C'est comme cela dans la société japonaise on laisse les jeunes enfants s'exprimer , passé un certain age il faut bien sur qu'ils rentrent dans le rang.David Locke a écrit :Parmi les films japonais des 60s-70s contestataires, il y a aussi le formidable Pavane pour un homme épuisé ou Jeunesse du Japon du même Kobayashi (1968). Il y est question d'un homme qui, en cherchant à déposer le brevet de son invention, retrouve des années après la guerre son ancien officier supérieur sanguinaire qui l'avait battu au point de le rendre sourd. Or, cet officier est maintenant un responsable important au bureau des brevets...magobei a écrit :Je précise qu’on peut apprécier à la fois Ozu et Kobayashi! Des cinéastes tellement différents qu’ils sont de toute façon difficiles à comparer. Un cinéma engagé, contestataire d’un côté (voir aussi les films sortis dans le coffret Eclipse), le chroniqueur amer de la modernité japonaise de l’autre (c’est un peu lapidaire, j’en conviens).
Pour en revenir à La condition de l’homme, c’est certes exigeant, mais ça reste accessible, mis à part sa longueur qui peut rebuter (pas besoin de le voir d’un bloc non plus). A noter l’influence qu’a eu le film: je n’en ai pas la confirmation mais difficile de ne pas voir une inspiration de Full Metal Jacket dans le segment du milieu).
A noter encore que d’autres films des 60s-70s, il est vrai assez rares, ont abordé plus ou moins frontalement le rôle du Japon pendant la guerre: Fires on the Plains, Under the Flags of the Rising Sun... Mais le film de samouraïs d’après-guerre, avec son accent sur la figure du ronin, est aussi une remise en cause du militarisme nippon, qui a usé et abusé des codes du Bushido.
Cela a été ma porte d'entrée dans le cinéma de Kobayashi, et j'ai vraiment adoré. Dès la scène d'ouverture, sur les quais d'une gare tokyoïte, on sait qu'on a affaire à un maître.
Quant à Ozu, de toute évidence un maître également, on ne peut faire plus dissemblable.
C'est une opposition de style : autant Kobayashi est violemment rentre-dedans (dans Seppuku, c'est même littéral !), autant Ozu aime ses personnages pudiques et se plaît à montrer les détours qu'ils empruntent pour obtenir ce qu'ils souhaitent sans le demander directement (à l'exception notable des enfants qui s'expriment plus volontiers, souvent avec un effet de décalage comique avec les adultes - cf Bonjour).
Quand j'ai découvert Ozu, je n'ai pas eu le même choc qu'avec Kobayashi. Je me suis même dit qu'il était gonflé de refaire indéfiniment le même film, en changeant un acteur ou une situation par-ci par-là. En fait, quand on regarde bien ses films, ce que leur mise en scène posée permet, on finit par s'apercevoir que la similitude n'était que de surface, et que chaque plan est un voyage subtil dans l'intériorité des personnages qu'Ozu parvient à capter avec une délicatesse infinie. En fin de compte, derrière leur masque d'impassibilité, on retrouve la même violence des sentiments que chez Kobayashi qui parvient quant à lui à les extérioriser de façon graphique, cathartique, souvent éblouissante (les combats finaux de Seppuku et Rébellion !)
Le cinema de Ozu est minimaliste comme ses personnages.
Mais il y a aussi Naruse (son cinema est d'une rare violence psychologique) et Mizoguchi .