Michèle Morgan (1920-2016)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bogart
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Michèle Morgan (1920-2016)

Message par bogart »

Actrice française née le 29 février 1920.

:arrow: La Symphonie pastorale (Prix d'interprétation à Cannes)1946 était prévue en D.V.D, le 24 février 2004.(source calendrier DvdClassik)

A ce jour, il n'est toujours pas disponible :(

Je fais donc appel aux forumeurs pour obtenir des informations sur la sortie prochaine de ce film.....

D'avance, je vous en remercie.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Je la trouve magnifique surtout dans

Remorques de Jean Grémillon
Les grandes manoeuvres de René Clair
Grimmy
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Message par Grimmy »

Moi j'adore "Remorques" , c'est un film magnifique. J'aime plus les qualités du film en général que la composition de Michèle Morgan en particulier. (Suis-je clair? :?: )
Il ya deux jours, j'ai revu "La minute de vérité" de Delanoy (1952) avec Gabin et Michèle Morgan. Pas vu depuis au moins 15 ans. Ca a prit un sacré coup de vieux, non ? J'en gardais un très bon souvenir, j'aurais pas dù le revoir celui-là! :(
Breezy
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Message par Breezy »

Quai des Brumes
Remorques
Fortunat
Le miroir a deux faces
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Kurtz

Message par Kurtz »

Le quai des brumes fait partie de mes films préférés.
phylute
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Message par phylute »

Quai des brumes
Remorques
Passage to Marseille
Les Orgueilleux
Les Grandes manœuvres
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

RETOUR DE MANIVELLE de Denys de la Patellière

Une bonne surprise. J'ai d'abord choisi de le découvrir à cause du romancier qui a inspiré le scénario: James Hadley Chase. Un film noir français qui s'inscrit dans la lignée de ses illustres prédécesseurs d'outre-Atlantique, c'était tentant. Et je n'ai pas été déçu. Si cet auteur américain n'est pas à l'origine du FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS beaucoup d'éléments communs m'ont sauté aux yeux: le marginal qui se fait engager par le couple et qui, aveuglé par l'amour, se fait manipuler par la blonde vénéneuse, en montant une mise en scène pour tromper la police. Michèle Morgan campe parfaitement cette beauté blonde glacée, se servant des hommes pour arriver à ses fins.

Il est aussi intéressant de voir comment on a transposé l'intrigue, probablement de la côte Californienne vers la Côte d'Azur (les parrallèles sont facilement repérés). Le film bénéficie de dialogues souvent très travaillés, qui donnent à l'ensemble un cachet supplémentaire. C'est Michel Audiard qui les a écrits (ce dont je me suis aperçu après le visionnage, en observant la jaquette). Peut-être un bémol: même si j'ai été très séduit par cette histoire et par le soin apporté au style, peut-être que le film souffre d'un trop plein de texte. Il semble parfois très bavard, ou peut-être un peu long. C'est certainement cela, un style français tranquille qui privilégie parfois les mots à la tension et à l'action...
A noter enfin que le réalisateur se la joue profil bas, avec une mise en scène inspirée mais très sobre: peu de musique, beaucoup de silences. Et avec une photographie en noir & blanc très contrastée, comme je les aime.

Bon master Tf1/René Chateau, aux contrastes bien gérés, à la définition correcte. Copie très propre. Mais, car il y a un mais, on a droit à une copie chimique probablement mal reproduite (à l'époque) car sur pas mal de plans on distingue quelques tâches, comme si l'écran sur lequel étaient projetées les images n'était pas super propre ou uniforme. C'est l'impression que ça donne, et un télécinéma récent ne peut corriger ce genre de problème inhérent à la qualité d'une copie sur pellicule (à moins de retrouver le master original, ce qui n'est certainement pas le cas).
phibes
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Message par phibes »

le quai des brumes
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Je profite de la remontée de ce topic pour vous signaler la diffusion d'un documentaire/interview de l'actrice Jeudi 17 Mai à 14:44 sur France 5
(Rediffusion le Samedi 19 Mai à 23:21)
AVEC CES YEUX-LÀ...

Michèle Morgan revient avec pudeur et émotion sur sa carrière cinématographique et sa vie de femme. Portrait intime de 'la grande dame du cinéma français'.

La vie de la femme aux yeux les plus célèbres du cinéma français défile sur l'écran de la Cinémathèque française, au moyen d'extraits de films, d'archives publiques ou privées et d’interviews…

L'actrice Michèle Morgan, drapée d'une étole bleu roi faisant ressortir son regard mystérieux, commente les images du passé, entre sensibilité, nostalgie et humour.

Adolescente, elle rêve de devenir star. "Garbo était mon idéal et je voulais être comme elle", se souvient l'actrice. En 1937, à l'âge de 17 ans, elle s'inscrit au cours Simon à Paris pour y apprendre la comédie. Repérée par Marc Allégret, elle décroche son premier vrai rôle dans Gribouille au côté du prestigieux Raimu, alors au sommet de sa gloire.

