carl Raddatz forment un couple aryen idéal et les bords du lac sont d'un magnifique Agfacolor. BR Deut
The end (Guillaume Nicloux, 2016) *
Un homme parti chasser en forêt perd son chien, son fusil et son chemin puis fait deux étranges rencontres.Transposition d'un rêve fait par le réalisateur (c'est lui qui le dit), un film d'idées, de symboles et d'allégories qui oscille entre profondeur et ridicule sans vraiment fonctionner ni échouer. Gérard Depardieu, titan à la dérive, endosse son personnage avec la force attendue et la forêt de Fontainebleau est photogénique. Drôle de film. BR Fr
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Ce sentiment de l'été (Mikhaël Hers, 2015) ***
La vie chamboulée des proches d'une jeune femme morte brutalement, notamment son ami et sa soeur. Par petites touches impressionnistes baignées du soleil d'été, ce film de sentiments rentrés montre avec justesse et pudeur le long chemin du recommencement après le deuil. Berlin, Paris, Annecy et New York sont le décor de l'errance affective des personnages, superbement joués par Anders Danielsen Lie et surtout Judith Chemla. DVD Z2 Fr
No man's woman (Franklin Adreon, 1955) *
Cupide, séductrice et manipulatrice, Carolyn Grant s'est aliéné tout son entourage. Lorsqu'elle est assassinée, ses proches se retrouvent suspects. Une petite série B de 70' dont la première partie est illuminée par la présence de la très crawfordienne Marie Windsor dans le rôle d'une salope de première. Dès qu'elle a quitté l'écran, le film s'éteint aussi dans un whodunit digne d'une série policière lambda. Alors juste pour Marie Windsor. BR US
Queen of Earth (Alex Ross Perry, 2015) ***
Une jeune femme plaquée par son copain vient se reposer au vert chez sa meilleure amie. Mais leur amitié se lézarde et tourne à la défiance. Il y a du Bergman et du Polanski dans le fond et la forme de ce huis clos concentré sur les visages d'Elizabeth Moss et de Katherine Waterston (toutes deux exceptionnelles) et sur une nature impassible. Un film d'une tension psychologique à la limite de la folie de la première à la dernière image. BR UK.
Les jeux de l'amour et de la guerre / The americanization of Emily (Arthur Hiller, 1964) **
En 1944, un officier US planqué dans un bureau de la Navy à Londres se retrouve malgré lui en première ligne du Débarquement. Une charge féroce qui étrille la hiérarchie et la propagande militaires et énonce des vérités cinglantes sur la gloire de la guerre et de ses victimes. James Garner, Julie Andrews, James Coburn et le vieux Melvyn Douglas se donnent la réplique sur une ton de comédie qui ne cache pas son désabusement. Corrosif. DVD Z1 US
Score (Radley Metzger, 1973) ***
Sur la côte yougoslave, un couple libertin américain invite deux jeunes mariés et parie qu'avant minuit, elle se sera tapée la fille et lui le garçon. Ils gagnent leur pari. Une comédie érotique des débuts du porno chic (il y a quelques images hard) qui encapsule à merveille la liberté sexuelle - ici, bisexuelle - du début des 70's. Les quatre acteurs sont sympathiques et sexy et le réalisateur à l'oeil pour la composition. Un chef-d'oeuvre du genre. BR US
Conjuring 2 : le cas Enfield / The conjuring 2 (James Wan, 2016) **
En 1977, les autorités du paranormal Ed et Lorraine Warren enquêtent à Londres sur la possession d'une maison décrépite habitée par une mère et ses enfants. Moins tendu que le premier (formidable) opus de 2013, ce film de maison hantée reste un modèle d'utilisation du décor, du cadre et du son pour distiller l'angoisse. L'idée force de la franchise étant de jouer le classicisme non ironique avec de bons acteurs (notamment Vera Farmiga). BR Deut
Baiser mortel / A kiss before dying (Gerd Oswald, 1956) *
