Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jack Carter
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Jack Carter »

John Holden a écrit :Un quinté qui s'est relativement vite dessiné sans bouleversement de dernière minute.

1. Umimachi Diary ( Notre petite soeur)...Hirokazu Kore-eda (2015)

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2. Il giovedi...Dino Risi (1964)

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3. Busting...Peter Hyams (1974)

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4. Blue collar...Paul Schrader (1978)

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5. Les Sœurs Munakata (Munekata kyoudai)...Yasujirō Ozu (1950)

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Pas vu le Ozu mais que du tres bon.

Et je suis definitivement un grand fan de Elliott Gould !!!
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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John Holden
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Message par John Holden »

Elliott Gould est tellement cool qu'on croirait qu'il tourne ses prises au saut du lit. Rarement vu une telle décontraction.
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Anorya
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Message par Anorya »

Au final pour ma part, ça donne :

1. Image
Film du mois : L'une chante, l'autre pas - Agnès Varda

Suivi de :


2. Image
Les diaboliques - Henri-Georges Clouzot


3. Image
Quai des orfèvres - Henri-Georges Clouzot
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Tom Peeping
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Tom Peeping »

J'ai vu en novembre

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*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

La prison du viol / Jackson County jail (Michael Miller, 1976) **
Une super série B de Roger Corman. Cocue, dépouillée, emprisonnée et violée, une bourgeoise croise en cellule un criminel avec qui elle s'échappe et part en cavale dans le Colorado. La trop rare Yvette Mimieux et le trop sexy Tommy Lee Jones sont malmenés corps et âmes dans ce road movie nihiliste qui présente un portrait ravageur de l'Amérique profonde des serveuses désabusées, des rednecks crapoteux et des policiers pourris. DVD Z1 US

Remembering the man (Nickolas Bird & Eleanor Sharpe, 2015) **
Un émouvant documentaire sur Tim Conigrave (1959-1994) et John Caleo (1960-1992), deux australiens qui se rencontrèrent au lycée et vécurent une histoire d'amour de quinze ans, tranchée par le sida. Les photos, les films amateurs et les témoignages d'amis rappellent qui ils étaient et ce que fut leur couple, avant et après l'irruption du virus. Le livre témoignage et best seller de Conigrave, "Holding the man", fut publié posthumément en 1995. DVD Z2 UK

Tom of Finland (Dome Karukoski, 2017) **
De la Seconde Guerre Mondiale aux années 80 en Finlande, la vie et la création clandestines de Touko Laaksonen (1920-1991) qui atteint le succès depuis les USA sous le nom Tom of Finland avec ses dessins d'archétypes gays hypersexualisés. Tout voyeurisme et titillation sont écartés de ce biopic sagement réalisé imprégné d'un profond sentiment de tristesse et de perte. Un film qui contextualise l'artiste en exaltant la libération par la création. BR UK

L'enfance d'Ivan / Ivanovo detstvo (Andrei Tarkovsky, 1962) ***
En URSS pendant la guerre, un jeune ado (Nicolai Bourliaev, exceptionnel de justesse) sert d'éclaireur dans une compagnie où il est pris en amitié et protection par trois soldats. Le premier long métrage de Tarkovsky est un réquisitoire contre la destruction de l'enfance par la violence des conflits des hommes. Les plans de la nature impassible et les séquences de rêves apportent en contrepoint au drame inéluctable une poésie déchirante. BR UK

Passengers (Morten Tyldum, 2016) **
Prématurément réveillé par accident d'un sommeil artificiel d'un siècle, un passager (Chris Pratt) d'un vaisseau spatial en réveille une autre (Jennifer Lawrence) pour ne pas être seul. Leur relation d'attirance, de reproche et de culpabilité forme le socle de ce film de SF en huis clos dont certaines grosses ficelles de scénario sont compensées par l'idée originale et de bons effets spéciaux. L'émotion, elle, est un peu trop tenue à distance. Pas mal. BR FR

Orca (Michael Anderson, 1977) *
Un orque poursuit de sa vengeance un pêcheur qui a tué sa femelle enceinte (de l'orque, pas du pêcheur). Les souvenirs d'enfance sont trompeurs : peu reste de mon enthousiasme pour le film à sa sortie. Ce croisement de Moby Dick et des Dents de la mer est plombé par un scénario assez imbécile et des acteurs qui n'y croient pas (Richard Harris, Charlotte Rampling, Bo Derek). Mais la musique outrancièrement lyrique de Morricone est top. BR IT

Le marteau des sorcières / Kladivo na carodejnice / Witchhammer (Otakar Vavra, 1970) **
Dans un village tchèque au 17e s., le vol d'une hostie déclenche une chasse aux sorcières avec tortures, procès et bûchers. Doté d'une magnifique photo en N&B, ce film historique part d'un fait divers pour dénoncer les crimes des régimes autoritaires (ici, Moscou après le Printemps de Prague) et les abus faits aux femmes. Le sujet et la direction artistique donnent l'impression de regarder un film de la Hammer, kitsch et second degré en moins. BR UK

Man in an orange shirt (Michael Samuels, 2017) *
En 1945, deux soldats ont une liaison empêchée par le mariage de l'un. En 2017, son petit-fils, accro aux applis de rencontres gay, découvre l'histoire de son grand-père. Cette miniseries en 2 épisodes de la BBC met en miroir deux relations homosexuelles distantes de sept décennies. La forme est académique et la musique un tire-larmes mais c'est regardable et touchant, notamment par la présence olympienne de Vanessa Redgrave. DVD Z2 UK

Les inconnus dans la maison (Henri Decoin, 1942) ***
Un inconnu est assassiné dans la maison bourgeoise d'un ancien magistrat alcoolique qui reprend la robe pour l'occasion. Si l'enquête et sa résolution expédiée n'ont aucun intérêt, la galerie des personnages et des acteurs est un régal (sauf Juliette Faber, terriblement fade) et les dialogues de Clouzot sont souvent d'une causticité hilarante, surtout quand ils sont dits par Raimu à son sommet. Le regard sur la jeunesse désoeuvrée, lui, est prémonitoire. Cinémathèque

