Notez les films d'aujourd'hui

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

AtCloseRange a écrit : Ce qui est dommage, c'est que Serreau sortait de 2 bons films (2 classiques pour moi): Romuald et Juliette et La Crise.
Oui j'avais trouvé La crise très amusant. Mais dans la belle verte, elle est autant à gifler en tant que réalisatrice qu'en tant qu'actrice.
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Rockatansky
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Message par Rockatansky »

Elle avait fait un autre truc assez mauvais et complaisant avec Rachida Brakni dont j'ai oublié le titre

Edit : Chaos
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

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SELF DEFENSE (Paul Donovan & Maura O'Connell, 1983) Découverte

Production canadienne qui compte ses sous et qui clame son amour du cinéma de John Carpenter (Assault on Precinct 13, Halloween et The Fog sont cités). Les lois du cinéma B sont impénétrables et les maladresses, le rythme branlant et les idées improbables qui caractérisent Self Defense ne font pas défaut mais au contraire sont la source de la fascination exercée par le film. Inconsciemment, les réalisateurs inscrivent leur film dans l'étrange, le difforme plus que dans l'efficacité ou la fulgurance et donne à leur bébé la chance d'être une pièce originale et non pas (ou plus) un ersatz anonyme. Fascinant. 9/10
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Message par Kevin95 »

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MALONE (Harley Cokeliss, 1987) Découverte

Le masque du polar ne trompe personne, Malone est un pur western qui exploite avec gourmandise tous les archétypes du genre : le tueur repenti, le bar/saloon, le barbier, le pompiste/fermier et sa jeune fille, le propriétaire terrien, les duels et j'en passe. Une humeur vieille école accouplée à un rythme tout 80's, des trognes en second rôle et un Burt Reynolds garanti badass (le film sort avant son passage à vide qui dure encore). Fichtre que ce cinéma là était cool. 8,5/10
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Message par Helena »

Knock Knock de Eli Roth
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Eli Roth n'est pas dans la liste des réalisateurs que j'apprécie, ses films sont des hommages à tout une partie du cinéma que j'aime, mais il n'arrive pas à rendre un hommage efficace au genre et pourtant je dois dire que Knock Knock fut une véritable surprise. J'ai vue tous ses films et on sent qu'il veut bien faire, qu'il a la passion, mais il n' a jamais l'étincelle, le truc qui fait qu'on passe un bon moment et avec Knock Knock il y arrive enfin pour mon plus grand plaisir. Le film part pourtant d'un postulat très classique: Evan Webber est un heureux père de famille et architecte. Il se retrouve seul chez lui pour la Fête des pères, ses enfants et sa femme étant partis à la plage pour le week-end. C'est alors que deux belles jeunes femmes, Genesis et Bel, sonnent à sa porte et s'immiscent dans sa maison puis dans sa vie. Le début est donc très sobre et je pensais que le film dériverait vers un Death Wish ou un Death Sentence et il n'en est rien en faite. Le début nous situe le personnage, son environnement, mais on rentre très vite dans le vif du sujet. J'aime beaucoup la rupture qui s'opère dans le film, du moment ou le personnage de Evan (Keanu Reeves) rencontre Bel (Ana de Armas) et Genesis (Lorenza Izzo), on sait que tout va partir en live. J'aime beaucoup le décalage entre Evan, qui apparait comme cool, décontracté et amusant quand il est avec ses enfants, et le type coincé, le père de famille quand il est seul avec les deux jeunes femmes. Elles, elles apparaissent délurées, folles et par moments on a limite l'impression d'avoir des gamines, chose que l'on pensera confirmé à un moment dans le film avant de découvrir des nouveaux éléments. Cette rencontre entre les trois personnages est très amusantes, très libres dans les propos, même si on voit bien que les deux femmes n'étaient pas subtiles, on le voit venir d'avance, c'est pratiquement évident. D'ailleurs j'étais déstabilisés par un élément tout bête, j'ai eu l'impression de voir une amie avec le personnage de Bel, elle lui ressemble, mais j'ai aussi eu l'impression de voir l'actrice Lexi Belle. Le monde de Evan et celui des deux femmes sont deux mondes particuliers et la rencontre des deux sera explosive.
Plus on avance dans le récit et plus on se dit que ça ne pourra pas être pire et en faite si. Evan est totalement dépassé par ce qui lui arrive et a raison. Les deux jeunes femmes ont du charme on ne va pas dire le contraire et quand on voit ce dont elles abusent pour séduire le personnage, on ne peut que le comprendre... comment ça non? ^-^ En tout cas le point de rupture avec la scène de sexe (où on peut admirer la plastique des actrices et le physique de Keanu (et je dois dire qu'il est sympathique ma foi) est très classique, mais intense. Après cette rupture, on tombe peu à peu dans le glauque, dans le malsain et d'ailleurs le coup de Bel appelant Evan Papa est très gênant, d'ailleurs à ce moment j'imaginais une révélation sur le lien entre Bel et son père, mais il n'en est rien. On ne sait pas grand chose des deux femmes, on a quelques bribes d'information, comme la manière dont elles font disparaitre les corps. On imagine quelques trucs, mais jamais on aura confirmation et bon ce n'est pas réellement dérangeant. Bon on me vendait le film comme un Rape & Revenge et pour moi il n'en est rien. Oui il y a des prédateurs sexuels, mais il n'y a pas de vengeance derrière, c'est tout le contraire, le réalisateur coupe le film avant cette vengeance, si un jour elle arrive. Non, Eli Roth développe le film sur la partie des abus d'un R&R et il se fait plaisir. On souffre autant que le héros, qui par moments ne nous apparaît plus comme le héros qu'il est, on entre en quelque sorte dans le jeu du duo. A plusieurs reprises on croit réellement que le jeu va stopper et que Evan va changer la donne et pourtant il n'en est rien. Le film est glauque et pourtant il ne se prend pas au sérieux du début à la fin. A plusieurs reprises on a droit à des éléments qui provoquent l'hilarité, je pense par exemple à la scène de la baie vitrée ou bien celle avec tous les sous-entendus des deux femmes et surtout à la scène avec facebook qui est complètement nawak.

