Ingrid Bergman (1915-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Sybille
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Re: Votre Top Ingrid Bergman

Message par Sybille »

Intermezzo
Gregory Ratoff (1939) :

"Intermezzo" fut le premier film hollywoodien d'Ingrid Bergman. Elle y fait preuve avec beaucoup de fraîcheur et de luminosité de son charme inusable, mais hélas pour une histoire indigente et terriblement vieillie. Le film est heureusement court, car les situations s'enchaînent par contre avec pas mal de lenteur. Bergman interprète une jeune pianiste de talent qui tombe amoureuse d'un violoniste célèbre et marié. Celui-ci tombe rapidement sous son charme, et le couple décide de tout quitter pour mener une série de concerts avant de partir se reposer dans le Sud de la France. Passons encore sur le romantisme à deux sous dont fait alors preuve alors l'histoire, mais le pire est atteint lors de la fin où le film se transforme en un mélodrame larmoyant, moralisateur, et qui fait grincer des dents quant à l'image donnée des femmes. Un intéressant témoignage d'époque en tout cas... :roll:

4/10
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hansolo
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Itw Ingrid Bergman

Message par hansolo »

INGRID BERGMAN ÉVOQUE AVEC FRANCE ROCHE SA VIE PRIVÉE ET SON ABSENCE DES ÉCRANS
Cinépanorama - 19/11/1960 - 06min20s

http://www.ina.fr/media/entretiens/vide ... ns.fr.html
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Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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Cathy
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Cathy »

La Famille Stoddard, Adam had four sons (1941) - Gregory Ratoff

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Vers 1905, Adam Stoddard vit avec sa femme et ses quatre fils, il engage une jeune gouvernante Emilie pour ses enfants. Sa femme meurt subitement et il fait faillite, il est obligé de se séparer de sa gouvernante. Quelques années plus tard, après un retour de fortune, et au moment où la première guerre mondiale va éclater, il fait revenir Emilie comme promis, malgré que les enfants soient âgés, le second se marie avec une jeune femme qui va amener la discorde dans cette famille

Au départ le film semble s'avérer être une comédie familiale typique avec cette famille de quatre jeunes garçons dynamiques de cette nouvelle gouvernante qui sait tout de suite les charmer en faisant des tractions sur une barre fixe, puis vient vite le drame, avec le malaise et la mort de l'époque. On se dit alors que naturellement le mari va refaire sa vie avec la gouvernante pour le plus grand scandale, mais pas du tout, les ennuis financiers tombent et la gouvernante part, on échappe même aux adieux douloureux et tragiques entre un petit garçon et sa nounou adorée. Puis vient la guerre, le retour d'Emilie, l'arrivée de l'épouse d'un des frères, avec elle on sait que tout va changer, que les tensions vont se créer et qu'elle va faire exploser cette cellule familiale si heureuse. Le film est donc un beau mélodrame, qui voit la rivalité entre deux femmes, Emilie campée par une Ingrid Bergman égale à elle-même dans ce style de rôle "tragique" et Hester interprétée par Susan Hayward qui campe à merveille cette femme vulgaire et odieuse, Fay Wray complète le casting féminin dans le rôle très court de l'épouse, quant à Warner Baxter il campe un Adam Stoddard bonhomme et fort sympathique. Gregory Ratoff réalise un solide mélodrame efficace.
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Re: Votre Top Ingrid Bergman

Message par riqueuniee »

Sybille a écrit : Intermezzo
Gregory Ratoff (1939) :

"Intermezzo" fut le premier film hollywoodien d'Ingrid Bergman. Elle y fait preuve avec beaucoup de fraîcheur et de luminosité de son charme inusable, mais hélas pour une histoire indigente et terriblement vieillie. Le film est heureusement court, car les situations s'enchaînent par contre avec pas mal de lenteur. Bergman interprète une jeune pianiste de talent qui tombe amoureuse d'un violoniste célèbre et marié. Celui-ci tombe rapidement sous son charme, et le couple décide de tout quitter pour mener une série de concerts avant de partir se reposer dans le Sud de la France. Passons encore sur le romantisme à deux sous dont fait alors preuve alors l'histoire, mais le pire est atteint lors de la fin où le film se transforme en un mélodrame larmoyant, moralisateur, et qui fait grincer des dents quant à l'image donnée des femmes. Un intéressant témoignage d'époque en tout cas... :roll:

4/10
Ce film,qui marqua en effet les débuts hollywoodiens d'Ingrid Bergman,est en fait le remake d'un film suédois de 1936 ,de Gustaf Molander .Ingrid Bergman y tenait exactement le même rôle.Le film eut beaucoup de succès (y compris hors de Suède,apparemment).Les remakes de films étrangers à succès,déjà...
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Supfiction
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Supfiction »

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Cactus Flower (1969; Gene Saks)

Film délicieux et méconnu.
Ingrid Bergman, 55 ans est radieuse dans cette comédie scénarisée par I.A.L.Diamond l'ex acolyte du grand Billy wilder. On y retrouve d'ailleurs Walter Matthau en coureur de jupons. Et la toute jeune Goldie Hawn (plus jeune que sa fille aujourd'hui) dans son premier rôle. ça sent bon les sixties, notamment dans les scènes de danse où on croirait presque qu'Austin Powers va débarquer :uhuh:

Goldie Hawn joue très bien la gentille fille simple au grand coeur.
Matthau est dans son rôle habituel, bougon, cynique.

Mais Ingrid Bergman remporte largement la mise. Elle y est étonnante (je ne sais pas à l'époque si ce film a surpris mais aujourd'hui il est étonnant de la découvrir dans une si bonne comédie) et très drôle dans son rôle de vieille fille faussement coincée, amoureuse de son patron. Son talent s'y exprime totalement par un subtil mélange de tristesse et de d'humour. Elle y est parfois totalement coincée et abrupte (le côté cactus) et parfois totalement délirante puis attendrissante (flower power).

Si Casablanca est le top quasi incontestée de la dame, il est heureux qu'elle nous étonne encore par ce genre de découvertes. Chapeau bas pour une carrière aussi complète.

Voici un petit aperçu :
http://www.youtube.com/watch?v=E8NNIKbh ... r_embedded
Kimm
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Kimm »

Suis fan également de la prestation d'Ingrid dans le film, actrice qui a peu exploité ses ressources comiques, et qui nous donne un bel exemple de son talent :D
La scène-disco avec Goldie Hawn est tout simplement jubilatoire!
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Supfiction
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Supfiction »

Kimm a écrit :Suis fan également de la prestation d'Ingrid dans le film, actrice qui a peu exploité ses ressources comiques, et qui nous donne un bel exemple de son talent :D
La scène-disco avec Goldie Hawn est tout simplement jubilatoire!
Pas disco mais sur la nouvelle danse : "the dentist" ! :uhuh:
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Ann Harding
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Ann Harding »

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Intermezzo (1936) de Gustaf Molander avec Ingrid Bergman, Gösta Ekman et Erik Berglund

Anita Hoffman (I. Bergman), une jeune pianiste, devient l'accompagnatrice -et la maîtresse- du célèbre violoniste Holger Brandt (G. Ekman). Il a abandonné sa famille pour partir avec elle en tournée...

