Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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John Holden a écrit : 5. Okaasan (La mère)- Mikio Naruse (1952)

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Mon Naruse préféré, un film sublime :D
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Best a écrit :
John Holden a écrit : 5. Okaasan (La mère)- Mikio Naruse (1952)

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Mon Naruse préféré, un film sublime :D

Jamais vu ; autant dire qu'il fait désormais partie de mes priorités 8)
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Jeremy Fox a écrit :
Max Schreck a écrit : Les Petits mouchoirs (Canet), pas un mauvais film, puisque même s'il m'a parfois agacé, il parvient à distiller un certain charme
J'aurais bien voulu en dire autant sauf que je ne l'ai même pas trouvé, ce certain charme.
Canet parvient à faire un peu partager l'ambiance de sa bande, notamment dans sa façon de donner du lest à son rythme, et y'a quelques beaux numéros d'acteurs (au premier rang Gilles Lelouche, qui a une extraordinaire présence). Pour le reste, c'est souvent superficiel et on est évidemment loin de la subtilité d'un Sautet.
Jeremy Fox a écrit : Quant à Gravity, je l'ai visionné trois fois sans presque jamais qu'il ne me procure le moindre frisson alors qu'il avait à priori tout pour me plaire. :(
Les frissons, je les ai eu, et je n'ose imaginer ça que ça doit procurer en salle et en projo 3D...
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Alexandre Angel
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Message par Alexandre Angel »

Max Schreck a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Quant à Gravity, je l'ai visionné trois fois sans presque jamais qu'il ne me procure le moindre frisson alors qu'il avait à priori tout pour me plaire. :(
Les frissons, je les ai eu, et je n'ose imaginer ça que ça doit procurer en salle et en projo 3D...
Ça procure beaucoup!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Max Schreck a écrit :
Les frissons, je les ai eu, et je n'ose imaginer ça que ça doit procurer en salle et en projo 3D...
Ça procure beaucoup!

La première fois je l'ai vu tel quel : profond ennui :oops:
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Alexandre Angel
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Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :La première fois je l'ai vu tel quel : profond ennui :oops:
Moi, ça m'avait émerveillé, surtout que je ne l'ai pas vu venir, pas vraiment attendu. Tu parlais des effets spéciaux de Dr Strange, qui finissaient par être indigestes. Là, dans Gravity, les effets spéciaux respiraient, au service d'une dramaturgie. Ils ne se reproduisaient pas entre eux, n'étaient pas consanguins :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Thaddeus
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Film du mois d'octobre


1. Showgirls (Paul Verhoeven, 1995)


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2. Aux Cœurs des Ténèbres : L’Apocalypse d’un metteur en scène (Fax Bahr & George Hickenloopers, 1991)


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3. Ma Vie de Courgette (Claude Barras, 2016)


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Toutes mes découvertes en détail :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Une femme dangereuse (Raoul Walsh, 1940)
Chez Walsh, les jugements moraux ne sauraient être définitifs, la réalité ne cessant de les démentir. Sa comédie humaine ne se divise pas en bons et en méchants, quand bien même la ligne de démarcation semble a priori toute tracée. La preuve en est faite avec cette chronique sociale qui, en dépeignant le quotidien nocturne des routiers et des transporteurs, transplante au sein de la province américaine un certain naturalisme noir à la française. Centre névralgique et véritable catalyseur du drame, le personnage complexe et ambigu d’Ida Lupino, lady Macbeth des faubourgs que l’actrice incarne avec un charme toxique et une détresse fébrile : une femme dangereuse en effet, rongée par sa passion et ses tourments, mais dont les desseins criminels n’étouffent pas le caractère pathétique. 4/6

Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? (Pedro Almodóvar, 1984)
En dressant le portrait d’une mère au bout du rouleau, qui se gave d’amphétamines pour accumuler les heures de ménage et nourrir les siens, le cinéaste convoque un néoréalisme à l’espagnole nourri d’humour noir et de satire oblique. Regarder le film venir bout à bout, de manière souvent conventionnelle, d’un scénario grotesque et délirant ne va pas sans le sentiment de se trouver devant un objet finalement plus sage que ce dont on pouvait s’attendre. Si la mise en scène n’évite pas le laisser-aller, Almodóvar réussit en revanche à croquer une série de portraits incisifs et cruels avec une certaine justesse de ton, en maintenant son attention au détail ubuesque, à l’absurde de situations pointant une misère quotidienne, et qui pourraient se révéler tragiques s’il ne prenait pas le parti d’en rire. 3/6