Coup de tête (Jean-Jacques Annaud, 1979) ***
Dans une ville de province, un loser faussement accusé de viol se retrouve adulé après avoir marqué deux buts en championnat de foot. Il aura sa vengeance. L'hypocrisie d'une certaine France moyenne et l'absolution par la gloire sont les thèmes sérieux de cette comédie de société portée par un refrain entêtant, un formidable casting de gueules et évidemment Patrick Dewaere, dont le jeu expressif et les yeux tristes touchent en plein coeur. BR FR

The apple (Menahem Golan, 1980) 0
En 1994 du futur, un couple de chanteurs de ballades est engagé par BIM, une compagnie tentaculaire genre Amazon qui vend du Disco-Glam et est dirigée par un PDG démoniaque et sa folle. Toute espèce de talent a déserté cette insanité musicale tournée à Berlin Est où on trouve pêle mêle des orgies et des paillettes, des hippies dans une grotte, Dieu qui débarque en Rolls blanche... Mais c'est tellement nul que c'en est (presque) jouissif. BR US

Le vaisseau fantôme / The sea wolf (Michael Curtiz, 1941) **
Adaptation du roman de Jack London. Le capitaine sociopathe d'un voilier crapuleux tient son équipage par la crainte jusqu'à la montée à bord de trois naufragés rebelles. Le savoir faire de la Warner et du réalisateur font des merveilles avec ce huis clos psychologique en mer où s'affrontent un Edward G. Robinson génial, un John Garfield charismatiquement moderne, Ida Lupino et Alexander Knox. Dans les Limbes avec des âmes perdues. BR US

Desierto (Jonas Cuaron, 2015) **
Dans le désert sud-californien, quelques migrants illégaux mexicains (dont Gael Garcia Bernal) sont tirés à vue par un suprémaciste aidé de son féroce chien berger. Cette transposition contemporaine de "La chasse du comte Zaroff" (1932) est un survival violent, sec et efficace. Le voir sous l'ère Trump (mais il a été réalisé avant) lui apporte un supplément d'intérêt : du "mur" aux fusils d'assaut et au rejet de l'Autre, le film en cristallise les obsessions. BR FR

Poil de carotte (Julien Duvivier, 1932) ***
A la campagne, un petit rouquin haï par sa mère et ignoré par son père - qu'il appelle Mme et M. Lepic - tente de vivre malgré tout. D'après Jules Renard, ce remake parlant par Duvivier de son film muet est fort d'une mise en scène dynamique et de ses acteurs : Harry Baur tout en retenue, Catherine Fonteney hystérique en marâtre caricaturale et bien sûr l'inoubliable et tragique Robert Lynen, dont le naturel rayonne. La fin est bouleversante. DVD Z2 FR

Jeannette (Bruno Dumont, 2017) *** Mon film du mois
Adaptation du "Mystère de la charité de Jeanne d'Arc" de Péguy qui en reprend le texte incantatoire, ici récité, chanté et dansé sur de l'electro par des jeunes non-professionnels dans les dunes du Nord. Le résultat est déstabilisant, le film ne ressemblant à rien de connu. Si (et seulement si) on se laisse aller à son concept radical et à son rythme, cette évocation de l'enfance de Jeanne d'Arc se révèle lumineuse, drôle et pleine de grâces. BR FR

Le portrait de Jennie / Portrait of Jennie (William Dieterle, 1948) ***
Une adolescente solitaire dont un peintre new-yorkais fait le portrait se métamorphose à vue d'oeil en une jeune femme dont il tombe amoureux. Jennifer Jones et Joseph Cotten vivent une histoire d'Amour Fou dans ce mélodrame fantastique que son kitsch sincère rend sincèrement touchant. La musique sur des thèmes de Debussy en renforce la charge poétique et la fin est un grand moment du Surréalisme au cinéma. Avec Ethel Barrymore. BR US

Les survivants / Z for Zachariah (Craig Zobel, 2015) 0
Après l'Apocalypse nucléaire, une jeune femme (Margot Robbie) survit seule dans une maison de campagne épargnée. Elle y accueille un autre rescapé (Chiwetel Ejiofor). Ils sont rejoints par un troisième (Chris Pine). Les deux mecs se toisent. Un film pensé comme du Bergman américanisé mais qui suinte l'ennui à trop vouloir la retenue et la hauteur. La religion, hélas, est aussi de la partie. Les acteurs sont très bien, comme le paysage. BR DE

Titanic (Herbert Selpin, 1943) **
Die Titanic sinkt. La version de l'histoire voulue par Goebbels voit le naufrage provoqué par la cupidité des investisseurs anglais et l'ignorance des avertissements d'un officier allemand. Hormis ce point de vue appuyé, ce film nazi glisse sans effort du mélodrame bourgeois à la catastrophe en passant par le commentaire social avec un bon casting et des trucages assez efficaces. Le réalisateur, lui, a été "suicidé" avant la fin du tournage. BR US

Jackie (Pablo Larrain, 2016) **
Fin novembre 1963, Jacqueline Kennedy organise à Washington les funérailles de son mari assassiné. Natalie Portman est de tous les plans - et souvent en gros plan - de ce fragment de biopic qui est aussi l'évocation d'une désagrégation après un choc traumatique. Une puissante mélancolie existentielle baigne le film, porté par des voix atténuées et une musique dissonante. L'hommage à une fascinante First Lady et à son interprète. BR FR

La fête à Henriette (Julien Duvivier, 1952) **
A Paris, le 14 Juillet mouvementé de deux amoureux (Dany Robin et Michel Roux, assez fades malheureusement). Enfin si on veut parce que le film tout entier est un exercice de style autour de son scénario en construction au fil de l'eau. L'idée et la mise en scène sont formidablement originales et dynamiques (même si la seconde moitié fléchit un peu) et revoir Paris en 1952 est un bonheur. Une oeuvre ludique d'une imagination débridée. BR FR

Valentin Valentin (Pascal Thomas, 2014) 0
Dans un immeuble parisien, un jeune homme (Vincent Rottiers) subit malgré lui l'attirance ou le rejet de ses voisins. Librement adapté de Ruth Rendell, une comédie de moeurs qui débute sur un meurtre, histoire de montrer que derrière la comédie se joue le drame. Rien ne tient, ni la galerie des personnages pittoresques, ni les péripéties artificielles, ni la mise en scène. On dirait du Klapisch mâtiné de "Plus belle la vie" et de Cioran. Lamentable. DVD Z2 FR

