Henry King (1886-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par bruce randylan »

Tu fais bien. :)

J'ai en effet oublié de parler du discours sur le Nicaragua. Ça m'avait plus qu'agréablement surpris de trouver de tel propos dans une production de ce genre là.
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

J'imagine qu'il n'existe que le DVD espagnol sans sous titres français de Tendre est la nuit à moins de ne pas avoir bien cherché ? Le petit texte de Cathy dans le topic film du mois m'a convaincu que ce film a tout pour me plaire.
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par kiemavel »

Jeremy Fox a écrit :J'imagine qu'il n'existe que le DVD espagnol sans sous titres français de Tendre est la nuit à moins de ne pas avoir bien cherché ? Le petit texte de Cathy dans le topic film du mois m'a convaincu que ce film a tout pour me plaire.
Pour moi pas un grand Henry King…D'autre part, attention que Tendre est la nuit, Suave es la noche pour le titre espagnol a été édité par Fox, effectivement sans st français mais surtout c'est sans doute la même copie que celle éditée en Fox Archive aux USA…qui a été éreintée par les commentateurs de nombreux sites pour deux raisons : la qualité de la copie et surtout pour le format pas respecté.
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit : la qualité de la copie et surtout pour le format pas respecté.

Merci d'avoir prévenu ; je ferais l'impasse alors.
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Cathy
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit :J'imagine qu'il n'existe que le DVD espagnol sans sous titres français de Tendre est la nuit à moins de ne pas avoir bien cherché ? Le petit texte de Cathy dans le topic film du mois m'a convaincu que ce film a tout pour me plaire.
Le film est magnifique et la copie est plutôt jolie, maintenant je ne sais pas si la copie que j'ai vue était celle du DVD, je le pense. C'est peut-être un Henry King mineur mais pour moi il est de la même veine que la Colline de l'adieu. Je crois que je préfère le réalisateur dans ces grands mélos à ces grandes fresques historiques qui finalement m'ennuient souvent plus qu'autre chose ! Le format me semble totalement respecté mais pas anamorphique !
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Profondo Rosso
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Profondo Rosso »

Cathy a écrit :Le format me semble totalement respecté mais pas anamorphique !
Oui c'est ça la copie est relativement correcte sur le dvd espagnol j'avais fait des captures il y a quelque page sur le topic http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... &start=240
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par kiemavel »

Profondo Rosso a écrit :
Cathy a écrit :Le format me semble totalement respecté mais pas anamorphique !
Oui c'est ça la copie est relativement correcte sur le dvd espagnol j'avais fait des captures il y a quelque page sur le topic http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... &start=240
Alors effectivement, bizarrement, bien qu'édité par Fox, la copie du zone 2 espagnol n'est pas celle du zone 1.
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit :
Profondo Rosso a écrit :
Oui c'est ça la copie est relativement correcte sur le dvd espagnol j'avais fait des captures il y a quelque page sur le topic http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... &start=240
Alors effectivement, bizarrement, bien qu'édité par Fox, la copie du zone 2 espagnol n'est pas celle du zone 1.
Il y a souvent eu d'énormes différences chez la Fox entre les DVD français et américains. Voir par exemple My Darling Clementine ou La cible humaine. Merci pour ton lien profondo ; j'avais loupé ce post :wink:
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Supfiction
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Image
Tant que soufflera la tempête (Untamed)
1955
Réalisation : Henry King
Scénario : Michael Blankfort, Frank Fenton et Talbot Jennings
et adaptation de William A. Bacher d'après un roman de Helga Moray
Image : Leo Tover
Musique : Frank Waxman
Produit par William A. Bacher, Bert E. Friedlob, Gerd Oswald
Twentieth Century Fox

111 min

Avec :

Tyrone Power (Paul Van Riebeck)
Susan Hayward (Katie O'Neill Kildare)
Richard Egan (Kurt Hout)
Agnes Moorehead (Aggie)
Rita Moreno (Julia)
John Justin (Shawn Kildare)
Hope Emerson (Maria)
Brad Dexter (Lt. Christian)
Image
Paul Van Riebeck, un citoyen sud-africain d'origine hollandaise, séjourne en Irlande pour y acheter des chevaux. Il semble d'abord ignorer la fille de ses hôtes, Kathie O'Neal qui est tombée amoureuse de lui mais peu avant son retour ils deviennent finalement amants. Paul refuse néanmoins que Kathie quitte son pays pour lui car il ne souhaite pas perdre sa liberté pour une femme. Il lui avoue ses ambitions politiques. Dans son pays, il a pris la tête d'une rébellion d'immigrants d'origine néerlandaise rêvant de l'indépendance de leur territoire et c'est pour le moment le seul but de sa vie. Il repart donc seul. Dans les années qui suivent, la maladie de la pomme de terre s'étend à toute l'Irlande, entrainant de terribles famines et provoquant l'émigration de millions d'irlandais. Kathie décide elle même de partir pour l'Afrique du Sud avec son mari et leur premier enfant. A peine descendus du bateau, ils se joignent à un groupe d'immigrants de toutes origines qui prennent le chemin d'une région sauvage du nord du pays ou l'on donne de la terre aux nouveaux arrivants mais c'est aussi un territoire en guerre. Paul Van Riebeck et ses commandos s'y battent toujours contre les zoulous et les anglais. La caravane commandée par le guide Kurt Hout se met en route vers les territoires du nord situés à 1500 km de là mais le parcours est semé d'embuches…

