Burt Lancaster (1913-1994)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bogart
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Re: Monsieur Lancaster

Message par bogart »

Up ! :mrgreen:


Le bagarreur du Pacifique* Arthur Lubin (1953)


Comédie sentimentale qui relate l ‘aventure de deux marines et d’une femme dont l’un des deux s’est épris au point de se marier.
Contrairement au titre du film, l’action se fait attendre et, n’apparaît qu’à la dernière bobine du film : :uhuh: ce qui nous vaut une séquence guerrière invraisemblable
Spoiler (cliquez pour afficher)
un des deux marines saute d’un bateau sur l’ancre d’un destroyer japonais et le coule à lui seul
; le Bagarreur glorifie également le patriotisme américain ainsi que le corps des marines.
L’humour pas très fin, le réalisateur a signé quelques-uns des « Nigauds » peut éventuellement séduire les uns, ce qui fut plus difficile dans mon cas !
Lancaster retrouve sa partenaire de « La Flèche et Le Flambeau « mais l’absence de son comparse Cravat se fait cruellement ressentir…


Un petit mot sur l’image ; très granuleuse et manquant parfois de définition.




*DVD zone 1.2.3 et 4 du coffret "Burt Lancaster"
bogart
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par bogart »

Le Chevalier du stade * de Michael Curtis (1952)

Biopic sur la vie de Jim Thorpe, considéré comme un des plus grands sportifs du monde. Le Chevalier du stade retrace son parcours de sa réserve indienne à l’aube de sa vie. La réalisation est honnête mais sans surprise de la part de Curtiz qui s’était déjà essayé au biopic ( Nuit et jour en 1946 avec Cary Grant)
Quant à l’interprétation de Lancaster, il se montre convaincant, notamment dans les séquences sportives, sa carrure athlétique et sa condition physique apportant toute crédibilité à son personnage.
On est loin des meilleures réussites des deux hommes mais l’ensemble se révèle au final un exercice style documentaire « images d’archives des jeux olympiques de 1912 » et de la place importante tenue par les Indiens dans le football américain.


Image : à l'évidence aucune restauration sur ce film, mais cela reste très regardable.


DVD zone 1.2.3 et 4 du coffret "Burt Lancaster"
Dernière modification par bogart le 7 janv. 09, 06:16, modifié 1 fois.
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Watkinssien
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par Watkinssien »

bogart a écrit : ( Nuit et jour en 1946 avec Gary Grant)
Ce mix entre Cary Grant et Gary Cooper est devenu un classique ! :wink:
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angel with dirty face
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par angel with dirty face »

Watkinssien a écrit :
bogart a écrit : ( Nuit et jour en 1946 avec Gary Grant)
Ce mix entre Cary Grant et Gary Cooper est devenu un classique ! :wink:
Une erreur assez fréquente malheureusement... Si je me souviens bien, même dans les sous titres du film Arizona Dream pour la fameuse scène de North By Northwest...
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par bogart »

Watkinssien a écrit :
bogart a écrit : ( Nuit et jour en 1946 avec Gary Grant)
Ce mix entre Cary Grant et Gary Cooper est devenu un classique ! :wink:

Damned !! :oops:

Habituellement, je fais la différence orthographique entre les deux mais là j'étais pris par le temps. :mrgreen:
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par angel with dirty face »

bogart a écrit :
Watkinssien a écrit :
Ce mix entre Cary Grant et Gary Cooper est devenu un classique ! :wink:

Damned !! :oops:

Habituellement, je fais la différence orthographique entre les deux mais là j'étais pris par le temps. :mrgreen:
Du coup, je me demande s'il s'agit d'une coquille ou d'une goquille... :mrgreen: :wink:
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par bogart »

Le Roi des Iles de Byron Haskin (1953)


J’avais eu l’occasion de voir ce film dans les années 75-80 sans réellement l’apprécier. Cette seconde vision me permet de le réévaluer à sa juste valeur. Le Roi des Iles apporte son lot de rebondissement, de dépaysement et d’exotisme garantis, le tout mené par un Lancaster moins physique que ses précédents films (La Flèche, Le Corsaire) mais tout autant fougueux dans son rôle d’aventurier.
Bref, ce fut un véritable plaisir de revoir ce film d'aventure qui sans révolutionner le genre, n'en demeure pas moins un spectacle agréable pour les yeux.



Image : Le technicolor s'en sort plutôt bien même si parfois les couleurs bavent. Quelques pétouilles sont à déplorées sur la péllicule... rien de rédhibitoire pouvant entraver le bon visionnage du film.