Le monde perdu / The lost world (Harry O. Hoyt, 1925) ***
Le Prof. Challenger conduit des équipiers sur un haut-plateau d'Amazonie où des dinosaures ont survécu. Ce film muet d'aventures d'après Conan Doyle est le premier long métrage où acteurs et créatures en stop motion se partagent l'image dans des décors de jungle et de ville. Willis O'Brien est déjà aux effets spéciaux, quelques années avant "King Kong" (1933) et invente des scènes dynamiques de combat, d'éruption et de chaos. BR US

Nachthelle (Florian Gottschick, 2014) 0
Une quadragénaire, son boyfriend dans la vingtaine et un couple gay passent un weekend dans une maison de campagne. L'un des gays est l'ex de la quadragénaire, l'autre psychanalyste. Vous imaginez. Un petit film allemand dont le scénario, qui hésite entre psychologie et symbolisme, échoue à donner du signifiant à un tissu de lieux communs. Le virage fantastique de la fin est le pompon. On sent qu'ils ont essayé pourtant. DVD Z2 DE
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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Message par bruce randylan »

La Russie et le Japon en force !
Si j'ai pas découvert vu de chef d’œuvres absolus et parfaits, j'ai vu un paquet de films sensationnels à la réalisation virtuose pour ne pas dire novatrice. Le choix est du coup très dur et finalement arbitraire tant les gagnants pourraient sans problème échanger de récompenses sans le moindre problème.


Film du mois
: Ma grande-mère aka le piston (Konstantin Mikaberidze - 1929)

Prix de la mise en scène
: La mélodie du vieux marché / Cain et Artem (Pavel Petrov-Bytov - 1930)

Prix du scénario : La rivière Fuefuki (Keisuke Kinoshita - 1960)

Prix spécial du Jury : Chasseurs des ténèbres (Hideo Gosha - 1979)
Spoiler (cliquez pour afficher)
Et pour le détail

8) :D
Rencontre du troisième type (Steven Spielberg - 1977) REVU

8)
Chasseurs des ténèbres (Hideo Gosha - 1979)
La mélodie du vieux marché / Cain et Artem (Pavel Petrov-Bytov - 1930)
L'innocent (Lucchino Visconti - 1976)
Mademoiselle la présidente (Pietro Germi - 1952)
Ma grande-mère aka le piston (Konstantin Mikaberidze - 1929)
Roméo & juliette in Darkness (Jirí Weiss - 1960)
La rivière Fuefuki (Keisuke Kinoshita - 1960)

:D
Ecrit sur le vent (Douglas Sirk - 1956)
L'étranger (Lucchino Visconti - 1967)
The Millionaire chase (Umetsugu Inoue - 1969)
Zeiram (Keita Amemiya - 1991)
Vous ne pouvez pas vous passez de moi (Viktor Chestakov - 1932)
Too late the hero (Robert Aldrich - 1970)
La pyramide humaine (Jean Rouch - 1961)
Take aim at the police van (Seijun Suzuki - 1960)
Don't tell your wife (Minoru Shibuya - 1937)

Entre :D et :)
Le banquet des maudits (Henri Storck - 1952)
Un aller simple (José Giovanni - 1971)
He walked by night (Alfred L. Werker & Anthony Mann - 1948)
Pascual Duartre (Ricardo Franco - 1976)
See no evil, hear no evil (Arthur Hiller - 1988)
L'erreur de l'ingénieur Kotchine (Alexandre Matcheret – 1939)
Gangs of New-York (Martin Scorsese - 2002) REVU
Dragon tiger gate (Wilson Yip - 2006)
Bedside (Robert Florey - 1934)
The house on Carroll Street (Peter Yates - 1988)
Al Capone (Richard Wilson - 1959)
L'amour de Jeanne Ney (Georg Wilhelm Pabst - 1927)
Portrait d'une jeune fille à la fin des années 60 à Bruxelles (Chantal Akerman - 1994)
Profile in anger (Ka-Yan Leung - 1984)
Achtung ! Banditi ! (Carlo Lizzani - 1951

:)
10 wanted men (H. Bruce Humberstone - 1955)
Che : partie deux (Steven Soderbergh - 2008)
Deux combattants ((Leonid Loukov - 1943)
Le procès Paradine (Alfred Hitchcock - 1947)
Peur sur la ville (Henri Verneuil - 1975) REVU
Macbeth (Roman Polanski - 1971)
Les plus belles escroquerie du monde (Horikawa, Polanski, Gregoretti, Chabrol & Godard - 1964)
Un ange pour Satan (Camillo Mastrocinque - 1966)
Le grand consolateur (Lev Koulechov - 1933)
The deadly breaking sword (Sun Chung - 1979)

:|
Les ambitieux (Edward Dmytryk - 1964)
The foreigner (Martin Campbell - 2017)
La prostituée (Oleg Frelikh - 1927)
Tarass l'indompté (Mark Donskoï - 1943)
The woman in red (Robert Florey - 1935)
Je, tu, il, elle (Chantale Akerman - 1974)
Babatu, les trois conseils (Jean Rouch - 1975)
Le lion sort ses griffes (Don Siegel - 1980)
Evergreen tree (Shin Sang-ok - 1961)
Jaguar (Jean Rouch - 1968)

:?
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The Boogeyman
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Message par The Boogeyman »

Peu de découverte en Novembre, et dans les rares aucun coup de coeur.
Du coup un peu par défaut :

Au revoir là-haut (Albert Dupontel) • 7/10
Un jolie film formel auquel manque l'émotion sincère et où le vrai coeur est un peu trop mis au second plan (le personnage de Edouard Pericourt)

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Du coup juste pour faire plaisir à certain :twisted:

Top de novembre :