Kino vient de sortir un coffret de trois films de la période suédoise d'Ingrid Bergman avant son départ pour Hollywood. Ce mélo a été co-écrit par le réalisateur Gustaf Molander. Ce dernier fut un collaborateur de Stiller et Sjöström durant la période muette. Il fût l'auteur des scénarios de chefs d'oeuvre tels que Terje Vigen (1917), Thomas Graals Bästa Film (1917) et Herr Arnes Pengar (1919). Il devint lui-même réalisateur un peu plus tard. je n'avais vu jusqu'ici qu'un seul film de Molander, Förseglade läppar (1927) qui m'avait semblé plutôt banal en comparaison des oeuvres de Stiller et Sjöström. Cet Intermezzo est également un film qui a un parcours très balisé, et qui offre bien peu de surprises. Cette histoire d'adultère dans le milieu des musiciens est bien jouée, mais reste terriblement terre à terre. Gösta Ekman y joue un grand musicien extrêmement égoïste dont la carrière prime sur tout le reste. Ses enfants et son épouse ne le voient que fort peu, entre deux tournées. Cette dernière supporte de moins en moins ce délaissement. La tension va s'exacerber lorsqu'il s'amourache de la jeune Anita (une jeune et fraîche Ingrid Bergman). Le retour du musicien au sein de son foyer à la fin est l'occasion de rebondissements assez larmoyants. La copie offerte par Kino est assez médiocre: sombre et peu contrastée. Ce premier film m'a paru assez banal et j'espère que les deux suivants seront plus intéressants.
Dernière modification par Ann Harding le 6 juil. 11, 16:15, modifié 1 fois.
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par feb »

Ann Harding a écrit :Ce premier film m'a paru assez banal et j'espère que les deux suivants seront plus intéressants.
J'attends ton avis sur A Woman's Face (En kvinnas ansikte merci wikipédia :mrgreen: ) qui a servi de base au remake de George Cukor avec Joan Crawford à la place d'Ingrid Bergman.
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par someone1600 »

Intermezzo, il a pas été remaké, justement avec Ingrid Bergman des son arrivé aux USA par David O Selznik ? :?
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par feb »

someone1600 a écrit :Intermezzo, il a pas été remaké, justement avec Ingrid Bergman des son arrivé aux USA par David O Selznik ? :?
Tout à fait, avec Leslie Howards en 1939 : http://www.imdb.com/title/tt0031491/
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Ann Harding
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Ann Harding »

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En kvinnas ansikte (Le Visage d'une femme, 1938) de Gustaf Molander avec Ingrid Bergman, Anders Henrikson et Tore Svennberg

Anna Holm (I. Bergman), défigurée dans sa jeunesse, est à la tête d'une bande de maîtres-chanteurs. Un jour, alors qu'elle était venue faire chanter une femme, elle rencontre un chirurgien plasticien qui lui propose de l'opérer...

Ce mélo est tiré d'une pièce française de Francis de Croisset. L'intrigue est particulièrement délirante et pourrait donner lieu à un sommet du kitsch. Mais, Molander prend le parti du réalisme et ne cherche en aucune façon à donner au film une quelconque tonalité flamboyante. La neutralité du ton ne fait que renforcer les invraisemblances du scénario. Ingrid Bergman apparaît d'abord en femme avide et haineuse qui cherche à se venger de la société en volant et en faisant chanter des hommes ou des femmes riches. Son visage est déformé par une cicatrice qui vaut son pesant de latex. Selon la psychologie de bazar du film, son âme se reflète sur son visage. La cicatrice a induit la haine. Lorsqu'elle retrouve visage humain, son âme est censée retrouver le chemin de la vertu comme le lui dit le chirurgien qui l'a opérée. En fait, elle poursuit immédiatement une entreprise criminelle en se faisant embaucher -sous un faux nom- comme gouvernante d'un jeune garçon. Elle doit le faire disparaître pour le compte d'un parent qui veut hériter de la fortune du grand-père de l'enfant. Evidemment, la femme haineuse se transforme en femme aimante qui materne le petit. La rupture de ton après la première partie du film est assez difficile à avaler. Nous ne voyons pas d'évolution dans le personnage, mais un revirement à 180°. Cependant, cette seconde partie renferme quelques scènes intéressantes comme une course en traîneaux où le méchant emmène l'enfant vers la mort. Il est poursuivi par un autre traîneau où se trouve Ingrid et un parent de l'enfant. Le final -très moralisateur- atteint des sommets dans l'abnégation et la rédemption. Nous sommes vraiment face à un matériel suranné qui aurait bien besoin d'un traitement plus moderne. Je suis quand même très étonnée de voir à quel point les scénarios utilisés par le cinéma suédois dans les années 30 avaient perdu en qualité par rapport à la décennie précédente. Je ne suis pas étonnée que la MGM ait racheté ce sujet pour en faire un remake. Dans le cadre hollywoodien, ce mélo peut peut-être prendre une autre dimension grâce à ses excès. Ingrid Bergman -qui a cette fois-ci le rôle principal- joue avec virtuosité son rôle de femme haineuse et malade avant de redevenir une douce créature. Le film est une curiosité pour les fanas de Bergman. Mais, je ne le recommanderais pas à quelqu'un qui veut découvrir le cinéma suédois.
Dernière modification par Ann Harding le 6 juil. 11, 16:15, modifié 2 fois.
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par feb »

