Lucio Fulci (1927-1996)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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manuma
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par manuma »

hellrick a écrit :Un jour (ou peut-être une nuit) je me lancerais dans la sexy comédie à l'italienne...mais bon j'ose pas...et puis il y en a tellement :fiou:
Les deux essais du Fulci dans ce domaine, La Pretora et All'onorevole piacciono le donne, me semble d'ailleurs compter parmi les titres les plus notables de ce sous-genre.
Federico
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Federico »

Je viens de me taper la nullité du mois en la forme d'Au diable les anges (Operazione San Pietro - 1968).
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Ce pseudo-remake d'Operazione San Gennaro sorti l'année précédente par Dino Risi est une affligeante comédie policière qui annonce la couleur dès son très laid générique (et ce malgré les toujours superbes polyphonies des Swingle Singers).
Une bande de bras cassés dérobent la Pietà de Michelangelo. S'ensuit une course-poursuite par l'ensemble de la population du Vatican et surtout un évident - mais piteux - copié-collé des gags et cascades des films de Gérard Oury (ecclésiastiques et soeurs-hirondelles en moto, DS coupée en deux et qui continue de rouler...) because Rémy Julienne inside...
Avec un Brialy en bandit sicilien très bronzé et apparaissant sous divers travestissements et surtout, le plus triste de tout : la présence de l'immense Edward G. Robinson dont la panouille fait peine à voir même si il parvient (on ne sait comment, vu la vulgarité crasse de l'ensemble) à conserver la classe.
Fulci se serait parait-il particulièrement mal comporté avec ce merveilleux acteur (ainsi qu'avec la pin-up du film qu'il aurait tenté de violer durant le tournage !). :shock: :evil:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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mannhunter
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par mannhunter »

La rétro Fulci à la Cinémathèque c'est maintenant!:

http://farefilm.it/eventi-e-festival/16 ... -roma-1635
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Outerlimits »

"Le venin de la peur" annoncé courant février en DVD/Blu ray par l'éditeur indépendant "Le chat qui fume" (!).
La date du 15 février semble erronée.
http://www.luciofulci.fr/divers/exclusi ... t-qui-fume
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Chdx »

Outerlimits a écrit :"Le venin de la peur" annoncé courant février en DVD/Blu ray par l'éditeur indépendant "Le chat qui fume" (!).
La date du 15 février semble erronée.
http://www.luciofulci.fr/divers/exclusi ... t-qui-fume
D’après leurs messages Facebook, ils planchent sur mai/juin sur leur site et septembre en magasin.
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par mannhunter »

ça vient de sortir:

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Très bonne édition Blu Ray avec une belle copie et les interviews de Jean Sorel, Anita Strindberg, Lionel Grenier, Alain Schlockoff, Jean-François Rauger, Olivier Père et le cinéaste préféré de Major Tom: Christophe Gans!
Outerlimits
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Outerlimits »

Commandé ! L'édition pousse même la maniaquerie jusqu'à inclure le film tel qu'il fut présenté dans la VHS parue chez "Hollywood vidéo" en 1982 (devenue introuvable).
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Dale Cooper
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Dale Cooper »

Voilà.
Et comme je disais dans le topic "giallo", il faut se grouiller si vous le voulez parce qu'il part très vite celui-là...

Vu hier soir. Pas mal. Mais des longueurs, et il ne faut pas être allergique aux zooms incessants, aux images flous et la caméra portée (ça peut vite agacer). C'est Fulci quoi.
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Shin Cyberlapinou
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Shin Cyberlapinou »

Dale Cooper a écrit :Et comme je disais dans le topic "giallo", il faut se grouiller si vous le voulez parce qu'il part très vite celui-là...
Oui, je me suis rabattu sur la FNAC quand j'ai vu qu'il n'était plus dispo sur le site de l'éditeur. Ma commande est en transit, ouf!
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par mannhunter »

Dale Cooper a écrit :Vu hier soir. Pas mal. Mais des longueurs, et il ne faut pas être allergique aux zooms incessants, aux images flous et la caméra portée (ça peut vite agacer).
Idem. Un peu déçu par le film mais j'en attendais peut-être trop par rapport à sa réputation.
De beaux passages oniriques, un point de départ intrigant, la présence de Florinda Bolkan, mais des scènes de bavardages pas toujours prenantes et un abus de zooms un peu irritant en effet.
J"aime bien le décryptage du film par Gans.
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Dale Cooper
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Dale Cooper »

mannhunter a écrit :J"aime bien le décryptage du film par Gans.
C'est dans les bonus ? Je l'ai bizarrement raté, mais ça ira. Edit : Ah oui, je suis loin d'avoir tout vu.
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Addis-Abeba »

