Lucio Fulci (1927-1996)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par hellrick »

mannhunter a écrit :Perso je classerais pas "'l'emmurée vivante" parmi les grandes réusssites de Fulci, même si ça reste un honnête thriller.
Plus qu'honnête selon moi, surtout à la troisième vision et après des kilos de giallo au rabais, le Fulci c'est quand même le niveau au-dessus :wink:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Pat Wheeler
Assistant(e) machine à café
Messages : 241
Inscription : 6 janv. 13, 12:54

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Pat Wheeler »

hellrick a écrit :Plus qu'honnête selon moi, surtout à la troisième vision et après des kilos de giallo au rabais, le Fulci c'est quand même le niveau au-dessus :wink:
Oui, je dirais même qu'il talonne L'Au-delà et L'Enfer des Zombies dans la filmo du maestro. :)
Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par hellrick »

Pat Wheeler a écrit :
hellrick a écrit :Plus qu'honnête selon moi, surtout à la troisième vision et après des kilos de giallo au rabais, le Fulci c'est quand même le niveau au-dessus :wink:
Oui, je dirais même qu'il talonne L'Au-delà et L'Enfer des Zombies dans la filmo du maestro. :)
En effet :D
Toi tu vas être content de la nouvelle collection de chez Exctasy of Films :fiou:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Pat Wheeler
Assistant(e) machine à café
Messages : 241
Inscription : 6 janv. 13, 12:54

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Pat Wheeler »

hellrick a écrit :Toi tu vas être content de la nouvelle collection de chez Exctasy of Films :fiou:
Tiens tiens, tu attises ma curiosité de fulciophile ! 8) En quoi consiste-t-elle ?

En attendant, voilà une série de commentaires que j'avais postés il y a environ un an sur le forum de Mad Movies concernant tous les fulci que j'ai vus:

Le Temps du Massacre
Un spaghetto qui ne marque pas vraiment l'esprit excepté son introduction superbe, digne des Chasses du Comte Zaroff. Le reste paraît morne, longuet, desservi par un scénario et des personnages peu intéressants. À revoir peut-être avec un œil nouveau. 4/10

Perversion Story
Du thriller transalpin tourné à Frisco avec cette bonne pâte de Jean Sorel et une Marisa Mell très hot, qu'est-ce que ça donne ? Eh bien, un film assez sympathique, où l'intrigue patine un peu trop dans la première partie avant de reprendre du poil de la bête à partir du moment où les masques tombent. À noter que si les scènes érotiques sont plutôt nombreuses et parfois joliment photographiées, le gore et même la violence y sont totalement absents, fait assez exceptionnel chez Fulci en dehors de ses comédies. 5/10

Liens d'Amour et de Sang / Beatrice Cenci
Un des Fulci les plus ambitieux au niveau du scénario. L'actrice au rôle-titre est d'une fascinante beauté et on a vu pire comme seconds couteaux que les excellents frenchies Georges Wilson et Raymond Pellegrin. Mais, pas toujours bien construit et rythmé, l'ensemble se regarde avant tout à titre de curiosité et aurait sans doute mieux fonctionné entre les mains d'un cinéaste tel que Riccardo Freda, lequel avait d’ailleurs signé sa version de Beatrice Cenci une dizaine d’années auparavant. 5/10

Le Venin de la Peur / Carole, Les Salopes vont en Enfer
Probablement le meilleur giallo de Fulci. Atmosphère vénéneuse, intrigue bien menée, quelques scènes chocs très efficaces (la découverte de chiens éventrés) qui annoncent les outrances des prochains films du réalisateur et une solide BO signée Morricone. À revoir volontiers. 7/10

La Longue Nuit de l'Exorcisme
Derrière le titre français absurde, un thriller qu'on sent déjà ficelé avec métier après une ou deux incursions réussies dans le genre. Cette fois-ci, le cadre rural confère à l'ensemble un climat feutré et insolite, où l'apport de Fulci se ressent plus particulièrement dans des scènes d'une rare cruauté telles que le lynchage de Florinda Bolkan. 6.5/10

