Où as-tu pu voir tout çà ?Jack Uzi a écrit :Vus récemment :
Le cabinet des figures de cire de Paul Leni.
3 sketches mettant respectivement en scène le calife de Bagdad (Emil Jannings), Ivan le terrible (Conrad Veidt) et Jack l'éventreur (Werner Krauss).
Un casting trois étoiles (c'est le cas de le dire), transporté dans des splendides décors fantasmagoriques 100% pur jus expressionniste.
Malgré ces atouts, le film se traîne un peu et le manque d'enjeu des trois histoires n'aide pas à se passionner pour ce film qui vaut avant tout pour son côté esthétique.
Le dernier film de Leni en Allemagne et un jalon important du cinéma expressionniste allemand (un peu fin de race tout de même), mais il n'est pas interdit de s'y ennuyer un peu.
La onzième année de Dziga Vertov
Quelques mois avant L'homme à la caméra, Vertov réalise à l'occasion du dixième anniversaire de la révolution d'Octobre un film de propagande exhaltant les vertus du socialisme soviétique.
Ici, c'est le travail dans sa dimension collective et les bienfaits qu'il apporte qui sont mis en avant (industrie, agriculture, construction, propagation de l'électricité).
Derrière les scories de propagande, en filigrane dans le film, c'est un portrait en creux des conditions de travail de l'époque qu'il nous est donné à voir. Sur ce point, Vertov et son opérateur (son frère) dépassent clairement la commande pour proposer une vision documentaire très intéressante magnifiée par un sens de la composition des images (cadrages, montage) éblouissant.
Sherlock Jr de Buster Keaton
Buster en projectionniste de cinéma, détective amateur à ses heures, se voit accusé par un rival amoureux d'un vol qu'il n'a pas commis.
Il traverse l'écran (Woody Allen réutilisera l'idée dans La rose pourpre du Caire) et devient à l'écran Sherlock Jr, le plus grand détective du monde, capable de résoudre les cas les plus difficiles.
Avalanche de scènes mémorables (notamment une hilarante partie de billard) et de gags millimétrés à un rythme effréné.
Le film est court (moins d'une heure) et très dense.
Un de mes films préférés de Keaton.
Seven chances (Fiancées en folie) de Buster Keaton.
Buster doit se marier le jour-même pour pouvoir bénéficier d'un héritage.
Le film doit sa célébrité à la fameuse scène où Buster est poursuivi par des centaines de femme en robes de mariée espérant tirer parti de l'héritage...
Un Keaton auquel je n'accroche pas beaucoup, même si le quota de gags réussis fait du bien aux zygomatiques.
A noter, la scène dans l'église où l'une après l'autre les mariées s'asseyent sans que Buster (au premier rang) ne les remarque. Une scène qui m'a fait penser à celle des Oiseaux d'Hitchcock où les oiseaux se rassemblent dans le dos de l'héroine avant l'attaque de l'école.
Le Cinéma muet
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Kurtz-Majordome : tentative de synthèse.
L'Étrange aventure de l'ingénieur Lebel est un bon film emmerdant au possible et très en avance sur ce temps. En effet, ce stock shot ultra-prévisible est raconté à travers plusieurs flashbacks de différents intervenants. Une sorte de Rashomon archaïque dont on se demande bien en quoi les cinémathèques peuvent y trouver un autre intérêt que purement historique. Si Sjöström n'atteint pas encore l'évanescence transcendentale (wow !) qui caractérisera certains de ses films hollywoodiens, les plans de ce machin sans intérêt et aussi trépidant qu'un reportage sur la vie de la paramécie en Inde Occidentale sont en effet parfaitement composés. Les éléments du décor sont intégérés parfois quasi-géométriquement au cadre. Le fait qu'il soit signé Sjöström se fait parfois cruellement sentir, notamment à la fin, trop vite expédiée. Quant à la réalisation, elle est impeccable.
