Frontière chinoise (John Ford - 1966)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Frontière chinoise (John Ford - 1966)
C'est le dernier film du maître américain. Son 123ème ( ) long.
Un film à contrepied de l'ensemble de sa filmographie. En effet, le cinéaste des chevauchées viriles dans les grands espaces filme ici un huis-clos féminin. Le titre original est d'ailleurs 7 women.
Frontière chinoise traite de la réaction d'un mission reculée de religieuses chrétiennes en Chine face à l'invasion japonaise en 1935.
A travers ce huis-clos, il dresse le portrait de quelques femmes reclues qui vont devoir faire face au monde extérieur. Certaines, coupée de la "vraie vie" depuis longtemps n'en sortiront pas indemnes. Les relations entre les différentes protagonistes sont également très intéressantes. A la mission, se cotoient la directrice autoritaire, la femme rentrée dans les ordres suite à un mari perdu, la jeune fille...
Mais ce petit monde va être bouleversé par l'arrivée d'une doctoresse émancipée, superbement interprétée par Anne Bancroft. Une femme en pantalon qui fume, qui boit et qui va rentrer en conflit direct avec la directrice. John Ford propose alors une réflexion passionnante sur la morale. Impossible de vous en dire plus sans spoiler mais la réaction de la doctoresse face aux bandits japonais fait rentrer instantanément le rôle tenu par Anne Bancroft parmi les plus beaux rôles féminins de l'histoire du cinéma (soyons fous !).
Même si, faute d'un excellent scénario, il ne se hisse pas à la hauteur du chef d'oeuvre du maître, Frontière chinoise est un beau film, atypique, qui recèle quelques moments sublimes.
Je vous le conseille donc !
allez, un bon
4,5/6
Un film à contrepied de l'ensemble de sa filmographie. En effet, le cinéaste des chevauchées viriles dans les grands espaces filme ici un huis-clos féminin. Le titre original est d'ailleurs 7 women.
Frontière chinoise traite de la réaction d'un mission reculée de religieuses chrétiennes en Chine face à l'invasion japonaise en 1935.
A travers ce huis-clos, il dresse le portrait de quelques femmes reclues qui vont devoir faire face au monde extérieur. Certaines, coupée de la "vraie vie" depuis longtemps n'en sortiront pas indemnes. Les relations entre les différentes protagonistes sont également très intéressantes. A la mission, se cotoient la directrice autoritaire, la femme rentrée dans les ordres suite à un mari perdu, la jeune fille...
Mais ce petit monde va être bouleversé par l'arrivée d'une doctoresse émancipée, superbement interprétée par Anne Bancroft. Une femme en pantalon qui fume, qui boit et qui va rentrer en conflit direct avec la directrice. John Ford propose alors une réflexion passionnante sur la morale. Impossible de vous en dire plus sans spoiler mais la réaction de la doctoresse face aux bandits japonais fait rentrer instantanément le rôle tenu par Anne Bancroft parmi les plus beaux rôles féminins de l'histoire du cinéma (soyons fous !).
Même si, faute d'un excellent scénario, il ne se hisse pas à la hauteur du chef d'oeuvre du maître, Frontière chinoise est un beau film, atypique, qui recèle quelques moments sublimes.
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Re: Frontière chinoise (John Ford, 1966)
en effet un film que j'affectionne avec des interprètes assez sublimes puisque;Kurtz a écrit :C'est le dernier film du maître américain. Son 123ème ( ) long.
Un film à contrepied de l'ensemble de sa filmographie. En effet, le cinéaste des chevauchées viriles dans les grands espaces filme ici un huis-clos féminin. Le titre original est d'ailleurs 7 women.
Frontière chinoise traite de la réaction d'un mission reculée de religieuses chrétiennes en Chine face à l'invasion japonaise en 1935.
A travers ce huis-clos, il dresse le portrait de quelques femmes reclues qui vont devoir faire face au monde extérieur. Certaines, coupée de la "vraie vie" depuis longtemps n'en sortiront pas indemnes. Les relations entre les différentes protagonistes sont également très intéressantes. A la mission, se cotoient la directrice autoritaire, la femme rentrée dans les ordres suite à un mari perdu, la jeune fille...
