L'Exorciste : la trilogie (1973-1977-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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Tuck pendleton
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L'Exorciste : la trilogie (1973-1977-1989)

Message par Tuck pendleton »

L’exorciste de William Friedkin (1973)

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L’histoire de la nouvelle de William Peter Blatty est tirée d’un fait divers s’étant déroulé aux USA en 1949. Un exorcisme a été pratiqué avec succès par un prêtre Jésuite sur un adolescent de 14 ans avec l’accord de ses parents, pourtant protestant.
En 1970 le dirigeant de la Warner, John Calley, achète les droits de la nouvelle devenue Best seller et propose à plusieurs metteurs en scène - dont Kubrick et Boorman – de réaliser l’adaptation. Le projet échoue finalement dans les mains de Friedkin venant de remporter un Oscar avec French Connection. Outre un cast de têtes connus comme Elleyn Burstyn ou Max Von Sydow, des acteurs débutants sont choisis pour les deux rôles principaux. Jason Miller pour le père Karras et la jeune Linda Blair pour Regan MacNeil, la petite fille possédée.
Doté au départ d’un budget de 4 millions de dollars ce dernier enfle progressivement compte tenu de la qualité et de la quantité des effets spéciaux à plus de 12 millions.

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30 ans après, que reste-t-il d’un film qui a su, par ses scènes chocs, faire s’évanouir les foules lors de sa sortie en salle et remporté deux oscars, celui du meilleur son et du meilleur scénario ? Friedkin opte pour une mise en scène à la stylisation naturaliste, à la lumière crue et où l’utilisation de la musique est réduite au strict minimum (le fameux Tubullar Bells n’apparait qu’une seule fois) faisant parfois partie intégrante de l’environnement sonore (les morceaux de Penderecki).Si on y ajoute la direction d’acteur au parti pris réaliste, du moins dans sa première partie, Friedkin nous plonge dans un quotidien en cohérence avec le souci d’adaptation du fait divers et rendant ainsi encore plus forte et saisissante l’apparition du fantastique. Le scénario de Blatty s’attache à dresser le constat d’une société gangrenée par la misère, l’incommunicabilité et le désespoir dont chacun des personnages principaux se fait écho. Principalement le père Karras dont les doutes, tant dans sa vocation à devenir prêtre le condamnant à mener une vie de pauvreté tant dans la culpabilité ressenti à la mort de sa mère, vont se réveler à travers l’exorcisme de Regan et sa rencontre avec Satan himself. Regan symbolise quand à elle le dernier bastion d’une innocence et d’une félicité mis en péril par le mal absolue, montré ici parallèlement comme le produit d’une société décadente mais également l’apparition physique du Diable.

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Il n’y a qu’un pas à faire par Friedkin et Blatty pour y célébrer la victoire d’un certain conservatisme religieux, une volonté de redorer le blason d’une Eglise en manque de participant. Pendant une bonne partie du film ils mettent ainsi en exergue la perte de foi des personnages religieux. Ceux ci passant par une série d’épreuve tant bien psychologique que physique, ils seront présentés comme le dernier rempart à l’apparition du mal et les seuls capables de le combattre en ayant recours à des pratiques ancestrales. La science et ses représentants s’avouent vaincu en ne pouvant comprendre et extraire le mal touchant Regan, elle ira jusqu’à conseiller à la mère d’avoir recours aux exorcismes. Balayage méthodique et sévère de toute rationnalité en allant jusqu’à rendre insupportables et inhumains les examens pratiqués sur la jeune fille. Pour autant, peut on dire que Friedkin fait d’un pro-catholiscisme aigu ? Le réalisateur risque une fois de plus à jouer dans l’ambiguité au détour d’une scène lorsque Karras, voulant authentifier le cas de possession jette sur Regan de la fausse eau bénite. Cette dernière tombe dans le piège et montre alors qu’elle souffre au contact de l’eau. Un autre détail concernant cette fois ci le fait que la famille ait un lien avec l’univers du cinéma et donc de la mascarade. On peut se dire alors que cette possesion a été monté de toute pièce. Tous les éléments fantastiques viendront evidemment ecartés toutes ses suppositions. Dans la conclusion, Regan se jettera dans les bras d’un prêtre à la seule vue de son col blanc. On baisse le rideau…

