Abel Gance (1889-1981)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Moi aussi, j'ai trouvé la version de Christian-Jaque bien meilleur que celle-ci ( qui n'était pas exceptionnelle non plus ). Chez Gance, les personnages ne m'ont jamais touché, la narration est assez fade et la mise en scène m'a paru bien pauvre.
Reste en effet, l'aspect cru, mais ça fait long la curiosité.

Le capitaine fracasse
Un peu mieux que le précédent grace à quelques moments où l'inspiration du cinéaste s'emballe avec quelques plans aux cadrages somptueux ( via quelques trucages - le fameux "trucs" avec le visage en gros plan sur le coté et une profondeur de champ impressionnante dans le prolongement ) ou une photographie demente comme lors de l'ouverture.
Mais ça reste épisodique et surtout ça ne rend pas l'intrigue plus passionnante ni les combats plus spectaculaire ni l'humour plus drôle ( ou drôle tout court ) ni la romance plus émouvante.
Bref j'ai du souvent lutter pour ne pas piquer du nez et je m'étais bien plus amusé sur la version muette de Calvacanti qu'Arte avait diffusé il y a quelques années.
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frédéric
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Message par frédéric »

LA CAPITAINE FRACASSE

Pas d'accord avec le message dessus, certainement le plus réussit des films d'Abel Gance que j'ai vu jusqu'à présent. D'un visuel et décor gothique (qui n'est pas sans rappeler LA BELLE ET LA BETE de Cocteau) Gance tire un film tout à fait réussit et réalise de très belles scènes : La mort de Matamore, le duel en rime etc et l'introduction et la fin. Franchement, c'est peut être un peu théâtral, mais c'est très bien.
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Message par Tancrède »

frédéric a écrit :LA CAPITAINE FRACASSE

Pas d'accord avec le message dessus, certainement le plus réussit des films d'Abel Gance que j'ai vu jusqu'à présent. D'un visuel et décor gothique (qui n'est pas sans rappeler LA BELLE ET LA BETE de Cocteau) Gance tire un film tout à fait réussit et réalise de très belles scènes : La mort de Matamore, le duel en rime etc et l'introduction et la fin. Franchement, c'est peut être un peu théâtral, mais c'est très bien.
je partage cet avis.
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Message par knappen »

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Re: Abel Gance

Message par frédéric »

LA TOUR DE NESLE

C'est assez kitsch et la copie n'était pas très bonne, mais en même temps, y'a pas mal de rebondissements et c'est assez prenant. Avec un Pierre Brasseur dans un rôle assez inattendu.
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Re: Abel Gance

Message par Alligator »

La Tour de Nesle (Abel Gance, 1955) :

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Un Abel Gance (vieillissant) plutôt médiocre, disons franchement moyen.
La couleur pastel passe encore. Les cadrages ne sont pas affriolants, le jeu de certains comédiens est d'une grandiloquence théâtrale frôlant la bouffonerie. Sur ce point l'italienne Silvana Pampanini atteint des degrés de nullité éprouvante, surtout dans le sur-mélo final (merci d'ailleurs à Papa Dumas pour ce roman boursouflé, Gance n'est donc pas seul responsable).

On a tout de même quelques jolis plans de la Seine, quelques peintures ici ou là, quelques scènes de foules réjouissantes, et surtout le cabotin Pierre Brasseur, au ventre mou d'alcools et de plus ou moins fines agappes, au verbe haut, l'oeil perfide ou rieur, dans un numéro que d'aucuns trouveront également grotesque mais qui moi, m'a bien plu.

A noter l'apparition de Michel Bouquet en roi éloigné des turpitudes de sa reine et des véritables enjeux politiques de son royaume. Voir Bouquet jouait à la pelote, perruque rouquine à la Chantal Goya, est en soi un spectacle à ne pas manquer.

Mais étirer cela sur deux heures, foutre que c'est difficile pour l'oeil!
Dernière modification par Alligator le 20 mars 08, 10:15, modifié 1 fois.
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Re: Abel Gance

Message par Alligator »

Cyrano et d'Artagnan (Abel Gance, 1963) :

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Décevante invention d'Abel Gance. Je dis cependant chapeau pour les dialogues en vers, non tirés d'une pièce de théâtre... "c'est lui qui l'a fait, ça vous plaît?".
C'est bien là le seul attrait du film... peut-être l'interprétation de José Ferrer également...
Celle de Jean-Pierre est décevante. La mise en scène de Gance est plus que médiocre. Les comédiens parlent souvent faux, rient faux, se battent faux. Ca sent le toc. De l'exagération suinte de partout des pleurs, des rires, on déclame on ne parle pas. Même si le scénario n'est pas tiré d'une pièce de théâtre, Gance est piégé par son procédé, semblant aimanté par le style pompier de la scène.