Le réalisateur propose de nombreux éléments dans son récit qui peuvent nous déstabiliser, à plusieurs reprises on ne sait pas ce que l'on voit, si ce que fait subir le duo à Evan est justifié ou non, un peu à la manière de Hard Candy, ou si justement, comme pour Evan, on tombe dans un piège, attiré par des éléments attrayants. J'aime beaucoup le rythme du film, le réalisateur nous propose des montagnes russes du début à la fin et ce n'est jamais ennuyeux, contrairement à d'autres films du réalisateur, on ne voit jamais venir certains passages et on a même droit à quelques surprises, notamment dans la fin et le manque de justification qu'il y a sur les agissements du duo. Le film est violent, excessif par moments, c'est limite un film de sale gosse, mais à mon sens maitrisé vu qu'il n’épargne rien au personnage principal, il ne tente pas d'amoindrir l'impact de ce qu'il montre et ne fait pas uniquement de son duo, de simple coquille vide, on apprend à la connaitre, même si comme je l'ai déjà dit, jamais on ne sait ce qui les motive réellement.
La mise en scène du réalisateur est assez sobre, il n'y a pas un plan qui me parle plus qu'un autre, mais c'est bien mis en scène, c'est lisible et le tout est englobé d'une bande son assez sympathique. Bref c'est une bonne surprise, distrayante, avec des moments marrants, glauques et surtout une tension constante. Si vous n'êtes pas fan du réalisateur, je pense qu'il peut vous convaincre avec celui-ci, en tout cas moi j'aime et je lui donne la note de 8/10.
Dernière modification par Helena le 30 oct. 15, 00:55, modifié 2 fois.
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Message par Kevin95 »

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BRINGING OUT THE DEAD (Martin Scorsese, 1999) Révision

Troisième et dernier opus d'une trilogie new-yorkaise qui contiendrait Taxi Driver et After Hours. On a beau reconnaitre le réalisateur dès la première image, le film a de quoi surprendre tant il parait doux, presque apaisé malgré le maelstrom d'images et de sons. Scorsese en paix avec lui-même ? Qui l’eut cru mais la pietà finale nous signifie que oui, c'est le cas. Pour le reste c'est Marty's party : 1000 idées à la seconde, mise en scène sous substances, émotions à fleur de peau, figure de martyr et Nicolas Cage (génial) qui se sort les doigts. I gotta get a drink. Sobriety's killing me. Nickel ! 9,5/10
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Message par Rockatansky »