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En plus d’y conter une lutte du bien contre le mal, le pari pour Friedkin, aussi bien artistique que morale, était de rendre crédible la posséssion de Regan et de montrer sans détour mais sous l’argument de la possession, de terribles souffrances physiques sur le corps d’un enfant de 12 ans. Passée la surprise et malgré tout ce que l’on peut penser de ces scènes, elles sont toujours imprégnés d’un certain malaise tant le réalisme atteint une grande crudité.
Le film se scinde en deux parties distinctes ; l’une caractérisant précisément les différents persos, l’autre comprenant la transformation totale de Regan et les différentes scènes d’exorcisme et respectant une unicité de lieu (la chambre de Regan). Même si la seconde partie reste la grande attraction emmenant avec elle bon nombre de scènes cultes, la première est probablement celle permettant au film de ne pas trop subir les ravages du temps et de le porter à un niveau un peu plus haut qu’un simple film d’horreurCelle ci reste d’ailleurs plus effrayante que la deuxième par un recours efficace à la suggestion. Le surprenant prologue en Irak, les bruits dans le grenier, le suspens quand aux événements à venir, le mystère de la mort de Jack MacGowran ou celui entourant le mal touchant Regan est ce qui fait cruellement défaut au fur et à mesure que le film avance.
Malgré tout le talent de Dick Smith et l’impressionant maquillage de la petite Blair trop de scènes tombent dans le grand guignol et m’arrache aujourd’hui quelques sourires plutôt que de l’effroi. Cela dit, la maitrise technique evidente rendra toujours le spectacle divertissant à défaut d’atteindre véritablement son but. Un film pêchant par excès selon moi.

4/6

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L’exorciste II : L’Hérétique de John Boorman (1977)

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Le film de Friedkin remporte un très gros succès public et Warner décide donc de mettre en chantier une suite mais cette fois ci sans avoir recours à William Peter Blatty Un script original est écrit par Goodhart et le président de Warner (re)propose à Boorman de réaliser cette suite, ce dernier ayant décliné l’offre pour le premier opus. A la lecture du script, le cinéaste voit un bon moyen de réaliser un film personnel dans une quasi-totale liberté financière et artistique. A sa sortie en 1977, le film est totalement rejeté par le public et assassiné par la critique. Encore aujourd’hui l’Hérétique constitue pour le plus grand nombre une abberation au sein de la trilogie (le film se retrouve en bas de classement dans la notation imdb, n’a créé aucun culte) et on ne cesse de louer Blatty d’avoir repris les rennes sur l’exorciste III. Pourtant, ceci reflète une terrible injustice tant cet épisode offre une richesse thématique, scénaristique et surtout formelle véritablement inouïe dépassant largement le niveau des deux autres épisodes.

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Le film se passe 4 ans après les faits racontés dans le premier film. Regan est devenue une jeune fille de 16 ans apparemment épanouie, mais suite aux évenements endurés elle suit une psychanalyse poussée avec l’aide du docteur Tuskin (Louise Fletcher). Parallèlement, un disciple du père Merrin, le père Lamont (Richard Burton), reçoit l’ordre du Vatican d’enquêter sur les causes de la mort du prêtre. Ses investigations l’emmèneront naturellement à rencontrer Tuskin et Regan avec laquelle il créera un lien télépathique lors d’une séance d’hypnose et lui permettra de s’apercevoir que le démon n’a pas été détruit.