Mais ce petit monde va être bouleversé par l'arrivée d'une doctoresse émancipée, superbement interprétée par Anne Bancroft. Une femme en pantalon qui fume, qui boit et qui va rentrer en conflit direct avec la directrice. John Ford propose alors une réflexion passionnante sur la morale. Impossible de vous en dire plus sans spoiler mais la réaction de la doctoresse face aux bandits japonais fait rentrer instantanément le rôle tenu par Anne Bancroft parmi les plus beaux rôles féminins de l'histoire du cinéma (soyons fous !).
Même si, faute d'un excellent scénario, il ne se hisse pas à la hauteur du chef d'oeuvre du maître, Frontière chinoise est un beau film, atypique, qui recèle quelques moments sublimes.
Je vous le conseille donc !
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eddie albert
woody strode
mike mazurki
je le recommande aussi
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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Re: Frontière chinoise (John Ford, 1966)
Entièrement d'accord avec toi.Kurtz a écrit :C'est le dernier film du maître américain. Son 123ème ( ) long.
[...]
la réaction de la doctoresse face aux bandits japonais fait rentrer instantanément le rôle tenu par Anne Bancroft parmi les plus beaux rôles féminins de l'histoire du cinéma (soyons fous !).
Seven Woman, c'est du Ford sans glaçon, sec et concis, sans sentimentalisme inutile. Galerie de personnages forts, mise en scène minimaliste, sans complaisance.
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Dans mon expression l'artifice ne renvoyait qu'aux décors.Kurtz a écrit :Beule a écrit :Jamais pu passer outre le décorum (l'artifice et la théâtralité des décors, le ridicule de Mazurki en bandit asiatique) pour m'intéresser à ce portrait de femmes. Je déteste
j'ai trouvé ce film au contraire très simple et juste.
un peu fordien quoi...
Pour le reste ça me paraît tout de même une oeuvre très à part dans la filmo de Ford, et si je lui trouve des points d'ancrage, ce sera dans la veine des oeuvres au formalisme religieux (allégories bibliques du Mouchard jusqu'au Fils du désert en passant par Le fugitif/Dieu est mort) qui n'ont jamais recueilli mes faveurs personnelles.
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Dans mon souvenir, Seven Women va quand même plus loin que les films que tu cites.Beule a écrit :Dans mon expression l'artifice ne renvoyait qu'aux décors.Kurtz a écrit :
j'ai trouvé ce film au contraire très simple et juste.
un peu fordien quoi...
Pour le reste ça me paraît tout de même une oeuvre très à part dans la filmo de Ford, et si je lui trouve des points d'ancrage, ce sera dans la veine des oeuvres au formalisme religieux (allégories bibliques du Mouchard jusqu'au Fils du désert en passant par Le fugitif/Dieu est mort) qui n'ont jamais recueilli mes faveurs personnelles.
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- Jeremy Fox
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Re: Frontière chinoise (John Ford, 1966)
Entièrement d'accord avec toi sur tout y compris la noteKurtz a écrit :C'est le dernier film du maître américain. Son 123ème ( ) long.
Un film à contrepied de l'ensemble de sa filmographie. En effet, le cinéaste des chevauchées viriles dans les grands espaces filme ici un huis-clos féminin. Le titre original est d'ailleurs 7 women.
Frontière chinoise traite de la réaction d'un mission reculée de religieuses chrétiennes en Chine face à l'invasion japonaise en 1935.
A travers ce huis-clos, il dresse le portrait de quelques femmes reclues qui vont devoir faire face au monde extérieur. Certaines, coupée de la "vraie vie" depuis longtemps n'en sortiront pas indemnes. Les relations entre les différentes protagonistes sont également très intéressantes. A la mission, se cotoient la directrice autoritaire, la femme rentrée dans les ordres suite à un mari perdu, la jeune fille...