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Fri os fra det onde (Deliver us from Evil) - Ole Bornedal
Ce film du réalisateur du veilleur de nuit, nous donne un croisement entre Dupont Lajoie et Les chiens de paille, cela donne un résultat assez brut même si le scénario est sans réelle surprise on se surprend a être pris par le déchaînement de violence inévitable. Le casting plutôt plaisant y est sans doute pour beaucoup. 6/10
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Message par Kevin95 »

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THE MIRROR CRACK'D (Guy Hamilton, 1980) Découverte

Que l'on se rassure, l'horrible chouette Miss Marple se pète la guibole au bout d'un quart d'heure et se trouve écartée d'une bonne partie du film au profit de son neveu nettement plus fréquentable. L'introduction sous la forme d'une parodie d'un poussiéreux whodunit donne le ton, Agatha Christie est mise sur le banc de touche au profit d'une joyeux jeu de mise en abyme. Les échanges cassants entre Liz Taylor et Kim Novak - que l'on croirait improvisés - sont du bonheur en barre et le cinéphile est à la fête avec les multiples références brassées par le film (dont le verre de Suspicion d'Hitchcock). Évidemment, dès que la vielle peau sort du lit le récit devient plus classique avant que le retournement final ne vienne surprendre son monde (Marple l'a deviné avant même le générique). Attention tout de même aux allergiques à la poussière car les ficelles ne datent pas d'hier. 7,5/10
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Message par Jeremy Fox »

Odette Toulemonde - Eric-Emmanuel Schmitt 2006

Si vous n'êtes pas allergiques aux bons sentiments, à Joséphine Baker et aux comédies musicales, cette délicieuse comédie pleine de fantaisie devrait vous plaire. En tout cas pour moi ce fut une très agréable surprise, d'autant plus grande après avoir lu les critiques assassines de l'époque de sa sortie. Je n'ai pas vu la condescendance annoncée pour les petites gens décrits ici (les vendeuses de supermarchés, les coiffeurs...) mais une réelle tendresse. L'écrivain-cinéaste a plein d'idées de mise en scène et si toutes ne sont pas du meilleur goût, beaucoup s'avèrent assez délicieuses. L'histoire est celle toute simple de la rencontre entre une vendeuse et un célèbre écrivain, tous deux parfaitement interprétés par Catherine Frot et Albert Dupontel, aussi attachants l'un que l'autre. Pitch assez simple mais rythme soutenu, idées amusantes voire savoureuses (la séquence où tout le monde se met à danser) pour un ensemble d'une belle fraîcheur qui m'a collé un sourire tout du long, d'autant qu'outre Josephine Baker, c'est Nicola Piovani qui a écrit la jolie musique. Mention spéciale à Fabrice Murgia dans le rôle du fils homosexuel de Catherine Frot.
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Message par Commissaire Juve »

Jeremy Fox a écrit :Odette Toulemonde - Eric-Emmanuel Schmitt 2006

... à Joséphine Baker ...
Ah ouiiii.... tou-dou-dou-dou-douuuuu ! :mrgreen: Il n'y a pas des moments où elle entre en lévitation aussi ? :lol:
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Message par Jeremy Fox »

Commissaire Juve a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Odette Toulemonde - Eric-Emmanuel Schmitt 2006

... à Joséphine Baker ...
Ah ouiiii.... tou-dou-dou-dou-douuuuu ! :mrgreen: Il n'y a pas des moments où elle entre en lévitation aussi ? :lol:
Si, c'est bien ce film dont il s'agit.
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Message par Kevin95 »

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SLAYGROUND (Terry Bedford, 1983) Découverte

Polar british (adapté de Donald E. Westlake) porté par une superbe photo et deux trois séquences de première qualité (l'accident traumatique, le gunfight dans un poulailler ou la séquence finale hommage à The Lady from Shanghai). Tout irait bien dans le meilleur des mondes si le scénario ne ressemblait pas à une compression sauvage du bouquin ouvrant la porte aux incohérences ou aux ellipses fatales. Au bout d'une heure on ne se questionne plus juste pour profiter du spectacle. 7/10
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Message par Flol »