Plus que tout, le film s'étire en longueur. Deux heures vingt, c'est beaucoup trop. Deux films en un, le film d'action, de combats de rues à l'épée, entre cadets de Gascogne, mousquetaires du roi et du cardinal et le film d'amourettes, carré d'amour, valse hésitation qui finit par porter sur mes nerfs.
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Re: Abel Gance

Message par Wall of Voodoo Fan »

Alligator a écrit :Cyrano et d'Artagnan (Abel Gance, 1963) :

Décevante invention d'Abel Gance. Je dis cependant chapeau pour les dialogues en vers, non tirés d'une pièce de théâtre... "c'est lui qui l'a fait, ça vous plaît?".
C'est bien là le seul attrait du film... peut-être l'interprétation de José Ferrer également...
Celle de Jean-Pierre est décevante. La mise en scène de Gance est plus que médiocre. Les comédiens parlent souvent faux, rient faux, se battent faux. Ca sent le toc. De l'exagération suinte de partout des pleurs, des rires, on déclame on ne parle pas. Même si le scénario n'est pas tiré d'une pièce de théâtre, Gance est piégé par son procédé, semblant aimanté par le style pompier de la scène.

Plus que tout, le film s'étire en longueur. Deux heures vingt, c'est beaucoup trop. Deux films en un, le film d'action, de combats de rues à l'épée, entre cadets de Gascogne, mousquetaires du roi et du cardinal et le film d'amourettes, carré d'amour, valse hésitation qui finit par porter sur mes nerfs.
Pour ma part, j'ai bien aimé la partie 'action', mais nettement moins la partie 'échangisme'. J'ai trouvé que José Ferrer était très attachant en Cyrano. Il était visiblement postsynchronisé en français, mais l'on remarque qu'il a appris son texte en français, et quel texte, quel effort !
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Re: Abel Gance (1889-1981)

Message par Ann Harding »

Critique issue du topic sur le Festival de Pordenone que je reposte ici:

J'Accuse (1919, Abel Gance) Restauration du Nederlands Filmmuseum/Lobster Films Paris
durée: 195 min (17 im/sec)
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Ce film d'Abel Gance est sorti en DVD l'année dernière aux USA chez Flicker Alley. La restauration réalisée par le Nederland Filmmuseum, Amsterdam et Lobster Films Paris a été faite à partir d'éléments divers et offre la version la plus longue à ce jour du film. J'ai vu -bien entendu- plusieurs fois le film sur ce DVD. J'en avais tiré que les éléments mélodramatiques réduisaient l'impact du 'réveil des morts' de la partie finale. Avant la projection, j'ai pu parler avec diverses personnes qui avaient été impliquées directement dans cette restauration. Toutes sans exception avaient les mêmes réserves sur le contenu mélo et le jeu des acteurs. J'ai également discuté avec le musicien en charge de l'accompagnement, Stephen Horne. Cet excellent pianiste et compositeur anglais avait passé du temps à regarder le film pour bien l'assimiler sans pour autant mettre par écrit sa musique. Il arrivait devant ce marathon (3H15!) avec une certaine tension mais avait déjà des idées bien arrêtée en ce qui concernait certains éléments comme les chansons françaises traditionnelles du début du film.
J'aurais du retourné sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler du mélodramatisme excessif du film. D'abord cette copie est une pure merveille de clarté et d'homogénéité (quand on sait que les éléments étaient très divers!). La photographie de Léonce-Henri Burel dégage une poésie incroyable aussi bien dans les scènes d'extérieurs où on sent littéralement le frémissement du vent dans les branches et on a l'impression d'entendre les ruisseaux qui courrent. Les scènes au bord de l'eau avec Romuald Joubé et Marise Dauvray sont sublimes de beauté. Certes, cette beauté est visible sur le DVD, mais, sur cette copie 35 mm, c'est incomparable. Quant au jeu des acteurs, l'aspect excessif disparait sur grand écran où leur ampleur soudain devient juste. Comment expliquer cette différence ? Ce n'est pas la première fois qu'un film se révèle à moi sous un nouveau jour sur grand écran, mais, cette fois-ci, c'est particulièrement troublant. D'abord, il y a le problème de la vitesse de projection. Apparemment, il y a eu d'âpres discussions avant le festival: 16, 17 ou 19 im/sec? Finalement, David Robinson, le directeur du festival, m'a confirmé que le film est passé à 17 im/sec, un compromis entre le DVD (à 19) et les 16 im/sec proposées par Kevin Brownlow. A cette vitesse, tout tombe en place. Les mouvements restent légèrement rapides dans les scènes d'action, mais pour les scènes intimes, c'est parfait. Et puis, il y a la musique. Stephen Horne nimbe le film d'une poésie et d'une subtilité qui élimine entièrement le grotesque de certaines scènes. Son interprétation du personnage de Maria Lazare, qui est un revanchard particulièrement caricatural, est formidable: il lui offre un thème comique qui donne de l'ampleur au personnage au lieu de le ridiculiser. De même, Séverin-Mars, la brute épaisse, a ici une épaisseur humaine que je ne soupçonnais pas. Le film tomble en place, tel que Gance l'avait voulu. Une vision poétique, complexe et parfois très ambiguë de la guerre et de ses conséquences. Les intertitres qui sont parfois un peu ronflants (le traducteur américain des intertitres m'a parlé de 'purple prose' = style ampoulé!) prennent soudain toutes leurs places. Il s'accordent avec le style visuel du film. Contrairement aux Ten Commandments de De Mille, que j'ai vu également au festival, ils ne suscitèrent pas le rire. D'ailleurs, il y avait une émotion visible dans le public. On sentait une tension et une attention inhabituelle. Après un tout petit entracte, le film a repris son cours et Stephen Horne s'est à nouveau surpassé pour la dernière partie. Toutes les personnes auxquelles j'ai parlé à la fin du film ont dû reconnaître qu'ils avaient été vraiment émus par le film et les personnages. Un film comme celui-ci ne peut être vu que sur grand écran avec un accompagnement musical 'live'. La musique de Stephen Horne était particulièrement remarquable en indiquant les sentiments intimes des personnages et l'atmosphère d'une scène sans la souligner excessivement. (D'autant plus que le film a été présenté à Amsterdam récemment avec un accompagnement de guitare électrique complètement raté....!)
J'ai pu observé à quel point Kevin Brownlow était tendu avant la projection de ce film qui lui tient particulièrement à coeur. Il a été totalement justifié par cette projection : ce film est effectivement une expérience émotionnelle qu'il faut avoir vécue.
On ne peut que regretter que cette restauration n'a toujours pas été programmée en France. Gance semble toujours appartenir à la liste des cinéastes 'maudits' en France... Et le film est considéré par certains comme un 'poison pour le public'. Mais quand une restauration de cette envergure est réalisée, il serait bien qu'une institution quelconque offre une projection au public français avec -de préférence- une très bonne musique (la partition orchestrale de Robert Israel ou le piano de Stephen Horne).
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Re: Abel Gance (1889-1981)

Message par bruce randylan »

Barberousse ( 1917 )

Un film qui fait partie de la première période muette du cinéaste (avant j'accuse). Ce n'est donc pas parmi ses réalisations les plus innovantes et avant-gardistes. On trouve quelques rares idées qui annonce ses futures expérimentations (un split screen à 3 écrans) mais elles se font très rares et apparaissent de ce fait un peu gratuites.

C'est donc une mise en scène plus sobre que Gance livre avec une grosse influence du sérial à la Feuillade en plus rythmée et découpée. En tout cas, l'intrigue rappelle fortement les Vampires avec son journaliste qui se fait policier pour enquêter sur les malversations diaboliques d'un criminel mystérieux, Barberousse, qui passionne les foules.

Le début avec sa trame assez classique ne retient que peu l'intention d'autant que l'absence d'accompagnement musical handicape toujours l'immersion dans l'intrigue.

Le film devient en tout cas beaucoup plus passionnant et prenant quand Barberousse décide de s'en prendre à la fiancée du journaliste. On obtient une scène assez poétique et navïe où tout un groupe de gangsters se cache derrière derrière des buissons mobiles qui encerclent bientôt la pauvre femme. On pense beaucoup à la forêt mouvante de Macbeth, l'esprit sérial un peu kitsch en plus.

C'est à partir de là que la réalisation de Gance se fait plus efficace avec du montage parallèle, des extérieurs très bien photographiés, un sens du cadrage et de l'espace maitrisée et un découpage assez alerte pour une scène d' "action" assez longue et astucieuse où le suspens n'est pas exclut.