A partir de cette base Boorman tente un travail de relecture du premier épisode en prenant en compte certains élément figurant dans le script de Blatty mais de façon plus ambitieuse propose aussi un développement impressionnant poursuivant l’analyse méthodique de l’écriture et la structure interne des mythes initié par Zardoz et concrétisé par le sublime et définitif Excalibur. Le film reprend les personnages de Regan et de Sharon (personnage spectateur du premier film) et laisse de côté Karras, l’inspecteur Kindermann (initialement prévu dans le script mais retiré suite au décès de Lee J. Cobb) et la mère de Regan (Burstyn). Le contexte dans lequel démarre le film, du moins dans le constat qu’il est fait de la société n’est pas vraiment éloigné de celui de Blatty. Il y est toujours dit (et non montré) que le mal est partout, que Dieu reste définitivement sourd aux appels à l’aide. Ironiquement ce bilan est tiré au sein même du Vatican suite à une conversation entre le père Lamont et un cardinal. Lamont est donc présenté d’emblée comme un personnage perdu, comme l’était Karras, mais n’ayant pas totalement tiré un trait sur ses convictions religieuses bien qu’il est soufflé au spectateur que Dieu est mort. Définitivement plus proche de Merrin que de Karras il a en lui cette volonté de croire qui donnera un sens complètement différent au point de vue de Blatty. Ce dernier, pur produit jésuite tentait par une mise en scène de la perte de la foi de redonner à la survenue des miracles un impact beaucoup plus grand. Chez Boorman, le personnage n’est plus partagé entre la croyance et l’incrédulité mais directement entre le bien et le mal, restant ainsi dans une constante recherche spirituelle.

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Dans cette optique la nature du film change du tout au tout par rapport au premier épisode, travaillant à l’antipode de la forme proposé par Friedkin. L’exorciste s’appliquait rigoureusement à décrire une réalité pour mieux y introduire le fantastique, l’Hérétique dessine en quelque sorte un film-monde ou toute tentative de réalisme y est écarté pour mieux assujettir l’environnement à la psychologie des personnages. Le film peut être ainsi senti comme un énorme rêve où tombe au fur et à mesure les barrières spatiales et temporelles. Cette quête spirituelle sera entreprise par Lamont afin de guérir Regan mais également dans le but inavoué et malsain de côtoyer au plus près le Mal. Cette fascination est une des questions soulevées par le titre. A l’origine de la mission proposé à Lamont pour savoir ce qui est réellement arrivé au père Merrin, il est fait l’hypothèse que celui-ci dans les derniers moments de son combat contre le diable, a été tenté par le mal et qu’il serait mort en sataniste. En succédané de Merrin, Lamont passera lui aussi par cette tentation et rejoindra finalement l’Hérétique du titre dans les derniers instants. L’incarnation du mal, si elle avait des racines obscure chez Friedkin se manifeste ici dans un cadre renvoyant à tout un tas de référence culturelle. Le mal à un nom (l’esprit maléfique de l’air, Pazuzu) et a été vu en Afrique pour la première fois par Merrin, alors missionnaire et anthropologue.

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Intégralement réalisé en studio par le directeur artistique Richard MacDonald les paysages africains sont bluffant, non pas que leur rendu soit réaliste, ils déploient un onirisme incroyable tant dans les couleurs utilisés que dans la façon dont Boorman s’y déplace, toujours en apesanteur. Le vol des sauterelles menant à l’antre de Kokumo ou encore l’escalade des falaises sont de grand moment de cinéma. Au terme de sa quête et après avoir bravé les interdits du Vatican, Lamont se retrouve dans une église fondé par Merrin et où est pratiqué un catholicisme dégénéré et bâtard, ou croix vierges et hostie se mêlent à des transes et danses primitives. Ici la volonté de balayer l’ancien ordre pour laisser place à un ordre religieux nouveau est exprimé et se déroule logiquement en Ethiopie, terre qui a vu la naissance des premiers hommes. Le personnage du prêtre en est témoin et cette révolution en devient d’autant plus bouleversante devenant ainsi spectateur de la propre perte de sa foi en l’Eglise et aussi créateur d’un nouvel ordre spirituel. Cette transformation spirituelle transforme chacun des personnages de manière différente. Trois personnages féminins gravitent autour du père Lamont. Sharon, Regan et le docteur Turskin soit la possédée-victime, la porteuse du nouvel ordre et le personnage spectateur, scientifique, finalement convaincu de l’existence d’une irrationalité. Ces trois personnages représentent chacune des étapes par lesquelles passera le prêtre et le fait de les incarner par des personnages féminins reflète bien une cohérence scénaristique exemplaire puisque le père sera tour à tour attiré puis éloigné par chacune des femmes rencontrés. Tout ceci s’accorde et entre en résonance la plupart du temps lors de montage parallèle. La lapidation de Lamont avec le spectacle de Regan, le voyage en avion et celui du train, la quête en terre africaine et les maquettes du musée d’histoire naturelle. Boorman tente dans ces moments là de créer une unité malgré le jonglage entre les différents lieux d’actions. L’absurdité qui peut en découler donne cependant une réelle beauté comme en atteste la scène ou Burton voyage dans un train et regarde dans le ciel l’avion transportant Louise Fletcher et Kitty Win (Sharon).