Bottle rocket (Wes Anderson, 1996)
Naissance d’un auteur en une pincée de préoccupations bien cernées : cas d’école. Avec le concours mi-tendre mi-désopilant de la fratrie Wilson, le cinéaste fait ses gammes sans jamais donner l’impression de tâtonner. Ses choix esthétiques sont nets bien qu’encore discrets, son inclination à épouser les fantaisies lunaires de doux dingues rêveurs, unis par un sens inébranlable de la camaraderie, titille nos cœurs d’artichaut, et l’humour à double détente de ses situations improbables (l’incongruité étant aussitôt exploitée dans sa plus parfaite logique) secrète un bien-être diffus qui, dans les meilleurs moments, tutoie la griserie. Il faudra attendre la suite pour que la rigueur du style décuple vraiment le charme de la partition et la profondeur du propos, mais le plaisir est déjà bel et bien là. 4/6

Showgirls (Paul Verhoeven, 1995)
C’est un conte, bien sûr. Un Alice in Horrorland jouant de son décor, de ses protagonistes, de sa mécanique éprouvée, rivalités, ascension, conflits d’égo, épilogue on the road again, pour modifier en permanence, quasiment scène par scène, la ligne de partage entre bons et mauvais. En plongeant sa jeune danseuse dans le stupre infernal et la vulgarité marchande de Vegas, il désigne son exploitation, son mensonge et sa laideur monstrueuse mais ne ménage au public aucune position de repli ni de surplomb, et jette tout bonnement l’Amérique au bûcher de ses vanités. La grande beauté du film est de préserver le parcours de son héroïne verhoevienne en diable, qui s’immerge dans un monde obscène mais refuse de se compromettre, qui travers la fosse à purin, jusqu’à la gloire, sans trahir ses amis ni se renier elle-même. 5/6

Shampoo (Hal Ashby, 1975)
En racontant, la veille de l’élection de Nixon en 1968, les tribulations d’un grand saint-bernard du sexe qui accumule les conquêtes féminines, Ashby et son acteur-scénariste-producteur Warren Beatty visaient sans doute un portrait au vitriol d’une Californie argentée, une sorte de mini-Nashville explorant les liens érotiques et financiers, les alliances transitoires entre le monde de la politique et celui du glamour, les salons de coiffure de Beverly Hills jouant le rôle de plaques tournantes où les images se confortent, se vendent et s’achètent. Mais la satire sociale se perd dans les rouages un peu mous du vaudeville et, tel un simple effet de garniture, semble ménager un semblant de mondanité perverse sans renoncer aux ficelles du boulevard. En résulte un décevant sentiment de confusion et d’inachevé. 3/6

Blue steel (Kathryn Bigelow, 1989)
Avec le même esprit accrocheur que pour Aux Frontières de l'aube et une démarche esthétique similaire, la réalisatrice tente de charmer cette fois les amateurs de polar. Sa faculté à mener un récit, à lui insuffler une vigueur constante sans verser dans la lourdeur pyrotechnique, son aisance à capter une certaine atmosphère urbaine, nocturne, troublante et inquiétante à la fois, ne la prémunit toutefois pas de certains défauts qui ont plombé le genre durant toutes les années 80 : une certaine propension aux effets excessifs, un dispositif dramatique qui dépasse plus qu’à son tour la ligne raisonnable de l’invraisemblance, une suite un peu trop gourmande de climaxs. Mais elle dispose d’un atout ravageur : Jamie, forte et vulnérable, aussi attachante que séduisante de beauté androgyne. Impossible de ne pas frissonner pour elle. 4/6

Chronique d’un amour (Michelangelo Antonioni, 1950)
À l’instar des Amants Diaboliques de Visconti, le premier long-métrage de l’auteur n’est pas sans apparaître comme un avatar transalpin du film noir américain. Couple criminel, mari soupçonneux, détective privé, chambres d’hôtel constituent les éléments d’une enquête qui, par sa mise en scène au compas et au rapporteur, son style personnel fait de rigueur et de dépouillement, tient à bonne distance les protagonistes et leur agissements. Mais l’artiste se démarque surtout des schémas traditionnels en pointant le vide caractérisant la vie paresseuse des nantis de la haute bourgeoisie milanaise, et qui donne naissance à des êtres comme cette héroïne dont la lutte égoïste et la violence parfois retournée contre elle-même soulignent le besoin incompressible d’avoir une prise sur son existence. 4/6