Mais ce petit monde va être bouleversé par l'arrivée d'une doctoresse émancipée, superbement interprétée par Anne Bancroft. Une femme en pantalon qui fume, qui boit et qui va rentrer en conflit direct avec la directrice. John Ford propose alors une réflexion passionnante sur la morale. Impossible de vous en dire plus sans spoiler mais la réaction de la doctoresse face aux bandits japonais fait rentrer instantanément le rôle tenu par Anne Bancroft parmi les plus beaux rôles féminins de l'histoire du cinéma (soyons fous !).
Même si, faute d'un excellent scénario, il ne se hisse pas à la hauteur du chef d'oeuvre du maître, Frontière chinoise est un beau film, atypique, qui recèle quelques moments sublimes.
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Je trouve aussi car je n'aime vraiment pas non plus ce formalisme outrancier et froid du Mouchard et surtout de l'insupportable Dieu est mortvic a écrit :Dans mon souvenir, Seven Women va quand même plus loin que les films que tu cites.Beule a écrit :
Dans mon expression l'artifice ne renvoyait qu'aux décors.
Pour le reste ça me paraît tout de même une oeuvre très à part dans la filmo de Ford, et si je lui trouve des points d'ancrage, ce sera dans la veine des oeuvres au formalisme religieux (allégories bibliques du Mouchard jusqu'au Fils du désert en passant par Le fugitif/Dieu est mort) qui n'ont jamais recueilli mes faveurs personnelles.
Re: Frontière chinoise (John Ford, 1966)
oui mais euh....Jeremy Fox a écrit :Entièrement d'accord avec toi sur tout y compris la noteKurtz a écrit :C'est le dernier film du maître américain. Son 123ème ( ) long.
Un film à contrepied de l'ensemble de sa filmographie. En effet, le cinéaste des chevauchées viriles dans les grands espaces filme ici un huis-clos féminin. Le titre original est d'ailleurs 7 women.
Frontière chinoise traite de la réaction d'un mission reculée de religieuses chrétiennes en Chine face à l'invasion japonaise en 1935.
A travers ce huis-clos, il dresse le portrait de quelques femmes reclues qui vont devoir faire face au monde extérieur. Certaines, coupée de la "vraie vie" depuis longtemps n'en sortiront pas indemnes. Les relations entre les différentes protagonistes sont également très intéressantes. A la mission, se cotoient la directrice autoritaire, la femme rentrée dans les ordres suite à un mari perdu, la jeune fille...
Mais ce petit monde va être bouleversé par l'arrivée d'une doctoresse émancipée, superbement interprétée par Anne Bancroft. Une femme en pantalon qui fume, qui boit et qui va rentrer en conflit direct avec la directrice. John Ford propose alors une réflexion passionnante sur la morale. Impossible de vous en dire plus sans spoiler mais la réaction de la doctoresse face aux bandits japonais fait rentrer instantanément le rôle tenu par Anne Bancroft parmi les plus beaux rôles féminins de l'histoire du cinéma (soyons fous !).
Même si, faute d'un excellent scénario, il ne se hisse pas à la hauteur du chef d'oeuvre du maître, Frontière chinoise est un beau film, atypique, qui recèle quelques moments sublimes.
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Nan rien, on est d'accord, le week-end commence bien
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- Mister Ironbutt 2005
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C'est le plus beau film de Ford en ce qui me concerne et l'un de mes films préférés tout court...
Dés la première seconde on est emporté : le lion de la MGM rugit sur des notes d’Elmer Bernstein qui font trépigner du pied. À l’écran, en scope bien sur, une horde de cavaliers surgissent d’un peu partout et dévalent le champs, toujours sur la même musique d’Elmer, aussi entrainante que celle des « 7 Mercenaires ». À propos de 7, ce chiffre magique ressurgit devant nos yeux à l’inscription du titre… « 7 Mongoles » ? Non , « Seven Women ».
Arrivé au terme de sa carrière, John Ford n’a plus rien à prouver, alors il fait un film avec seulement des personnages féminins. Pendant une bonne heure, les bandits chinois du générique resteront hors champs : ils ne sont qu’un gentil leur déposé devant les yeux du spectateur avide de Western. « Frontière Chinoise », dans un dernier requiem, fait appel à des grands thèmes du cinéma Fordien : l’idée de communauté, de positionnement individuel, et de monde frontière, ou s’affronte justement ces communautés.