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L’incommunicabilité était également un des éléments développé par Blatty et trouve une fois de plus chez Boorman un écho purement formel. Le décor du centre hospitalier dirigé par Fletcher (retrouvant ici un rôle en rapport avec l’infirmière en chef qu’elle jouait dans Vol au dessus d’un nid de coucou) est constitué d’alvéole enfermant chacun des patients de sa bulle, ces derniers souffrant d’autisme ou de surdité importante. Le début du film est placé sous l’expression d’un espoir par rapport au progrès de la science. La première scène avec Fletcher nous la montre tentant de faire entendre sa voix, au moyen d’un ampli, à une sourde. Au début, la science se substitue donc au rôle des prêtres, les alvéoles s’assimilant à des confessionnaux. Le synchroniseur, instrument d’hypnose par lequel Lamont découvrira le démon possédant Regan, finit d’ailleurs par totalement convaincre le prêtre, persuadé d’y voir un instrument révolutionnaire. Un peu plus tard la rationalité en prendra un coup lorsque le pouvoir de Regan permettra à une petite fille de sortir de son autisme.
Ainsi, si il joue un temps le jeu des contradictions Boorman en vient à porter ces éléments à un commun accord, aboutissant à un positivisme certain. Le dernier plan sur Fletcher voyant partir au loin Lamont et Regan résume le soin et l’inventivité constante de la mise en scène. Dans ce plan Boorman passe de la désolation suite à la tempête du climax à la solitude de Tuskin au milieu d’une foule se demandant ce qui a bien pu se passer tandis que les lumières des sirènes se refletant sur son visage nous renvoie au synchroniseurs. Espoir, nouvel ordre religieux, perspective d’éducation :arrow: prophète (le monde ne comprendra pas dit Tuskin)…

6/6

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A noter certaines similitudes entre l’hérétique et Phenomena. Regan domptant les sauterelles ou encore les quelques scènes de somnambulisme (celle sur le toit est une des plus belles du film) rappelle le personnage de Jennifer Connely et quelques éléments du scénario d’Argento.


L’exorciste III de William Peter Blatty (1990)

Adaptation de sa nouvelle Legion, Blatty se charge cette fois ci de la réalisation et en profite pour couper totalement les ponts avec les développements de Boorman, ce qui n’aurait finalement pas un grand interet, les deux réalisateurs ayant des visions totalement opposées.
Le film s’attache à deux personnages oubliés par le deuxième film qui sont Karras et l’inspecteur Kindermann. Le film se propose donc d’être la suite directe et officielle de l’exorciste.
15 ans après la mort (supposée) du père Karras, une série de meurtre sordide se déroule à Georgetown. Kindermann mène l’enquête…

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Thriller précurseur de ce que sera Seven plutôt qu’un vrai film sur l’exorcisme ou la religion l’exorciste 3 nous montre une fois de plus un monde en déliquescence (ou en passe de le devenir) à travers cette fois ci le microcosme des pensionnaire d’un hôpital. Kindermann devient donc le personnage principal du récit, vieilli, abattu et lunatique il traverse pesamment le film discutant, discutant et discutant. Interprété assez cocassement par Georges C Scott ce dernier et la plupart des autres acteurs font passer la pillule sur les nombreux tunnels de dialogues prenant parfois une longueur surréaliste. Je fais référence aux trois confrontations avec Brad Dourif/le Gémeau de dix minutes chacune. On se demande la necessité de ce délayage tant les dialogues apparaissent à ces instants surexplicatif. Blatty s’amuse mollement en changeant la voix du Gémeau, s’attarde sur le visage de Dourif, qui donne par ailleurs une belle prestation. L’intérêt de cette histoire de résurrection n’est pas énorme et déçoit dans des développements faibles et convenus. A ce climat pesant s’ajoute des scènes qui paraissent presque hors du film, comme celles des meurtres ou de l’exorcisme final avec un prêtre sorti d’on ne sait où. Blatty n’a plus grand-chose à dire d’où le ratage partiel de cet épisode, tout de même sympathique.

