Commentaires à propos de votre film du mois

[Demi-Lune]

Dans mon cas personnel je trouve que si puisque De Palma apporte dans Blow Out une notion totalement absente d'Antonioni : l'émotion.

Mais je suis très surpris que quelqu'un qui adore Kubrick, notamment Eyes Wide Shut, un de ses moins abordables (et mon préféré tiens), reproche principalement à Blow-Up le manque d'émotion. Très étonnant.

Le problème me concernant, c'est que la sécheresse de Blow-Up participe d'une vision du monde qui me laisse insensible. Même plastiquement. Je reconnais évidemment les qualités esthétiques de ce film, son intelligence théorique, mais ce n'est pas un film qui me bouscule et me stimule comme le fait en profondeur Eyes Wide Shut, puisque tu le cites en exemple.

Ça va se terminer en clash pro-antonioniens VS. pro-westerns-et-amateurs-de-films-des-80s-qui-préfèrent-'Ghost'-et-'SOS-Fantômes'-au-'Couteau-dans-l'eau'.

Je revendique ! Allez, avoue que toi aussi, tu verses ta larme à la fin de Ghost, et que tu revois Ghostbusters régulièrement en VF...

[Thaddeus]

Je ne parlerai que pour moi, mais le cinéma de Kubrick (auquel est régulièrement reproché une froideur, un manque d'émotion) m'emporte totalement par l'ampleur quasi symphonique de ses agencements, par le lyrisme souvent paradoxal (car procédant de démarches très calculées, en effet), de ses récits et de qu'ils convoquent. Pour le dire autrement, Kubrick parvient à dépasser la somme de ses intentions en créant une émotion d'ordre à la fois esthétique et "existentiel".

Quant à Eyes Wide Shut, c'est à mon sens peut-être le film le plus intime, le plus chuchoté, le plus sensible du cinéaste. Les dilemmes, les doutes, les atermoiements de Bill Harford, la façon dont ses certitudes vacillent, la douleur qui l'étreint lorsqu'il se met à sangloter face à sa femme à la fin du film... C'est tout cela qui est émouvant dans le film, et bien autre chose encore : la confiance fragile mais réitérée dans le lien conjugal, la manière dont il déstabilise les fondements du couple pour mieux en révéler la force. Je trouve ça très beau. Or je ne trouve rien de tel dans Blow Up, aucun enjeu "humain", sensible, sentimental. Le personnage de David Hemmings se perd dans un labyrinthe de signes trompeurs et de faux-semblants, il est comme phagocyté par le sens caché des images qu'il interprète et réinterprète jusqu'à l'obsession... D'un point de vue théorique, le film est peut-être passionnant, mais où est l'émotion, la sensibilité là-dedans ?

En même temps, puisque tu es un fan du film, tu auras sans doute mille choses à me rétorquer, et je le comprends. On peut être totalement emporté et fasciné par la dimension cérébrale d'un film... mais ce n'est pas mon cas avec Blow Up, personnellement.

[Jeremy Fox]

Ça va se terminer en clash pro-antonioniens VS. pro-westerns-et-amateurs-de-films-des-80s-qui-préfèrent-'Ghost'-et-'SOS-Fantômes'-au-'Couteau-dans-l'eau'.

Ca ne pourra pas marcher car le "pro-western" est également "pro-antonionien pré-Blow Up" et "anti-Ghost"

[Jeremy Fox]

Je ne parlerai que pour moi, mais le cinéma de Kubrick (auquel est régulièrement reproché une froideur, un manque d'émotion) m'emporte totalement par l'ampleur quasi symphonique de ses agencements, par le lyrisme souvent paradoxal (car procédant de démarches très calculées, en effet), de ses récits et de qu'ils convoquent. Pour le dire autrement, Kubrick parvient à dépasser la somme de ses intentions en créant une émotion d'ordre à la fois esthétique et "existentiel".

Quant à Eyes Wide Shut, c'est à mon sens peut-être le film le plus intime, le plus chuchoté, le plus sensible du cinéaste. Les dilemmes, les doutes, les atermoiements de Bill Harford, la façon dont ses certitudes vacillent, la douleur qui l'étreint lorsqu'il se met à sangloter face à sa femme à la fin du film... C'est tout cela qui est émouvant dans le film, et bien autre chose encore : la confiance fragile mais réitérée dans le lien conjugal, la manière dont il déstabilise les fondements du couple pour mieux en révéler la force. Je trouve ça très beau. Or je ne trouve rien de tel dans Blow Up, aucun enjeu "humain", sensible, sentimental. Le personnage de David Hemmings se perd dans un labyrinthe de signes trompeurs et de faux-semblants, il est comme phagocyté par le sens caché des images qu'il interprète et réinterprète jusqu'à l'obsession... D'un point de vue théorique, le film est peut-être passionnant, mais où est l'émotion, la sensibilité là-dedans ?