Croc-Blanc
Jack London à la sauce Fulci. Une vague resucée de western spaghetti après la (quasi) mort de celui-ci, déguisée en pseudo film d'aventures familial. Un peu trop cru pour les gosses (le combat entre le chien et l'ours est plutôt gratiné), pas assez palpitant pour les adultes, le produit final donne l'impression d'avoir été laborieusement mis en boîte mais peut tout de même se laisser regarder avec une certaine dose d'indulgence. 4/10

4 de l'Apocalypse
Curieux spaghetti réalisé à une époque où le western européen agonisait déjà depuis un bon bout de temps. Un travail assez original sur l'image qui lui confère un rendu ouaté, surexposé, effet stylistique souvent utilisé par Fulci vers la fin de sa carrière pour des résultats généralement peu heureux. L'ensemble contient quelques séquences mémorables comme celles se déroulant dans cette curieuse ville fantôme où règne une atmosphère affreusement hostile, voire surréaliste. Quelques éclats de violence visuelle qui nous rapprochent un peu plus des futures orgies sanglantes et une BO folk pas déplaisante en soi mais légèrement hors propos. Aussi inégal qu'intéressant. 5.5/10

L'Emmurée Vivante
Un petit bijou de suspense psychologique, au scénario fort bien huilé et à la mise en scène soignée. Passé un prologue bancal où Fulci recycle au plan près une scène choc de La Longue Nuit de l'Exorcisme, l'ensemble pourrait constituer la réponse idéale à ceux qui prétendent le réalisateur incapable de tenir une ligne dramatique et recourant systématiquement à la surenchère gore pour pallier à cette lacune. Ce film-là nous démontre tout le contraire et il le fait avec un brio raffiné. 7.5/10

L'Enfer des Zombies
Entrée fracassante dans le zombie movie. Si ce monument du genre comporte encore une trame narrative à peu près classique, Fulci a ici l'occasion de déployer tous ses talents de technicien, épaulé, il est vrai, par une troupe de collaborateurs très compétents: Sergio Salvati à la photo, Giannetto De Rossi au makeup, Fabio Frizzi à la musique et Fabrizio De Angelis à la production. Le résultat est un film d'horreur d'une rare efficacité, où l'ambiance moite et morbide (l'action est située en République Dominicaine, lieu d'où proviennent les origines du mythe vaudou), les effets spéciaux saisissants et une poignée de scènes inoubliables (l'intro sur le bateau, l'affrontement zombie vs. requin, l'écharde dans l'œil, les malades dans l'hôpital, le final sur le pont de Brooklyn) transcendent une intrigue peu rigoureuse et une interprétation médiocre. Culte à juste titre. 8/10

La Guerre des Gangs
Quand il y a du rififi chez la mafia napolitaine, la bolognaise déborde de partout ! Fulci prend un malin plaisir à mettre en scène ce poliziottesco tardif dont le déroulement un brin pantouflard est régulièrement entrecoupé de mises à mort outrageusement gore. Au-delà des ventres explosés au fusil à pompe, des tripes qui dégoulinent sous les rafales, des gorges éclatées et des visages troués en gros plan à la mitraillette, Marcel Bozzuffi campe un des personnages les plus cruels et haïssables qu'il ait été donné de voir dans le genre, déployant toute sa gentillesse lors de deux scènes à la limite du supportable: une arnaqueuse se fait longuement brûler le visage au chalumeau non sans force détails et la pépée de Fabio Testi subit un viol filmé avec le maximum d'intensité. Une violence spectaculaire qui contraste avec l'ambiance très (parfois trop) routinière de ce polar old school. 6/10