hellrick a écrit :
mannhunter a écrit : as-tu vu "le miel du diable" et "voix profondes"?...deux films que je trouve assez intéressants dans sa dernière partie de carrière.
Oui pour les deux, j'avais trouvé Voix profondes plutôt sympa (mais ça date de la sortie du film en vhs), tout comme Les Fantômes de Sodome (mais une révision 25 ans plus tard devrait être cruelle)
Je confirme, souvent considéré comme le plus mauvais film de Fulci, du moins dans la catégorie horreur, ce film est vraiment repoussant.
Même dans ses derniers essais il y a toujours quelques scènes à sauver, qui prouve que papy est toujours-là, mais dans celui-ci c'est le néant, il n'y a rien à garder, hormis effectivement une décomposition de cadavre qui rappelle ses grandes heures. En plus ce Fantômes de Sodome possède peut-être la fin la plus stupide de l'histoire du cinéma. Fulci n'y croit plus, il est évident qu'il se contrefout de son film, rien d'étonnant quand on sait à quel point il était malade pendant le tournage :(
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Kevin95
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Kevin95 »

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...E TU VIVRAI NEL TERRORE ! L'ALDILÀ (Lucio Fulci, 1981) découverte

L'aldilà est l’œuvre la plus réflexive et en même temps l'un des films les plus trashs de son auteur. En 1981, Fulci a les deux pieds dans l'horreur et fait tourner à plein régime sa machine cinématographique (trois films pour cette seule année). Après les cartons de Zombi 2 et Paura nella città dei morti viventi, les producteurs, comme les spectateurs, lui en demandent toujours plus. Avant de virer agressif (coucou Lo squartatore di New York), le réalisateur s'amuse avec le gore tout en essayant de définir un style voir (attention les amis) comprendre son rapport à la peur. L'image comme un tout, la peur comme un héritage et l'illusion comme une composante de la réalité, le twist final met à jour la position de Fulci, répond à l'étrangeté du film tout en ouvrant la porte à 1001 interprétations. Qui est l’héroïne ? Pourquoi hérite-elle du domaine ? D'où sortent les domestiques ? Quels sont les rapports entre Liza et l'aveugle etc etc etc. Un film intriguant donc, passionnant, mais aussi (et c'est pour ça que le film est culte) inquiétant. Punaise que les séquences du chien, des araignées, du mort dans la baignoire (variation délirante d'une scène des Diaboliques) et quelques autres sont stressantes, écœurantes, jouissives. Fulci travaille alors main dans la main avec une poésie fascinante (l'aveugle sur l'autoroute, les murs qui s’effritent, la pureté du blanc de la morgue) et du trivial, de la pourriture, du dégueulasse envoyé sur l'écran par pelletés. L'aldilà, c'est tout cela à la fois. C'est grand et bourrin, c'est pur et immonde. C'est l'une des merveilles de son réalisateur.

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ZOMBI 2 (Lucio Fulci, 1979) révision

L'arbre gore qui cache la foret Fulci. Zombi 2 est certainement le film le plus vu du réalisateur, le plus iconique, le plus imité mais n'est pas (loin s’en faut) le plus représentatif de son auteur. Mis en chantier pour manger les restes du carton de Dawn of the Dead de Romero, les producteurs peu scrupuleux ne se doutaient pas une seconde qu'en confiant les reines de l'entreprise à Fulci, ils hériteraient d'une œuvre à part, bien plus mal-aimable que le film d'origine. Zombi 2 combine donc des éléments d'un cinéma bis qui tache et une radicalité qui commence à germer chez le réalisateur. Fulci ne sera pas tendre, ni avec le spectateur (rien ne sera épargné) ni avec ses personnages qu'il semble détester. Le colon caucasien n'a gère de valeur à ses yeux, la sœurette Forrow est certes sauvée par sa naïveté, mais le journaliste a les dents longues, l'aventurier est un peu con, la pin-up se baigne à moitié nue dans une mer infestée de requins, le docteur n'a pas de morale et son assistante suit les ordres sans poser de questions. La caméra ne les juge pas, mais filme sans s'en émouvoir leur descente aux enfers et leur tripailles mises à l'air. On sent Fulci plus du coté des zombies, des autochtones, voir la scène touchante d'une malade appelant son père qui seul, déambule en mort-vivant dans un village désert. Voir encore le réveil des zombies, mis en scène comme un ballet, comme le réveil d'une culture passé et enfoui qui chasse un présent trop inconsistant, trop éphémère. Là où Romero analysait la société de son pays, les habitudes consuméristes de ses contemporains, Fulci fait appelle à l’irrationnel, à l'origine vaudou du zombie pour mieux réduire son contemporain. La mélancolie du réalisateur se mue en agressivité, la forme stylisée se fait plus crue, la violence est trash, tout y est montré, surtout ce qu'on veut cacher. Le réalisateur a toujours été habité par une forme de nihilisme mais ici, point de tristesse, seulement de la brutalité ce qui n’empêche pas une certaine forme de beauté, comme dans l'utilisation de l'île et ses habitants (qui sera plagié dans un nombre incalculable de péloches). Cela explique peut-être le succès du film, un des plus grands connu par le réalisateur. Un succès qui lui permettra de mettre en scène une série de chef d’œuvres plus complexes au début des années 80, mais qui l'enfermera dans le gore dégueulasse, lui qui avait bien plus à dire et à montrer qu'une tête explosée ou des membres arrachés. N’empêche qu'avec trois francs six sous, Zombi 2 dégueule toujours sa mauvaise humeur avec grâce. Le plan final sur la musique entêtante de Fabio Frizzi, dans son économie comme dans son discours, est une image qui reste en tête pour toujours.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Demi-Lune
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