Merci pour cette critique Ann :wink: Est-ce que tu as l'occasion de voir la version MGM réalisée par Cukor ? J'ai vraiment apprécié ce film : la façon dont Joan Crawford est filmée, comment Cukor joue avec son visage, la description des 2 personnages masculins qui essayent chacun de leur façon d'attirer la jeune femme de leur coté.
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Ann Harding
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Ann Harding »

Non, je n'ai pas vu la version de Cukor. Mais, je me doute qu'elle doit être filmée assez différemment de la version suédoise.
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Re: Top Ingrid Bergman

Message par Ann Harding »

Le dernier titre du coffret Bergman, celui que j'ai trouvé le plus intéressant.

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Juninatten (Quand la chair est faible, 1940) de Per Lindberg avec Ingrid Bergman, Marianne Löfgren et Olof Widgren

Kerstin Nörbac (I. Bergman) se fait tirer dessus par son amant, un marin. Gravement blessée au coeur, elle en réchappe miraculeusement. Après un procès spectaculaire, elle part pour Stockholm refaire sa vie sous un faux-nom...

Ce dernier film de Bergman en Suède avant son départ pour Hollywood comporte les éléments habituels du mélodrame. Mais, contrairement aux deux films de Molander, le scénario offre des personnages complexes et moins artificiels. Kerstin Nörbac est à priori une jeune fille sans histoire, élevée dans une famille de placement. En fait, on découvre lors du procès qu'elle entretenait une liaison avec un marin. Cette histoire fait immédiatement la une des journaux en quête de gros titres. On découvre petit à petit les motivations de cette jeune fille malheureuse qui recherchait l'affection dans les bras de ce marin avant de se rendre compte de son erreur. Alors qu'elle voulait le quitter, il a tiré sur elle. Il était fou d'elle et ne pouvait supporter son départ. De son côté, elle n'avait pas mesuré les conséquences de sa liaison. Le film en dit finalement pas mal sur la moralité telle qu'on l'envisageait en Suède à l'époque. Les hommes sont immédiatement attirés par cette fille qui a osé avoir un amant. Quand Kerstin, changeant d'identité, devient Sara, elle rencontre d'autres jeunes femmes, comme elle, célibataires. Elles sont toutes confrontées au même dilemme : elles ont un petit ami qui voudrait bien coucher avec elle sans pour cela leur passer la bague au doigt. A l'occasion de ces 'Nuits de Juin' du titre, les pulsions vont se conjuguer et dénouer brutalement les frustrations des différents personnages. J'ai particulièrement apprécié les personnages féminins du film telle que la petite standardiste du journal à scandal qui flirte avec un jeune reporter sans scrupules. Le film dépeint habilement le milieu professionnel des jeunes femmes: l'hôpital où Åsa travaille comme infirmière et la rédaction où travaille la standardiste. Il y a même une pointe d'humour bienvenue qui met en place leurs rapports. Ingrid offre un portrait intéressant de cette jeune fille à l'air innocent, qui suscite l'intérêt des hommes. Elle reste jusqu'au bout assez ambiguë. Le rythme rapide du film tranche avec la lenteur bavarde des films de Molander. Au total, un film intéressant, mais bien loin de l'âge dor du cinéma suédois des années 10.
Dernière modification par Ann Harding le 6 juil. 11, 16:16, modifié 2 fois.
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