DVD zone 1.2.3 et 4 du coffret "Burt Lancaster"
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par bogart »

La Flèche et Le Flambeau de Jacques Tourneur (1950)


La Flèche et Le Flambeau est un divertissement médiéval de bonne facture, dont la mise en scène de Tourneur contribue une bonne part à la réussite du film.
On oublie trop souvent que ce réalisateur plus connu par ses adaptations de films fantastiques (Cat People, The Léopard Mann et Rendez-vous avec la peur) apporta également ses dons de conteur avec succès dans le thriller « La Griffe du passé », le western « Le Passage du Canyon » ou bien encore « La Flibustière des Antilles »
La complicité de Lancaster et de son comparse Cravat sont l’occasion de montrer les dons d’acrobates des deux hommes, dans des séquences de bataille aux chrorégraphies habilement mise en scène par le cinéaste.
Du vrai cinéma spectacle comme savait le faire Hollywood dans les années 50.



Image : Loin d'être parfaite mais dans l'ensemble cela reste très satisfaisant.


DVD zone 1.2.3 et 4 du coffret "Burt Lancaster"





Executive Action de David Miller (1973)




Bien avant JFK de Oliver Stone, Executive Action privilégie la thèse d’un complot sur la personne du président JFK. Ce film tente de nous montrer à l’aide d’archives et de fiction la préparation et le déroulement de l’assassinant du président Kennedy. La participation au projet de stars comme Lancaster et Ryan a certainement été un plus pour son exploitation commerciale aux States. A voir même si je préfère de très loin la vision donnée par Stone dans le film pré cité.



Image : Rien à signaler, master très propre.



DVD zone 1.2.3 et 4 du coffret "Burt Lancaster"





Fin du coffret Burt Lancaster qui s’il ne contient pas les plus grands films du Monsieur; a permis néanmoins de passer un bon moment en compagnie de cet acteur qui marqua de sa présence le cinéma américain.
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Julien Léonard
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par Julien Léonard »

Le grand chantage (Sweet smell of success) - Réalisé par Alexander MacKendrick / 1957 :

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Un excellent film sur le milieu du journalisme, ses rouages, son sensationnalisme, les requins qui le peuplent, les gloires qui se font et se défont, les différentes corruptions, bref, sur l'univers du journalisme tout puissant. L'œuvre n'a rien perdu de sa force et démontre les relations sous-jacentes inhérentes à ce milieu. Burt Lancaster est un éditorialiste puissant, déterminé, vouant une adoration malsaine et étouffante à sa sœur. Dire que l'homme est aussi fort que sans pitié est un euphémisme. Il peut écraser n'importe qui, pour n'importe quelle raison, et connait les failles de tout le monde, ce qui lui donne une prise sans limite sur les gens. Être dans son collimateur signifie déjà que l'on a perdu. Pas forcément meilleur (si ce n'est par ses renoncements de dernière minute qui font ressortir une personnalité encore au moins un peu humaine), Tony Curtis incarne un jeune loup prêt à tout pour reconquérir son statut auprès de Lancaster. Petit attaché de presse minable, il se sert de tout ce qui peut lui faciliter la tache ou lui sauver la mise. Il n'hésite ainsi pas à prostituer l'une de ses connaissances afin de voir l'un de ses articles publiés dans un journal. Son petit jeu, étriqué et constamment sous tension, à mi-chemin entre trahison avortée toutes les minutes et survie dans un monde véreux, lui causera bien du soucis. Il sera écrasé aussi facilement que tous les autres. Les deux acteurs sont inoubliables. Curtis est un modèle d'énergie, portant son personnage sur ses nerfs, avec une facilité déconcertante. Lancaster est tout simplement génial, comme d'habitude. Loin de ses prestations "tout sourire, teins bronzé et dents bien blanches" (que j'adore observer, dans Vera Cruz par exemple), il est un monolithe sobre et inquiétant, rugueux et indestructible. Il impressionne autant par son calme méchant que par sa stature carrée. Le charisme à l'état pur, en somme.

La photographie (dans un noir & blanc très fin 50's) et la musique jazzy finissent de parachever une atmosphère assez unique en son genre. Susan Harrison (à qui l'on doit une carrière trop courte) apporte sa fraicheur et son innocence bientôt confrontée à l'horreur de la réalité de ce qui l'entoure. Son départ final, laissant son frère seul et désespéré, prend des allures de délivrance salvatrice. Le salut de sa vie est désormais possible, elle n'appartient plus à son mentor. On pensait ne jamais voir Lancaster craquer dans ce film, et bien c'est pourtant chose faite : le dernier plan sur son visage démontre l'échec total de ses tentatives pour garder sa sœur, la relation qu'il entretenait avec elle est révolue et n'a plus aucun avenir. J'y vois là un happy-end nuancé, et qui punit les minables (l'arrestation musclée de Curtis, et la fin certaine de son avenir professionnel dans cette ville), ainsi que les puissants (Lancaster est vidé de toute énergie, sa raison d'être est partie... sa méchanceté ne peut désormais plus être que gratuite, le malheur qui sera sien désormais est donc horrible). Aucun triomphalisme, Susan Harrison est simplement partie, donnant ainsi une chance à son bonheur. Un film important, cruel sur les relations humaines, mais aussi témoignage d'une époque journalistique pas franchement révolue depuis.
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Julien Léonard
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par Julien Léonard »

The swimmer - Réalisé par Frank Perry (terminé par Sydney Pollack) / 1968 :

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En rendant visite à ses voisins, Ned Merrill décide de rentrer chez lui à la nage: de piscine en piscine. De là, il rencontre son voisinage et se découvre un peu plus à chaque passage.

