Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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El Dadal
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par El Dadal »

Rick Blaine a écrit :Une première excellente pioche avec Délivrance, qui place la barre haute dès le premier jour du mois.
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Revu également il y a quelques jours. Je viens par ailleurs de traduire un article sur la conception du film, ça devrait être publié dans quelques jours sur Ulyces.
Obligé d'avouer que c'est le dernier acte qui rend le film particulièrement fort. Ça aurait pu se terminer sur nos citadins rejoignant la civilisation, mais Boorman prend bien soin de nous montrer les conséquences de leurs actions, mises en parallèle avec l'implication de la population dans cette histoire (shérif, médecin, locaux...), venant ainsi renforcer le trauma vécu. Les 15 dernières minutes sont vraiment admirables.
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Rick Blaine
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Rick Blaine »

El Dadal a écrit :Les 15 dernières minutes sont vraiment admirables.
Oui. Dans l'ensemble je trouve d'ailleurs que le film gagne en intensité au fur et à mesure de son déroulement. Plus ça va, plus c'est prenant et fort.
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Thaddeus
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Thaddeus »

Film du mois de Janvier 2015


1. Aventures en Birmanie (Raoul Walsh, 1945)

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2. A Most Violent Year (J.C. Chandor, 2014)

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3. Portrait d'une Enfant Déchue (Jerry Schatzberg, 1970)

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Mes découvertes en détails :
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Passe montagne (Jean-François Stévenin, 1978)
Comment résumer un film précisément irrésumable ? En essayant d’appliquer par écrit son dispositif de mise en scène. La rencontre, le hasard, un suspense sans flics, une amitié sans mots, une baroquerie jurassienne où tout peut arriver, un chassé-croisé de trois jours qui voit deux héros partir en quête d’une combe inaccessible, se frôler, s’essouffler, boire et guincher avec des aubergistes, des bûcherons trapus, des filles de rencontres, si près que ça les réchauffe. Entre les temps morts de Cassavetes et la soif de liberté du Hellman de Two Lane Blacktop, Stévenin bâtit un premier film à mi-chemin entre réalisme du quotidien et mystère de l’imprévisible, une espèce de sotie forestière et hivernale dont l’originalité de ton peut laisser méchamment sur le bas-côté. C’est hélas un peu mon cas. 3/6

Perceval le gallois (Éric Rohmer, 1978)
Hhmmpfff. Toi qui te prétends fan de Rohmer et te pâmes devant ses dispositifs dénudés, frotte-toi à son adaptation de Chrétien de Troyes, où l’on parle le vieux françois dans un décor de maternelle digne de l’Île aux enfants, où Perceval va d’aventure en aventure comme un grand benêt, accompagné d’un chœur de ménestrels jouant du luth ou de la guitare sarrazine. Si tu en sors ravi, tu es bel et bien vendu jusqu’au bout des ongles. Car l’expérience s’avère pour le moins radicale, qui conserve l’octosyllabe rimé, pousse la représentation non perspective du Moyen-Âge dans une fidélité audacieusement littérale à l’abstraction du roman courtois et tourne le dos à toutes les conventions du réalisme cinématographique, sans la moindre peur du ridicule. À vivre une fois mais probablement pas deux. 3/6

A most violent year (J.C. Chandor, 2014)
D’accord, le cinéaste ne propose rien qui n’ait déjà été développé avant lui et se contente (peut-être) de dérouler la maîtrise serrée d’un polar urbain, chiquement vintage, digne d’un Lumet de grande cuvée. Mais pourquoi lui reprocher d’accomplir avec le même brio, la même précision, la même tension, ce que James Gray est le seul à réaliser aujourd’hui ? Superbement interprétée par Oscar Isaac et Jessica Chastain, écrite avec une rigueur exemplaire, l’œuvre prend le mythe éternel du rêve américain à rebours du cinéma noir et dresse la trajectoire d’un homme arc-bouté sur une intégrité qu’il protège contre les assauts de la violence et de l’illégalité, en cultivant une obstination inébranlable. De son combat naît une gravité, une émotion fournissant à ce bras de fer moral une réelle grandeur. 5/6