Ce qui est remarquable chez Ford, c’est l’évolution de son cinéma, des premiers films que je trouve parfois assez neuneu jusqu’à la période crépusculaire qui s’ouvre avec « Liberty Valance ». Ford a appris à voir au delà de la frontière justement : celles des illusions idéologiques, des peuples et, ici, sexe. Non que la femme ai été un élément négligeable chez Ford, on peu même dire qu’elle y est bien plus présente que dans les westerns de Hawcks, mais elle n’était qu’un rouage qui ne faisait que provoquer du mouvement dans la communauté. Ici, elles sont la communauté.
À l’intérieur d’une communauté religieuse en pays étrangers, donc, mais qui pourtant est loin de fonctionner de manière pure. C’est non seulement un film sur une communauté, mais sur une communauté dégénéré. Il y a un seul homme, et ce n’est pas John Wayne, il serai plutôt Hume Cronyn… Ce dernier, qui plus est, met eneinte une des héroïnes. Il y a donc quelque chose qui n’est déjà plus net.
L’arrivée d’Anne Bancroft est le deuxième élément perturbateur. Femme affranchie, individualiste, malheureuse, alcoolique et médecin : elle est à la fois destructrice et réparatrice. Pour Sue Lyon elle devient un exemple, au détriment de la marâtre de l’établissement qui tente désespérément d’asseoir sur elle son influence. Sue, après avoir été Lolita, est ici un ange virginal, fantasme lesbien que se dispute deux femmes très différentes.
La communauté va être touché par deux fléaux extérieurs, en sus de sa désagrégation intérieure : la maladie (avec le choléra) et les bandits chinois. Réfugiée parmis les « Seven Women » (qui avec Anne Bancroft sont en faite 8!), une Miss Ling introduit l’ennemi et l’étranger. Ford fait de ce personnage magnifique une princesse avilie. Les bandits menés par Tunga Kahn sont avant tous d’horribles mâles vulgaires. Alors que les femmes chinoises sont interprétées par des asiatiques, ces bandits sont joués par Mike Mazurki et l’inévitable Woody Strode. Lors d’une scène emblématique, ces hommes, qui ont investie la place de nos héroines et les soumettent à biens de sales traitements, se battent dans une sorte de lutte/catch assez repoussante, ou ils s’autodétruisent.
Cette communauté de femme est-elle pourtant vouée à la destruction ? Pas vraiment : Ford donne de l’espoir, par la naissance d’un enfant et le sacrifice ; mais là encore, cette survivance n’est que le fruit d’une chose : l’évolution et la compréhension de l’autre.
Du point de vue de la mise en scène, Ford atteint ici une épure absolue, que ce soit lors du plan d’ouverture ou l’on pénètre dans cet espèce de couvent (les ouvertures de portes fordiennes ne sont pas mythique pour rien) ou bien ce moment magique ou Anne Bancroft déambule dans un couloir sombre, grimée en Geisha et tenant une bougie. Sans parler du dernier plan, l'une des plus belles conclusions cinématographique qui m'ai été donné lieu de voir... et quelle final surprenant pour la filmographie de ce réalisateur!
6666666666666666666/6
Dés la première seconde on est emporté : le lion de la MGM rugit sur des notes d’Elmer Bernstein qui font trépigner du pied. À l’écran, en scope bien sur, une horde de cavaliers surgissent d’un peu partout et dévalent le champs, toujours sur la même musique d’Elmer, aussi entrainante que celle des « 7 Mercenaires ». À propos de 7, ce chiffre magique ressurgit devant nos yeux à l’inscription du titre… « 7 Mongoles » ? Non , « Seven Women ».
Arrivé au terme de sa carrière, John Ford n’a plus rien à prouver, alors il fait un film avec seulement des personnages féminins. Pendant une bonne heure, les bandits chinois du générique resteront hors champs : ils ne sont qu’un gentil leur déposé devant les yeux du spectateur avide de Western. « Frontière Chinoise », dans un dernier requiem, fait appel à des grands thèmes du cinéma Fordien : l’idée de communauté, de positionnement individuel, et de monde frontière, ou s’affronte justement ces communautés.