La carrière de Burt Lancaster est le modèle type de la carrière réussie, plurielle, s'adaptant à son époque, indubitablement équilibrée (entre cinéma commercial et oeuvres plus personnelles), sachant choisir de grands cinéastes (Robert Aldrich, Robert Siodmak, John Sturges, Fred Zinnemann, John Huston...) comme de jeunes loups bourrés de talent (John Frankenheimer, Sydney Pollack, John Cassavetes...). En regardant The swimmer, c'est tout cela qui vient en tête... Aujourd'hui, ce film ressemble fort à l'un de ces chefs-d'oeuvre oubliés, un brin formalistes mais tellement humains. Raconter en quelques lignes tout ce que comporte The swimmer serait trop difficile, je n'y arriverais pas. Disons simplement qu'il s'agit d'un itinéraire unique, très sensible, à la fois symbolique et très intimiste. Burt Lancaster interprète un homme brisé, mais cela on ne le sait que plus tard, dans le prolongement du film. D'abord tout sourire, campé sur le sol de tout son corps puissant, Lancaster vieilli de minutes en minutes, laissant dévoiler la folie qui le hante, les artéfacts de la vie qui l'ont mis à terre. Cet homme, en réalité, est fou à lier, ou plutôt est devenu fou à lier. On devine peu à peu son existence devenue minable... mais n'a-t-elle pas toujours été comme cela ? Difficile, malgré les défauts du personnage (et son passé discutable, mais ô combien "vrai"), de ne pas le prendre en pitié, surtout dans les dernières secondes, dans ces derniers plans, imprimés pour longtemps dans ma mémoire, bref, ces quelques images horribles, inhumaines, porteuses de tout un symbole psychanalytique détruit et voué au néant. Plus le film s'installe dans mon esprit, et plus chaque élément fait sens (la progression diégétique, le choix des piscines...), chaque choix artistique se renforce. La mise en scène pourra énerver, c'est selon... de même qu'une musique très belle, mais trop présente. Et pourtant, voilà un film ovniesque, sans réel équivalent encore aujourd'hui. Un film terrible, un film magnifique, un drame inoubliable.

Le sujet sur le papier était casse gueule... Mais Lancaster prouve encore une fois son statut d'icône hollywoodienne de génie. Disons-le, sa carrière est l'une des plus complètes jamais effectuées.
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par Nestor Almendros »

J'en profite pour signaler le topic consacré à THE SWIMMER qui ressort d'ailleurs en salle dans quelques jours (je reviendrai certainement en parler)...
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par Julien Léonard »

Oui, j'ai d'ailleurs récupéré la fiche que les cinémas action ont fait imprimé (il y a une ou deux anecdotes fort intéressantes). Pour ceux qui ne l'ont jamais vu, il faut foncer ! Le découvrir en salle, ce doit être formidable.

Sinon, le DVD anglais est très bien (au niveau image et son) et possède des sous-titres français. Il ne coûte pas grand-chose sur le Net. :wink:
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Rick Blaine
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par Rick Blaine »

Je m'apprêtais à regarder autre chose, et je tombe sur ce topic... Du coup je viens de fouiller mon armoire pour retrouver le DVD (avec les quelques chutes de boitiers que ça implique), je vais regarder ça. Le film m'a toujours fait un peu peur, car il parait bizarre, et je l'avais pris uniquement pour l'immense Burt Lancaster. Ton avis m'a convaincu de le regarder sans plus attendre!
Julien Léonard
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par Julien Léonard »

Rick Blaine a écrit :Je m'apprêtais à regarder autre chose, et je tombe sur ce topic... Du coup je viens de fouiller mon armoire pour retrouver le DVD (avec les quelques chutes de boitiers que ça implique), je vais regarder ça. Le film m'a toujours fait un peu peur, car il parait bizarre, et je l'avais pris uniquement pour l'immense Burt Lancaster. Ton avis m'a convaincu de le regarder sans plus attendre!
Je croise les doigts pour que tu sois conquis par le film. :)

N'oublie pas de venir en parler après !
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jacques 2
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Re: Burt Lancaster (1913-1994)

Message par jacques 2 »

Je viens de survoler les 7 pages de ce topic et on n' a même pas cité une seule fois "Atlantic city" (sinon au travers du nom de son réalisateur) : je ne dois pourtant pas être le seul à penser que c'est là un des tous meilleurs rôles (et ils sont plus que nombreux pourtant ...) de celui qu'on ne devrait appeler que Monsieur Lancaster !!

:wink:
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