Pasolini (Abel Ferrara, 2014)
Fidèle à ses origines italiennes, Ferrara exhume l’icône et, loin de la sacraliser (ce qui aurait été un contre-sens total), s’applique à restituer le parfum cuivré et volatile de ses dernières heures. L’intérêt de cette évocation étonnamment apaisée tient dans l’alternance de scènes simples (un repas en famille, un déjeuner avec une actrice, une dernière interview) et de fictions enchâssées sans emberlificotage, qui renseignent sur les ultimes soubresauts créatifs d’un artiste absorbé autant par son imaginaire poétique que par la calme intensité de ses roderies nocturnes. L’humilité de l’entreprise ne lui permet pas d’atteindre un véritable lyrisme, son didactisme un peu terre-à-terre (notamment sur l’engagement politique) freine son envol, mais elle s’affranchit joliment des pesanteurs du biopic traditionnel. 4/6

Les monstres (Dino Risi, 1963)
Le titre est clair, et le film aurait aussi bien pu s’appeler "Affreux, sales et méchants". Risi et ses scénaristes Ettore Scola, Age et Scarpetti s’en donnent à cœur joie et tirent à boulets rouges dans les genoux de tous les milieux sociaux, toutes les catégories, classes et institutions. Leurs compatriotes italiens, en ce début des années 60, sont fustigés dans leur hypocrisie, leur veulerie, leur vulgarité, avec une causticité qui deviendrait vite stérile ni elle ne relevait pas de façon aussi revendiquée du registre de la farce, donc de la caricature. Les transformistes Gassman et Tognazzi se lâchent dans des incarnations repoussantes de l’asocialité, mais les sketches parfois très courts n’atteignent qu’une inégale efficacité comique et l’ensemble ressemble à une foire un peu trop attendue de la médiocrité ordinaire. 3/6

Antonio das Mortes (Glauber Rocha, 1969)
Rocha semble vouloir fusionner cinéma, théâtre et musique "tropicalistes" à travers cette évocation baroque d’un tueurs de cangaceiros chargé par un grand propriétaire de liquider une communauté de pieux paysans vivant sur ses terres. La maîtrise des moyens et des ruptures assure l’unité d’une œuvre totalisante, dont la dimension épique est entretenue par un style extrêmement bariolé à la Paradjanov. Sorte de parabole sanglante et mystique sur la corruption contemporaine du Brésil, où le combat du protagoniste dessine une prise de conscience tardive, la concrétisation d’un rêve de justice sociale longtemps bafoué, et où le paysage rural du Nordeste permet tous les épanchements plastiques et chorégraphiques, le film ne laisse pas de surprendre – pour ne pas dire dérouter. 4/6

La chose d’un autre monde (Christian Nyby & Howard Hawks, 1951)
Un décor en huis-clos, l’apparition d’un corps étranger dont la forme incertaine évolue, un groupe qui se divise sur la conduite à adopter : convaincu du péril causé par la créature, les militaires cherchent à la détruire tandis que, poussés par leur soif de connaissance, les scientifiques veulent l’apprivoiser pour l’étudier. Ce n’est pas Alien mais bien le classique SF supervisé par Hawks, dont Carpenter fera trente ans plus tard le magistral (et très libre) remake que l’on sait. Quatre-vingt cinq minutes de suspense bien tendu qui joue de l’ombre et de la lumière (photo incandescente, alternance de blancheur et d’obscurité) pour créer un remarquable climat d’oppression fantastique, et qui évite toute digression au profit d’une narration prenante, en ligne droite, ponctuée de décharges électrisantes. 5/6