La fille inconnue (Jean-Pierre & Luc Dardenne, 2016)
À défaut de se renouveler, les Dardenne creusent à nouveau les questions de la culpabilité et du rachat et continuent de diagnostiquer un monde invisible, rejeté en marge de la représentation dominante. Une ferveur sèche et contrôlée a remplacé la fébrilité d’autrefois, qui pourrait générer l’impression d’un déroulé programmatique s’ils ne s’en affranchissaient en recourant à un personnage envisagé comme une force de résolution sans idéal, emporté par un élan moral que rendent transparent les nécessités de l’action, et délestant chacun, par la confession, d’une faute qui le ronge sans savoir qu’il la partage avec tous les autres. Même avec un film mineur (en regard des précédents), ce cinéma intime et politique reste plus stimulant, plus avisé, plus touchant que bien d’autres autopromus "engagés". 4/6

Miss Peregrine et les enfants particuliers (Tim Burton, 2016)
L’univers burtonien ayant été édulcoré par son propre auteur au rang de formule manufacturée, on pourrait en être à se demander s’il n’est pas souhaitable de le voir se livrer à un produit aussi neutre et impersonnel. Encore faudrait-il que l’entreprise offre davantage qu’une énième aventure digitalisée au pays de l’enfance marginale, dont le terrain a été largement exploité par maints épisodes d’X-men ou d’Harry Potter, et qu’elle ne se plie pas docilement au cahier des charges narratif et esthétique d’une production hollywoodienne moyenne, réalisée avec un savoir-faire éprouvé. Quelques moments de terreur réussis (tout ce qui a trait aux Sépulcreux), la présence relevée d’Eva Green, un rythme soutenu qui préserve de l’ennui évitent toutefois à ce coup d’épée dans l’eau de sombrer dans la médiocrité. 3/6

La discrète (Christian Vincent, 1990)
Un registre qui relève de la tradition purement française des romans libertins du XVIIIème siècle, un ton dans la lignée revendiquée de Rohmer (cartons temporels, géographie précise, goût du proverbe et du marivaudage), une sorte de secrète retenue caractérisent ce premier long-métrage qui cherche à capter l’insidieuse effraction des sentiments, à mesurer le contraste entre les élans éphémères et l’aspiration à l’éternel, entre les serments de pacotille et les engagement pour la vie. Mais l’analyse du jeu de la séduction et de l’ambiguïté amoureuse baigne dans une futilité captieuse qui empêche de s’y impliquer réellement. Le film est du coup à l’image de son héros, intrigant cruel écartelé entre cynisme absolu et innocence : toujours élégant, constamment raffiné, mais aussi régulièrement agaçant. 3/6

Phenomena (Dario Argento, 1985)
Un pensionnat de jeunes filles autour duquel rôde un psycho-killer… Comme un goût de déjà-vu chez Argento, qui compense par un bric-à-brac invraisemblable mêlant somnambulisme, télépathie, entomologie et autres incongruités. Le cinéaste n’a peur de rien, ni de transformer une mouche sarcophage en chien policier, ni d’adopter le point de vue subjectif des vers et des cancrelats, encore moins de s’amuser avec une lumière décolorée et une bande-son en dolby-folie qui torpille la tension précédant chaque meurtre par des déflagrations de hard rock puisé chez Iron Maiden ou Motorhead. Devant ce fatras onirico-animiste oscillant entre farce grotesque et poésie sulpicienne, on passe de la fascination passagère à l’envie de se cacher, de honte, sous son fauteuil. Mais la virginale Jennifer est envoûtante. 3/6

Fata Morgana (Werner Herzog, 1971)
Pendant de longs mois, le réalisateur a patiemment réuni des prises de vues qui, assemblées, ont accouché de cet étrange essai mystico-expérimental, à situer quelque part entre la rêverie hallucinatoire sur des paysages en transes et une relecture toute personnelle de la Genèse. Trois parties (la création, le paradis, l’âge d’or) articulent une sorte de divagation plastique qu’accompagne un commentaire élaboré de style poétique, et qui tente – sans y parvenir tout-à-fait – de placer le spectateur dans un état de contemplation et de réceptivité actives. Le puissant téléobjectif, les travellings latéraux répétés comme scansions obsédantes, le désert africain filmé tel un monde mythique et originel, les ballades de Leonard Cohen contribuent à la déroutante singularité de l’expérience proposée. 3/6

