Fabrice Luchini

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99604
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Fabrice Luchini

Message par Jeremy Fox »

Je supporte ces deux acteurs mais j'ai eu l'impression que le réalisateur ne les a ici pas dirigé, les laissant se lâcher à cabotiner plus que de coutume. Quant au dernier quart d'heure, je l'ai trouvé d'un pénible moralisme si mes souvenirs sont bons.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99604
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Fabrice Luchini

Message par Jeremy Fox »

Voilà ce que j'avais écrit suite à sa diffusion :oops:
J'apprécie les deux séparément mais franchement on a l'impression d'assister ici à un mauvais épisode d'une mauvaise série TV. Quelle mise en scène inerte et indigente ! Et puis la dernière demi-heure est calamiteuse et totalement ridicule.
Avatar de l’utilisateur
Commissaire Juve
Charles Foster Kane
Messages : 24558
Inscription : 13 avr. 03, 13:27
Localisation : Aux trousses de Fantômas !
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Commissaire Juve »

Revu la Discrète la nuit dernière...

Avec plusieurs années de recul, j'ai trouvé "quelques" effets trop appuyés. Notamment le "elle est immoooonde !" où j'ai fini par percevoir comme un grincement de craie sur un tableau.

Je me demande dans quel ordre les séquences ont été tournées (les effets "trop appuyés" étant surtout au début du film).
Anorya a écrit : (il faut voir en outre le personnage de Maurice Garrel qui se révèle des plus odieux vers la fin alors qu'on pouvait y voir une figure paternaliste et protectrice vis à vis d'Antoine...
Le personnage est majoritairement odieux. Dans ses moments de colère, on ne comprend pas que les gens ne l'envoient pas chier.

Accessoirement, impossible de le regarder sans être hypnotisé par cet énorme naevus au-dessus du nez.

Anecdote passionnante : récemment, en revoyant Mina Tannenbaum (Martine Dugowson, 1994), le "je suis pas un bébé... je suis pas un bébé... je suis pas un bébé..." d'Elsa Zylberstein m'est revenu à la mémoire dans la seconde précédant le moment où la comédienne allait le prononcer. Eh bien, dans la Discrète, c'est le "Antoine... Antoine... Antoine..." de Judith Henry qui a ressurgi de la même façon.

Etonnant, non ?
Image
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22175
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit :Revu la Discrète la nuit dernière...

Avec plusieurs années de recul, j'ai trouvé "quelques" effets trop appuyés. Notamment le "elle est immoooonde !"
Le problème, c'est que Luchini a tellement abusé par la suite à la télé de ce genre d'expresions, sans parler de toutes les imitations (Laurent Gerra et tant d'autres), que je peux comprendre que cela passe difficilement aujourd'hui. Un film qui n'était déjà pas moderne à l'époque (en fait, ce sont surtout les personnages qui ne l'étaient pas, enfermés dans leur petit monde clos et méprisant) et qui par conséquent a encore plus vieilli aujourd'hui.
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25410
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Fabrice Luchini

Message par AtCloseRange »

Supfiction a écrit :
Commissaire Juve a écrit :Revu la Discrète la nuit dernière...

Avec plusieurs années de recul, j'ai trouvé "quelques" effets trop appuyés. Notamment le "elle est immoooonde !"
Le problème, c'est que Luchini a tellement abusé par la suite à la télé de ce genre d'expresions, sans parler de toutes les imitations (Laurent Gerra et tant d'autres), que je peux comprendre que cela passe difficilement aujourd'hui. Un film qui n'était déjà pas moderne à l'époque (en fait, ce sont surtout les personnages qui ne l'étaient pas, enfermés dans leur petit monde clos et méprisant) et qui par conséquent a encore plus vieilli aujourd'hui.
Paradoxal, non?
Je ne l'ai pas revu depuis longtemps (c'est un de mes films fétiches) mais intemporel me semble plus exact.
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22175
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Supfiction »