Porto de mon enfance (Manoel de Oliveira, 2001)
Dans les limites d’un documentaire d’une heure produit pour célébrer Porto, le cinéaste se rappelle à la première personne, d’une voix chevrotante, ce temps suspendu de la mémoire où il découvrit l’amour, l’art, la nourriture, le cinéma, quand sa ville était le nombril du monde. Ce qui nous vaut une sorte de miniature éphémère, quasi volatile à force de ténuité, qui n’intéresse de façon ultra-sporadique que lorsqu’elle incite à jouer le jeu des correspondances. Pour le reste, entre photos, scènes filmées, reconstitutions ou extraits des premiers films de l’auteur, entre évocation de l’Histoire, citations diverses et invitations des amis, des proches ou des disparus, l’entreprise ne provoque guère plus qu’un long bâillement prolongé, très loin de la saudade intime qu’elle vise probablement. 2/6

Le bal (Ettore Scola, 1983)
La gageure, comme on dit. Ça frotte, ça entrechatte, ça gambille, pendant deux heures ou presque, et sans un mot. Il faut un goût très sûr de la mise en scène et un rejet corollaire du texte pour représenter par la danse populaire un demi-siècle de vie française. Scola organise sa propre chorégraphie filmique, marque chaque époque d’un style visuel et poursuit sa quête d’une alliance à la fois souple et heurtée de la comédie et du drame, du gag caricatural et du pamphlet social : le rire avec un goût des larmes. En faisant tout passer par l’image (le Front populaire, le fascisme, la collaboration, l’après-guerre, le marché noir, l’Algérie, les tabassages d’immigrés, les révoltes étudiantes, les conflits amoureux, les joies et les peines), il cherche à tenir la distance, sans paroles ni scénario. Et il réussit joliment. 4/6

Portrait d’une enfant déchue (Jerry Schatzberg, 1970)
Consumé par l’exigence du paraître, littéralement écorché de toute part : tel est le destin de Lou Andreas Sand, cover-girl victime d’une dépression nerveuse. Superstar en devenir, elle finira comme elle a commencé, coupée au montage, et rejoindra dans sa chute les héroïnes tragiques balayées par le temps qui passe et la tempête des époques. À rebours de tout signe extérieur de richesse, imposant sans effet de manche sa nouveauté, son raffinement et sa sensibilité, Schatzberg organise une esthétique de l’éclatement, tranche l’image à vif, éclaire les détails, reproduit les zones d’ombre et saisit le reflet d’une silhouette fragile dans le puzzle d’un miroir brisé. Quant à Faye Dunaway, elle s’approprie la complexité d’un personnage psychiquement et affectivement vulnérable avec un abandon stupéfiant. 5/6

La mort en direct (Bertrand Tavernier, 1980)
La seule incursion de Tavernier dans la science-fiction se fonde sur un postulat prometteur, fertile en développements sur le cinéma, le voyeurisme-spectacle et l’avènement de la télé-réalité. Au travers d’images spontanées, le septième art fait son mea culpa sans en avoir l’air, et le réalisateur raconte sa vie sans que l’on s’en doute une seconde. Car l’œil machinal qui observe l’héroïne était à l’époque déjà là, à portée de l’ennui ou de la curiosité du spectateur, petit écran de contrôle prêt à dicter ses sentiments ou à les violer. Hélas cette étrange déclinaison d’Orphée dans les décors fantomatiques de Glasgow échoue à véritablement intéresser ou émouvoir – la faute à un récit qui se traîne, à un discours peut-être trop distancié, et à un manque constant de lyrisme et de nervosité. Dommage. 3/6

L’homme-léopard (Jacques Tourneur, 1943)
Plus encore que La Féline ou Vaudou, ce précipité de matière tourneurienne se structure autour d’une série de rencontres nocturnes fatales pour les personnages féminins saisis dans un espace ouvert que l’obscurité défamiliarise. Le cinéaste y fait basculer le désir érotique dans le cauchemar, joue d’effets de montage qui mettent en évidence la subjectivité de la perception, use de la figure du retournement en associant tel geste ou tel ressenti avec le contre-champ sur ce qui suscite la peur, utilise le son pour créer la tension et provoquer des ruptures rythmiques et émotionnelles. Le destin frappe en aveugle, sans tenir compte des agissements et des choix de chacun : c’est le sens de cette balle maintenue en l’air par un jet d’eau, vouée comme les personnages à l’impuissance et au néant. 4/6