La jeune apprentie comédienne s'impose déjà. Mais, c'est son rôle dans Quai des brumes et la fameuse réplique de Jean Gabin "T'as de beaux yeux, tu sais" qui font d'elle une vedette. Michèle Morgan fascine les foules avec son visage à la beauté classique, son extraordinaire photogénie et son regard énigmatique.

Lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, elle décide pourtant de quitter le pays. L'actrice, refusant d'exercer son métier dans une France occupée, se laisse tenter par Hollywood. Elle y tournera plusieurs films, dont Passage pour Marseille avec Humphrey Bogart.

Après la guerre, Michèle Morgan regagne la France, enfin libérée, où elle retrouve le succès auprès d'un public qui ne l’a pas oubliée. Grâce à son éblouissante prestation d’une jeune aveugle dans La Symphonie pastorale de Jean Delannoy, elle reçoit le prix d'interprétation au Festival de Cannes en 1946.

Désormais considérée comme l'une des actrices emblématiques du cinéma français, elle travaille avec des réalisateurs de renom, à l'instar de René Clair, André Cayatte ou encore Robert Hossein, et donne la réplique aux plus grands comédiens : Gabin, Gérard Philipe, Bourvil… C'est d'ailleurs sur un tournage en Italie qu’elle rencontre l'acteur Henri Vidal, qui deviendra son mari.

Une étoile du cinéma français
Au début des années 60 arrive une nouvelle génération de jeunes cinéastes qui veulent rompre avec le cinéma traditionnel. C'est l'époque de la nouvelle vague. "Ce fut un moment de bascule, je n'étais plus la jeune première, j'entrais dans une catégorie différente", explique Michèle Morgan.

La star est moins sollicitée, jouant toutefois dans Landru de Claude Chabrol. "C'était un rôle d'idiote mais qui m’a bien amusée", souligne-t-elle en souriant. Après une dizaine d'années de vie commune, Henri Vidal décède et l'actrice se fait plus rare à l'écran.

Son chemin croise alors celui de Gérard Oury, dont elle partagera la vie pendant plus de cinquante ans. "Gérard a été une merveille. J'ai passé une vie de rêve avec lui", commente l’actrice, émue devant un extrait de film de vacances.

Après avoir tourné Benjamin ou les mémoires d'un puceau de Michel Deville en 1967, elle décide de choisir ses films et personnages. Claude Lelouch la dirige dans Le Chat et la souris (1975), Un homme et une femme : vingt ans déjà (1986) puis la star prend définitivement ses distances avec le septième art.

Cependant, contrairement à Greta Garbo, Michèle Morgan ne se retire pas de la vie artistique. Elle se consacre au théâtre, où elle peut enfin donner la mesure d'une autre facette de son immense talent. Et quand on lui demande si elle est restée fidèle à la jeune fille qu'elle fut, la grande dame du cinéma répond de sa voix distinguée : "Oui, mais je me trouve beaucoup plus intelligente maintenant. Après tant d'années, j'ai pris un peu de raison et de philosophie peut-être…"
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Major Dundee
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Message par Major Dundee »

1941 - Remorque (Jean Grémillon)
1950 - L'étrange Madame X (Jean Grémillon)
1954 - Les orgueilleux (Yves Allégret)
1958 - Le miroir a deux faces (André Cayatte)
1960 - Fortunat (Alex Joffé)
Si je n'inclus pas Quai des brumes que je trouve bien supérieur aux trois derniers films de mon top, c'est parce que ce ne sont pas les films que je juge mais bien la performance de Michèle Morgan.
frédéric
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Re: Top Michèle Morgan

Message par frédéric »

L'étrange Mme X

Grémillon un peu mineur, mais plutôt réussit. L'ambiance et l'atmosphère est très bien rendue et Michèle Morgan est magnifique. A voir.


Les yeux cernés

Petit polar transalpin (ou plutôt tyrolien) assez mineur et un peu trop "hosseinien", mais assez sympathique. Le cadre original de l'histoire et un rebondissement final assez inattendu apporte un petit plus à ce petit film méconnu.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

ORAGE de Marc Allegret (1938)

Découvert au Cinéma de Minuit dans un master très abimé: pas seulement l'image (usée) c'est aussi le métrage qui est amputé. Les coupes (dûes à l'usure) vont ainsi de quelques photogrammes (assez régulièrement) jusqu'à des scènes entières (à 2 ou 3 reprises), donnant l'impression (à juste titre) de trous dans la narration. La copie a été fournie par une cinémathèque étrangère, le film n'est donc pas disponible pour l'instant dans une meilleure qualité.

Malgré ces soucis "indépendants de notre volonté", j'ai suivi ce film tant bien que mal et j'en ai même apprecié une partie. Si le scénario masquait ses énormes faiblesses pendant une bonne moitié, j'ai fini par me lasser de ces clichés et lieux communs utilisés "à la chaîne" pour émouvoir les spectateurs de l'époque. Je n'ai pas spécialement apprecié ces détails téléphonés comme les retrouvailles manquées du couple (qui se croise presque dans l'escalier) ou le suicide final, un peu redondant. Je n'ai pas bien saisi, non plus, les nuances de la relation entre Charles Boyer et sa femme, un couple visiblement au-dessus des conventions classiques du mariage (elle lui excuse pas mal de choses...).