A Tucson, un étudiant calculateur (Robert Wagner, correct) se débarrasse de sa copine tombée enceinte en manipulant les indices. Le Technicolor, le Cinémascope (utilisé avec trop d'application) et le look Fifties archétypique sont les atouts de ce film aux situations assez audacieuses pour l'époque. Mais la platitude de la réalisation a raison du potentiel et empêche l'histoire de décoller. Jeffrey Hunter et Marie Astor illuminent leurs petits rôles. BR US
Swiss army man (Daniels, 2016) **
Paul Dano est un naufragé suicidaire qui découvre un noyé et s'en fait un compagnon de fuite. J'ai vu peu de films aussi barrés que celui-là, dont on ne sait si c'est une lourde farce potache ou - plus vraisemblablement - une métaphore sur la détresse affective et la schizophrénie. Les flatulences du cadavre (Daniel Radcliffe, dans un rôle inédit) ponctuent le récit traversé d'idées et d'images à la fois dégueulasses, cocasses et touchantes. BR US
Maya (Raymond Bernard, 1949) **
Dans le quartier rouge d'un port du Sud de la France, une prostituée fait face à ses espérances. Une oeuvre étonnante et anachronique, comme sortie du Réalisme Poétique des Années 30 (on pense à "Pépé le Moko"), pimentée d'un soupçon de glamour, de camp et de mysticisme hindou. Viviane Romance, qui l'a produit et le tenait pour son meilleur film, est splendidement photographiée, plus star que star. Fréhel y apparaît dans son dernier rôle. DVD Z2 Fr
Les patates (Claude Autant-Lara, 1969) 0
Sous l'Occupation, un brave villageois des Ardennes récupère et plante des pommes de terre pour nourrir sa famille. L'histoire, dont Autant-Lara aurait peut-être pu tirer une version rurale de "La traversée de Paris", est plombée par une mise en scène paresseuse et surtout, par le jeu insupportable du piètre Pierre Perret, tout en grimaces et gesticulations. Quelques dialogues de Jean Aurenche n'évitent pas ce naufrage d'une bonne idée. DVD Z2 Fr
La vallée des poupées / Valley of the dolls (Mark Robson, 1967) *
Le parcours de trois jeunes femmes dans le showbusiness de Broadway et d'Hollywood. Le best seller trash de Jacqueline Susann est condensé sur 2h en une suite de péripéties mélodramatiques à la dynamique mal cousue. Si Barbara Parkins et Sharon Tate s'en sortent plutôt bien, Patty Duke et Susan Hayward sont franchement mauvaises. La valeur camp et SIxties du film lui donne un certain cachet mais pour quelques éclats de rires, on s'ennuie. BR US
Comanche Station (Budd Boetticher, 1960) ***
Le dernier des sept westerns de Boetticher avec Randolph Scott reprend en les épurant leurs spécificités : unité d'action, de temps et de lieu ; nombre réduit de personnages ; paysages rocheux d'Alabama Hills ; plans longs et travellings discrets ; force rentrée des sentiments... L'histoire de cette femme délivrée des Indiens et ramenée à son mari, sans aucune scorie de scénario, en devient une sorte de pièce classique. Intemporel. BR Deut
Quand on a 17 ans (André Téchiné, 2016) **
L'animosité entre deux élèves de Terminale évolue lorsque l'un doit venir habiter chez l'autre. Vingt-deux ans après "Les roseaux sauvages", Téchiné observe la dynamique hésitante des sentiments entre deux garçons, cette fois sous le regard de la mère (Sandrine Kiberlain) de l'un. Des éléments mélodramatiques n'empêchent pas le film d'être toujours juste et sensible, porté par un excellent trio d'acteurs et les rudes paysages des Pyrénées. DVD Z2 Fr
La traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956) ***