Fièvre sur Anatahan (Josef von Sternberg, 1953)
Auréolé d’une réputation assez surfaite de chef-d’œuvre testamentaire, l’ultime opus de Sternberg n’en reste pas moins une authentique bizarrerie dans sa genèse comme dans ses propositions. Le cinéaste tourne au Japon et en japonais, reconstitue une île du Pacifique en rêvant une flore de lianes et de feuillages qui emprisonne les personnages : plusieurs hommes et une femme unique, dernière incarnation de son fantasme féminin, objet des regards de tous ou peut-être créée par tous les regards. Dénudant les passions destructrices qui s’attisent au sein de l’espace clos, couvrant les dialogues d’une voix off de chœur antique, cette singulière expérience de condensation (vers l’épure, la synthèse, voire l’origine de l’humanité) souffre néanmoins d’une certaine raideur théorique. 4/6

Copie conforme (Abbas Kiarostami, 2010)
Entre transparence, plaisir et sensibilité, le cinéaste décline à son tour la grande figure contemporaine de la schize narrative. Un homme et une femme badinent dans la douceur toscane, et soudain le rapprochement affectif laisse place à la lassitude amère d’un couple usé par les années. Ce dérèglement du réel, qui ramène l’itinéraire des personnages à une scénographie énigmatique où rêve, souvenir et espoir confondent leur substance, agit davantage que comme un coup de sonde isolé, sous influence du Voyage en Italie rossellinien. Par son sens de l’inversion et du détour, de la reprise et de la variante, il dessine un élargissement réflexif du chantier de Kiarostami, qui fait de toute fiction un problème et laisse percevoir derrière chaque geste romanesque l’échafaudage de son invention. 5/6

Foxcatcher (Bennett Miller, 2014)
C’est une bataille d’hommes en même temps qu’une quête de reconnaissance, se jouant aussi bien dans la tête que dans les jambes. Une relation empoisonnée entre les quatre murs d’un gymnase, sous les boiseries d’un manoir hanté par la gloire révolue de la nation américaine, circonscrit dans un domaine de Pennsylvanie où se concentre toute la frustration, l’inaccomplissement, l’inatteignable perfection d’un idéal fondé sur la réussite à tout prix. À travers ces étreintes musculeuses, ces affrontements feutrés qui baignent dans une inexplicable et souterraine tension, cette dissection d’une Amérique dont la soif de contrôle et le pouvoir fourbe entraînent un reformatage sournois des corps et des psychés, Miller livre une tragédie sourde et mortifère, cerclée par les névroses douloureuses des hommes. 5/6

Série noire pour une nuit blanche (John Landis, 1985)
Six émeraudes ont été volées au trésor du shah d’Iran, les tueurs de la Savak écument la Cité des anges pour les retrouver, et voilà comment un ingénieur cocu et insomniaque se retrouve lié à une irrésistible excitée avec une bande d’affreux pittoresques au derrière. La rocambolesque course poursuite prend des allures de canular, dont le montage nerveux et le mixage sonore expressionniste électrisent le rythme parfois languissant. Au rayon des amuse-gueules, un festival de caméos pour le moins hétéroclites, de Cronenberg à Bowie en passant par Demme, Kasdan, Vera Miles, Vadim ou Landis lui-même (liste non exhaustive). À celui des atouts, la rencontre entre un Jeff Goldblum déphasé et lunaire et une Michelle-je-t’aime au faîte de sa beauté, de son abattage et de sa séduction. 4/6

