Flol a écrit :Mais concrètement, ça va être quoi l'impact du Brexit à ce niveau-là ?
Vraie question pas du tout rhétorique, je le précise.
Tout dépend de ce qui va se passer dans les dix jours qui viennent, et si un compromis est finalement trouvé entre la Grande-Bretagne et l'Union Européenne. Les choses semblent très mal emmanchées pour le moment, mais on ne peut jamais exclure un sursaut de dernière minute.
En l'état des choses, si aucun accord n'est trouvé, Boris Johnson est dans l'obligation de demander aux 27 un report du Brexit en vertu du
Benn Act voté le mois dernier par le parlement britannique et promulgué depuis par la reine. En cas de
no deal, la Grande-Bretagne reste donc dans l'union douanière pour encore quelques mois et la question du rétablissement des droits de douane ne se pose pas (encore). Si un accord de dernière minute est conclu, rien ne change au niveau douanier après le Brexit du 31 octobre et les produits achetés au Royaume-uni continueront à ne pas être soumis aux droits de douane.
Sur le papier, il n'y a donc pas lieu de s'affoler en tant que consommateur de base. Mais il y a deux bémols : l'Union Européenne, qui commence à manifester une exaspération certaine face aux palinodies et aux petits jeux politiciens des Britanniques, peut parfaitement refuser le report du Brexit au-delà du 31/10, ce qui entraînerait une sortie immédiate des traités commerciaux en vigueur et un rétablissement automatique des droits de douane. Par ailleurs, Johnson peut passer outre la loi Benn et déclarer unilatéralement un
no deal Brexit contre la volonté du Parlement, en quel cas il provoquerait une crise constitutionnelle d'une gravité sans précédent dans l'histoire du Royaume-Uni, crise qui serait théoriquement susceptible de déboucher sur une mise en accusation et une incarcération du premier ministre. Dans les deux cas, il s'agit de l'option nucléaire, ce qui veut dire qu'avec un peu de chance personne n'aura réellement envie de pratiquer la politique du pire - du moins peut-on l'espérer.
Bref, il y a encore beaucoup de points d'interrogation et à moins d'un miracle précoce nous ne serons vraiment fixés qu'entre le 20 et le 25 octobre. Mais le rétablissement des droits de douane au 1er novembre n'est pas une fatalité inéluctable et il se peut très bien que rien ne change à court et moyen terme.