En même temps, puisque tu es un fan du film, tu auras sans doute mille choses à me rétorquer, et je le comprends. On peut être totalement emporté et fasciné par la dimension cérébrale d'un film... mais ce n'est pas mon cas avec Blow Up, personnellement.

D'accord à la virgule près avec tout ça.

[Demi-Lune]

Un peu de douceur dans ce monde de brutes.

[Jeremy Fox]

Demi-Lune est nunuche

[Demi-Lune]

[Flavia]

Un très bon cru pour démarrer l'année

. La chevauchée des bannis, western noir, cruel : film impressionnant.
. La ville abandonnée, du grand art, brillant : grand film.
. Libre comme le vent qui mérite amplement sa 3ème place, western "psychologique" qui dégage une force et une violence palpables.

[Jeremy Fox]

Spoiler (cliquez pour afficher)

T'inquiète, c'est un shérif adjoint totalement fleur-bleue qui te dit ça

Flavia :

[Major Tom]

Allez, avoue que toi aussi, tu verses ta larme à la fin de Ghost, et que tu revois Ghostbusters régulièrement en VF...

Si je devais le revoir j'essaierai plutôt en anglais (j'aurais bien voulu, le coffret est à 10€ à la FNAC, mais Miss Nobody veille sur moi comme une mama italienne sur son fils et elle n'a pas voulu que j'achète n'importe quoi ). La VO ne sauve pas forcément un film (la preuve, j'ai revu Howard le canard en VM, joies des chaînes cinés, mais ça n'a rien sauvé du tout ). Néanmoins, c'est amusant de découvrir certains films autrement après avoir grandi avec la VF. Même Retour vers le futur qui est un des rares exemples de VF réussie, en VO c'est autre chose. J'aime beaucoup ça, c'est comme découvrir une nouvelle liberté après avoir été forcé de voir des films en VHS, parfois doublés de façon ratée. D'ailleurs, Blow-Up, je l'ai découvert en VF (de mémoire pas mauvaise) et je me souviens que David Hemmings avait un peu la voix de Daniel Auteuil jeune (j'ai même cru au début que c'était lui le doubleur, sans que cela ne me gêne).

En même temps, puisque tu es un fan du film, tu auras sans doute mille choses à me rétorquer, et je le comprends.

Non je n'insisterai pas. J'ai voulu faire une chronique sur le film il y a quelques années, mais il y avait tellement, tellement de choses à dire que j'ai laissé tomber. Ça m'aurait pris un temps fou pour quelques lecteurs seulement.

[Major Tom]

Si tu n'as pas encore vu de films avec Doris Day, fonce, tu auras avec toi la kryptonite de Jeremy Fox.

[Barry Egan]

Je sors de "Sherlock Holmes 2". Un navet. Les éléments de l'enquête ne sortent que pour pouvoir faire péter la scène d'action suivante, et ne servent qu'à faire cabotiner Downey Jr. dans son rôle de "je-sais-tout-à-l'avance". On aurait pu entraîner le spectateur dans l'aventure et lui donner des indices à l'écran, mais non, on préfère faire parler Sherlock pour montrer à quel point c'est un brillant détective, bien aidé par la technique imprévisible et cependant si commune du deus ex machina utilisé en continu. Si ça suffisait pas, la photographie est terne à mort, la réalisation convenue, et le c&!!#?$d qui a écrit la musique se permet d'inviter et de défigurer du Mozart et du Schubert J'avais pas lu les reviews sur le Web avant d'y aller, ça m'apprendra.

[Major Tom]

Blow-Up, je l'ai découvert en VF (de mémoire pas mauvaise)

D'ailleurs je suppose que tu vas pouvoir me le confirmer.

Au moins tu n'as pas pu voir Le Couteau dans l'eau en VF.

[Demi-Lune]

Blow-Up, je l'ai découvert en VF (de mémoire pas mauvaise)

D'ailleurs je suppose que tu vas pouvoir me le confirmer.

Perdu ! Mauvaise langue, va.

[Major Tom]

D'ailleurs je suppose que tu vas pouvoir me le confirmer.

Perdu ! Mauvaise langue, va.