La malédiction (Richard Donner, 1976)
Plus qu’à L’Exorciste, c’est à Rosemary’s Baby que renvoie cet avatar des films traitant de l’enfance maléfique. Époque oblige, celle d’une Amérique fraîchement traumatisée par le Watergate, où sorciers et démonologues font autant de recettes que les psychiatres et où Billy Graham ne connut jamais autant de conversions, la parabole politique et les oppositions religieuses prédominent une histoire à forte coloration protestante (importance primordiale de la Bible, prêtres corrompus et inefficaces, refrain eschatologique sur l’air de Rome, nouvelle Babylone). L’habile agencement de chaque épisode, la musique anxiogène de Jerry Goldsmith, le crescendo dramatique d’un récit qui ne craint ni le grand-guignol ni d’occire violemment ses personnages contribuent à l’efficacité de cette série B fort bien troussée. 4/6

Les poupées du diable (Tod Browning, 1936)
Pour l’Amérique des années trente, la France est le pays de Monte-Cristo et de Feuillade, et Paris la ville de Fantômas et des surréalistes. Rien d’étonnant donc à ce que le film y croise des thèmes purement fantastiques à certains des ressorts les plus significatifs du mélodrame, selon une série de dualités aisément reconnaissables. Browning greffe ainsi les idées du savant inventeur d’un produit démoniaque et de la possession d’un esprit par un autre à des enjeux sentimentaux très concertés : il y a du Jean Valjean dans le portrait de cet homme qui fomente sa vengeance sous les habits d’une vieille dame et choisit de disparaître après avoir fait retrouver le bonheur à sa fille. Quant aux séquences "miniaturisées", elles délivrent une poésie et un enchantement qui n’ont rien à envier à L’Homme qui rétrécit. 4/6

Tiresia (Bertrand Bonello, 2003)
Tiresias était un homme devenu femme qu’une déesse rendit aveugle avant que les dieux ne lui concèdent des dons de prédiction. Choisissant le vecteur du mysticisme, Bonello tente d’exprimer comment chaque être cherche à dépasser son destin ou à s’y abandonner. Deux parties distinctes pour un film unifiant les ressemblances, deux acteurs pour un rôle, un acteur pour deux rôles, une méditation sur l’identité sexuelle, la morale, l’esthétique qui entraîne de l’enfer d’une obsession à la clarté du salut : ce jeu de balancier, loin de la posture formelle, invite à nous perdre dans l’ambigüité d’un parcours christique qui renvoie à Dreyer (la parole), Bergman (le doute), Bresson (le sacré), Buñuel (le blasphème) ou Pasolini (le mythe). Références ambitieuses pour une expérience étrange et assez fascinante. 4/6

Poesia sin fin (Alejandro Jodorowsky, 2016)
Ce second volet d’un psyché-voyage introspectif procède d’une démarche similaire de transfiguration. Là encore il s’agit d’extraire du réel un équivalent fantasmatique que l’hypertrophie visuelle de l’artiste, son goût très particulier de la beauté, son refus obstiné de toute forme consensuelle de douceur ou d’harmonie éprouvent continuellement au contact de l’outrance et de la surcharge. Ode parfois naïve à la création et à l’imaginaire, à la marginalité et à la liberté, entreprise aux vertus manifestement libératoires où Jodorowsky règle quelques comptes personnels (avec son père surtout), le film s’égare parfois dans des errances injustifiées mais s’affirme par une effervescence fellinienne, une singularité bariolée que les images très pigmentées de Christopher Doyle rendent toujours stimulantes. 4/6

Moi, Daniel Blake (Ken Loach, 2016)
Le réalisateur ne réussit jamais aussi bien que lorsque l’acuité de son constat est au diapason de l’émotion exprimée par ses personnages, transcendant par là-même les motivations de leur combat. Il est unique dans son aptitude à détacher son propos d’une analyse théorique pour l’incarner au sein de trajectoires que l’on fait nôtres, intensément. Ce nouveau tableau de l’injustice contemporaine suit les étapes implacables du décrochage social, le mécanisme de la précarité et de la survie, du broiement des petites gens par les mâchoires d’un système kafkaïen. Superbement interprété (Hayley Squires compose une bouleversante mère esseulée), il s’offre dans toute l’irréductibilité qui est celle de son auteur, furieux et poignant, grave et sans compromis, à prendre ou à laisser. Mon choix est vite fait. 5/6

