tenia a écrit :Farnaby a écrit :Quand les choix politiques de l'éducation nationale depuis 30 ans commencent à porter leurs jolis fruits absolument partout, de la lettre de Kechiche aux tweets de ministres, en passant par les unes du Figaro ou les sous-titres...
#l'orthographec'étaitmieuxavant
Ça n'a, dans le cas présent, à peu près absolument aucun lien avec les politiques successives de l'EN.
Je dirais que, très bizarrement, des décisions politiques comme :
- très forte diminution (-50% sur 40 ou 50 ans ??? Je n'ai pas le courage d'aller chercher les chiffres) du nombre d'heures de l'enseignement du français dans les classes primaires et secondaires
- méthode globale
- disparition de la dictée
- réformes de l'orthographe
- relativisation de la règle (orthographique et syntaxique) car la règle / langue est fasciste (Barthes) et socialement discriminante (école de Bourdieu)
- baisse drastique de la place de l'orthographe dans la note d'un devoir de français (voire disparition dans le cas des copies d'autres matières) (par exemple, au bac de français, série bac pro, l'orthographe et la grammaire comptent sur 4/20, avec interdiction de retirer plus de points même dans le cas d'un devoir en charabia complet)
- baisse ahurissante du niveau général du bac, des épreuves, donc des programmes et des exercices
- choix de privilégier les "oeuvres" familières aux élèves (manuels remplis d'articles de journaux, de publicités, de bandes dessinées, de chansons, de "textes" de rap... (je me souviens d'un sublime texte de JJ. Goldman au bac (pro)...)
- disparition du livre dans les écoles et lycées (cf un article récent du Monde je crois)
- disparition des oeuvres, des auteurs et de l'histoire littéraire et esthétique au profit de thèmes, de "séquences"
- degré de tolérance des comportements anti-scolaires de plus en plus fou
- bruit, bruit, bruit, écrans, portables, ordinateurs
très bizarrement, dis-je, ces faits, ces choix, ces décisions ont eu pour conséquence une baisse du niveau de l'orthographe, de la maîtrise de la grammaire, de la logique, et produisent chaque année des centaines de milliers d'individus incapables de lire, d'écrire et de penser simplement, lesquels deviendront d'ailleurs, sont déjà devenus, pour certains, des professeurs de français parfaitement incapables, illettrés et sans orthographe – mais on prend maintenant au Capès des candidats qui ont 5 ou 6 de moyenne, parce qu'il faut bien "des gens pour garder les jeunes dans les préfabriqués."
Merci qui ?
Alors évidemment, si on ajoute la clochardisation / paupérisation de beaucoup de métiers (traducteurs - auto-entrepreneurs payés une misère), la compression des coûts dans un secteur pas très riche (l'édition vidéo) et le je m'en foutisme général à l'égard de l'orthographe, ce truc de bourgeois, eh bien on passe son temps non pas à regarder un film, mais à en corriger les fautes (déformation professionnelle ou de génération). Ou alors, quand les acteurs parlent français, on essaie simplement de comprendre ce qu'ils disent car #l'élocutionc'étaitmieuxavant aussi (mais n'ouvrons pas ce chapitre).