Stanley Kubrick (1928-1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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james
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Message par james »

de kubrik je n'aime que ;
:arrow: spartacus
:arrow: les sentiers de la gloire

le reste pfffffffffffffff.................. :wink:
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
Cinetudes
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Message par Cinetudes »

David Locke a écrit :Je dirais que Kubrick a pitié du genre humain
Je suis parfaitement d'accord avec toi et tout ceci est d'ailleurs trés paradoxal. Je m'explique Kubrick avait la réputation de quelqu'un d'assez hautain (est ce vrai ou non peu importe on est la dans son image publique) alors même que dans ces films il passe son temps à condamner l'attitude supérieure de l'être humain dans le rêgne animal et envers ses congénères en particulier.

Pour moi 2001 est aussi une oeuvre paradoxale qui ne cesse jamais de remettre l'homme à sa juste "place" dans l'univers, de lui montrer à quel point malgré ou plutôt à cause de son savoir et de sa technologie il s'est éloignée de sa vraie nature. Ce sont l'orgeuil et la vanité qui on conduit l'humanité jusque la et le paradoxal intervient encore avec cette explosion d'espoir qui nait de la fin du film.

Alors Kubrick pessimiste ou mais désespéré non, humaniste oui mais utopiste non. Enfin c'est mon sentiment à son égard, il me fait l'impressiion d'une personne trés intelligente ayant observé son environnement et qui, ne se reconnaissant pas forcément dans ce monde s'en est mis à l'écart et à cherché à montrer au reste du monde le fruit de ses enquêtes teinté d'une confiance assez indéfectible malgré la noirceur et l'implacabilité de ses conclusions.

Stefan
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Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Personnellement, je ne vois pas en quoi le caractère humain de Kubrick, de ses personnages, son humanisme supposé ou non (je pencherai pour un humanisme désenchanté) a quoi que ce soit à voir avec la qualité de son oeuvre.

Ses films ont presque toutes les qualités techniques, une profondeur rare, une charge émotionnelle (quelle que soit l'émotion) diffuse mais prégnante. Bref, ce sont des oeuvres qui ne peuvent laisser insensible.

C'est à mon sens un des plus grands cinéastes de tous les temps, et les thèses autour de son humanité/humanisme m'importent peu. Seul le résultat compte : ses films sont immenses.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Sergius Karamzin a écrit : Seul le résultat compte : ses films sont immenses.
Le débat est clos :mrgreen:
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Jeremy Fox a écrit :... Et la scène finale de la jeune Allemande et du visage bouleversé des soldats dans les sentiers de la gloire

... Et les scènes d'amour entre Kirk Douglas et Jean Simmons parmi les plus tendres jamais tournées dans Spartacus
C'est effectivement ce que Kubrick à tourner de plus beau et ces scènes anéantissent les arguments le classant dans le registre des cinéastes uniquement froid et cynique. Cependant il faut reconnaitre que Kubrick adopte parfois ce regard clinique sur la psychologie humaine et Barry lindon en est un parfait exemple. L'émotion est avant tout provqoué par la beauté pictural de certains plans mais peu par ce qui arrive à Lindon (qui se comporte parfois en parfait salaud). Tout est de l'ordre de la manipulation, des jeux de pouvoirs. Même la première séquence du jeu amoureux n'est aucunement sensuel..on voit simplement une fille profité de la naïveté de Barry et tout le film déploie ce poids du destin rendu écrasant par la perversité de la nature humaine.
Je pense qu'il ne faut pas mettre toutes les oeuvres de Kubrick dans le même panier et on peut voir une certaine rupture après "2001, l'odysée de l'espace" d'ordre formelle; la direction d'acteur n'est plus sensiblement la même. La distance avec les personnages est radicalisé dans la seconde période jusqu'à Eyes Wide Shut et le projet AI inachevé qui annoncait peut être autre chose.