Frayeurs
Baroque, ésotérique et pessimiste du début à la fin, ce très bon film d'horreur fut considéré à titre non officiel comme le premier volet d'un triptyque sur les Portes de l'Enfer, L'Au-delà et La Maison près du Cimetière en représentant les deux autres. Il ne faut désormais plus vouloir miser sur une intrigue un tant soit peu cohérente ou des performances d'acteurs solides, l'intérêt étant ailleurs: une atmosphère macabre, suffocante et quasi gothique, une photo stylisée, une bande originale obsédante de Fabio Frizzi et des saillies gore de plus en plus impressionnantes. Deux passages à retenir ici en la matière: une jeune fille vomissant longuement ses viscères et un pauvre diable qui se fait percer la tête d'une extrémité à l'autre par cette vieille ordure de Venantino Venantini. Si les trucages de la première scène sont somme toute assez rudimentaires, ceux de la seconde étonnent aujourd'hui encore par leur réalisme. Un classique du genre, à voir comme le brouillon (très réussi) du chef-d'œuvre que constituera L'Au-delà. 7/10

Le Chat Noir
Adaptation assez morne de l'œuvre de Poe, qui vaut surtout pour la photo soignée de Sergio Salvati et de beaux décors, le film ayant été tourné en Grande-Bretagne dans des localités qui évoquent certains classiques de la Hammer. Pour le reste, Patrick Magee surjoue péniblement, l'intrigue baigne dans l'indolence et le chat suscite davantage la sympathie que l'effroi. Mineur et passablement ennuyeux. 3/10

L'Au-delà
Bien que Fulci lui-même ait contesté cette affirmation, vouant ses sympathies à Beatrice Cenci, il s'agit sans doute là de son opus le plus abouti. Tout ce qui constituait la force de Frayeurs est ici réitéré avec une intensité, une radicalité qui font de L'Au-delà une œuvre unique en son genre dans le paysage de l'horreur. Les scènes gore sont toutes sans exception de véritables pépites de cruauté, avec un sens du détail et de l'exécution qui permet de fermer les yeux sur des effets spéciaux pas toujours irréprochables d'un point de vue technique. C'est le film où Fulci et sa squadra (Salvati, Sacchetti, Frizzi, De Rossi, De Angelis) semblent avoir donné le meilleur d'eux-mêmes dans chaque domaine respectif. Une date dans le film d'horreur transalpin. 9/10

La Maison près du Cimetière
Moins insolite et débridé que Frayeurs et L'Au-delà, ce très bon exercice de style contient pourtant ce qu'il faut de gore et de terreur afin de mettre l'ensemble des fans d'accord. Une ambiance oppressante à souhait et des scènes de meurtres déraisonnablement étirées pour notre plus grand plaisir, sur un scénario qui pioche allègrement dans les Shining et autre Amityville. Belle façon de clore un triptyque de l'Enfer qui restera l'étape la plus intéressante de l'œuvre de Fulci et auquel suivra une longue traversée du désert. 7.5/10

L'Éventreur de New York
Thriller poussif et peu inspiré, où les quelques passages gore (mis en scène avec moins de vigueur qu'auparavant) et un ou deux sursauts de maestria visuelle ne parviennent pas vraiment à combler une intrigue triviale et languissante. Vite vu, vite oublié. 3/10

La Malédiction du Pharaon
Unanimement conspué dans la filmo de Fulci, ce métrage plus proche de l'épouvante à tendance psychologique que de l'horreur pure ne mérite sans doute pas un tel opprobre. Certes, la construction est catastrophique, les problèmes de rythme légion et, plus que tout, le script brille par son extrême indigence. Mais derrière ce matériau de base pas terrible, Fulci parvient à distiller une atmosphère glauque et troublante qui, couplé à une belle photo, suffit à maintenir notre intérêt. 5/10

Conquest
De l'heroic fantasy au rabais, où même les grands moments de ridicule involontaire (des mecs déguisés en singes et en loups-garous qui exécutent des bonds de plusieurs mètres de haut) ne rattrapent pas l'effroyable ennui éprouvé devant tant d'ineptie. Photographie vaporeuse du plus mauvais effet, signée Alejandro Ulloa (Le Mercenaire, Companeros, Perversion Story). 2/10

