Je viens enfin de regarder
The Saviour de Ronny Yu. Le film a beau ne pas être exceptionnel (le final est plutôt timoré, surtout venant de HK), ça reste quand même un pur plaisir de découvrir la chose. Ce qui reste le plus surprenant en fin de compte, c'est son timing de production. J'ai pensé plus d'une fois "tout de même, le décalque de
New York, 2H du matin avec son psychopathe qui cherche à éliminer ces diablesses tentatrices de prostituées de la surface de la terre, et son flic qui tourne en rond un peu paumé, c'est un peu gros". Et puis je regarde l'année de production : tourné 4 ans auparavant ! Parce qu'outre son sujet, la mise en scène de Yu est incroyable sur plusieurs points : science du cadrage, choix affûté des bonnes focales, variations judicieuses des échelles de plans et montage très en forme. Pour un autodidacte, c'est déjà surprenant, mais le film se permet en plus d'être sacrément en avance sur son temps !
Niveau technique, la gestion du grain est un peu maladroite et erratique, et le disque est en 1080i, mais le principal souci réside selon moi dans la bande-son, étouffée et surtout "écrasée" par un bourdonnement grave continu. Sans doute un défaut de bande irrécupérable sans modifier la composition du mix (et sans budget de restauration). Pour l'anecdote, en parlant son, j'étais surpris/amusé de la quantité de morceaux piochés "amicalement" tout du long... Je crois que si les majors musicales américaines en avaient eu quelque chose à faire du ciné HK alors, ça ne se serait pas passé comme ça
Et enfin, on entend même un des morceaux de pop chinoise utilisé dans
L'année du dragon, ce qui renforçait encore une fois la confusion temporelle dans mon esprit en cours de film !
Une bien belle étrangeté qui me fait fortement désirer d'autres titres majeurs de cette nouvelle vague HK (et je vais aller me choper le blu UK de
Legacy of Rage du même Ronny Yu au passage).