1 • The Deuce S#1 - 2017 • 8/10
David "the genius" Simon strike back. L'aspect formel et l'ambiance 70's sont fort prenants. Le casting parfait (Maggie Gyllenhaal donne tout) et maintenant que les bases sont posées hâte de voir comment cela va évoluer. Je tique quand même sur un chose, quel peut bien être l'utilité de s'encombrer du gimmick de faire interpréter les 2 frères par le même acteur (James Franco) :?: . Visuellement c'est très réussi, au niveau du montage lors des discussions champ contre champ on y croit, et lorsque Frankie et Vincent sont dans le même plan c'est juste bluffant. Mais à part être une prise de tête à mettre en scène, l'idée n'a, dans cette 1ere saison, que très peu d'intérêt. Ca n'a pour le moment pas de plus value que si ils étaient simplement frères sans être jumeaux... Wait & See

2 • Mindhunter S#1 - 2017 • 7/10

3 • Ballers S#3 - 2017 • 7/10

4 • Stranger Things S#2 - 2017 • 7/10
" Accélère minouche !" - Michel Poiccard /// “When you have to shoot shoot don't talk” - Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez /// "Alors tu vois où elles nous ont menées tes ondes négatives, tu devrais avoir honte.” - Oddball dit Le Cinglé /// "Wake up !... Time to die" - Leon Kowalski /// "C'est quoi minouche ?" - Patricia Franchini
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Message par origan42 »

FILM DE NOVEMBRE
Image
JE LA CONNAISSAIS BIEN... (Antonio Pietrangeli, 1965) ****

Le reste du mois, par ordre de préférence :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Spéciale première (Billy Wilder, 1974) ****

Le mystère de la villa blanche / Jigsaw (Val Guest, 1962) ***
Smith le taciturne (Leslie Fenton, 1948) ***
Le grand méchant renard et autres contes... (Benjamin Renner / Patrick Imbert, 2017) ***
Logan Lucky (Steven Soderbergh, 2017) ***
Dernier train pour Busan (Yeon Sang_ho, 2016) ***
Victor et Victoria / Viktor und Viktoria (Reinhold Schünzel, 1933) ***
Le banni des îles (Carol Reed, 1951) ***
Le repentir (Tenguiz Abouladzé, 1984) ***
La seconde mort d'Harold Pelham (Basil Dearden, 1970) ***
Une vieille maîtresse (Catherine Breillat, 2007) ***
Le milieu du monde (Alain Tanner, 1974) ***
Canine (Yórgos Lánthimos, 2009) ***
Mesdames et messieurs bonsoir (Luigi Comencini / Luigi Magni / Mario Monicelli / Ettore Scola / Nanni Loy, 1976) ***
Tu m'as sauvé la vie (Sacha Guitry, 1950) ***
Le Caire Confidentiel (Tarik Saleh, 2017) ***
Au premier regard (Daniel Ribeiro, 2014) ***
Augustine (Jean-Claude Monod / Jean-Christophe Valtat, 2003, c.m.) ***
Quels seront les cinq ? (John Farrow, 1939) ***
Augustine (Alice Winocour, 2012) ***
L'ange et le mauvais garçon (James Edward Grant, 1947) ***
Nénette et Boni (Claire Denis, 1996) ***
Le repentir (Tenguiz Abouladzé, 1984) ***
Marie-Francine (Valérie Lemercier, 2017) ***
Le contrôleur des wagons-lits (Richard Eichberg, 1935) ***

Ex-lady (Robert Florey, 1933) **
Arrête-moi si tu peux (Steven Spielberg, 2002) **
L'étoile du destin (Vincent Sherman, 1952) **
Infiltrator (Brad Furman, 2016) **
Au paradis à coups de revolver (Lee H. Katzin, 1969) **
Illicit (Archie Mayo, 1931) **
La prostituée / Prostitutka (Oleg Frelikh, 1927) **
Fred (Pierre Jolivet, 1997) **
Les baleines du mois d'août (Lindsay Anderson, 1987) **
L'affaire d'une nuit (Henri Verneuil, 1960) **
Mimosas - la voie de l'Atlas (Olivier Laxe, 2016) **
20 ans d'écart (David Moreau, 2013) **
La tigresse (Byron Haskin, 1949) **
Seul dans Paris (Hervé Bromberger, 1951) **
La malédiction des hommes-chats (Robert Wise / Gunter von Fritsch, 1944) **
La dame en rouge / The Woman in Red (Robert Florey, 1935) **
Taras Bulba (Jack Lee Thompson, 1962) **
Bedside (Robert Florey, 1934) **
Le banquet des fraudeurs (Henri Storck, 1952) **
Le dîner (Ettore Scola, 1998) **
Quand la femme s'en mêle (Yves Allégret, 1957) **
Coplan prend des risques (Maurice Labro, 1964) **
Astérix et la surprise de César (Gaëtan Brizzi / Paul Brizzi, 1985) **

Maître après Dieu (Louis Daquin, 1951) *
Le pays sans étoiles (Georges Lacombe, 1946) *
Un petit boulot (Pascal Chaumeil, 2016) *
Gouttes d'eau sur pierres brûlantes (François Ozon, 2000) *
La passante (Henri Calef, 1951) *
La jeune folle (Yves Allégret, 1952) *
Les invincibles (Frédéric Berthe, 2013) *
L'appartement des filles (Michel Deville, 1963) *


RE-VISIONS
Monika / Un été avec Monika (Ingmar Bergman, 1953) **** ↑
Les échappés du néant (John Farrow, 1956) ** ↓
INTERPRÉTATION FÉMININE DU MOIS : STEFANIA SANDRELLI Adriana Astarelli dans Je la connaissais bien...
INTERPRÉTATION MASCULINE DU MOIS : JACK LEMMON Hildy Johnson dans Spéciale première
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Message par John Holden »

origan42 a écrit :
FILM DE NOVEMBRE
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JE LA CONNAISSAIS BIEN... (Antonio Pietrangeli, 1965) ****

Le reste du mois, par ordre de préférence :


Le mystère de la villa blanche / Jigsaw (Val Guest, 1962) ***
Un Pietrangeli qui fait envie.
Et ce Val Guest que Jack Carter a également bien apprécié, voilà des pistes pour Décembre. :)
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Message par origan42 »