Message par Demi-Lune »

L'au-delà et L'enfer des zombies, c'est clairement le haut du panier de Fulci, pour moi. Deux films en tout cas très différents dans l'atmosphère, l'un pue la mort, l'autre est bien moite et ensoleillé. La scène du zombie qui bouffe le requin sous l'eau, le suspense autour de l'écharde, ou la résurrection des morts-vivants sortant de terre avec le thème de Fabio Frizzi, ça reste gravé dans la mémoire.

J'en profite pour rapatrier un commentaire écrit dans un autre topic :

Frayeurs était le dernier du quatuor qu'il me manquait. Je me faisais une joie de le découvrir à la soirée organisée à la Cinémathèque. Avant qu'on me prenne pour un méchant, j'aime bien les films de zombies de Fulci. Oui, ils sont bancals, bis en diable, mais ils sont imaginatifs, imprévisibles, mémorables à leur façon et dégagent un sentiment d'effroi viscéral que je ne retrouve nulle part ailleurs. Surtout, ils fonctionnent comme des mondes fermés et obsédants dont seul le père Lucio a la clé et le secret.
Hélas, même en sachant que Fulci n'est pas synonyme de rigueur, j'ai carrément déchanté sur celui-là et ne me suis raccroché qu'au menu plaisir de voir un film Grindhouse dans une pelloche Grindhouse et avec un son Grindhouse, en présence d'un public globalement acquis à la cause. Pour moi, les deux moments d'anthologie que sont le vomi de tripes et la perceuse (qui paradoxalement détonnent au milieu d'un ensemble un peu plus soft que d'habitude en matière de tripaille), ne peuvent pas contrebalancer toutes les autres déficiences qu'on ne retrouve pas à un tel degré dans les autres films de zombie de Fulci : l'arthrose à se coller une balle du rythme, les effets d'épouvante incompréhensiblement ringards (les jump-cut avec les fantômes "coucou j'apparais, coucou je disparais", le fond sonore à base de cris de singes excités, le jet de flamme qui monte et qui descend (grand moment de WTF), les réactions nanardesques des personnages, et j'en passe) et surtout, ce qui m'a semblé être un manque criant d'inspiration en matière d'histoire. Passe encore les dialogues, on ne vient pas voir un Fulci pour ça... même s'ils sont ânonnés par des acteurs particulièrement gratinés. Par contre, on est en droit d'espérer quelques trouvailles de son secret, et force est de constater que c'est un film non seulement beaucoup plus classique que les autres de la même époque (brouillard, lumière bleutée, façades de maison, on pourrait presque être dans The fog), mais aussi terriblement plat et convenu à l'exception de la fameuse séquence de résurrection, qui aurait tant inspiré Tarantino paraît-il (moi, j'ai trouvé les contrechamps sur le mec qui se demande deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, si le bruit qu'il entend vient de la tombe, juste impayables).
Bonne zique de Frizzi par contre, comme d'hab'. Apoteosi del mistero, c'est bon ça coco.

A l'inverse, La maison près du cimetière a été une bonne surprise. Histoire et traitement classiques là aussi, mais un sens du Cinémascope qui fait la différence, une gestion angoissante du huis-clos, des trouvailles glaçantes (rien que le coup de la photo au début, le mannequin dans la vitrine), les yeux fascinants d'Anna Pieroni (même si on ne comprend absolument pas son rôle) et une dernière demi-heure cauchemardesque.
mannhunter
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Re: Lucio Fulci (1927-1996)

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