La sirène du Mississipi (François Truffaut, 1969)
Lassé des triangles amoureux, Truffaut trouve dans le récit de cette passion l’occasion de se focaliser sur un couple. Sous couvert de roman-photo avec paysages exotiques, il réalise un film d’amour au romantisme échevelé, s’aventure sur le fil du ridicule sans jamais en tomber et utilise ses deux stars avec un sens remarquable du contre-emploi : à Belmondo la vulnérabilité enfantine, la candeur rougissante et tourmentée, à Deneuve la violence froide, méthodique, calculatrice et vénale. Glissant du suspense hitchcockien vers l’analyse d’une pathologie sentimentale, l’œuvre, d’une étonnante crudité sexuelle, expose les comédiens à la lumière de la chair et des blessures qui déchirent le papier glacé, et maintient un équilibre subtil entre ironie distanciée et lyrisme tragique qui lui confère toute sa valeur. 4/6

Les sœurs Brontë (André Téchiné, 1979)
Titre légèrement trompeur, puisque autant qu’à Charlotte, l’aînée rassurante, Emily, la garçonne tourmentée, et Anne, la cadette farouche, c’est à Branwell que s’intéresse le cinéaste, leur frère méconnu, torturé par une passion douloureuse, courant tel un fil rouge sur la lande aux cieux déchirés. Une lame de fond pourrait emporter ce film imparfait mais séduisant, dévoré par les destins pathétiques de ses personnages : Téchiné vise le romantisme incandescent qui embrase l’œuvre des Brontë, et si son évocation biographique ne l’atteint que par intermittences, on ne peut lui enlever une ardeur que les images de Nuytten, parfois à la lisière de l’affectation, expriment avec une force qui ne fait que croître en intensité. Jusqu’à une dernière partie où la mort emporte tout comme des dominos. 4/6

Turkish délices (Paul Verhoeven, 1973)
Ça commence comme une version trash et anticipée des Valseuses, avec un blond loubard de cité programmé sur l’efficacité de son chibre qui enquille les meufs, et ça finit comme Love Story, au chevet d’un lit d’hôpital, tandis que la dulcinée du même tombeur hippie agonise crûment. Ce serait même triste et mélodramatique à pleurer si Verhoeven n’était pas si ouvertement porté sur les notations triviales, les détails putrides, les saillies provocatrices, et sur la charge à l’acide gastrique de la tartuffe petite bourgeoisie hollandaise. Selon la sensibilité de chacun, on pourra donc trouver plus ou moins émouvante (ou rebutante) cette love story roulée dans les humeurs corporelles (sang, vomi, excréments), cette approche crado-porno-scato qui heurte la sensibilité autant qu’elle la stimule. 4/6

Aventures en Birmanie (Raoul Walsh, 1945)
L’enfer est aux G.I. À partir d’une simple anecdote sur une opération de commando dans la jungle birmane, Walsh tire la quintessence d’une vision tragique de l’homme en état de guerre. Ici plus que jamais, l’opposition de l’évidence et de la confusion, du surgissement et de l’enfoncement, ont une fonction capitale dans la manière dont il aménage le visible – ainsi de l’exemplaire affrontement final, filmé à ras-de-terre dans une obscurité juste entrecoupée par les fusées d’éclairage. Malgré l’outrancier portrait des Japs (tous barbares et sanguinaires), à replacer dans le contexte de l’époque, cette œuvre haletante restitue avec une prodigieuse expressivité l’usure physique, l’enlisement inexorable dans la nuit, la proximité du danger, de la peur, de la mort. Un modèle et sans doute un précurseur du genre. 5/6


Et aussi :