John Holden a écrit :
Un Pietrangeli qui fait envie.
Stefania Sandrelli y est inoubliable.
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Message par origan42 »

John Holden a écrit : Et ce Val Guest que Jack Carter a également bien apprécié, voilà des pistes pour Décembre. :)
Les Anglais n'ont pas leur pareil pour réaliser des films à l'approche documentaire. Cela donne à ce très bon film policier une certaine parenté avec Simenon.
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Jack Carter
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Message par Jack Carter »

John Holden a écrit :
origan42 a écrit :
FILM DE NOVEMBRE
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JE LA CONNAISSAIS BIEN... (Antonio Pietrangeli, 1965) ****

Le reste du mois, par ordre de préférence :


Le mystère de la villa blanche / Jigsaw (Val Guest, 1962) ***
Un Pietrangeli qui fait envie.
Et ce Val Guest que Jack Carter a également bien apprécié, voilà des pistes pour Décembre. :)
Le Pietrangeli est clairement un must, Sandrelli dans peut-etre son meilleur role, et il y a une scene avec Tognazzi qui m'a particulierement marqué.
Le Val Guest, je l'avais deja decouvert en debut d'année, il a tres bien tenu le coup à la revision, effectivement un excellent film policier d'investigation, passionnant jusqu'au bout.
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Message par Jack Carter »

Vivement la video de Major Tom ! :lol:
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Message par Père Jules »

Jack Carter a écrit :Vivement la video de Major Tom ! :lol:
C'est devenu le rendez-vous incontournable de dvdclassik :lol:
Major Tom a écrit :Père Jules, tu es ma source d'inspiration. Mon idéal.
8)
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Message par John Holden »

Jack Carter a écrit :Vivement la video de Major Tom ! :lol:
:mrgreen: A 11h14, heure de Londres.
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Thaddeus
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Film du mois de novembre


1. L'Argent de la Vieille (Luigi Comencini, 1972)


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2. Tu Peux Compter sur Moi (Kenneth Lonergan, 2000)


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3. Profond Désir des Dieux (Shōhei Imamura, 1968)


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Mes découvertes en détail :
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La femme qui pleure (Jacques Doillon, 1979)
L’impudeur de Doillon n’est ici pas une valeur négative. Elle est refus de l’hypocrisie pour dire la persistance de la passion, de la jalousie, du sens de l’exclusivité au moment même où les mœurs se libèrent. Elle agresse et fait du spectateur le voyeur d’un psychodrame dont il sort partagé entre la sympathie et l’irritation, l’approbation du défi et la critique des conduites adoptées par les personnages. Autobiographique ou non, le film est un récit formulé au "je", une narration intime exempte de narcissisme, un merdier relationnel en huis-clos dans une maison méditerranéenne devenue laboratoire de vie et étuve à sentiments, quelque part entre Bergman et Eustache. L’interprétation des deux actrices (particulièrement de Dominique Laffin, qui donne tout ce qu’elle a) en accroît encore davantage la vérité. 4/6

Le banni des îles (Carol Reed, 1951)
Des romans de Conrad, le plus précieux à fixer sur la pellicule est son climat, son mode narratif et non le détail de ses fictions. Le cinéaste l’a parfaitement assimilé et en restitue à merveille l’atmosphère équivoque, insolite, mystérieuse, la captivante ambigüité qui caractérise ses personnages et la structure de ses récits. Il dresse le portrait d’un paria ni bon ni mauvais, se débattant contre un destin désespérant qui le dépasse, vivant une aventure étrange avec la jeune fille silencieuse d’un chef de tribu et se laissant consumer par ses tentations jusqu’à trahir l’amitié du bienfaiteur capitaine qui lui avait accordé sa confiance. Nul manichéisme, aucune faute de goût ne vient écorner la force dramatique de sa déchéance, dont l’amertume et la folie douce semblent couler d’un même désarroi existentiel. 5/6
Top 10 Année 1951

L’autre (Robert Mulligan 1972)
Le ciel pur entre les arbre, des courses éperdues dans les sous-bois, une grange aux mystères renouvelés, une vieille boîte dans laquelle tinte le trésor dérisoire… Si la chaleur ensoleillée, les occupations des jeunes héros et la langueur du climat évoquent Un été 42, Mulligan enferme bientôt dans un jeu de glaces de plus en plus déroutant. Le script est un mécanisme dont les ressorts multiplient les sources de peur, les signes, les révélations, les rêves, et la fiction investit un fantastique de type anglo-saxon, à la Nathaniel Hawthorne. Avec ce film troublant sur la logique secrète du monde de l’enfance, le cinéaste étudie les manifestations d’une psychose du dédoublement, distille un effroi qui vient plus de la suggestion que de la figuration, et invite sans supercherie à la découverte du Mal, jusqu’à son triomphe. 4/6

Tu peux compter sur moi (Kenneth Lonergan, 2000)
Le cimetière sur la colline, l’église de bois peinte en blanc, les façades démodées de la rue principale connotent ici le versant classique du mélodrame. Personnages et situations n’en sont pas moins familiers, du retour du frère prodigue à la sœur élevant seule son fils, êtres ordinaires, poignants, tout d’atermoiements et de vulnérabilité. Le film adopte un cadastre narratif qui privilégie la liturgie, là où l’on attendait le tragique, pour dresser le constat triste mais souriant sur une Amérique provinciale dont la seule morale socialement viable serait celle de la compromission. Abordant la fragilité d’une éducation, la profondeur des liens familiaux, la difficulté à atteindre un équilibre de vie, il exprime aussi, grâce aux très sensibles Laura Linney et Mark Ruffalo, la beauté simple et riche de l’amour fraternel. Superbe. 5/6

L’argent de la vieille (Luigi Comencini, 1972)
À gauche, les italiens Alberto Sordi et Silvana Mangano, couple populaire issu des faubourgs les plus défavorisés de la capitale. À droite, les américains Bette Davis et Joseph Cotten, elle milliardaire onctueuse, lui chauffeur sadisé et soumis. Dans le champ clos d’une villa romaine, les deux camps entament une partie interminable dont l’orchestration atteint les dimensions immenses d’un problème de société. Jeu de cartes mais surtout jeu de pouvoir économique et politique, où la mise se fait à quitte ou double et dont le gagnant, loin d’être le plus fort, le plus intelligent, le plus courageux, est celui qui, parce qu’il possède, peut le prolonger à l’infini. Derrière la cocasserie hilarante des situations, la tension permanente de la dramaturgie, toute la férocité d’un constat cinglant sur l’inégalité de la lutte des classes. 5/6
Top 10 Année 1972