Murderock
On nage décidément dans la pire période du cinéaste. Filmé comme une vulgaire série TV de l'époque, ce thriller met en scène une Orga Karlatos vieillissante aux prises avec un serial killer qui sévit dans une académie de danse. Les longues et épouvantables chorégraphies surfent sur le filon des Fame et autre Flashdance, tandis qu'on se perd en bâillements face à une intrigue à peu près aussi stimulante que celle d'un Derrick. Gros fiasco. 1/10

Le Miel du Diable
Curieux drame psychologique mâtiné de softcore et de sadisme, où Fulci tente de manifester une certaine ambition au niveau du scénario. Le résultat final ne dépasse toutefois pas le niveau d'un sympathique téléfilm érotique programmé en deuxième partie de soirée sur M6. C'est très kitsch et empreint d'une esthétique 80's embarrassante, mais le fait de voir Brett Halsey en posture de victime et Blanca Marsillach exhiber une végétation pour le moins... dense retient notre attention à défaut de mieux. 4/10

Aenigma
Dernier film du réalisateur a avoir été distribué dans les salles en France, Aenigma pâtit d'une réputation peu flatteuse. Comme souvent dans les Fulci de fin de carrière, le script, les dialogues et le jeu d'acteurs sont si mauvais qu'on se croirait dans une parodie. Pourtant, le film renferme quelques louables moments de mise en scène, notamment lors des passages se déroulant dans le pensionnat de jeunes filles où pour un peu plus, on se croirait dans un Argento des meilleures heures. Ceci mis à part, l'ensemble fleure bon la série Z d'une école bis à l'agonie, qui allait tirer sa révérence à peine deux ou trois ans plus tard. Divertissant par son côté so bad it's good. 4/10

Zombie 3
Les affirmations varient lorsqu'il convient de déterminer qui de Fulci et Bruno Mattei a réalisé la partie la plus conséquente de ce film. Le second est certes bien connu des amateurs pour ses grandioses aberrations sur pellicule (Virus Cannibale, Les Rats de Manhattan); mais quand on sait Fulci capable de signer des pantalonnades comme Conquest ou Murderock, on s'abstient d'émettre une opinion trop catégorique sur la matière. Ringard, bâclé, statiquement mis en scène et d'une insignifiance crasse, ce Zombie 3 tourné aux Philippines n'est pas digne d'une longue argumentation. Le film se révéla un désastre non seulement artistique mais aussi commercial, qui contraignit Fulci à tourner ses dernières œuvres dans des conditions budgétaires encore plus incommodes qu'auparavant. 1/10

Soupçons de Mort
Gros plaisir coupable servi sur un plateau d'argent par notre vieux barbu préféré. Filmé comme un porno turc des familles, avec une image ultra granuleuse et une colorimétrie primitive, ce thriller où l'humour noir fraie avec le gore le plus outrancier nous convie à un défilé d'actrices repoussantes (ou du moins maquillées de la sorte) qui se font pêle-mêle saucissonner à la tronçonneuse, briser le crâne à coups de massue ou encore cuire dans un four à haute température. Quand il ne transforme pas ses pauvres conquêtes en viande hachée pour les porcs avant de les dépouiller de leur fortune, Brett Halsey s'amuse à écrabouiller d'infortunés vagabonds avec sa voiture, non sans force latex et faux sang. Fulci signe quelques unes des scènes les plus graphiques de sa carrière tout en renouant d'une certaine façon avec les comédies sur lesquelles il s'était fait les dents. Un film con, crade, drôle, malsain et dégueulasse qui se regarde avec une délectation toute suspecte. 6/10