Danger et débrouille, veulerie et courage : le périple à pied de Bourvil et de Jean Gabin (quels acteurs !), transportant des valises de cochon du Jardin des Plantes à Montmartre une nuit sous l'Occupation est une tragi-comédie qui force avec une clairvoyance de pamphlet les traits d'une époque. Dans un décor expressionniste et une lumière de Film Noir, les dialogues affutés d'Aurenche et de Bost résonnent d'humour et de férocité. Du grand cinéma. BR Fr
Elle (Paul Verhoeven, 2016) ***
Tout le monde cache des névroses abyssales et des pulsions de déni dans ce film autour des relations corrompues d'une femme victime d'un viol et d'un lourd passé. Le scénario comme la mise en scène panachent tension et ironie, physicalité et psychanalyse dans une trame narrative sans cesse surprenante et aux pistes de significations inépuisables. Isabelle Huppert joue l'intelligence, l'abandon et la folie comme elle seule peut le faire. BR Fr
Tab Hunter confidential (Jeffrey Schwarz, 2015) **
La vie et la carrière de l'une des idoles hollywoodiennes des Fifties, principalement racontées par Tab Hunter lui-même (84 ans au moment du tournage). Il s'y révèle un type très sympathique et lucide sur son parcours privé (son homosexualité fut cachée par la Warner) et professionnel, qui ne s'éleva jamais au-delà de celui d'un vrai beau gosse. Un documentaire solide qui évite tout sensationnalisme en laissant parler son charismatique sujet. DVD Z0 US
Black mirror - Christmas Special (Charlie Brooker, 2014) *
Deux hommes reclus dans un chalet sous la neige se racontent un épisode de leur vie d'avant. L'histoire du premier (autour du contrôle à distance) est prometteuse et dans la lignée de toute la série mais celle du second n'offre que peu d'intérêt et sur 70', l'ensemble souffre d'un rythme disjoint et d'un scénario alambiqué dont la résolution peine à convaincre. Ce "White Christmas" est le plus faible chapitre d'une série par ailleurs passionnante. DVD Z2 UK
Black mirror - Saison 2 (Charlie Brooker, 2013) ***
Une application permet à une jeune veuve d'avoir l'illusion de converser avec son mari mort ; une jeune femme subit des violences que les passants filment avec leurs portables ; un personnage TV virtuel et son animateur influencent une élection politique : l'excellente série britannique continue à dresser le constat glaçant de la prise de pouvoir des objets connectés et des médias dans ces 3 épisodes qu'on ne peut plus qualifier de SF. DVD Z2 UK
Microbe et Gasoil (Michel Gondry, 2015) **
Deux élèves peu intégrés dans leur classe d'un collège de Versailles se lient d'amitié et décident de prendre la route de l'été à bord d'un véhicule qu'ils ont construit. Un coming of age/road movie frais et sympathique comme tout sur deux jeunes esprits indépendants et créatifs qui découvrent l'autonomie et l'aventure. Les situations et les dialogues, bien portés par Ange Dargent et le très cool Théophile Baquet, font souvent sourire tout en touchant juste. BR Fr
Freaks (Tod Browning, 1932) *** Mon film du mois
Dans un cirque itinérant, une belle acrobate séduit un nain par cupidité. Ce film d'une heure, l'un des plus subversifs jamais produits, panache miraculeusement tendresse et cruauté, humour et effroi et, par la grâce de son scénario, de sa mise en scène et de ses acteurs, authentiques handicapés, repousse toute tentation voyeuriste pour raconter une fable profondément humaine. "Gooble-gobble, one of us" : juste inoubliable. DVD Z0 US
Dans l'ombre de San Francisco / Woman on the run (Norman Foster, 1950) ***
Accompagnée d'un journaliste, une femme recherche son mari, témoin de meurtre en fuite. Un Film Noir sec et dynamique porté par Ann Sheridan, dont le flegme et la voix rauque font merveille, comme les dialogues désabusés et le décor du San Francisco de la fin des Forties, exploré sous toutes ses coutures. Sur 78', il n'y aucun temps mort et derrière la quête se dessine le touchant portrait d'un couple distant en voie de reformation. BR UK