Il va va tout autrement pour la Boule Noire, que j'ai trouvé passionnant et nettement moins intéressant. Cet étonnant petit film proche du sérial et faisant preuve de dix fois plus d'invention, avec une utilisation aboutie des filtres couleurs, est assez prévisible et je me suis rapidement ennuyé, d'autant que le film m'a semblé plastiquement moins réussi que le Sjöström. Je ne sais pas si c'est volontaire mais il n'y a aucune profondeur de champ, les personnages sont quasiment toujours filmés juste devant un mur. Bref, il faut voir cette perle qui nous embarque allègrement dans une rocambolesque et plaisante histoire de vengeance en faisant preuve d'un sens aigü du montage et du rythme. Dire qu’il a fallu attendre une heure du matin pour découvrir cette jolie vieillerie peu intéressante.
Et maintenant, faisez-vous votre avis .
L'Étrange aventure de l'ingénieur Lebel est un bon film emmerdant au possible et très en avance sur ce temps. En effet, ce stock shot ultra-prévisible est raconté à travers plusieurs flashbacks de différents intervenants. Une sorte de Rashomon archaïque dont on se demande bien en quoi les cinémathèques peuvent y trouver un autre intérêt que purement historique. Si Sjöström n'atteint pas encore l'évanescence transcendentale (wow !) qui caractérisera certains de ses films hollywoodiens, les plans de ce machin sans intérêt et aussi trépidant qu'un reportage sur la vie de la paramécie en Inde Occidentale sont en effet parfaitement composés. Les éléments du décor sont intégérés parfois quasi-géométriquement au cadre. Le fait qu'il soit signé Sjöström se fait parfois cruellement sentir, notamment à la fin, trop vite expédiée. Quant à la réalisation, elle est impeccable.
Il va va tout autrement pour la Boule Noire, que j'ai trouvé passionnant et nettement moins intéressant. Cet étonnant petit film proche du sérial et faisant preuve de dix fois plus d'invention, avec une utilisation aboutie des filtres couleurs, est assez prévisible et je me suis rapidement ennuyé, d'autant que le film m'a semblé plastiquement moins réussi que le Sjöström. Je ne sais pas si c'est volontaire mais il n'y a aucune profondeur de champ, les personnages sont quasiment toujours filmés juste devant un mur. Bref, il faut voir cette perle qui nous embarque allègrement dans une rocambolesque et plaisante histoire de vengeance en faisant preuve d'un sens aigü du montage et du rythme. Dire qu’il a fallu attendre une heure du matin pour découvrir cette jolie vieillerie peu intéressante.
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Te revoilà donc !Bartlebooth a écrit :Kurtz-Majordome : tentative de synthèse.
L'Étrange aventure de l'ingénieur Lebel est un bon film emmerdant au possible et très en avance sur ce temps. En effet, ce stock shot ultra-prévisible est raconté à travers plusieurs flashbacks de différents intervenants. Une sorte de Rashomon archaïque dont on se demande bien en quoi les cinémathèques peuvent y trouver un autre intérêt que purement historique. Si Sjöström n'atteint pas encore l'évanescence transcendentale (wow !) qui caractérisera certains de ses films hollywoodiens, les plans de ce machin sans intérêt et aussi trépidant qu'un reportage sur la vie de la paramécie en Inde Occidentale sont en effet parfaitement composés. Les éléments du décor sont intégérés parfois quasi-géométriquement au cadre. Le fait qu'il soit signé Sjöström se fait parfois cruellement sentir, notamment à la fin, trop vite expédiée. Quant à la réalisation, elle est impeccable.
Il va va tout autrement pour la Boule Noire, que j'ai trouvé passionnant et nettement moins intéressant. Cet étonnant petit film proche du sérial et faisant preuve de dix fois plus d'invention, avec une utilisation aboutie des filtres couleurs, est assez prévisible et je me suis rapidement ennuyé, d'autant que le film m'a semblé plastiquement moins réussi que le Sjöström. Je ne sais pas si c'est volontaire mais il n'y a aucune profondeur de champ, les personnages sont quasiment toujours filmés juste devant un mur. Bref, il faut voir cette perle qui nous embarque allègrement dans une rocambolesque et plaisante histoire de vengeance en faisant preuve d'un sens aigü du montage et du rythme. Dire qu’il a fallu attendre une heure du matin pour découvrir cette jolie vieillerie peu intéressante.