Un film construit en plusieurs parties. Un préambule Irlandais de 10 minutes, puis le parcours d'une caravane d'immigrants en territoire hostile -et donc un western africain- pendant 40 minutes et enfin l'arrivée en terre promise et une romance impliquant les 3 personnages principaux avec pour toile de fond la guerre menée par les hollandais pour tenter de constituer un état libre. Le film est excellent jusqu'à cette dernière partie qui est selon moi assez pénible mais avant çà, le film était au minimum très divertissant. Nombreux sont les films à avoir montrés les accidents et incidents divers de LA caravane de pionniers en route pour le territoire libre dans lequel tout est à construire. Heu, libre ? Pas tout à fait…D'ailleurs les zoulous tiennent le rôle tenu par les indiens dans le Western mais Henry King se contente d'une très longue séquence magnifiquement filmée : l'attaque de la caravane par des milliers de Zoulous. Du western, on retrouve même à l'identique des scènes entières vues 50 fois : l'attaque des autochtones est imminente alors on met les charriots en cercle et on attend. Les lances, les peaux de félins et les plumes d'autruche remplaçant simplement les flèches, les peaux de bison et les plumes d'aigle. Visuellement tout ceci est splendide. Henry King prend son temps pour filmer l'attente et les préparatifs du combat et filme dans de longs panoramiques les danses de guerre exécutées par les milliers de figurants parés de leurs plus beaux habits sur fond de percussions africaines. On a même droit à l'arrivée de la cavalerie, les soldats en bleu étant remplacés ici par Van Riebeck et ses mercenaires hollandais. Il arrive d'ailleurs au bon moment car au cours de l'attaque le mari de Kathie trouve opportunément la mort...mais il trouve aussi un rival car Kurt, le chef de l'expédition a lui aussi des vues sur son ancienne maitresse. C'est selon moi le début du désastre et la bascule navrante du récit…
Image
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pour la suite, j'ai repris la grève du smiley (oui, c'est çà l'objet du spoiler)
On apprend peu de choses par la suite mis à part que l'homme d'action trouve sans doute quelques avantages à partager la vie d'une femme mais que forcément, séparé de ses copains, il s'étiole et mollit (surtout de la tête). Van Riebeck finit par reprendre le combat et comme on le sait, la nature (des femmes) ayant horreur du vide, il est vite remplacé par le rival ( Kurt Hout/Richard Egan) qui attendait son heure malgré la jalousie de sa compagne (Julia/Rita Moreno). Tout du moins c'est ce que Kurt espère. C'est le début de ce que j'appelle les Susan Hayward's Special. Quand Kurt réapparaît opportunément juste après que Paul se soit remis sur le sentier de la guerre, regardant les champs cultivés par Van Riebeck, il lance devant Kathie : "Moi…Je laboure beaucoup mieux que çà !!! ". Mais Kurt, c'est pas qu'un gros vantard, il passe aux actes avant même d'avoir obtenu la récompense attendue. Il se met effectivement au travail, défriche, plante et laboure (la terre) mais fini par craquer, le pauvre. Il n'en peut plus d'un arbre énorme planté au milieu de la propriété. Il prétend que c'est l'ombre de cet arbre qui gêne les cultures qui lui pose problème mais en réalité, c'est surtout l'ombre de Paul van Riebeck qui continue de le préoccuper. Cette arbre, c'est celui qui symbolise l'union de Paul et Kathie, celui ou ils s'étaient embrassés pour la 1ère fois après le retour de Paul (Henry King n'a pas osé filmer la suite), alors Kurt n'en peut plus et veut abattre cet arbre. Un soir de tempête, il s'arme d'une hache et commence à attaquer le tronc. Kathie s'enchaine à l'arbre alors que l'orage éclate et Kurt, le visage inondé de pluie, lui lance : "J'ai débroussaillé la savane pour vous et lui, je le déracinerais de votre coeur ! ". Comme le ferait un chevelu de Notre Dame des Landes, elle se lie alors à l'arbre pour le protéger, enlace malgré tout Kurt pour finalement une nouvelle fois se refuser à lui. Rien que de raconter çà, j'en ai encore des frissons ( il y a bien encore un coup de théatre mais je ne veux pas tout gâcher).