Je trouve qu'avec Eyes Wide Shut, Kubrick est enfin arrivé à ce qu'il cherchait depuis un certain temps dans ce travail de contemplation de la psychologie humaine. Il fait entrevoir quelque chose d'insondable en touchant pour la première fois au rêves et aux fantasmes. Ici ses personnages désirent mais ne passe pas à l'acte alors que les oeuvres antérieurs du cinéaste étaient des cauchemards dans leur entier qui réduisaient les personnages au statut de pion. Mais même dans ce cas là ça reste fascinant, faut pas déconner
Jordan White
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Message par Jordan White »

Sergius Karamzin a écrit :Personnellement, je ne vois pas en quoi le caractère humain de Kubrick, de ses personnages, son humanisme supposé ou non (je pencherai pour un humanisme désenchanté) a quoi que ce soit à voir avec la qualité de son oeuvre.

Ses films ont presque toutes les qualités techniques, une profondeur rare, une charge émotionnelle (quelle que soit l'émotion) diffuse mais prégnante. Bref, ce sont des oeuvres qui ne peuvent laisser insensible.

C'est à mon sens un des plus grands cinéastes de tous les temps, et les thèses autour de son humanité/humanisme m'importent peu. Seul le résultat compte : ses films sont immenses.
Je suis tout à fait d'accord avec toi Sergius, mais c'est une des raisons pour laquelle ses détracteurs mésestiment ou n'aiment pas son cinéma, à savoir cette image d'un réalisateur froid et hermétique, qui n'a que peu de compassion envers ses semblables, se focalisant en priorité sur la façon il va cadrer ses scènes plutôt que de la manière avec laquelle il va appréhender les confrontations psychologiques des personnages et ce qu'il en résultera sur le plan humain. J'essaie de ne pas paraphraser ou d'interpréter outre mesure mais c'est le sentiment que j'ai en lisant ses détracteurs parmi les plus farouches.
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Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Jeremy Fox a écrit :... Et la scène finale de la jeune Allemande et du visage bouleversé des soldats dans les sentiers de la gloire

... Et les scènes d'amour entre Kirk Douglas et Jean Simmons parmi les plus tendres jamais tournées dans Spartacus

... Et la scène dont parlait Jordan dans Barry Lyndon

... et le désarroi de Tom Cruise...
Ainsi que dans Barry Lyndon la séquence de la rencontre avec Lady Lyndon, sublime à tout point de vue et selon moi un des plus beaux moments de cinéma jamais tourné.
ballantrae
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Re: Kubrick est-il intouchable ?

Message par ballantrae »

Oui, Kubrick est intouchable, na!
bruce randylan
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Re: Kubrick est-il intouchable ?

Message par bruce randylan »

Ah bon, il était d'origine indienne ?
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Re: Kubrick est-il intouchable ?

Message par Federico »

Non, bien sûr. Ni inshootable.
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Re: Kubrick est-il intouchable ?

Message par Hitchcock »

Je ne vois pas en quoi Kubrick serait intouchable. Aucun cinéaste n'est intouchable, de toute façon.
Amarcord
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Re: Kubrick est-il intouchable ?

Message par Amarcord »

Le fait est qu'il y a des Statues du Commandeur plus difficiles à déboulonner que d'autres... Kubrick est clairement de celles-là (dans le même genre, malheur aussi à qui oserait toucher à Citizen Kane, par exemple).
Perso, hormis 2001 (qui fait partie de mon top 10) et deux ou trois autres films que je revois toujours avec plaisir (Shining, Eyes Wide Shut, ou, dans une moindre, mesure Barry Lyndon, je ne suis pas plus fan que ça... Mais les thuriféraires du bonhomme sont particulièrement tenaces (et coriaces)... C'est assez propre à Kubrick, j'ai l'impression.
En même temps, on a tous un peu nos intouchables, non ?
Moi le premier, d'ailleurs :oops:
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tchi-tcha
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Re: Kubrick est-il intouchable ?

Message par tchi-tcha »

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Ce mardi, des petis malins ont cru pouvoir échapper à ma vigilence en disant du mal de Kubrick en HS dans un autre topic.
Raté, même planqués entre deux balises spoiler dans un sujet consacré à la boule de fort, je vous surveille.