Les Fantômes de Sodome
Tourné durant la même période que Soupçons de Mort, Les Fantômes de Sodome en partage l'esthétique fauchée, vulgaire et crapoteuse, mais tout le fun du premier laisse ici place à un profond ennui. On retiendra une séquence de roulette russe filmée avec un certain savoir-faire ainsi que la lente décomposition d'un cadavre qui assure au rayon craspec. Le reste est un concentré de laideur, d'amateurisme et d'effets qui tombent à plat. 2/10

The Sweet House of Horrors
Après une intro brutale et réussie, ce métrage tourné pour la télévision italienne en lien avec trois autres films (The House of Clocks, signé Fulci itou, tandis qu'Umberto Lenzi a assuré la mise en scène de The House of Witchcraft et The House of Lost Souls, tous deux de tiède mémoire) bascule dans la médiocrité la plus achevée. L'image est constamment vaporeuse et surexposée, les gamins ne savent pas jouer, le scénario se perd en inepties, bref, on a bien du mal à visionner la chose jusqu'au bout. 3/10

The House of Clocks
Sensiblement supérieur au précédent téléfilm tourné par Fulci pour Reteitalia. Une intrigue un peu mieux structurée, une photo correcte et quelques touches d'humour macabre bienvenues pour un divertissement regardable faute d'être remarquable. 5/10

Hansel e Gretel
Giovanni Simonelli, plus connu pour ses contributions en tant que scénariste de polars et de westerns spaghetti durant l'âge d'or du bis italien, est crédité comme le réalisateur officiel de ce film mais Fulci en aurait dirigé une partie. Du conte des frères Grimm, seul le titre a été respecté dans cette modeste production qui se rattache aux bandes ultra fauchées tour à tour produites, supervisées, réalisées ou tout simplement "présentées" par Fulci vers la fin des années 80 (Soupçons de Mort, Les Fantômes de Sodome, The Murder Secret, Massacre, Bloody Psycho et Luna Di Sangue notamment). Les fulci de cette époque ont une qualité d'image naturellement sale et inesthétique qui contribue en un sens (peut-être accidentellement) à leur donner un cachet glauque et malsain. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Mais s'il y a outre cet aspect quelques bonnes idées sur le plan visuel (l'opération chirurgicale pratiquée sur les enfants en caméra subjective, par exemple) et une ou deux scènes gore décentes, le film s'égare trop souvent dans de longs bavardages qui n'apportent pas grand chose à l'intrigue et souffre d'une résolution finale trop expédiée. Passable. 4/10

Demonia
Avec des moyens plus conséquents et de meilleurs techniciens, ce film aurait probablement avoisiné la force de L'Au-delà, auquel il s'apparente en de nombreux aspects. En l'état, il s'agit d'une production extrêmement fauchée, dont le rendu visuel laisse littéralement à croire que l'ensemble a été tourné au caméscope. Fulci livre quelques belles séquences oniriques et se lâche le temps de deux ou trois monstrueuses incartades gore (écartèlement, langue clouée, vieille dame énuclée par ses chats) au milieu de toute cette misère. Expérience douloureuse dont on ressort avec la fâcheuse impression d'avoir assisté à un (petit) chef-d'œuvre avorté. 5/10

Nightmare Concert
Opus introspectif dans lequel Fulci joue son propre rôle de réalisateur de films d'horreur et s'imagine victime d'effroyables hallucinations provoquées par l'abondance de scènes violentes que lui-même tourne. Un bon prétexte pour réutiliser maints plans gore issus de bandes réalisées, produites ou supervisées par Fulci de 1988 à 1990. Malgré certaines approximations d'ordre avant tout technique (des faux raccords çà et là entre les stock shots et les séquences réellement tournées pour le film), l'ensemble fonctionne étonnamment bien compte tenu du budget dérisoire et de l'aspect mercantile de l'entreprise. Étayées par une BO très efficace de Fabio Frizzi, les scènes gore toutes plus extrêmes les unes que les autres s'enchaînent à un rythme effréné, laissant le spectateur médusé face à une telle boucherie (le Braindead de Peter Jackson n'est plus très loin). Le testament de Fulci à un certain cinéma déviant et généreux dont il fut l'un des plus illustres représentants. 6.5/10