Doux oiseau de jeunesse (Richard Brooks, 1962)
Brooks a tourné contre son gré et pour des raisons contractuelles cette nouvelle adaptation de Tennesse Williams. D’où sans doute un sentiment de fausse névrose face à un drame familial dont chaque élément semble prélevé à la source luxueuse du soap californien : le gigolo de retour au pays, la star alcoolo et vieillissante, le gouverneur intraitable au pouvoir corrompu et néfaste, la jeune fille sacrifiée sur l’autel paternel… Bien chargé en drogues, chantages, hypocrisies et turpitudes diverses, le script trouve heureusement dans le métier du cinéaste une maîtrise qui lui assure l’ossature dramatique requise et n’abaisse les thématiques rebattues des ambitions chimériques, des illusions aliénantes, des affres de l’ambition et des rêves perdus de jeunesse à de simples valeurs monétiques. 3/6

Le voyage fantastique (Richard Fleischer, 1966)
Règle fondamentale de la science-fiction : aborder le postulat le plus invraisemblable avec une crédibilité à toute épreuve qui flattera la sacro-sainte logique et assurera l’implication sans contrepartie du spectateur. Fleischer a tout compris, qui ne perd pas une seconde en digression inutile et assure une dramaturgie remarquable à cette aventure aussi fascinante que les grands romans de Jules Verne. Son secret est de combiner la rigueur d’un suspense en temps réel dont il impossible de décrocher, et où chaque étape est conçue comme un morceau de bravoure, à la fantaisie visuelle du monde de l’infiniment petit, exploré avec une invention plastique, une poésie surréelle qui frisent par instants le psychédélisme. Un demi-siècle plus tard, cet excellent divertissement tient formidablement la route. 5/6

Pee Wee’s big adventure (Tim Burton, 1985)
Costume prince de Galles étroit et papillon rouge, visage lisse et pâleur sans doute congénitale, Pee Wee est, avec son masque maquillé du muet, ses mille traits empruntés à une tradition qui court de Buster Keaton à Tati en passant par Jerry Lewis, un anachronisme ambulant. Seul habitant de sa planète régressive, ce pierrot pas très gai passe son temps à bricoler sa vie et laisse émerger, entre deux bouffées de poésie, le délire excentrique d’un enfant attardé ne vivant que par la farce et attrape. Le vol de son rutilant vélo constitue le point de départ d’une odyssée délirante et frénétique qui le conduit à travers quelques lieux typiques de l’Amérique – jusqu’à Alamo et Hollywood. Une fantaisie burlesque, potache, colorée et gorgée d’inventions visuelles, portant déjà la marque d’un univers tout personnel. 4/6

Section spéciale (Costa-Gavras, 1975)
De son propre aveu, le réalisateur dit ne traiter dans tous ses films que d’un seul sujet : l’étude des rapports entre l’individu et le pouvoir. En se penchant sur un sinistre épisode de la collaboration qui vit le zèle du régime de Vichy aboutir à la condamnation à mort de six résistants innocents de l’attentat dont ils étaient accusés, il porte le fer dans une plaie peu agréable à panser. Une armada de vedettes et de seconds rôles parmi les plus en vue du cinéma français des années 70 vient apporter incarnation et vigueur à ce réquisitoire froidement objectif, dont la sécheresse procédurière (longs conciliabules dans des bureaux du ministère ou de la magistrature, parodies de procès joués d’avance…) éclaire l’inexorable sacrifice de la justice et de la conscience individuelle sur l’autel de la raison d’état. 4/6