Voici donc le résumé de la journée :

(Bon sang il est où ce gif de la fille qui passe le balai ? )

ON VA COMMENCER AVEC SHINING :
mannhunter a écrit : 18 janv. 22, 10:39
Duane Jones a écrit : 17 janv. 22, 18:29Pour en revenir à Shining, dans un film d'horreur j'ai besoin d'avoir de l'empathie pour ressentir leur angoisse, leur peur etc. Là Nicholson, Duvall et le gosse me fatiguent
Flol et toi, vous n'êtes pas seuls..Lucio Fulci a ainsi déclaré dans l'Ecran Fantastique 22..:

"Mon film puise directement dans l’œuvre d’Henry James, non, comme on me l’a reproché, dans Shining : dans ce film, il y avait une complicité entre un enfant et un adulte, l’ancien chef-cuisinier du Overlook Hotel. Mais dans La Maison près du cimetière, les adultes n’ont aucune espèce d’importance, je me fiche pas mal du type qui devient fou dans Shining. De toute façon, je déteste Shining que je trouve raté : Kubrick est un homme très froid et des films comme Orange Mécanique ou Les Sentiers de la gloire étaient réussis parce que le langage froid correspondait au sujet. Kubrick est un génie, mais il n’est pas fait pour le cinéma d’épouvante, son film manque d’émotions."
Accessoirement, on notera que Lucio Fulci était surtout agacé qu'on compare sa Maison près du Cimetière avec Shining...

Duane Jones a écrit : 17 janv. 22, 18:29 Kubrick est évidemment un immense cinéaste. Pour chaque film, son ambition était à chaque fois immense. L'aspect monumental de ces films ne me gênent pas, au contraire, pour 2001 et Barry Lyndon. Pour d'autres, ça m'emmerde nettement plus. Pour en revenir à Shining, dans un film d'horreur j'ai besoin d'avoir de l'empathie pour ressentir leur angoisse, leur peur etc. Là Nicholson, Duvall et le gosse me fatiguent même si la mise en scène est fascinante.

MOUAIS, DEMANDONS PLUTÔT L'AVIS DE FRANÇOIS BÉGAUDEAU :
Jack Griffin a écrit : 18 janv. 22, 10:41 Allez encore du Kubrick bashing

Là j'avoue, 2h30 c'est trop pour moi, j'ai pas tout écouté, j'ai tenu une heure et c'est déjà une heure de trop...
Kubrick serait donc un mec qui a humilié Bégaudeau gamin avec 2001 et c'est un cinéaste qui manque de "concrétude". Dès l'introduction, il y a un mépris face à un cinéaste qu'il juge arrogant (l'hôpital qui se fout de la charité, en somme) et qu'il ne considère pas comme un grand philosophe (idem). Il a des arguments qui se tiennent, mais malheureusement pour lui il a tellement savonné la planche dès les premières minutes qu'ils en deviennent inaudibles et qu'il finit par saboter lui-même ses intuitions (ce qu'ironiquement il ira par ailleurs reprocher au cinéaste).

AtCloseRange a écrit : 18 janv. 22, 11:34 C'est passionnant mais le problème c'est que Bégaudeau ne dit jamais d'où il parle pour exprimer ses réserves sur le cinéma de Kubrick et elles ont toutes la même origine: son positionnement politique. L'absence du réel dans son cinéma (Kubrick faisant fi de l'irruption du réel dans le ciné US de la fin des 60s, 70s) ou son reproche de ne pas montrer le totalitarisme dans Orange Mécanique tel qu'il devrait l'être, c'est à dire insidieux, en douceur. Sans oublier cette vieille lune du pur formalisme qui serait le mal et petit bourgeois et donc qui s'oppose forcément à sa vision du cinéma.
Mais ça reste très intéressant cela dit (je ne rejette pas tout ce qu'il dit) :mrgreen: et je ne suis même pas très Kubrickien mais pas du tout pour les mêmes raisons que Bégaudeau.

EDIT: je parle des interventions de Bégaudeau parce que l'intervieweur... :|
Non, l'origine c'est que Kubrick a humilié le jeune Bégaudeau. Kubrick est humiliant parce qu'il ne se prend pas pour la moitié d'un con, c'est son péché originel.