Tout le reste est dans cet esprit, il y a sans doute des clients, on aura compris que je ne le suis pas tellement. Je signale tout de même aux plus téméraires qu'on assiste encore par la suite à plusieurs chassé-croisés amoureux avec moults rebondissements bouleversants (paternité caché, handicap, meurtre ). Bref, un territoire idéal pour Susan Hayward qui devait exiger par contrat de pouvoir au moins une fois, se rouler par terre de rage/éclater en sanglot…ou alors : "George, si à la suite d'un accident je devenais paralysée, il faudrait que je remarche avant la fin " (chose vue mais pas dans Untamed). Bref, la dernière demi-heure est selon moi pour le moins pénible. Bilan : Un début prometteur. On pense que l'on va nous parler un peu d'histoire et de politique -à la Californienne bien sûr- mais quand même un peu plus que ce qui nous attend. Il en reste une histoire qui tendrait à prouver que les (vrais) sud-africains ont eu raison de pratiquer l'apartheid car ces zoulous sont vraiment des sauvages et Nelson Mandela n'était que l'arbre (l'olivier) qui cachait la forêt (de broussaille). Plus sérieusement, ces questions la ne sont évidemment pas abordées, de même que le contexte politique est une toile de fond et même un tout petit alibi pour montrer une romance sur fond de beaux paysages. Tournage en Afrique du sud donc pas ou peu de transparences (Merci pour tout Henry). Diffusé à la TV chez nous.

Je suis bien contraint d'être du même avis en dépit de mon affection pour Susan Hayward et Tyrone Power.
Ce film louche vraiment trop vers un Autant en emporte le vent des savanes (ou Une bicyclette bleue en Afrique, au choix!) et tout sent le réchauffé. Je ne me suis jamais lassé de revoir le film de Selznick pourtant. Là quelque-chose ne fonctionne pas, on reste extérieur au drame, il n'y a pas de passion. Je dois reconnaître que Susan Hayward n'est pas Vivian Leigh qui aura marqué à jamais ce type de rôle d'amoureuse battante mais délaissée par celui qu'elle aime..
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Rashomon »

Ayant comparé les pages Wikipedia d'Henry en différentes langues (la française étant de loin la plus fournie) je me demandais - et je réinvente peut-être la roue - si l'admiration pour ce cinéaste n'est pas un phénomène essentiellement hexagonal? Il semble en tout cas être assez ignoré dans son pays - Sarris l'a flingué, et Kehr comme Rosenbaum n'en disent pas vraiment du bien.

P.S.: Je suis fan de King, je ne cherche donc pas à le démolir, je suis simplement curieux.
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

Bravados, notre western du WE
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par bruce randylan »

Demain à la fondation Pathé, premier passage de deux raretés muettes du cinéaste Little Mary sunshine (son premier long-métrage) et two kiddies :)

http://www.fondation-jeromeseydoux-path ... 5T14:00:00
http://www.fondation-jeromeseydoux-path ... 5T16:00:00
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par bruce randylan »

Little Mary Sunshine / Petit rayon de soleil (1916)

Après plusieurs court-métrages et surtout une fructueuse carrière de comédien, Henry King fait ses débuts dans le long-métrage (façon de parler, ça dure 45 minutes) avec ce véhicule pour la jeune Marie Osbourne, 5 ans à l'époque du tournage. Elle y joue une enfant dont la mère a été assassinée par son mari alcoolique et qui est recueillie par un jeune homme au cœur brisé par sa fiancée qui a rompu leurs fiançailles à cause des penchants de son prétendant pour les fêtes trop arrosés.

Beaucoup d'ingrédients pour un mélodrame moralisateur consternant ? Et bien pas tant que ça au final. Si l'histoire demeure vraiment moralisateur ("la vie de débauche, c'est mal"), la partie mélo est pour ainsi dire quasiment évacuée pour n'en garder avant tout que la tendresse et la chaleur. Pour un premier film, on sent déjà que King possède une sensibilité qui préfère la délicatesse aux grandes effluves dégoulinantes. Il suffit de voir comment il filme les retrouvailles des deux amoureux avec une simplicité déconcertante qui repose beaucoup sur une direction d'acteurs très sobre (King y joue d'ailleurs le rôle du personnage masculin central).
Mais comme je le disais, c'est avant tout la petite Marie Osbourne qui est mise en avant. Elle forme un délicieux duo avec un ourson pour 2 séquences très jolies pleine de poésie et d'humour.

Sinon, il semblerait bien que la séquence du meurtre soit censurée dans la copie française (appartenant à Lobster qui ont fourni DCP plus vraiment au norme actuel :? ).