Et aussi :
Kubo et l'armure magique (Travis Knight, 2016) - 4/6
Captain fantastic (Matt Ross, 2016) - 3/6
Ma vie de courgette (Claude Barras, 2016) - 5/6
Sept hommes à abattre (Budd Boetticher, 1956) - 4/6
Aux cœurs des ténèbres : L’apocalypse d’un metteur en scène (Fax Bahr & George Hickenloopers, 1991) - 5/6
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Films des mois précédents :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Septembre 2016 - Aquarius (Kleber Mendonça Filho, 2016)
Août 2016 - Le flambeur (Karel Reisz, 1974)
Juillet 2016 - A touch of zen (King Hu, 1971)
Juin 2016 - The witch (Robert Eggers, 2015)
Mai 2016 - Elle (Paul Verhoeven, 2016)
Avril 2016 - La pyramide humaine (Jean Rouch, 1961)
Mars 2016 - The assassin (Hou Hsiao-hsien, 2015)
Février 2016Le démon des femmes (Robert Aldrich, 1968)
Janvier 2016La Commune (Paris 1871) (Peter Watkins, 2000)
Décembre 2015Mia madre (Nanni Moretti, 2015)
Novembre 2015Avril ou le monde truqué (Franck Ekinci & Christian Desmares, 2015)
Octobre 2015Voyage à deux (Stanley Donen, 1967)
Septembre 2015Une histoire simple (Claude Sautet, 1978)
Août 2015La Marseillaise (Jean Renoir, 1938)
Juillet 2015Lumière silencieuse (Carlos Reygadas, 2007)
Juin 2015Vice-versa (Pete Docter & Ronaldo Del Carmen, 2015) Top 100
Mai 2015Deep end (Jerzy Skolimowski, 1970)
Avril 2015Blue collar (Paul Schrader, 1978)
Mars 2015Pandora (Albert Lewin, 1951)
Février 2015La femme modèle (Vincente Minnelli, 1957)
Janvier 2015Aventures en Birmanie (Raoul Walsh, 1945)
Décembre 2014Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Elio Petri, 1970)
Novembre 2014Lifeboat (Alfred Hitchcock, 1944)
Octobre 2014Zardoz (Sean Connery, 1974)
Septembre 2014Un, deux, trois (Billy Wilder, 1961)
Août 2014Le prix d’un homme (Lindsay Anderson, 1963)
Juillet 2014Le soleil brille pour tout le monde (John Ford, 1953)
Juin 2014Bird people (Pascale Ferran, 2014)
Mai 2014Léon Morin, prêtre (Jean-Pierre Melville, 1961) Top 100
Avril 2014L’homme d’Aran (Robert Flaherty, 1934)
Mars 2014Terre en transe (Glauber Rocha, 1967)
Février 2014Minnie et Moskowitz (John Cassavetes, 1971)
Janvier 201412 years a slave (Steve McQueen, 2013)
Décembre 2013La jalousie (Philippe Garrel, 2013)
Novembre 2013Elle et lui (Leo McCarey, 1957)
Octobre 2013L’arbre aux sabots (Ermanno Olmi, 1978)
Septembre 2013Blue Jasmine (Woody Allen, 2013)
Août 2013La randonnée (Nicolas Roeg, 1971)
Juillet 2013Le monde d’Apu (Satyajit Ray, 1959)
Juin 2013Choses secrètes (Jean-Claude Brisseau, 2002)
Mai 2013Mud (Jeff Nichols, 2012)
Avril 2013Les espions (Fritz Lang, 1928)
Mars 2013Chronique d’un été (Jean Rouch & Edgar Morin, 1961)
Février 2013 – Le salon de musique (Satyajit Ray, 1958)
Janvier 2013L’heure suprême (Frank Borzage, 1927) Top 100
Décembre 2012 – Tabou (Miguel Gomes, 2012)
Novembre 2012 – Mark Dixon, détective (Otto Preminger, 1950)
Octobre 2012 – Point limite (Sidney Lumet, 1964)
Septembre 2012 – Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman, 1973)
Août 2012 – Barberousse (Akira Kurosawa, 1965) Top 100
Juillet 2012 – Que le spectacle commence ! (Bob Fosse, 1979)
Juin 2012 – Pique-nique à Hanging Rock (Peter Weir, 1975)
Mai 2012 – Moonrise kingdom (Wes Anderson, 2012)
Avril 2012 – Seuls les anges ont des ailes (Howard Hawks, 1939) Top 100
Mars 2012 – L'intendant Sansho (Kenji Mizoguchi, 1954)
Février 2012 – L'ombre d'un doute (Alfred Hitchcock, 1943)
Janvier 2012 – Brève rencontre (David Lean, 1945)
Décembre 2011 – Je t'aime, je t'aime (Alain Resnais, 1968)
Novembre 2011 – L'homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929) Top 100 & L'incompris (Luigi Comencini, 1967) Top 100
Octobre 2011 – Georgia (Arthur Penn, 1981)
Septembre 2011 – Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, 1953)
Août 2011 – Super 8 (J.J. Abrams, 2011)
Juillet 2011 – L'ami de mon amie (Éric Rohmer, 1987)
Dernière modification par Thaddeus le 5 mars 17, 11:22, modifié 1 fois.
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Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit :La première fois je l'ai vu tel quel : profond ennui :oops:
Moi, ça m'avait émerveillé, surtout que je ne l'ai pas vu venir, pas vraiment attendu. Tu parlais des effets spéciaux de Dr Strange, qui finissaient par être indigestes. Là, dans Gravity, les effets spéciaux respiraient, au service d'une dramaturgie. Ils ne se reproduisaient pas entre eux, n'étaient pas consanguins :mrgreen:
:mrgreen:

Oui mais non ; je n'ai pas du tout accroché. Alors qu'au contraire j'ai été littéralement subjugué dernièrement par Interstellar qui m'a au contraire donné des frissons deux fois de suite tout du long.
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Alexandre Angel
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Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit : Le voyage fantastique (Richard Fleischer, 1966)
Règle fondamentale de la science-fiction : aborder le postulat le plus invraisemblable avec une crédibilité à toute épreuve qui flattera la sacro-sainte logique et assurera l’implication sans contrepartie du spectateur. Fleischer a tout compris, qui ne perd pas une seconde en digression inutile et assure une dramaturgie remarquable à cette aventure aussi fascinante que les grands romans de Jules Verne. Son secret est de combiner la rigueur d’un suspense en temps réel dont il impossible de décrocher, et où chaque étape est conçue comme un morceau de bravoure, à la fantaisie visuelle du monde de l’infiniment petit, exploré avec une invention plastique, une poésie surréelle qui frisent par instants le psychédélisme. Un demi-siècle plus tard, cet excellent divertissement tient formidablement la route. 5/6
C'est mon Arlésienne ce film. A chaque fois, je me dis que ça va être la bonne, que je vais enfin le redécouvrir..et je suis invariablement déçu. Je le remets sur le métier à tisser et rebelote. Ça fait environ 35 ans que ça dure.. Comme je t'envie :mrgreen:
Dernière modification par Alexandre Angel le 31 oct. 16, 15:11, modifié 1 fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Thaddeus a écrit : Le voyage fantastique (Richard Fleischer, 1966)
Règle fondamentale de la science-fiction : aborder le postulat le plus invraisemblable avec une crédibilité à toute épreuve qui flattera la sacro-sainte logique et assurera l’implication sans contrepartie du spectateur. Fleischer a tout compris, qui ne perd pas une seconde en digression inutile et assure une dramaturgie remarquable à cette aventure aussi fascinante que les grands romans de Jules Verne. Son secret est de combiner la rigueur d’un suspense en temps réel dont il impossible de décrocher, et où chaque étape est conçue comme un morceau de bravoure, à la fantaisie visuelle du monde de l’infiniment petit, exploré avec une invention plastique, une poésie surréelle qui frisent par instants le psychédélisme. Un demi-siècle plus tard, cet excellent divertissement tient formidablement la route. 5/6
C'est mon Arlésienne ce film. A chaque fois, je me dis que ça va être la bonne, que je vais enfin le redécouvrir..et je suis invariablement déçu. Et ça fait environ 35 ans que ça dure.. Comme je t'envie :mrgreen:
Tout pareil ; j'avais quand même été émerveillé par le film la première fois que je l'avais vu dans les années 70. Ensuite ce fut invariablement le plus profond ennui. Mais j'y crois encore aussi car ça ne peut pas en être autrement :lol:
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Thaddeus
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Message par Thaddeus »

Alexandre Angel a écrit :C'est mon Arlésienne ce film. A chaque fois, je me dis que ça va être la bonne, que je vais enfin le redécouvrir..et je suis invariablement déçu. Je le remets sur le métier à tisser et rebelote. Ça fait environ 35 ans que ça dure.. Comme je t'envie :mrgreen:
Dès les premières secondes tendues au cordeau avec l'avion qui se pose sur le tarmac, le type pris en charge par une cohorte de véhicules et l'attentat, j'étais totalement agrippé, et je le suis resté jusqu'au bout. C'est le genre de film où on se trémousse continuellement sur son fauteuil, avec un grand sourire de satisfaction, en se disant que c'est décidément génial et que le reste ne pourra pas maintenir le même niveau. Je me suis dit ça jusqu'au générique final qui tombe sitôt montré le dernier plan nécessaire à l'intrigue : pas de fioritures, pas de gras, le strict essentiel mais narré avec une science de l'efficacité dramatique absolument sans défaut. Et puis chaque épisode (le passage imprévu dans la veine qui contrecarre le programme, le traversée chronométrée du coeur, la grande soufflerie du poumon, la sortie à haut risque dans l'oreille interne...) parvient à surprendre, à stimuler, à émerveiller. C'est à la fois totalement fantaisiste et d'une parfaite rigueur. Le clou du spectacle : l'attaque des anticorps sur Raquel Welch, crispante au possible.
Vraiment j'ai adoré, mais je vais peut-être m'abstenir de le revoir au vu de vos commentaires.
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Message par AtCloseRange »