candygirl a écrit : 18 janv. 22, 14:04 Pour ma part, je trouve les jugements de Bégaudeau très simplistes, voire immatures. Avec même une petite pointe de complexe d'infériorité à la clef.
Déjà, dès le départ, en mettant tous les kubrickiens dans le même sac, il choisit la facilité critique qui porte à faux tous ses arguments suivants. Car le décodage et le décryptage qu'il mentionne n'appartient qu'à une frange, qu'elle soit kubrickienne, lynchienne, nolanienne (voire même starwarsienne ou autre) et il est impossible de juger la globalité d'une œuvre artistique comme il souhaite le faire en partant d'un postulat aussi puéril. ''Les kubrickiens se considèrent comme des sachant" ronchonne-t-il en étant persuadé de sa pertinence. C'est chaud pour un critique pro' d'être dans l'incapacité d'élever un tant soit peu un si petit degré d'analyse.
Que le cinéma de Kubrick ne le touche pas reste tout à fait respectable, mais qu'il défèque sur d'hypothétiques et interminables ''leçons'' que Kubrick aurait voulu lui asséner durant toute sa carrière en lieu et place de percevoir des poèmes visuels créés par un perfectionniste obsessionnel, ça touche carrément la mauvaise foi.
Son film "Entre Les Murs" était pourtant éclairé, il a visiblement choisi de faire des économies en ce sens.
AtCloseRange a écrit : 18 janv. 22, 15:19 Je suis rarement d'accord avec Bégaudeau mais il argumente plutôt bien et c'est ce qui me semble le plus important pour avoir un débat sain (cinéphile ou pas).
candygirl a écrit : 18 janv. 22, 16:35 Peux-tu m'expliquer comment l'on peut débattre sainement en débutant avec des arguments tronqués ?...
Ses jugements introductifs étant un ramassis de maladroites bourdes, le reste suit calmement son cours au gré de la superficialité de ses propos.
Voilà, deux gars reprochent à Kubrick son aspect monumental et le prennent d'encore plus haut. Ils lui reprochent de ne pas filmer le réel, ils lui reprochent de ne pas aborder des sujets qui ne sont pas son sujet, et tout le reste est à l'avenant.
J'attends avec impatience l'analyse de Yann Arthus-Bertrand qui nous expliquera que pour un film qui montre la Terre vue du ciel, 2001 parle très peu du dérèglement climatique (et que, alors que le réchauffement climatique n'est plus une menace mais une réalité, Kubrick est étrangement silencieux sur le sujet depuis son décès).

(Note : candygirl, tu es étudiante, c'est pas en passant tes journées sur un forum ciné que tu auras tes examens :fiou: )


LE PROBLÈME DU CINÉMA DE KUBRICK, FINALEMENT, C'EST PEUT-ÊTRE QU'IL EST TROP FROID :
O'Malley a écrit : 18 janv. 22, 16:56 Quand bien même le cinéma de Kubrick et plus spécifiquement Shining seraient objectivement froid, en quoi cela en ferait-il du mauvais cinéma ou même l'empêcherait d'être sur un piédestal?

Je comprends ce reproche de fait de la nature très cérébral et entomologiste de ces films (et que Bégaudeau ne doit pas aimer car finalement, il a l'impression que Kubrick prend l'humanité de haut). Et même si Kubrick prendrait l'humanité de haut (ce que je ne pense vraiment pas), s'il le fait avec talent, il ferait quand même des grands films...que je n'apprécierai peut-être pas en fonction de ma sensibilité.
(...)
Papus a écrit : 18 janv. 22, 17:18 (...) Et puis c'est quoi ces reproches (je les entends comme tel, ce ne sont peut être que des "constats" mais le ton "prof s'adressant à la plèbe" de Bégaudeau est difficilement supportable) de "non témoin de son époque" ou de "non dialogue avec les autres cinéastes contemporains"... Nan mais...??! Qu'est ce qu'on s'en fout quoi. Comme Mj qui reproche à Chazelle de ne pas mettre en avant l'évolution du jazz dans Lalaland.
Mais à quel moment ces realisateurs "se doivent de quoique ce soit"?? Y a du cinéma social, ça existe, et y a autre chose (heureusement).