AtCloseRange a écrit :Paradoxal, non?
Pourquoi ? Tu veux dire que parce qu'il faisait vieux à l'époque, il devrait moins vieillir ?
Avatar de l’utilisateur
Commissaire Juve
Charles Foster Kane
Messages : 24558
Inscription : 13 avr. 03, 13:27
Localisation : Aux trousses de Fantômas !
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Commissaire Juve »

Cela dit, dans les suppléments, on voit Luchini commenter de nombreux extraits du film... en 2006... et il reste très content du résultat. Etonnamment, il en parle souvent comme d'un film où l'on rit, alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi (à part la blague Carambar de Tristan Bernard).

Je ne dirais pas que le film a mal vieilli. Certains effets, sans doute. Mais le film se laisse encore regarder.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25410
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Fabrice Luchini

Message par AtCloseRange »

Supfiction a écrit :
AtCloseRange a écrit :Paradoxal, non?
Pourquoi ? Tu veux dire que parce qu'il faisait vieux à l'époque, il devrait moins vieillir ?
Bah non, justement. Il faisait intemporel à l'époque, il a des chances de le rester.
Avatar de l’utilisateur
Bogus
Electro
Messages : 939
Inscription : 14 juil. 14, 19:02

Re: Fabrice Luchini

Message par Bogus »

cinephage a écrit :
Commissaire Juve a écrit : Oui, j'ai bien aimé, moi (en dehors de l'affreux manteau de Lambert Wilson :mrgreen: ).
Moi aussi, j'avais bien aimé. C'est toujours intéressant de voir le travail sur un texte par de grands comédiens, et le film pose quelques bonnes questions sur ce métier. Même si le film n'était pas inoubliable, j'ai passé un fort bon moment devant.
Bien aimé cet Alceste à bicyclette aussi.
Le scenario manque d'intensité, on attend tout le film un rebondissement ou un coup de théâtre qui ne vient jamais vraiment.
Mais ça reste un charmant petit film qui offre tout de même 2-3 jolis moments de cinéma.
Une agréable surprise.
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22175
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Supfiction »

Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22175
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Supfiction »



J’ai l’impression d’avoir déjà vu le film malheureusement..
Avatar de l’utilisateur
Farnaby
Doublure lumière
Messages : 516
Inscription : 5 août 17, 22:14

Re: Fabrice Luchini

Message par Farnaby »

Moi j'ai l'impression d'avoir mangé 25 tablettes de beurre d'un coup arrosées de 3 litres de sirop d'érable, et j'ai un peu la nausée... Carottes bouillies à midi et Bresson ce soir.
Avatar de l’utilisateur
cinéfile
Assistant opérateur
Messages : 2270
Inscription : 19 avr. 10, 00:33
Localisation : Bourges

Re: Fabrice Luchini

Message par cinéfile »

Je mets ça sur le topic Luchini (et non Rohmer) :

https://www.cinematheque.fr/video/1497.html

Certes, l'acteur en fait des tonnes, mais ça reste souvent fendard quand même !

Je connaissais déjà l’anecdote sur Tchéky Karyo au moment le tournage des Nuits de la Pleine Lune, mais elle est vraiment géniale.

Luchini paraphrasant les Cahiers du cinéma, c'est un délice...
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54765
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Flol »

Merci beaucoup pour le lien ! Alors oui il en fait un peu des caisses et joue de son habileté avec le public...mais quel kif, quel showman.
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22175
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Fabrice Luchini

Message par Supfiction »

Je dépose ça là pour en discuter plus tard, ayant quelque-peu tiqué sur la formule de cinéfile : « sûrement dans le plus grand rôle de sa carrière ».
Le « personnage Luchini » nait peut-être effectivement ici au cinéma même si c’est avec La discrète qu’il transformera véritablement l’essai.
Spoiler (cliquez pour afficher)
cinéfile a écrit : 11 avr. 21, 10:49
Alexandre Angel a écrit : 1 avr. 21, 19:09 Les Nuits de la pleine lune (Eric Rohmer, 1984) , probablement le plus beau film français de cette époque
Un énorme merci Alexandre pour m’avoir donné envie de revoir ce Rohmer, suite à tes commentaires laissés dans le topic « vos films du mois » !