Notre pain quotidien (King Vidor, 1934)
Au milieu des années trente, tandis que le New Deal encourage l’exode des citadins vers la campagne, les éléments conservateurs dénoncent les dangers de la bolchévisation de l’économie nationale. Le cinéaste perçoit dans cette situation comme l’annonce d’un retour au mythe de la frontière, et l’exalte avec un dynamisme qui rencontre celui du cinéma soviétique. S’il dénonce les abus des banques et l’égoïsme de la classe possédante, il cultive d’abord un optimisme utopique à la Capra et élabore une pratique coopérative à petite échelle, sorte de kolkhoze où seul l’effort commun doit permettre à l’Amérique de se relever. D’où la puissance lyrique de la scène finale, à la fois rituel biblique et retour à la Genèse, qui voit l’insistance de l’idée dépassée, sublimée par l’ampleur de la forme qui l’exprime. 4/6

Boulevard des passions (Michael Curtiz, 1949)
Après Mildred Pierce, nouveau rôle copieux pour la star Crawford, qui pousse le women’s picture dans ses derniers retranchements. L’héroïne commence son ascension au plus bas, remonte la pente en épousant un politicien aussi riche que vénal, subit une cinglante opprobre et croise des personnages tous voués à une disgrâce ignominieuse, dont le point commun est une parfaite lucidité dans l’infamie ou le machiavélisme (Greenstreet a la monstruosité d’une tarentule ou d’un crapaud-buffle). Révélant un romanesque aussi éloquent qu’un réquisitoire sur la corruption des institutions, le film dresse le tableau passablement amer d’une société dont les figures de justice, d’ordre et d’autorité se confondent avec le crime organisé. Morale darwinienne de l’histoire : le type honnête se fait toujours dévorer. 4/6

Ju Dou (Zhang Yimou, 1990)
En première instance la tentative est simple : allier l’espace chinois, son sens du cadre et du vide, à la dramaturgie japonaise, plus axée sado-maso. Mais le développement est subtil, qui organise des rapports de force, de servitude et de sexe dont la mise en scène ne cache rien, d’autant que l’action prend place dans un atelier de teinturerie où la machinerie joue un rôle non négligeable. Poulies, chaînes et étoffes se combinent pour créer une structure de désir, un univers pictural omnivore qui dépasse les individus. En contrepoint ou en contradiction de la violence et de la moiteur du sujet, Zhang procède ainsi à une esthétisation du monde, une coloration des sentiments, et peint avec un pessimisme cruel le puritanisme d’une société où toute velléité de plaisir doit être punie comme une transgression. 4/6

Bertha Boxcar (Martin Scorsese, 1972)
Dans la lignée de Bonnie et Clyde, le cinéaste apporte sa pierre à la contestation du mythe de l’Histoire américaine et de la période qui en est l’aboutissement et la négation : la Dépression des années 30. Mais la ballade nostalgique à laquelle invitait l’engouement rétrospectif pour un certain folklore misérabiliste s’efface devant un découpage abrupt qui juxtapose les tableaux comme des chapitres autonomes, reliés par les seules errances du quatuor dont Bertha est l’irresponsable égérie. Soustraits aux fallacieux prestiges de la légende, ce périple dérisoire le long des voies ferrées de l’Arkansas atteint ainsi une formulation nette dans l’opposition entre l’action syndicale raisonnée et la révolte sauvage et anarchisante, seule apte à vendanger les raisons de la colère malgré la violence sanglante de la répression. 4/6

Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil, 1963)
Évidemment on la connaît cette histoire rebattue de rififi, de truand ronchonnard tout juste sorti de prison qui veut organiser un dernier coup juteux avant de vivre en grand bourgeois, et qui pour cela doit s’associer à un jeunot. Bien sûr on pourrait considérer d’un œil hautain ce cinéma de papa relevant de l’âge de bronze amélioré qui est celui de l’ère industrielle, de l’efficacité solide, sachant s’effacer devant des vedettes éprouvées pour qui les films sont taillés sur mesure. Il est aussi loisible de prendre un grand plaisir à ce polar melvillien, impeccablement exécuté, mitonné aux petits oignons, honorant les vertus premières de la série noire (précision, suspense, rigueur) et s’abreuvant à la source de certains grands maîtres américains – jusqu’à la pirouette finale dont l’ironie n’est pas sans évoquer Huston. 4/6

Un film parlé (Manoel de Oliveira, 2003)
En un périple sillonnant les berceaux des civilisations méditerranéennes, Oliveira fait découvrir à ses personnages les vestiges du passé et raconte en pointillés une histoire qui s’articule autour de monuments, de contes, de légendes. Son approche, fondée sur une transmission verticale de la parole, de l’affection et du savoir, favorise la métaphore moderne du mythe de la tour de Babel adressée à un siècle naissant, où les dissensions entre les peuples perdurent et font toujours reculer l’avènement d’un monde pacifié. Sous le couvert de discussions policées et érudites menées par trois Parques contemporaines, il exprime ainsi le deuil des utopies et achemine le récit vers une conclusion allégorique qui traduit son pessimisme. Un film austère, bavard, répétitif, mais dont la séduction étrange finit par opérer. 3/6

Le musée des merveilles (Todd Haynes, 2017)
C’est à croire que la prose de Brian Selznick franchit mal le seuil du grand écran : après avoir fait valu à Scorsese un Hugo Cabret étonnamment plat et impersonnel, elle engendre ici un conte dickensien qui semble prolonger un peu laborieusement son exposition, et qui justifie tout juste à son auteur l’ambition de persévérer dans ses penchants de bibelotier. Prétexte à une collection de dioramas, de cabinets de curiosité, de maquettes de musées, le récit évolue cahin-caha entre les expressionnistes années vingt et les seventies funky-groovy de Starsky et Hutch, deux époques, deux styles cinématographiques pastichés avec application, avant qu’enfin l’innocence et la magie s’affirment au gré d’un tour de force scénaristique, que la fiction offre aux enfants le compagnonnage qui leur faisait tant défaut. 3/6