2.5/6

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Jake Scully
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Message par Jake Scully »

Tu te prends pour Metal Rider?


Je n'ai vu que le 1 (dans sa première version), j'avai trouvé ça vraiment pas mal, sans être pour autant vachement effrayant je trouve. Et sinon j'ignorais que Boorman avait fait le 2. Ça me donnera envie de le découvrir.

Pour le 3, et bien, je vais déjà essayer de découvrir le 2.

edit : beau boulot.
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Jake Scully a écrit :Tu te prends pour Metal Rider?
.
ce nabot qui encense Highlander? :mrgreen:
Jake Scully
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Message par Jake Scully »

Tuck pendleton a écrit :
Jake Scully a écrit :Tu te prends pour Metal Rider?
.
ce nabot qui encense Highlander? :mrgreen:
"HIGHLANDER" est un chef-d'œuvre intemporel, un film magnifique, étourdissant, incroyable et riche...

L'EXORCISTE c'est une merde ouais.
gehenne
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Message par gehenne »

De loins l'exorciste même si je reconnais des qualité indéniables à sa suite...


Sinon, Bravo Tuck ! quel boulot !


PS : tu aurais presque pu mettre la préquel dans le vote non ?
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Requiem
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Message par Requiem »

gehenne666 a écrit :Sinon, Bravo Jake ! quel boulot !
Jake n'est pas jaune. Tu n'as aucune excuse.
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ENTER THE DRAGON...
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gehenne
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Message par gehenne »

Requiem a écrit :
gehenne666 a écrit :Sinon, Bravo Tuck ! quel boulot !
Jake n'est pas jaune. Tu n'as aucune excuse.
:shock: :oops: :shock:

J'ai édité... c'est bon !...
argh ça reste encore dans ton post ! :lol:

Merci Requiem !!!!!! 8)

J'ai falli me faire pendre sur ce coup-là ! ou pas...


Je vais peut-être aller me coucher moi, sais plus lire...
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harry callahan
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Message par harry callahan »

Rien que d'y repenser, je ressens l'oppression et l'atmosphère irrespirable du premier. Un sommet de l'angoisse, tout y est malsain et dans mes souvenirs, ça n'a pas vieilli d'un iota.

Je ne connais pas le deux, mais je me rapelle avoir regardé le trois sans grande conviction, pour finalement être happé par cette suite bien différente, mais avec quelques scènes franchement éprouvantes, et un Brad Dourif des grands jours.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Bravo Tuck

L'exorciste est un film que j'ai peur de revoir tellement il m'a effrayé. Une oppression due à une volonté de réalisme absolument terrifiante. J'ai adoré.

J'ai beaucoup aimé aussi l'hérétique de Boorman dans un ton totalement différent, plus baroque mais pas revu depuis très longtemps aussi.

J'aimerais beaucoup voir le film de Peter Blatty.

ps : le livre de Peter Blatty est aussi opressant et effrayant que le film de Friedkin
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Je joins mes félicitations à celles déjà exprimées pour la luminosité de cette présentation.

Apparemment, Tuck tu as eu l'opportunité de voir L'Hérétique dans le montage original voulu par Boorman, puisque, ainsi que je puis en attester, ceux qui le découvrirent en salles à l'époque durent se contenter d'une conclusion plus conventionnelle.
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Zoé
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Message par Zoé »

Le 2 m'avait surprise avec son ton outrageusement baroque et mystique.
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Message par Cathwoman »

Comme Jeremy, le premier volet m'avait vraiment terrifiée, et son souvenir m'a poursuivie de nombreux jours après l'avoir vu. Il fait partie aujourd'hui de mes films préférés, et c'est le seul film d'horreur (avec Massacre à la tronçonneuse) qui continue à me faire peur, même après plusieurs visionnages.