Voix Profondes
Très affectionnée par son auteur, cette œuvre embrasse des thèmes typiques du thriller italien 70's qui la rapprochent en ce sens d'un film comme L'Emmurée Vivante. Mais le bis en tant qu'industrie est déjà mort et Voix Profondes a une facture de téléfilm plat et ranci où les quelques bonnes idées de mise en scène ne suffisent pas à racheter la mollesse ambiante. Le concept de whodunit retombe comme un soufflé et les acteurs de seconde zone échouent à donner à leurs personnages l'épaisseur et le charisme en l'occurrence nécessaires. 4/10

Door to Silence
La dernière réalisation du maestro est contre toute attente un petit bijou d'étrangeté et d'opacité. Produit par Joe D'Amato via la société Filmirage (qui a donné lieu à quelques titres cultes au cours des années 80 comme Anthropophagous, Horrible ou encore Bloody Bird avant de sombrer dans le porno soft), le film évite toute violence et se focalise sur une action réduite et volontairement répétitive, prenant des allures de road movie à la Duel de Spielberg sur les routes hostiles de Louisiane. On peut aussi bien s'ennuyer qu'être captivé par les mystérieuses pérégrinations de Melvin Devereux, auquel le grand John Savage prête sa carcasse. Dans cette troublante course à la mort, Fulci manifeste avec plus de puissance que jamais sa fascination pour la grande faucheuse, le tout sans la moindre once de tripaille, d'hémoglobine ou de chair décomposée. Un thriller très adulte dont les quelques maladresses (un montage pas toujours homogène, une course-poursuite finale un peu juste) ne sauraient estomper l'intérêt. 7.5/10
Image
jacques 2
Régisseur
Messages : 3172
Inscription : 17 mai 10, 17:25
Localisation : Liège (en Wallonie)

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par jacques 2 »

hellrick a écrit : En effet :D
Toi tu vas être content de la nouvelle collection de chez Exctasy of Films :fiou:
Tu peux en dire plus stp ? J'ai acheté - et beaucoup apprécié - "la lame infernale" et, depuis, plus rien ... :(
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par hellrick »

La prochaine sortie d'Excstasy of films est confirmée, il s'agira de LA GUERRE DES GANGS qui devrait être dispo début avril. Si tout va bien ça sera le début d'une collection Fulci :D .

- Langues : V.F et Version Anglaise sous titres français
- livret de 12 à 16 pages par Lionel Grenier avec interview exclusive de Fabio Frizzi (Lionel Grenier est spécialiste de Lucio Fulci en France)
- Entretien avec François Gaillard et Pascal Garcin,
- Entretien avec Yann Danh
- le court métrage "Die Die My Darling" de François Gaillard,
- le court métrage "A Tout Prix" de Yann Danh
- trailers,
- galeries photos,
- plus d'autres surprises à venir !!!

Ensuite retour au giallo puisque Excstay sortira TORSO, normalement en dvd et Blu ray :shock:

Si les ventes suivent ils aimeraient lancer également une collection slasher, un des premiers titres évoqués étant PYROMANIAC.
Enfin, ils parlent de sortir LA MARQUE DU DIABLE aussi.