Le lac aux chimères / Immensee (Veit Harlan, 1943) **
Grand succès en salles sous le Troisième Reich, cet über mélodrame sacrificiel sur une jeune femme partagée entre deux hommes n'assène pas de propagande mais raconte son histoire romantique ("un chant populaire allemand") sur un ton sobre et mesuré, sauf dans quelques scènes de concert et de récital. Christina Söderbaum et Carl Raddatz forment un couple aryen idéal et les bords du lac sont d'un magnifique Agfacolor. BR Deut
The end (Guillaume Nicloux, 2016) *
Un homme parti chasser en forêt perd son chien, son fusil et son chemin puis fait deux étranges rencontres.Transposition d'un rêve fait par le réalisateur (c'est lui qui le dit), un film d'idées, de symboles et d'allégories qui oscille entre profondeur et ridicule sans vraiment fonctionner ni échouer. Gérard Depardieu, titan à la dérive, endosse son personnage avec la force attendue et la forêt de Fontainebleau est photogénique. Drôle de film. BR Fr
... and Barbara Stanwyck feels the same way !
Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
C'est prévu, c'est prévu...Thaddeus a écrit :Il faut que tu voies l'excellent A War avec le même acteur, sorti cette année complètement sous les radars, qui est à mon sens encore plus fort.Ratatouille a écrit :
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Re: Votre film du mois de Novembre 2016
Bon, je vais faire mon incrédule, mon candide, mais quelqu'un, un volontaire, pourrait-il être assez charitable pour m'expliquer, techniquement, pourquoi les contenus de certains messages n'apparaissent pas, faisant la joie sadique des autres forumeurs, qui se fendent de joyeux "Hop", "Là", "Ici", etc... Ça fait quelques temps que ça me démange de poser la question parce que c'est pour moi de systématiques grands moments d'hallucination
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Votre film du mois de Novembre 2016
Oh la vache! J'étais à 100 lieues de me douter que c'était ça
Donc quand je disais "joie sadique" : j'avais tout faux (pardon les forumeurs)
En tous cas, merci Ratatouille
Donc quand je disais "joie sadique" : j'avais tout faux (pardon les forumeurs)
En tous cas, merci Ratatouille
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Un petit mois d'octobre en terme de films marquants, mais j'avais envie de mettre en avant 3 oeuvres récentes qui parlent, avec justesse et parfois humour, d'émancipation féminine dans des sociétés à dominante patriarcale. Ceux qui ont aimés des films comme Mustang ou une séparation devrait apprécier.
- Rick Blaine
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Un mois d'octobre qui restera dominé par le choc Deep End. En seconde position, et dans un tout autre genre, l'excellent Zootopie. Enfin je reserve la troisième place du podium à l'incontournable Monicelli, avec Un héros de notre temps.
Le mois complet :
Le mois complet :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Un mois d'octobre une nouvelle fois très riche quantitativement, quelques belles surprises notamment du côté du documentaire. Voici ce qu'il faut en retenir :
L'avenir (Mia Hansen-Løve)
Isabelle Huppert, un peu au-dessus de tout le monde
Electric Boogaloo (Mark Hartley)
Retour sur la Cannon, documentaire non officiel mais bien plus réussi que the Go go boys, sorti en même temps, le film réussit l'exploit de donner envie de voir des films de ninjas.
La conquête de Clichy + Une journée chez ma tante (Christophe Otzenberger)
2 documentaires exceptionnels en cinéma direct à la Depardon. L'un sur les élections cantonales à Clichy, l'autre sur le mont-de-pieté dans les années 90.