(...)
Il dit des trucs intéressants en soit, le parcours d'un artiste comme Kubrick (et de beaucoup d'autres comme il le souligne) à s'enfermer dans une boîte, à ne faire que des films qui dialoguent avec eux mêmes, comme je ne sais plus qui le disait "les réalisateurs font "toujours" le même film. Mais il n'y a rien de péjoratif à ça (j'ai d'ailleurs tout de suite penser à Lynch en entendant ça, on pourrait remplacer Kubrick par Lynch ça marcherait tout aussi bien).
Truffaut Chocolat a écrit : 18 janv. 22, 11:17 En 2022 et même sur classik, on peut parler autre chose que de la froideur ou de la distance ?
Ou alors expliquer ce que ça signifie artistiquement parlant parce que je ne comprends toujours pas ce que ça veut dire. :o
mannhunter a écrit : 18 janv. 22, 14:12 La 'froideur" c'est un ressenti personnel, celui de Fulci, Flol et Duane Jones face à "Shining", d'autres au contraire trouveront le film très chaleureux, incarné, impliquant dans ses personnages, son récit...question de subjectivité.
Initialement, toutes ces citations proviennent d'un hors-sujet, alors je peux bien partir en HS moi aussi, non ? Merci.
Les personnes qui trouvent Shining "chaleureux", j'ose à peine imaginer à quoi ressemblent leurs réunions de famille pendant les fêtes :shock:

Bref... reprenons (courage, c'est presque fini) :

Stromboli a écrit : 18 janv. 22, 17:58 J'imagine que la notion de "froideur" est à rapprocher de l'empathie d'un cinéaste pour les personnages qu'il décrit et sa manière d'aborder son récit.
Là-dessus c'est évident que tout le cinéma de Kubrick montre un certain détachement vis à vis de ces protagonistes voire une défiance certaine, à l'inverse d'un Ford qui ne conçoit pas un film sans s'attacher aussi bien aux personnages qu'aux acteurs choisis pour les incarner.
Duane Jones a écrit : 18 janv. 22, 18:00 (...)
Pour en revenir à Kubrick, je ne dirai pas froid mais son regard de cinéaste a besoin d'une certaine distance face à son œuvre et ses personnages. Comme dit plus haut, la distance dans l'horreur ne fonctionne pas chez moi, ou disons difficilement.

Jack Griffin a écrit : 18 janv. 22, 17:05 En quoi froideur, distance et fantastique seraient inconciliables, selon Lucio Fulci? Parce que le fantastique se nourrit de nos peurs et pulsions et serait donc un genre sensitif? C'est très réducteur pour le genre. Le fantastique se nourrit d'ailleurs beaucoup de l'idée de la mort, notion froide par excellence.
Je suis plutôt d'accord, même si le mot froideur ne me semble pas adéquat pour Kubrick.
J'ai jeté rapidement un œil aux propos de Bégaudeau (que je connais très peu) : 1- le ton est insupportable, 2- il se décrédibilise quand il parle des kubrickiens. Le reste est peut-être passionnant mais l'intro n'est pas très fine.
Non non, ce n'est pas plus passionnant, des reproches déguisés en arguments qui donnent surtout envie de relire le bouquin de Michel Ciment. Hélas aujourd'hui on ne lit plus, on regarde YouTube à la place... et on tombe sur Bégaudeau.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui :D


En fait, la vraie question est la suivante : Kubrick est-il intouchable ?
Faudrait ouvrir un topic, je pense :idea:

Si vous me demandez d'arrêter de faire le malin et de répondre à cette dernière question, je tenterai de m'en sortir par une pirouette :
Non, Kubrick n'est pas intouchable. La preuve, son cinéma réussit à me toucher.
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AtCloseRange
Mémé Lenchon
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)

Message par AtCloseRange »

En gros, si je vous comprends bien, Bégaudeau a dit quelque chose qui vous a fortement heurté (je cherche encore pourquoi) dans la première minute d'une vidéo de 2h30 donc le reste de ses arguments n'est pas entendable.
Ok....
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Alexandre Angel
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)

Message par Alexandre Angel »

La durée me fait un peu peur et j'ai déjà entendu un truc de Bégaudeau sur Shining qui avait été posté sur Classik.
Mais j'ai écouté le début et ce qui peut heurter, c'est cette notion de cinéma fait pour ceux qui aiment décrypter.
Euh non, je n'aime pas spécialement ça et cela ne m'empêche pas d'avoir laissé le cinéma de Kubrick scander mon parcours cinéphile, et avec une jubilation constamment reconduite.
Cela dit, Kubrick n'est aucunement intouchable.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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