Premier Rohmer découvert (au moment du décès de ce dernier d'ailleurs), j’en avais gardé un souvenir mitigé jusqu'à hier soir, et ce fut une redécouverte absolue. Il faut dire qu’entretemps, j’ai dû en découvrir une bonne douzaine, que le cinéaste a acquis une place importante dans mon panthéon personnel, et que j’en viens à me dire que mon impression initiale était sous doute le résultat d’un manque de familiarité avec son univers si unique. Aussi loin que je m’en souvienne, j’avais surtout tiqué sur des éléments de forme. Rien de surprenant pour un neophyte.

Comme tu le disais, et bien que je sois né quelques années après sa sortie, le film me semble totalement à l’heure des années 80. En tout cas, conforme à l’idée que je m’en fais sans les avoir vécues directement. Il aborde l’époque d’une manière non pas opportuniste, mais avec un regard à la fois suffisamment extérieur pour bien le cerner,sans être trop condescendant par ailleurs, même si Rohmer reste un grand moraliste. Pile à la bonne hauteur, quoi. Film d’une époque, film de contraste : l’ambiance nocturne parisienne parfaitement exploitée (quel beau titre d’ailleurs) tranche avec les lumières du petit matin dans la grande banlieue et matérialise le dilemme intérieur de Pascal Ogier. Les deux facettes de vie qu’elle croit pouvoir contrôler, faire "cohabiter". Tentative illusoire semble dire lui répondre le cinéaste. L’importance des lieux n’a d’ailleurs jamais semblé aussi grande chez Rohmer que dans ce film. A l’image de quelques éléments nouveaux, hors de son système habituel (un ton, encore une fois plus dans l’époque du film), qui explique sans doute son succès à sa sortie. Du même coup, les personnages ont l’air d'autant plus tangibles, plus émouvants malgré ce scénario à la progression cruelle et implacable. Un vrai travail d’orfèvre. Les dialogues sont étincelants, surtout dans la bouche d’une distribution assez homogène dans sa qualité (d’accord avec Torrente sur Tchéky Kario, acteur que je trouve parfois complètement à côté de la plaque et qui est vraiment bien ici). Bien entendu, le duo Ogier/Luchini mérite une tonne de louange. Lui est sûrement dans le plus grand rôle de sa carrière, tout en manipulations et mesquineries (quelques répliques acides sont à mourir de rire), mais le film nous le montre surtout comme un triste sire, pitoyablement engoncé dans la frustration d'une vie bien terne au final. Rohmer élève ce constat à une forme de condition humaine. Le « personnage Luchini » nait sous nos yeux, mais pas encore dans ses travers excessivement cabotins. Il prend son envol vers une carrière au succès cinématographique et médiatique jamais démenti. Quant à Pascal Ogier, elle aura malheureusement joué une seule fois avec Rohmer mais n’est-elle pas la plus grande héroïne rhomérienne ?
Spoiler (cliquez pour afficher)
Bien que tout le scénario diaboliquement construit nous amène vers cette scène, j’avoue que sa crise de larmes finale m’a déchiré le cœur, preuve que j’ai été totalement entrainé par le film.
Je vais laisser faire un peu le travail temps, mais j'ai l'impression d'avoir vu un chef d’œuvre !

Torrente a écrit : 1 avr. 21, 22:15 Et j'ai aussi été frappé par l'érotisme inattendu du métrage et palpable tout du long.
C’est assez vrai, mais je trouve qu’on note une déjà une grande sensualité dans La Collectionneuse ou Pauline à la Plage, par exemple.
Répondre