Pour ma part voici ce que j'ai vu de Fulci:

1969 : Pervertion Story - La Machination (Una sull'altra)
1969 : Liens d'amour et de sang (Beatrice Cenci)
1971 : Le Venin de la peur (Lucertola con la pelle di donna, Una)
1972 : La longue nuit de l'exorcisme (Non si sevizia un paperino)
1975 : Les Quatre de l'apocalypse (I Quattro dell'apocalisse)
1977 : L'Emmurée vivante (Sette note in nero)
1979 : L'Enfer des zombies (Zombi 2)
1980 : La guerre des gangs (Luca il contrabbandiere)
1980 : Frayeurs (Paura nella città dei morti viventi)
1981 : Le Chat noir (Il Gatto nero)
1981 : L'Au-delà (E tu vivrai nel terrore - L'aldilà)
1981 : La Maison près du cimetière (Quella villa accanto al cimitero)
1982 : L'Éventreur de New York (Lo Squartatore di New York)
1982 : La Malédiction du Pharaon (Manhattan Baby) enfin celui là je l'ai pas encore vu mais j'ai le dvd :wink:
1984 : Murderock - uccide a passo di danza
1986 : Le Miel du diable (Il Miele del diavolo)
1987 : Aenigma
1988 : Soupçons de mort (Quando Alice ruppe lo specchio)
1988 : Les Fantômes de Sodome (Il Fantasma di Sodoma)
1988 : Zombi 3
1991 : Voix profondes (Voci dal profondo)

Un jour (ou peut-être une nuit) je me lancerais dans la sexy comédie à l'italienne...mais bon j'ose pas...et puis il y en a tellement :fiou:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
jacques 2
Régisseur
Messages : 3172
Inscription : 17 mai 10, 17:25
Localisation : Liège (en Wallonie)

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par jacques 2 »

hellrick a écrit :

Un jour (ou peut-être une nuit) je me lancerais dans la sexy comédie à l'italienne...mais bon j'ose pas...et puis il y en a tellement :fiou:
Commence par le meilleur alors : Dino Risi ("le sexe fou" par exemple ...) :)
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par hellrick »

jacques 2 a écrit :
hellrick a écrit :

Un jour (ou peut-être une nuit) je me lancerais dans la sexy comédie à l'italienne...mais bon j'ose pas...et puis il y en a tellement :fiou:
Commence par le meilleur alors : Dino Risi ("le sexe fou" par exemple ...) :)
Je pensais surtout commencer par les Edwige Fenech, je ne sais pas pourquoi :oops: :uhuh:
(et puis là j'ai le zine "toutes les couleurs du bis" pour me guider sur Fenech)
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Pat Wheeler
Assistant(e) machine à café
Messages : 241
Inscription : 6 janv. 13, 12:54

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Pat Wheeler »

hellrick a écrit :Un jour (ou peut-être une nuit) je me lancerais dans la sexy comédie à l'italienne...mais bon j'ose pas...
Moi non plus, j'ai toujours soigneusement éludé ses comédies, y compris les premières avec Toto & cie. :oops: Mais je doute qu'il y ait des perles cachées là-dedans, mieux vaut en effet se tourner vers Risi pour commencer la sexy comedia... :lol:
Image
Avatar de l’utilisateur
El Dadal
Producteur Exécutif
Messages : 7258
Inscription : 13 mars 10, 01:34
Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par El Dadal »

Pat Wheeler a écrit :4 de l'Apocalypse
Curieux spaghetti réalisé à une époque où le western européen agonisait déjà depuis un bon bout de temps. Un travail assez original sur l'image qui lui confère un rendu ouaté, surexposé, effet stylistique souvent utilisé par Fulci vers la fin de sa carrière pour des résultats généralement peu heureux. L'ensemble contient quelques séquences mémorables comme celles se déroulant dans cette curieuse ville fantôme où règne une atmosphère affreusement hostile, voire surréaliste. Quelques éclats de violence visuelle qui nous rapprochent un peu plus des futures orgies sanglantes et une BO folk pas déplaisante en soi mais légèrement hors propos. Aussi inégal qu'intéressant. 5.5/10
Je le trouve très beau moi, ce film. Les séquences que tu soulignes dans la ville fantôme, avec en point d'orgue cet accouchement sauvage, c'est parmi ce que j'ai vu de plus réussi chez Fulci. A vrai dire, ça m'a même beaucoup ému. Après, oui, le film est inégal. Mais ce western nihiliste à la lisière du fantastique mérite vraiment qu'on s'y attarde.
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24074
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Rick Blaine »

hellrick a écrit :La prochaine sortie d'Excstasy of films est confirmée, il s'agira de LA GUERRE DES GANGS qui devrait être dispo début avril. Si tout va bien ça sera le début d'une collection Fulci :D .