Reste que la première moitié m'a beaucoup intéressé (ce qui est finalement assez rare avec moi pour un film français de cette époque), non seulement par l'ambiance qui est parfois très sexuelle, très audacieuse, ou en tout cas fortement suggerée (le "nid" des amants à la campagne), mais surtout par les beaux dialogues de Marcel Achard. Ce sont certainement ses dialogues qui m'ont fait tenir jusqu'au bout. Ils sont à la fois très écrits, poétiques, sonnent "vrai". Je les ai particulièrement appreciés.

Et puis, à côté d'un Charles Boyer viril au jeu assez peu subtil (mais j'ai tendance à apprécier cet acteur, je ne sais pas pourquoi), il y a la magnifique Michèle Morgan. Patrick Brion, dans son commentaire, dit que c'est avec ORAGE, gros succès à l'époque, que Morgan a été adoptée par le public. Elle est encore très jeune et, surtout, magnifiquement belle. Et je l'ai trouvé juste dans son interprétation. Son film suivant sera un certain QUAI DES BRUMES...
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Tite Bouh
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par Tite Bouh »

Le miroir à deux faces - André Cayatte

C'est par le biais des petites annonces que Pierre Tardivet décide de rencontrer sa future épouse. Hanté par la peur d'être trompé, il cherche avant tout une jeune femme sur laquelle les hommes ne se retournent pas. Il rencontre Marie-José. Après dix années de mariage abîmées par l'éducation des enfants et la mère envahissante de Tardivet, Marie-José accepte une opération de chirurgie esthétique suite à un accident de voiture, malgré l'interdiction formelle de son époux.

Le miroir à deux faces est un film sombre, entièrement porté par l'interprétation de ses deux acteurs. D'un côté Bourvil, incarnant ce personnage rongé par la paranoïa et la jalousie qui fait sombrer son couple dans la folie. La scène où Pierre Tardivet, ivre, malmène sa femme m'a d'ailleurs donné la chair de poule. De l'autre Michèle Morgan dans le rôle de Marie-José. Méconnaissable dans la première partie, elle aborde, en plus des prothèses faciales, un air doux, triste et à la fois résigné qui m'a tout simplement bouleversée. A la sortie de l'opération on la retrouve joyeuse, rayonnante et pleine de vie. Là aussi elle m'a beaucoup touchée dans ce rôle de femme qui se découvre mais abandonne ses envies d'amour et de liberté pour revenir s'occuper de ses enfants après le drame.

Si tôt les deux personnages mariés on sent déjà que le couple ne se comprend plus. Ils n'ont pas les mêmes rêves, les mêmes aspirations à l'exemple des scènes à Venise. Puis petit à petit, André Cayatte nous montre, en filmant leur quotidien, que ces deux êtres s'enfoncent dans une vie qui les éloigne toujours plus l'un de l'autre. Si lui ne reconnaît plus la femme qu'il a épousée, elle s'est marié à un homme qu'elle ne connaissait finalement pas.

Cayatte signe ici un très beau film sur le couple et sur la femme, ses envies, ses besoins et enfin ses devoirs.

Une belle découverte !
EddieBartlett
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Re: Michèle Morgan

Message par EddieBartlett »

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« Les scélérats » (1959) de Robert Hossein d’après un roman de Frédéric Dard.

L’un des rares rôles ambigus de Michèle Morgan.
Elle y joue une bourgeoise au passé trouble mariée à Robert Hossein.

On la voit entre autres draguer sa bonne (jouée par la jeune Perrette Pradier). Celle-ci doit lui masser le dos (qu’elle a fort beau) avec ses pieds.

A un autre moment, une soirée alcoolisée dégénère en partouze (suggérée évidemment : nous sommes encore sous le régime du grand Charles et d’Yvonne)). Intéressant de voir les contorsions de mise en scène pour nous en montrer le plus possible tout en restant décent (un festival de mains sur les genoux, d’embrassades et de gros plans sur des filles riant à gorge déployée).


Là encore, Michèle Morgan n’est pas mauvaise, mais elle reste encore et toujours une actrice limitée.
On le constate entre autres où son personnage est ivre. La Morgan n’est pas très crédible en femme un peu pompette.

Au final, une vraie curiosité, mais un film mineur de Robert Hossein (pléonasme) qui vaut surtout pour son atmosphère équivoque.
That's my steak, Valance...

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Federico
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Re: Michèle Morgan

Message par Federico »

Je n'ai jamais été emballé par Michèle Morgan, actrice que je trouve également assez limitée... sauf dans Le récif de corail de Maurice Gleize (1939) où elle et Gabin sont d'un naturel confondant. Débarrassée du maquillage de studio, elle montre beaucoup de fraîcheur et n'a sans doute jamais été aussi ravissante.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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