Pour un début et une oeuvre de commande, il s'en sort pas si mal le bougre. :D


Twin Kiddies / Deux rayons de soleil (1917)

Cette fois, c'est un double véhicule pour Marie Osbourne puisqu'elle y joue 2 rôles : ceux de deux petites filles, parfait sosies qui se voient échanger de familles suite à un quiproquo. Évidement l'une vient d'une famille riche où elle est négligée et l'autre d'une famille prolétaire où elle reçoit beaucoup d’affection. Une histoire assez indigeste sur le papier mais qui demeure plutôt mignonne à l'écran car là encore King refuse la carte manipulatrice des émotions faciles et des sous-intrigues envahissantes. Son approche est plus lumineuse et innocente à l'image des extérieurs particulièrement bien photographiée (la copie 35 mm est bien conservée à ce titre). La naïveté du propos est désarmante mais il faut bien sûr la regarder avec les yeux du public visé.
Pas désagréable en tout cas.
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Re:

Message par The Eye Of Doom »

Profondo Rosso a écrit :Le Cygne Noir de Henry King (1942)

Image

Lancé pour concurrencer les succès de la Warner avec Errol Flynn et adapté d'un roman de Rafael Sabatini (à qui le cinoche d'aventures doit une fière chandelle Captain Blood, Scaramouche, L'aigle des mers et quelques autres son adapté de ses livres) un des fleurons incontestable du genre. Spécialisé dans le film historique Henry King apporte un luxe de détail et un raffinement visuel de tout les instants le tout porté par une photo technicolor somptueuse de Leonard Shamroy, offrant des vue en mer splendide, des couchers de soleil surnaturels et magnifiant les décors. Mais la véritable attraction du film c'est Tyrone Power : présence animale, débordant de charisme aussi brillant dans les moments de comédie que furieux et véloce dans les scènes de combats c'est un véritable festival. Il forme un duo volcanique avec la belle Maureen O'Hara leurs échangent musclés et vachard faisant basculer le film dans la screwball comédie. Une histoire qui se teinte tout de même d'ambiguité tien que par son point de départ avec les motivations pratiques du héros qui changede camp sans grande difficulté (on est loin de la droiture d'un Errol Flynn) pour se ranger du côté du Roi. Le film se permet aussi quelques subtile entorse au code de censure comme la scène où Power et O'Hara sont contraint de dormir dans le même lit pour donner le change. Pour le reste du cast Georges Sanders loin de ses rôle de fripouille sournoise campe un méchant flamboyant à l'abondante barbe rousse, impressionnant de bout en bout. Quelques morceaux de bravoure anthologique comme l'affrontement de navire en ouverture ou encore le duel à l'épée stupéfiant de d'energie et de rapidité qui conclue le film ou encore l'attaque de lîle de Tortuga. Et tout ça emballé en 1h22 :shock: on ils savaient décidément y faire en matière de concision à l'époque... 6/6
Vu hier Le cygne noir.
Si je suis d'accord avec les qualités évoquées ci dessus (photo, interprétation, ...), j'ai eu un gros problème avec ce film
Désolé mais je ne peux plus accepter ce type d'intrigue sans respect ou vraisemblance aucun dans le traitement du personnage féminin.
Comment croire un instant que cette femme peut tomber amoureuse d'un type qui a torturé son pere, l'a assommé puis transporté comme un sac de patates pour ensuite la jeter violemment au sol, qui ensuite fait du harcèlement sexuel douteux pour finir par la kidnapper la veille de son mariage.
On est en pleine apologie de la soumission féminine à la violence masculine. Cela ne passe plus à un tel niveau.
Bien les fîlms hollywoodiens abondent de ce type d'intrigue oú une femme raffinée finit par être séduite par un beau rustre qui finalement s'avere être un grand cœur courageux et viril.
Mais la,c'était trop pour être acceptable: on y voit juste une histoire purement de (mauvaise) convention, méprisable sur le fond.
De mémoire, je citerai deux contre exemples.
Dans Ivanhoe, De Bois Guilbert (formidablement joué par G Sanders) malmène la belle Rebecca (E. Taylor) dont on devine qu'il est épris. La belle ne cédera pas et l'amoureux se sacrifiera pour elle. Au delà des conventions, on a ici un profond respect pour les personnages (et le formidable roman de Walter Scott).
Plus récemment, dans Prince of Persia, les passes d'armes entre les deux protagonistes, le prince bagarreur et la princesse au caractère bien trempé sont le cœur de l'intrigue, mais tous cela est crédible, respectueux, et drôle.

Je sur-réagis peut être trop, mais il faut bien dire à un moment oú l'autre que les nombreuses qualités d'un film ne doivent pas servir à cautionner un discours plus que discutable.
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

Tant que soufflera la tempête] par Anthony Plu et test du DVD zone 2.
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