- Langues : V.F et Version Anglaise sous titres français
- livret de 12 à 16 pages par Lionel Grenier avec interview exclusive de Fabio Frizzi (Lionel Grenier est spécialiste de Lucio Fulci en France)
- Entretien avec François Gaillard et Pascal Garcin,
- Entretien avec Yann Danh
- le court métrage "Die Die My Darling" de François Gaillard,
- le court métrage "A Tout Prix" de Yann Danh
- trailers,
- galeries photos,
- plus d'autres surprises à venir !!!
Il me tenterait bien celui là, j'aime bien le Poliziesco.
Par contre j'espère que ça passera mieux que 4 de l'Apocalypse, seul film que j'ai vu de Fulci, et que j'ai arrêté au bout de 30 minutes tellement je trouvais ça laid et ennuyeux... Je crois que c'est un de mes pires souvenir de film.:oops:
Avatar de l’utilisateur
El Dadal
Producteur Exécutif
Messages : 7258
Inscription : 13 mars 10, 01:34
Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par El Dadal »

Rick Blaine a écrit : Par contre j'espère que ça passera mieux que 4 de l'Apocalypse, seul film que j'ai vu de Fulci, et que j'ai arrêté au bout de 30 minutes tellement je trouvais ça laid et ennuyeux... Je crois que c'est un de mes pires souvenir de film.:oops:
Dommage! C'est justement la deuxième partie du film qui vaut qu'on s'y attarde.
Pat Wheeler
Assistant(e) machine à café
Messages : 241
Inscription : 6 janv. 13, 12:54

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Pat Wheeler »

El Dadal a écrit :Je le trouve très beau moi, ce film. Les séquences que tu soulignes dans la ville fantôme, avec en point d'orgue cet accouchement sauvage, c'est parmi ce que j'ai vu de plus réussi chez Fulci. A vrai dire, ça m'a même beaucoup ému. Après, oui, le film est inégal. Mais ce western nihiliste à la lisière du fantastique mérite vraiment qu'on s'y attarde.
Oui oui ça vaut le coup d'œil je ne dis pas le contraire. Mais le film a aussi de grosses faiblesses qui se doivent d'être signalées. :wink:
Image
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24074
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Rick Blaine »

El Dadal a écrit :
Rick Blaine a écrit : Par contre j'espère que ça passera mieux que 4 de l'Apocalypse, seul film que j'ai vu de Fulci, et que j'ai arrêté au bout de 30 minutes tellement je trouvais ça laid et ennuyeux... Je crois que c'est un de mes pires souvenir de film.:oops:
Dommage! C'est justement la deuxième partie du film qui vaut qu'on s'y attarde.
Je n'ai pas eu le courage. Ca n'a du m'arriver que 3 ou 4 fois de ne pas finir un film pourtant, mais là c'était injouable. Depuis je me suis même débarrassé du DVD. Un jour peut être.
mannhunter
Laspalès
Messages : 17361
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par mannhunter »

El Dadal a écrit :Je le trouve très beau moi, ce film. Les séquences que tu soulignes dans la ville fantôme, avec en point d'orgue cet accouchement sauvage, c'est parmi ce que j'ai vu de plus réussi chez Fulci. A vrai dire, ça m'a même beaucoup ému. Après, oui, le film est inégal. Mais ce western nihiliste à la lisière du fantastique mérite vraiment qu'on s'y attarde.
100% d'accord, je le place dans les Fulci que je préfère avec "l'éventreur de New York", "le miel du diable", "la longue nuit de l'exorcisme", "l'au delà" et "voix profondes".
Répondre