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Une étrange affaire - Pierre Granier-Deferre (1981)

Après le glauque et malaisant Le Chat, Pierre Granier-Deferre confirme qu'il est particulièrement doué dans dans ce type d'ambiance avec cette "étrange affaire", qui concerne les rapports troubles entre un patron un peu trop envahissant (Piccoli, monstrueux comme d'hab) et son jeune employé (un Lanvin tout fragile avec de faux airs de Jean-Paul Rouve). Lorsque le film s'applique à montrer l'emprise du néo-boss sur l'activité de son entreprise, c'est très réussi. Je suis particulièrement fan de ces films qui dépeignent l'univers du boulot, qui plus est dans le Paris du début des années 80.
Et puis quand débarquent les 2 sbires qui accompagnent Piccoli, interprétés par Jean-Pierre Khalfon (particulièrement chelou, cet acteur transpire vraiment le malaise) et Jean-François Balmer, le film continue d'instiller de manière insidieuse son venin qui vient pourrir la vie privée de Lanvin et Nathalie Baye (qui se retrouvent donc 1 an après Une semaine de Vacances de Tatav'). Mais on quitte alors les bureaux gris et marrons des grands magasins, pour rentrer dans une sorte de drame familial avec un Piccoli relou qui se rase la barbe avec la bite à l'air (mais qu'on se rassure, on ne verra que ses fesses).
Alors ce n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais, mais il n'empêche que toute la 1ère partie, qui montre avec justesse la pression sociale que l'on peut subir dans son boulot (avec ses charrettes nocturnes, ses déjeuners obligatoires avec la direction, ses réunions intempestives...), m'a suffisamment plu pour que j'en ressorte avec un sentiment positif.
Et puis Piccoli, quoi. Personne ne peut dire "Et où sont mes Pepito ??" aussi bien que lui. Quel génie.
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Message par Jeremy Fox »

C'est selon moi le meilleur film de Granier-Deferre même si effectivement la deuxième heure n'est pas du niveau de la première.
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Ratatouille a écrit :Image
Une étrange affaire - Pierre Granier-Deferre (1981)

Après le glauque et malaisant Le Chat, Pierre Granier-Deferre confirme qu'il est particulièrement doué dans dans ce type d'ambiance avec cette "étrange affaire", qui concerne les rapports troubles entre un patron un peu trop envahissant (Piccoli, monstrueux comme d'hab) et son jeune employé (un Lanvin tout fragile avec de faux airs de Jean-Paul Rouve). Lorsque le film s'applique à montrer l'emprise du néo-boss sur l'activité de son entreprise, c'est très réussi. Je suis particulièrement fan de ces films qui dépeignent l'univers du boulot, qui plus est dans le Paris du début des années 80.
Et puis quand débarquent les 2 sbires qui accompagnent Piccoli, interprétés par Jean-Pierre Khalfon (particulièrement chelou, cet acteur transpire vraiment le malaise) et Jean-François Balmer, le film continue d'instiller de manière insidieuse son venin qui vient pourrir la vie privée de Lanvin et Nathalie Baye (qui se retrouvent donc 1 an après Une semaine de Vacances de Tatav'). Mais on quitte alors les bureaux gris et marrons des grands magasins, pour rentrer dans une sorte de drame familial avec un Piccoli relou qui se rase la barbe avec la bite à l'air (mais qu'on se rassure, on ne verra que ses fesses).
Alors ce n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais, mais il n'empêche que toute la 1ère partie, qui montre avec justesse la pression sociale que l'on peut subir dans son boulot (avec ses charrettes nocturnes, ses déjeuners obligatoires avec la direction, ses réunions intempestives...), m'a suffisamment plu pour que j'en ressorte avec un sentiment positif.
Et puis Piccoli, quoi. Personne ne peut dire "Et où sont mes Pepito ??" aussi bien que lui. Quel génie.
Celui-là est sans "h".
J'aurais bien aimé le revoir (je pensais qu'il serait sur le replay d'Arte).
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