Le film gardera ce rythme jusqu'à un dénouement un peu prévisible mais aux personnages dignes et attachants au final.
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Re: Abel Gance (1889-1981)

Message par Ann Harding »

bruce randylan a écrit :Ce n'est donc pas parmi ses réalisations les plus innovantes et avant-gardistes. On trouve quelques rares idées qui annonce ses futures expérimentations (un split screen à 3 écrans).
Le 'split screen' (l'écran divisé) a été utilisé dès 1912 par Léonce Perret dans Le Homard et parallèlement, aux USA, Lois Weber l'a également utilisé en 1913 pour Suspense. Il ne s'agissait donc pas d'un procédé nouveau en 1917. Ils utilisent tous deux l'écran divisé en 3.
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Re: Abel Gance (1889-1981)

Message par bruce randylan »

Je parlais de cet effet dans la carrière de Gance (que je connais très mal pour le muet) :wink:
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Re: Abel Gance (1889-1981)

Message par Ann Harding »

Oui, mais les triptyques n'ont absolument rien à voir avec le 'split screen'. Les deux procédés ne visent pas du tout les mêmes buts. Avec un écran divisé, dans les années 10, on montre -par exemple- une personne au téléphone, celui qui répond et au milieu quelqu'un qui écoute la conversation. Ce sont des actions parallèles. Par contre, le système du triptyque (ou de la Polyvision comme l'appelle Gance) consiste à projeter simultanément trois images synchronisées qui n'ont pas de rapport dans le temps (sauf bien sûr quand c'est un panorama du style Cinerama). Il s'agit d'un montage qui crée un effet poétique. Comme le dit Gance: "C’est pour cela que la Polyvision est si importante pour moi. Le thème, l’histoire qu’on raconte, est sur l’écran central. L’histoire est la prose, et les ailes, les écrans sur les côtés, sont la poésie."
Juste pour dire que l'écran divisé de 1917 n'a pas de rapport avec 'la polyvision'.
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Re: Abel Gance (1889-1981)

Message par bruce randylan »

Merci de ce brillant exposé mais je ne crois pas avoir jamais parlé de Polyvision pour ce film de 1917 :mrgreen:

Dans ce film là, il s'agit bien d'un split-screen à trois images qui n'a rien de poétique. C'est un effet de style pour évoquer la situation de 3 personnages afin d'étoffer un suspens. Rien à voir avec ce qu'il fera dans Napoléon
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Re: Abel Gance (1889-1981)

Message par allen john »

Je ne sais pas si quelqu'un l'a remarqué (Moi, j'ai simplement découvert ça hier en fin de soirée en feuilletant un magazine télé), mais la version restaurée par la CF de la version parlante de 1934 de Napoléon est passée hier soir, ou plutôt ce matin, au ciné club de F2. C'est toujours un auto-massacre, mais moins chaotique que son film en deux époques concocté avec la criminelle complicité de Claude Lelouch en 1971, et c'était une occasion de voir des bribes de son film de 1927. De plus, ça reste un commentaire (TRES ambigu, décidément) sur la situation politique en ces peu glorieuses années 30. Je l'ai enregistré, par complétisme plutôt qu'autre chose, et parce que j'avais subi une version courte de cette même version raccourcie, sortie en cassette vidéo dans les années 80, donc la curiosité a primé...

Pour mémoire:
Version 1927: entre 5h et 5h30 suivant les versions, avec ou sans tryptiques, restaurée par Kevin Brownlow (trois fois), et par Bambi Ballard. Une version surgit parfois sur le net (ce qui n'est pas bien), c'est semble-t-il la version montrée en Grande-Bretagne dans les années 80.

Version 1934
: raccourci de 2h10, avec ajouts de dialogues post-synchronisés sur la version muette, et des séquences ajoutées, parfaitement ridicules. C'est ce qui est passé cette nuit.

Version 1935: raccourci de la précédente, 1h30, avec une proportion de nouvelles scènes plus grande, et un accent sur la nostalgie du Bonapartisme.

Version 1971: Napoléon et la Révolution refonte complète avec mélange des deux versions, plus séquences nouvelles tournées en 16 mm n/b.

Version 1981: Condensé en 235 minutes de la restauration de Kevin Brownlow, avec musique de Carmine Coppola.

la présence de la version de la CF, d'une part, et de la version lelouch, d'autre part, dont France 3 serait propriétaire, sous la forme de droits audiovisuels hérités de l'ORTF, exliquieraient pourquoi il est à l'heure actuelle impossible de voir en France à la télévision ou en DVD, ou Blu-ray, une version muette décente du film, dont les droits internationaux seraient détenus par Studio Canal.

Bon, j'espère avoir été clair, et maintenant j'ai mal à la tête. Je m'occuperai de faire un sort critique à cete version diffusée cette nuit...

(Je n'ai pas pris le temps de vérifier, et il se peut que toutes ces infos aient déja été (mieux) relayées sur notre merveilleux forum. Par avance, pardon.)
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