Le pont des espions (Steven Spielberg)
Un Spielberg, même mineurm reste toujours au-dessus de 90% de la production Hollywoodienne contemporaine.
Spotlight (Tom McCarthy)
Enquête toute en sobriété. Sans surprise, mais terriblement efficace
l'Hermine (Christian Vincent)
Prenant et émouvant. Le meilleur Luchini depuis des années
The Lobster (Yórgos Lánthimos)
Improbable, triste et drôle à la fois
Homeland : Irak année zéro (Abbas Fahdel)
Douloureux documentaire sur l'Irak qui 10 ans après les faits continue de résonner plus que douloureusement jusqu'en Occident.
Trainwreck (Judd Apatow)
De film en film, Apatow confirme qu'il est définitivement le roi de la comédie américaine.
Le fou de guerre (Dino Risi)
Bancal du début à la fin mais toujours plaisant et distrayant
L'avenir (Mia Hansen-Løve)
Isabelle Huppert, un peu au-dessus de tout le monde
Electric Boogaloo (Mark Hartley)
Retour sur la Cannon, documentaire non officiel mais bien plus réussi que the Go go boys, sorti en même temps, le film réussit l'exploit de donner envie de voir des films de ninjas.
La conquête de Clichy + Une journée chez ma tante (Christophe Otzenberger)
2 documentaires exceptionnels en cinéma direct à la Depardon. L'un sur les élections cantonales à Clichy, l'autre sur le mont-de-pieté dans les années 90.
Le pont des espions (Steven Spielberg)
Un Spielberg, même mineurm reste toujours au-dessus de 90% de la production Hollywoodienne contemporaine.
Spotlight (Tom McCarthy)
Enquête toute en sobriété. Sans surprise, mais terriblement efficace
l'Hermine (Christian Vincent)
Prenant et émouvant. Le meilleur Luchini depuis des années
The Lobster (Yórgos Lánthimos)
Improbable, triste et drôle à la fois
Homeland : Irak année zéro (Abbas Fahdel)
Douloureux documentaire sur l'Irak qui 10 ans après les faits continue de résonner plus que douloureusement jusqu'en Occident.
Trainwreck (Judd Apatow)
De film en film, Apatow confirme qu'il est définitivement le roi de la comédie américaine.
Le fou de guerre (Dino Risi)
Bancal du début à la fin mais toujours plaisant et distrayant
Intersections Global Corp.
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- Mémé Lenchon
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Top 3:
Remorques de Gremillon
Scandale à la Cour de Preminger
L'Hermine de Christian Vincent
Remorques de Gremillon
Scandale à la Cour de Preminger
L'Hermine de Christian Vincent
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- Jeremy Fox
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Un des films les plus puissants des années 2000.Demi-Lune a écrit : • Léviathan (Andreï Zviaguintsev, 2014)
- Demi-Lune
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Rien que ça.Jeremy Fox a écrit :Un des films les plus puissants des années 2000.Demi-Lune a écrit : • Léviathan (Andreï Zviaguintsev, 2014)
- Jeremy Fox
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Demi-Lune a écrit :Rien que ça.Jeremy Fox a écrit :
Un des films les plus puissants des années 2000.
Ben pour moi oui.
- AtCloseRange
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
En plus, il aime pas les films de gladiateurs...
Demi-Lune a écrit :Les gladiateurs (Peter Watkins, 1969)
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Et je n'ai jamais visité de prison turque.AtCloseRange a écrit :En plus, il aime pas les films de gladiateurs...Demi-Lune a écrit :Les gladiateurs (Peter Watkins, 1969)
Le film aurait pu être grandiose mais il passe à côté de son potentiel. J'essaierai d'en dire un mot.
- Profondo Rosso
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Film du mois
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2 Anna et les loups de Carlos Saura
3 Winchester 73 de Anthony Mann
4 The Diary of a Teenage girl de Marielle Heller
5 Edouard et Caroline de Jacques Becker
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