Lumière d’été (Jean Grémillon, 1943)
La Haute-Provence, décor rocailleux, solaire et angoissant. Un couple est installé, un autre arrive. Confrontations, remise en cause, chassés-croisés et allers-retours sentimentaux avec au centre du dispositif un point d’ancrage réaliste qui affirme vigoureusement une lutte des classes : la construction d’un barrage dans les environs, les ouvriers au travail. Règne de la métaphore en action, le film est animé par les soubresauts de la vie, chacun étant confronté à une inadéquation – désir non réciproque, incapacité d’aimer, vision romantique de l’amour ou mort sur la conscience. Malgré les dialogues affectés de Prévert, l’artifice des conventions, il peut se voir comme celui d’une qualité française vaincue sur son propre terrain, progressivement débordée et contaminée par un mouvement plus fort qu’elle. 4/6

Le lâche (Satyajit Ray, 1965)
Si l’amateur de cinéma parle volontiers de la surabondance des temps morts, ce film bref comme une nouvelle de Maupassant dépend de la grande rareté du temps vif. Son urgence souligne la valeur péremptoire des jugements que produit une crise, et son intérêt tient à sa description évasive de l’incertitude calculée, des zones d’ombre et de mystère d’un récit qui part d’une situation éprouvée pour s’attacher à l’épaisseur d’instants diversement privilégiés. Comme toujours, le réalisateur prouve qu’il a trop d’esprit critique pour s’abandonner aux jérémiades sur le destin, trop de générosité pour blâmer des personnages velléitaires. Seules comptent la délicatesse, l’acuité avec lesquelles il analyse et résout la quadrature d’un triangle sentimental frappé de mauvaise volonté, d’indécision et de faiblesse. 4/6

Nouvelle vague (Jean-Luc Godard, 1990)
Avec ce film au titre nostalgique et provocateur, Godard tourne une fois de plus et délibérément le dos à tout procédé réaliste de narration continue et peaufine à grands renforts de citations et de signes codés le parcours initiatique qui slalome d’une idée à l’autre, d’un concept abstrait à une évidence concrète. La lumière contre l’obscurité, les coups de klaxon contre le silence, le reflux contre le reflux (toujours la vague), les images, le texte écrit, les sons s’entremêlent inextricablement, s’annulent ou se complètent, élaborant un poème métaphysique autour de la résurrection et de l’éternel retour, de la symétrie de l’existence et de la dialectique du passé et du présent dans l’écriture de l’histoire. Malgré sa sérénité formelle, l’objet demeure bien trop hermétique pour susciter le moindre semblant d’émotion. 3/6

La chèvre (Francis Veber, 1981)
La chance, le bol, la baraka, on l’a où on l’a pas. François Perrin, aide-comptable de profession et optimiste invétéré, c’est plutôt la scoumoune qui ne cesse de lui courir après. D’où l’idée originale mais parfaitement logique sur laquelle Veber s’amuse à broder. Certes sa mise en scène relève plus d’une mise en images dont la pauvreté technique renvoie à une forme impersonnelle, étrangement anachronique et sans grande ambition. Mais le film, constamment drôle et inventif, ménage une sorte de poésie attendrie qui doit beaucoup à la chaleur du regard porté sur des personnages attachants, ainsi qu’à la complicité de deux formidables comédiens : Gérard Depardieu, avec sa coupe au bol, sa résistance à accepter l’irrationalité contaminante du sort, et Pierre Richard, au comique aussi fin que touchant. 4/6

Profond désir des dieux (Shōhei Imamura, 1968)
L’île de Kurage, au sud du Japon. Cet espace clos, au climat rude comme les mœurs, les caractères et les superstitions, est bouleversé par l’arrivée d’un ingénieur apportant l’industrialisation. Le cinéaste décline en une lente litanie les affects qui entourent les pratiques sacrées de la communauté, multiplie jusqu’à l’étouffement ses rites malthusiens. Au gré d’images fascinantes, baroques, superbement composées, tout le vivant est convoqué, tout ce qui se meut s’anime sous le désir des dieux, sans cesse les animaux rejouent la fable des hommes ou leur propose des récits possibles. Le soleil, la mer, le vent, la sécheresse, la pluie participent d’un même tellurisme, d’une même approche tautologique du monde, accordant l’analyse sociale de la fresque au souffle âpre d’une tragédie élémentaire. 5/6

Kids return (Takeshi Kitano, 1996)
Kitano est un artiste du contrepoint, tant par sa structure dramatique que par son esthétique du champ-contrechamp. Il le montre encore avec cette chronique de l’amitié contrariée liant deux inséparables cancres, adeptes du racket, de l’école buissonnière, des plaisanteries douteuses, et qui vont emprunter des chemins parallèles en marge de la société japonaise. Entre mouvement (les entraînements de boxe incessamment filmés) et immobilité subite (liée au K.O., souvent après ellipse sur le combat ou la farce), le film trace un sillon au fil duquel se mêle des tons et des genres opposés, tous les parcours, engagés sur un mode burlesque, convergeant vers une même impasse tragique. Sans parvenir pleinement à faire ressentir la vacuité des désirs et des actes, le film se suit sans ennui mais sans passion. 4/6

Coco (Lee Unkrich & Adrian Molina, 2017)
Henry Selick et Tim Burton avaient déjà fait le coup : rien ne peut être plus séduisant, de par sa fantaisie bariolée et ses éclats multicolores, que le royaume des défunts. Dans la lignée des mémorables infra-mondes explorés par Pixar, voici donc l’émanation féérique d’une fête des morts mexicaine à laquelle ne manque certes aucun cliché mais dont le registre de représentation s’anime d’une ambiguïté fondamentale. Car au fil d’une charpente dramatique dosant avec habileté le plaisir de la surprise et celui de la reconnaissance, c’est encore la grande question du souvenir, de sa transmission et de sa préservation qui est exhumée, prouvant que Disney, malgré les quelques scories doucereuses ou lénifiantes qui émaillent le récit, n’a pas étouffé la sensibilité proverbiale dont bat le cœur de la firme à la lampe. 4/6