L'affaire SK1 (Frédéric Tellier, 2014) - 4/6
Les nouveaux sauvages (Damián Szifron, 2014) - 5/6
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Films des mois précédents :
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Décembre 2014 - Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Elio Petri, 1970)
Novembre 2014 - Lifeboat (Alfred Hitchcock, 1944)
Octobre 2014 - Zardoz (John Boorman, 1974)
Septembre 2014 - Un, deux, trois (Billy Wilder, 1961)
Août 2014 - Le prix d'un homme (Lindsay Anderson, 1963)
Juillet 2014 - Le soleil brille pour tout le monde (John Ford, 1953)
Juin 2014 - Bird people (Pascale Ferran, 2014)
Mai 2014 - Léon Morin, prêtre (Jean-Piere Melville, 1961) Top 100
Avril 2014L’homme d’Aran (Robert Flaherty, 1934)
Mars 2014 - Terre en transe (Glauber Rocha, 1967)
Février 2014 - Minnie et Moskowitz (John Cassavetes, 1971)
Janvier 2014 - 12 years a slave (Steve McQueen, 2013)
Décembre 2013 - La jalousie (Philippe Garrel, 2013)
Novembre 2013 - Elle et lui (Leo McCarey, 1957)
Octobre 2013 - L'arbre aux sabots (Ermanno Olmi, 1978)
Septembre 2013 - Blue Jasmine (Woody Allen, 2013)
Août 2013 - La randonnée (Nicolas Roeg, 1971) Top 100
Juillet 2013 - Le monde d'Apu (Satyajit Ray, 1959)
Juin 2013 - Choses secrètes (Jean-Claude Brisseau, 2002)
Mai 2013 - Mud (Jeff Nichols, 2012)
Avril 2013 - Les espions (Fritz Lang, 1928)
Mars 2013 - Chronique d'un été (Jean Rouch & Edgar Morin, 1961)
Février 2013 - Le salon de musique (Satyajit Ray, 1958)
Janvier 2013 - L'heure suprême (Frank Borzage, 1927) Top 100
Décembre 2012 - Tabou (Miguel Gomes, 2012)
Novembre 2012 - Mark Dixon, détective (Otto Preminger, 1950)
Octobre 2012 - Point limite (Sidney Lumet, 1964)
Septembre 2012 - Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman, 1973)
Août 2012 - Barberousse (Akira Kurosawa, 1965) Top 100
Juillet 2012 - Que le spectacle commence ! (Bob Fosse, 1979)
Juin 2012 - Pique-nique à Hanging Rock (Peter Weir, 1975)
Mai 2012 - Moonrise kingdom (Wes Anderson, 2012)
Avril 2012 - Seuls les anges ont des ailes (Howard Hawks, 1939) Top 100
Mars 2012 - L'intendant Sansho (Kenji Mizoguchi, 1954)
Février 2012 - L'ombre d'un doute (Alfred Hitchcock, 1943)
Janvier 2012 - Brève rencontre (David Lean, 1945)
Décembre 2011 - Je t'aime, je t'aime (Alain Resnais, 1968)
Novembre 2011 - L'homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929) Top 100 & L'incompris (Luigi Comencini, 1967) Top 100
Octobre 2011 - Georgia (Arthur Penn, 1981)
Septembre 2011 - Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, 1953)
Août 2011 - Super 8 (J.J. Abrams, 2011)
Juillet 2011 - L'ami de mon amie (Éric Rohmer, 1987)
Dernière modification par Thaddeus le 17 mars 17, 09:48, modifié 1 fois.
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hellrick
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Message par hellrick »

Premier candidat avec ce Keanu super cool qui bute 84 racailles russes. J'ai pris mon pied comme avec un vieux Chuck ou Bronson. Aussi fun qu'un bon Taken!
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Frances
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Message par Frances »

Rick Blaine a écrit :Une première excellente pioche avec Délivrance, qui place la barre haute dès le premier jour du mois.
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Revu pas plus tard que...cet après midi. Un très grand film !
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.

Mes films du mois :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
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Père Jules
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Message par Père Jules »

Déjà un candidat sérieux

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Jack Carter
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Message par Jack Carter »

Père Jules a écrit :Déjà un candidat sérieux

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8)
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
semmelweis
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Message par semmelweis »

Un très beau mois pour débuter l'année qui aura été l'occasion de découvrir un grand cinéaste en la personne de Werner Herzog. On notera aussi que le cinéma américain actuel aura retrouvé ses lettres de noblesse de la mise en scène. Pour finir, un excellent documentaire sur les films de la Cannon m'aura permis d'explorer une période du cinéma où le plus improbable était possible !