Thaddeus a écrit :
Alexandre Angel a écrit :C'est mon Arlésienne ce film. A chaque fois, je me dis que ça va être la bonne, que je vais enfin le redécouvrir..et je suis invariablement déçu. Je le remets sur le métier à tisser et rebelote. Ça fait environ 35 ans que ça dure.. Comme je t'envie :mrgreen:
Dès les premières secondes tendues au cordeau avec l'avion qui se pose sur le tarmac, le type pris en charge par une cohorte de véhicules et l'attentat, j'étais totalement agrippé, et je le suis resté jusqu'au bout. C'est le genre de film où on se trémousse continuellement sur son fauteuil, avec un grand sourire de satisfaction, en se disant que c'est décidément génial et que le reste ne pourra pas maintenir le même niveau. Je me suis dit ça jusqu'au générique final qui tombe sitôt montré le dernier plan nécessaire à l'intrigue : pas de fioritures, pas de gras, le strict essentiel mais narré avec une science de l'efficacité dramatique absolument sans défaut. Et puis chaque épisode (le passage imprévu dans la veine qui contrecarre le programme, le traversée chronométrée du coeur, la grande soufflerie du poumon, la sortie à haut risque dans l'oreille interne...) parvient à surprendre, à stimuler, à émerveiller. C'est à la fois totalement fantaisiste et d'une parfaite rigueur. Le clou du spectacle : l'attaque des anticorps sur Raquel Welch, crispante au possible.
Vraiment j'ai adoré, mais je vais peut-être m'abstenir de le revoir au vu de vos commentaires.
Pour une fois, je soutiens Thaddeus :mrgreen:
ça n'en fait pas un grand film mais au-delà de la madeleine de Proust, il y a l'invention visuelle et la maîtrise de Fleischer.
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Alexandre Angel
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Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit : L''attaque des anticorps sur Raquel Welch, crispante au possible.
Ben voilà :lol:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Message par Demi-Lune »

Thaddeus a écrit :
Alexandre Angel a écrit :C'est mon Arlésienne ce film. A chaque fois, je me dis que ça va être la bonne, que je vais enfin le redécouvrir..et je suis invariablement déçu. Je le remets sur le métier à tisser et rebelote. Ça fait environ 35 ans que ça dure.. Comme je t'envie :mrgreen:
Dès les premières secondes tendues au cordeau avec l'avion qui se pose sur le tarmac, le type pris en charge par une cohorte de véhicules et l'attentat, j'étais totalement agrippé, et je le suis resté jusqu'au bout. C'est le genre de film où on se trémousse continuellement sur son fauteuil, avec un grand sourire de satisfaction, en se disant que c'est décidément génial et que le reste ne pourra pas maintenir le même niveau. Je me suis dit ça jusqu'au générique final qui tombe sitôt montré le dernier plan nécessaire à l'intrigue : pas de fioritures, pas de gras, le strict essentiel mais narré avec une science de l'efficacité dramatique absolument sans défaut. Et puis chaque épisode (le passage imprévu dans la veine qui contrecarre le programme, le traversée chronométrée du coeur, la grande soufflerie du poumon, la sortie à haut risque dans l'oreille interne...) parvient à surprendre, à stimuler, à émerveiller. C'est à la fois totalement fantaisiste et d'une parfaite rigueur. Le clou du spectacle : l'attaque des anticorps sur Raquel Welch, crispante au possible.
Vraiment j'ai adoré, mais je vais peut-être m'abstenir de le revoir au vu de vos commentaires.
Revois surtout L'aventure intérieure.
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Thaddeus
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Message par Thaddeus »

Alexandre Angel a écrit :
Thaddeus a écrit : L'attaque des anticorps sur Raquel Welch, crispante au possible.
Ben voilà :lol:
J'avoue que j'étais à fond dans le truc et totalement impliqué. Après, c'est sûr qu'on peut sourire de la manière dont le script en arrive à montrer la jolie dame se faire déshabiller et peloter dans les règles de l'art par ses quatre partenaires masculins. Faut bien attirer le chaland. :mrgreen:

EDIT : Je viens de me rendre compte que j'ai mal compris ta remarque. Je pensais que tu mettais en question l'efficacité dramatique de la scène alors que c'est l'actrice elle-même que tu vises (n'est-ce pas ?). Bon... c'est sûr que ce n'est pas le genre de film où les comédiens concourent à l'Oscar.
Demi-Lune a écrit :Revois surtout L'aventure intérieure.
Mon cher Demi, tu plaisantes ? :)
Le film de Dante, je l'ai vu à peu près cinquante fois, je le connais par coeur et il fait partie de mon top 100.
Il va de soi que je le place à cent coudées au-dessus de celui de Fleischer.
Dernière modification par Thaddeus le 31 oct. 16, 16:04, modifié 1 fois.
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