Et aussi :

Jeune femme (Léonor Serraille, 2017) - 5/6
Carré 35 (Éric Caravaca, 2017) - 5/6
Diane a les épaules (Fabien Gorgeart, 2017) - 4/6
Thelma (Joachim Trier, 2017) - 5/6
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Films des mois précédents :
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Octobre 2017Une vie difficile (Dino Risi, 1961)
Septembre 2017Casanova, un adolescent à Venise (Luigi Comencini, 1969)
Août 2017La bonne année (Claude Lelouch, 1973)
Juillet 2017 - La fille à la valise (Valerio Zurlini, 1961)
Juin 2017Désirs humains (Fritz Lang, 1954)
Mai 2017Les cloches de Sainte-Marie (Leo McCarey, 1945)
Avril 2017Maria’s lovers (Andreï Kontchalovski, 1984)
Mars 2017À la recherche de Mr Goodbar (Richard Brooks, 1977)
Février 2017Raphaël ou le débauché (Michel Deville, 1971)
Janvier 2017La la land (Damien Chazelle, 2016)
Décembre 2016Alice (Jan Švankmajer, 1987)
Novembre 2016 - Dernières nouvelles du cosmos (Julie Bertuccelli, 2016)
Octobre 2016 - Showgirls (Paul Verhoeven, 1995)
Septembre 2016 - Aquarius (Kleber Mendonça Filho, 2016)
Août 2016 - Le flambeur (Karel Reisz, 1974)
Juillet 2016 - A touch of zen (King Hu, 1971)
Juin 2016 - The witch (Robert Eggers, 2015)
Mai 2016 - Elle (Paul Verhoeven, 2016)
Avril 2016 - La pyramide humaine (Jean Rouch, 1961)
Mars 2016 - The assassin (Hou Hsiao-hsien, 2015)
Février 2016Le démon des femmes (Robert Aldrich, 1968)
Janvier 2016La Commune (Paris 1871) (Peter Watkins, 2000)
Décembre 2015Mia madre (Nanni Moretti, 2015)
Novembre 2015Avril ou le monde truqué (Franck Ekinci & Christian Desmares, 2015)
Octobre 2015Voyage à deux (Stanley Donen, 1967)
Septembre 2015Une histoire simple (Claude Sautet, 1978)
Août 2015La Marseillaise (Jean Renoir, 1938)
Juillet 2015Lumière silencieuse (Carlos Reygadas, 2007)
Juin 2015Vice-versa (Pete Docter & Ronaldo Del Carmen, 2015) Top 100
Mai 2015Deep end (Jerzy Skolimowski, 1970)
Avril 2015Blue collar (Paul Schrader, 1978)
Mars 2015Pandora (Albert Lewin, 1951)
Février 2015La femme modèle (Vincente Minnelli, 1957)
Janvier 2015Aventures en Birmanie (Raoul Walsh, 1945)
Décembre 2014Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Elio Petri, 1970)
Novembre 2014Lifeboat (Alfred Hitchcock, 1944)
Octobre 2014Zardoz (Sean Connery, 1974)
Septembre 2014Un, deux, trois (Billy Wilder, 1961)
Août 2014Le prix d’un homme (Lindsay Anderson, 1963)
Juillet 2014Le soleil brille pour tout le monde (John Ford, 1953)
Juin 2014Bird people (Pascale Ferran, 2014)
Mai 2014Léon Morin, prêtre (Jean-Pierre Melville, 1961) Top 100
Avril 2014L’homme d’Aran (Robert Flaherty, 1934)
Mars 2014Terre en transe (Glauber Rocha, 1967)
Février 2014Minnie et Moskowitz (John Cassavetes, 1971)
Janvier 201412 years a slave (Steve McQueen, 2013)
Décembre 2013La jalousie (Philippe Garrel, 2013)
Novembre 2013Elle et lui (Leo McCarey, 1957)
Octobre 2013L’arbre aux sabots (Ermanno Olmi, 1978)
Septembre 2013Blue Jasmine (Woody Allen, 2013)
Août 2013La randonnée (Nicolas Roeg, 1971)
Juillet 2013Le monde d’Apu (Satyajit Ray, 1959)
Juin 2013Choses secrètes (Jean-Claude Brisseau, 2002)
Mai 2013Mud (Jeff Nichols, 2012)
Avril 2013Les espions (Fritz Lang, 1928)
Mars 2013Chronique d’un été (Jean Rouch & Edgar Morin, 1961)
Février 2013 – Le salon de musique (Satyajit Ray, 1958)
Janvier 2013L’heure suprême (Frank Borzage, 1927) Top 100
Décembre 2012 – Tabou (Miguel Gomes, 2012)
Novembre 2012 – Mark Dixon, détective (Otto Preminger, 1950)
Octobre 2012 – Point limite (Sidney Lumet, 1964)
Septembre 2012 – Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman, 1973)
Août 2012 – Barberousse (Akira Kurosawa, 1965) Top 100
Juillet 2012 – Que le spectacle commence ! (Bob Fosse, 1979)
Juin 2012 – Pique-nique à Hanging Rock (Peter Weir, 1975)
Mai 2012 – Moonrise kingdom (Wes Anderson, 2012)
Avril 2012 – Seuls les anges ont des ailes (Howard Hawks, 1939) Top 100
Mars 2012 – L'intendant Sansho (Kenji Mizoguchi, 1954)
Février 2012 – L'ombre d'un doute (Alfred Hitchcock, 1943)
Janvier 2012 – Brève rencontre (David Lean, 1945)
Décembre 2011 – Je t'aime, je t'aime (Alain Resnais, 1968)
Novembre 2011 – L'homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929) Top 100 & L'incompris (Luigi Comencini, 1967) Top 100
Octobre 2011 – Georgia (Arthur Penn, 1981)
Septembre 2011 – Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, 1953)
Août 2011 – Super 8 (J.J. Abrams, 2011)
Juillet 2011 – L'ami de mon amie (Éric Rohmer, 1987)
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