McQ / John Sturges - 1974 : le blu-ray en quelques mots...
Enfin reçu, visionné et savouré en HD. BD 50, compression idéale, scan haut de gamme (2K) effectué sur du matériel en excellent état. Restauration discrète, mais néanmoins certaine (exemple : un plan de poursuite dans une ruelle, auparavant taché par des lignes vertes sur le DVD, est désormais nettoyé). Très peu de tâches, très peu de défauts de pellicule.
C'est un film que j'ai vu au moins 15 fois, donc j'ai scruté chacune de mes scènes préférées avec soin. Il est étonnant de constater à quel point la pellicule respire ! Des plans très granuleux (très 70's) font place à d'autres bien plus lumineux et léchés. On sent que le tournage en extérieur a fait "vivre" et "respirer" la pellicule, notamment en raison des conditions climatiques souvent idéales, et de la luminosité très changeante des heures de la journée. L'ensemble est vraiment rutilant, les couleurs sont splendides ! Les tons bleus et orangés ressortent magnifiquement : les premiers plans sur l'aurore de Seattle sont superbes, avec un étalonnage beaucoup plus naturel et précis que sur le DVD (notamment sur les sources orangées). L'image est globalement moins douce, beaucoup plus réactive selon les séquences (les scènes de nuit sont impeccables, les scènes d'aurore matinale sont inoubliables -c'est "pré-mannien", je vous le dis !-, et les "verts" -voiture, herbe..." sont très marqués). L'équilibre n'est jamais menacé, les noirs ne sont pas bouchés, les contrastes sont régulièrement bluffants. Bref, ce n'est peut-être pas LE blu-ray de démo parfait, mais il peut sans aucun doute constituer une sacrée surprise pour ceux qui n'en n'attendraient rien. C'est même, pour un film des années 1970, un
brillant exemple de ce que la HD peut apporter d'essentiel.
La poursuite finale sur la plage est encore plus belle. Les sources lumineuses varient beaucoup... Cela met un peu à mal les "raccords lumières", mais fait varier la magie. La brume, absente sur un plan, arrive pourtant sur ce même plan trois secondes après. Sans doute le syndrome "une heure de tournage pour trois secondes de plan". Seattle n'a jamais paru aussi belle que dans ce film (ce n'est que mon avis, bien entendu), et ce blu-ray en rajoute une couche. Même Wayne et ses 67 ans profitent bien de la HD : sa peau arbore une teinte plus naturelle, ses costumes apparaissent mieux découpés, ses rides sont plus marquées mais redessinent dès lors très bien les sentiments douloureux qui passent sur son visage lors de certaines séquences. Le visage d'un homme marqué par l'expérience. C'est vraiment une incarnation très subtile, plus que ce que l'on a pu en penser pendant longtemps, et finalement très peu en phase avec le jeu plus "agressif" (normal pour le personnage) de Eastwood pour son
Dirty Harry.
Côté son, c'est impeccable. La musique de Bernstein ressort à fond la caisse, avec toutes les subtilités de ses compositions. C'est un plaisir, et les morceaux d'action ont une pêche d'enfer. Les bruits d'ambiance aussi : le vent de la côte, l'ambiance portuaire régulière dans le film, les détonations des armes, le ronronnement des moteurs, le crissement des pneus sur l'asphalte... C'est très dynamique, et franchement impressionnant si l'on songe au DVD que j'ai toujours trouvé un peu "rond", un peu "nivelé". Sous-titres français nouvellement traduits (légèrement meilleurs). La version française, en comparaison et au-delà d'un doublage de toute façon en-dessous de la VO (pas de surprise), parait très terne, voire assez étouffée.
Allez, j'ose le dire, même en le connaissant par cœur, j'aurais encore redécouvert ce super polar grâce à un support au taquet de ses possibilités. Quand on voit le statut du film au départ (du fond de catalogue, ni plus ni moins), on se dit que l'on a là un bien bel écrin. Amateurs, foncez. Sceptiques, bon... pour 10 dollars, vous ne risquez pas grand-chose. Blasés, allez... prenez au moins le temps de redécouvrir la plastique sensass' de ce film décidément visuellement très beau. Vous en aurez au moins pour votre argent de ce côté-là.