J'ai vu le 2 une fois, il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.

Pas vu le 3.
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Je n'ai vu que le 1 :oops:

Je vote donc 1 :P
John Constantine
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Message par John Constantine »

Tuck, beau boulot de défense du complètement barré et très riche Hérétique, à apprécier encore plus lorsqu'on voit la scène étrangement boormanienne du trip final de Roy Scheider dans Le convoi de la peur de Friedkin.
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Cinetudes
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Message par Cinetudes »

Déja Tuck, chapeau pour pour ton texte, illustré en plus :wink:

En ensuite deuxième chapeau pour mettre en avant les qualités du film de Boorman que je trouve également supérieur au film de Friedkin.

J'avais écrit ça pour la sortie du zone 1 mais tu à mieux mis en avant les qualités de ce film dans ton texte :

Exorcist 2 : The Heretic est considéré par beaucoup comme la plus mauvaise suite de l'histoire du cinéma. Cette réputation est en partie due à la grande différence qui sépare The Exorcist de William Friedkin (1973) du présent film, aussi bien dans les intentions que dans le résultat. John Boorman n'aimait pas le film de Friedkin (il a failli le réaliser mais n'appréciait pas le scénario), il a donc décidé de s'en éloigner le plus possible tout en respectant son cahier des charges (car il s'agit là d'un grand film de studio, à l'époque suite d'un des plus grand succès de l'histoire du cinéma).

Le traitement accordé aux personnages par Boorman et un scénario trop vague et parfois mal écrit sont les deux défauts de ce film. L'incohérence de certains rebondissements, certaines lignes de dialogues, le jeu un peu guindé et emprunté des acteurs principaux, rendent certaines parties du film à la limite du ridicule (limite non franchie à mes yeux mais je généralise volontairement). Il faut cependant noter qu'il en est souvent de même sur beaucoup de films que nous apprécions vraiment, et que ce sont les éléments positifs qui nous les font aimer.

Justement, ceux-ci sont très nombreux dans ce film, à commencer par le talent visuel hors du commun du réalisateur aidé en sa tâche par son décorateur Richard Mc Donald. La scène de la bataille contre les sauterelles, celle de l'ascension de la falaise, la découverte de la ville dorée et la mise en parallèle avec les décors de New york sont parmi les meilleures réussites de décors en studios, et offrent une magnificence au moins équivalente à celle de Black Narcissus (1947) de Michael Powell et Emeric Pressburger (le célèbre duo de réalisateurs anglais spécialistes des reconstitutions en studio). La splendeur visuelle dégagée par le film et ses expérimentations esthétiques lui donnent tout son sens et constituent sa réflexion morale et poétique. On pourra aussi ajouter la belle musique d'Ennio Morricone qui vient relayer le côté rêve éveillé du film et confirme les intentions de John Boorman d'être le moins réaliste possible (en contrepied du premier épisode, dont le réalisme a fait la force), ce qui est somme toute logique pour un film où s'interpenêtrent la magie africaine, la science et la religion (sensation relayée par les décors de l'appartement de Regan et la clinique psychiatrique). Ce film aurait été présenté au grand public sans la référence du premier épisode, il aurait certainement eu du succès et l'aveuglement des critiques face à ses qualités aurait été moindre.

Un film un peu bancal (à cause d'un scénario trop emprunté, n'insistant pas assez sur la fascination du prêtre pour le démon qu'il est censé erradiquer) dont certains éléments ont été négligés (des dialogues guindés et inutilement obscurs, un jeu d'acteur trop stylisé et des détails trop naïfs), mais cependant rendu passionnant par le fabuleux travail visuel et d'ambiance de John Boorman. Une oeuvre à réhabiliter de toute urgence dont il faut oublier certains détails pour bien en apprécier les splendeurs uniques.


Par contre je te trouve un peu sévère avec La troisieme volet qui dans mon souvenir il est vrai lointain était un film vraiment effrayant et pas aussi mal rythmé que tu le souligne (faudra que je revoie cela).

Stefan
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