Ce qui est remarquable chez Ford, c’est l’évolution de son cinéma, des premiers films que je trouve parfois assez neuneu jusqu’à la période crépusculaire qui s’ouvre avec « Liberty Valance ». Ford a appris à voir au delà de la frontière justement : celles des illusions idéologiques, des peuples et, ici, sexe. Non que la femme ai été un élément négligeable chez Ford, on peu même dire qu’elle y est bien plus présente que dans les westerns de Hawcks, mais elle n’était qu’un rouage qui ne faisait que provoquer du mouvement dans la communauté. Ici, elles sont la communauté.
À l’intérieur d’une communauté religieuse en pays étrangers, donc, mais qui pourtant est loin de fonctionner de manière pure. C’est non seulement un film sur une communauté, mais sur une communauté dégénéré. Il y a un seul homme, et ce n’est pas John Wayne, il serai plutôt Hume Cronyn… Ce dernier, qui plus est, met eneinte une des héroïnes. Il y a donc quelque chose qui n’est déjà plus net.
L’arrivée d’Anne Bancroft est le deuxième élément perturbateur. Femme affranchie, individualiste, malheureuse, alcoolique et médecin : elle est à la fois destructrice et réparatrice. Pour Sue Lyon elle devient un exemple, au détriment de la marâtre de l’établissement qui tente désespérément d’asseoir sur elle son influence. Sue, après avoir été Lolita, est ici un ange virginal, fantasme lesbien que se dispute deux femmes très différentes.
La communauté va être touché par deux fléaux extérieurs, en sus de sa désagrégation intérieure : la maladie (avec le choléra) et les bandits chinois. Réfugiée parmis les « Seven Women » (qui avec Anne Bancroft sont en faite 8!), une Miss Ling introduit l’ennemi et l’étranger. Ford fait de ce personnage magnifique une princesse avilie. Les bandits menés par Tunga Kahn sont avant tous d’horribles mâles vulgaires. Alors que les femmes chinoises sont interprétées par des asiatiques, ces bandits sont joués par Mike Mazurki et l’inévitable Woody Strode. Lors d’une scène emblématique, ces hommes, qui ont investie la place de nos héroines et les soumettent à biens de sales traitements, se battent dans une sorte de lutte/catch assez repoussante, ou ils s’autodétruisent.
Cette communauté de femme est-elle pourtant vouée à la destruction ? Pas vraiment : Ford donne de l’espoir, par la naissance d’un enfant et le sacrifice ; mais là encore, cette survivance n’est que le fruit d’une chose : l’évolution et la compréhension de l’autre.
Du point de vue de la mise en scène, Ford atteint ici une épure absolue, que ce soit lors du plan d’ouverture ou l’on pénètre dans cet espèce de couvent (les ouvertures de portes fordiennes ne sont pas mythique pour rien) ou bien ce moment magique ou Anne Bancroft déambule dans un couloir sombre, grimée en Geisha et tenant une bougie. Sans parler du dernier plan, l'une des plus belles conclusions cinématographique qui m'ai été donné lieu de voir... et quelle final surprenant pour la filmographie de ce réalisateur!
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Idem.Beule a écrit :Jamais pu passer outre le décorum (l'artifice et la théâtralité des décors, le ridicule de Mazurki en bandit asiatique)
Je ne déteste pas, mais j'ai vraiment du mal (alors que j'adore Ford).
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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- Doublure lumière
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+1Cosmo Vitelli a écrit :Idem.Beule a écrit :Jamais pu passer outre le décorum (l'artifice et la théâtralité des décors, le ridicule de Mazurki en bandit asiatique)
Je ne déteste pas, mais j'ai vraiment du mal (alors que j'adore Ford).
On retrouve les thèmes de Ford mais pas sa patte : mise en scène paresseuse, décors studios, interprétation outrée. Ford me donne l'impression de se désintéresser de son sujet.
Comme toi , j'adore Ford mais celui-là ne passe pas.
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- La France peut être fière
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Je partage également la quasi totalité de son avis (ce n'est pas mon film de Ford préféré), et c'est très bien dit en plus !vic a écrit :D'accord avec Mac Lean. Belle analyse.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)