FILM DU MOIS:

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Aguirre,la colère de Dieu,Werner Herzog

2/
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Fitzcarraldo,Werner Herzog

3/
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Foxcatcher,Bennett Miller

4/
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A most violent year,J.C. Chandor

5/
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Pasolini,Abel Ferrara

6/
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Electric Boogaloo: The Wild,Untold story of Cannon Films,Mark Hartley

Prix spécial nanar:
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Over the Top,Menahem Golan

Récapitulatif du mois:

Film découverts
(500) jours ensemble,Marc Webb(DVD) 5/10
Le tueur à l'orchidée,Umberto Lenzi(DVD) 4/10
La queue du scorpion,Sergio Martino(DVD) 6/10
Timbuktu,Abderrahmane Sissako(Ciné) 5/10
Exodus: Gods and Kings,Ridley Scott(Ciné) 6,5/10
A most violent year,J.C. Chandor(Ciné) 7,5/10
Pasolini,Abel Ferrara(Ciné) 7,5/10
Razorback,Russell Mulcahy(DVD) 6,5/10
Cold in July,Jim Mickle(Ciné) 4,5/10
Nue pour l'assassin,Andrea Bianchi(DVD) 5,5/10
Hard day, Seong-hoon Kim(Ciné) 6,5/10
Dallas Buyers Club,Jean-Marc Vallée(Blu Ray) 6,5/10
Aguirre, der Zorn Gottes,Werner Herzog(Ciné) 9/10
Fitzcarraldo,Werner herzog(Ciné) 8,5/10
Electric Boogaloo: The Wild,Untold story of Cannon Films,Mark Hartley(DVD) 7,5/10
Judge Dredd,Danny Cannon(DVD) 3/10
The Smell of Us,Larry Clark(Ciné) 5/10
Lawless,John Hillcoat(Blu Ray) 6,5/10
Over the Top,Menahem Golan(Blu Ray) 6/10 (plaisir coupable inside)
Foxcatcher,Bennett Miller(Ciné) 8/10


Films revus:
Harry Potter à l'école des sorciers,Chris Columbus(DVD) 5,5/10
Cobra,George Pan Cosmatos(Blu Ray) 7/10 (plaisir coupable inside)
Dredd,Pete Travis(Blu Ray) 6,5/10


Séries TV:
Borgia saison 1 en cours
Hannibal saison 2 en cours
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reuno
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Message par reuno »

Mon film de mois de janvier :

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Jupiter Ascending (Andy & Lana Wachowski)

Suivent (mais auraient mérités finir film du mois) :

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Et pour le mois de février en principe c'est déjà choisi :

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:D
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John Holden
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Message par John Holden »

Père Jules a écrit :Déjà un candidat sérieux

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A la fois un des meilleurs Sordi et l'une des plus belles réussites de Comencini.
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Février commence bien déjà un candidat

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Flavia
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Flavia »

Il y a des films qui vous marquent à jamais, Andreï Roublev en fait partie, c'est tout simplement grandiose.

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Dernière modification par Flavia le 3 févr. 15, 19:43, modifié 1 fois.
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gnome
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par gnome »

Flavia a écrit :Il y a des films qui vous marquent à jamais, Andreï Roublev en fait partie, c'est tout simplement grandiose.

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:D :D :D
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Père Jules
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Père Jules »

Flavia a écrit :Il y a des films qui vous marquent à jamais, Andreï Roublev en fait partie, c'est tout simplement grandiose.

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Oh yeah !
Et puis je vois que tu es sortie ravie de ta découverte de Stalker également ;)
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par gnome »

Père Jules a écrit :
Flavia a écrit :Il y a des films qui vous marquent à jamais, Andreï Roublev en fait partie, c'est tout simplement grandiose.

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Oh yeah !
Et puis je vois que tu es sortie ravie de ta découverte de Stalker également ;)
Le dernier Tarkovski qui me reste à voir. Je repousse sans cesse l'échéance parce que je sais que ce sera le dernier... :|
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