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Ton sens de l' 'à propos' me manquais ! (ceci dit sans dérision)
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A la Cinémathèque de Bruxelles.Majordome a écrit : Où as-tu pu voir tout çà ?
Chaque jour, 2 séances de films muets dans une salle spécialement dédiée à la projection de films muets.
A mon programme de films muets pour mai : 2 autres Keaton, un von Sternberg, un autre Vertov, un Naruse et peut-être d'autres en fonction de mes disponibilités.
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Quelle solution ont-ils employée pour la musique?Jack Uzi a écrit :A la Cinémathèque de Bruxelles.Majordome a écrit : Où as-tu pu voir tout çà ?
Chaque jour, 2 séances de films muets dans une salle spécialement dédiée à la projection de films muets.
A mon programme de films muets pour mai : 2 autres Keaton, un von Sternberg, un autre Vertov, un Naruse et peut-être d'autres en fonction de mes disponibilités.
Pas de musique? Un pianiste qui improvise?
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Programmation alléchante.Jack Uzi a écrit :A la Cinémathèque de Bruxelles.Majordome a écrit : Où as-tu pu voir tout çà ?
Chaque jour, 2 séances de films muets dans une salle spécialement dédiée à la projection de films muets.
A mon programme de films muets pour mai : 2 autres Keaton, un von Sternberg, un autre Vertov, un Naruse et peut-être d'autres en fonction de mes disponibilités.
Je t'envie de pouvoir découvrir les Vertov... C'est rare et çà en vaut très souvent la peine !
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étonnant que cette discussion sur les muets de jeudi sur arte n'est pas passionné plus de monde dans ce topic. il s'agissait quand même de 2 films très rares.
donc le SJOSTROM (l'un des plus grands cinéastes muets en ce qui me concerne) était il est vrai...intéréssant. en fait ce qu'il faut se rendre compte c'est que si le scénario en dehors de son coté "rashomon" avec ses flashbacks (qu'avait beaucoup apprécié louis delluc en son temps) est assez insignifiant, ce qui fait vraiment l'interet du film reside dans sa prouesse technique : victor sjostrom joue les 2 roles principaux (sjostrom est un acteur à la base) à l'image. pour les moins naphtalinés d'entre vous, souvenez vous de "faux semblants" de cronenberg sauf que là nous en sommes en 1916 !!!
et lorsqu'on se renseigne dans la belle biographie en anglais qu'on trouve encore par abebooks, on apprend qu'il s'agissait encore d'un film de commande et que c'est grâce à ce film qui a bien marché à l'époque que sjostrom a pu avoir plus de libertés et tourner le premier de ses chefs d'oeuvres (de la période scandinave) l'année suivante : "les proscrits", l'un des plus beaux films muets que je place au niveau de "seventh heaven" de frank borzage.
oui! c'est sur! là je m'adresse à quelqu'uns d'entre vous mais quand vous verrez ces films, vous comprendrez.
allez je vous laisse avec vos classiques du muets !!
(il y a autre chose que "l'aurore" ou "keaton" etc... dans le cinema muet. )
sans rancune comme on dit.
donc le SJOSTROM (l'un des plus grands cinéastes muets en ce qui me concerne) était il est vrai...intéréssant. en fait ce qu'il faut se rendre compte c'est que si le scénario en dehors de son coté "rashomon" avec ses flashbacks (qu'avait beaucoup apprécié louis delluc en son temps) est assez insignifiant, ce qui fait vraiment l'interet du film reside dans sa prouesse technique : victor sjostrom joue les 2 roles principaux (sjostrom est un acteur à la base) à l'image. pour les moins naphtalinés d'entre vous, souvenez vous de "faux semblants" de cronenberg sauf que là nous en sommes en 1916 !!!
et lorsqu'on se renseigne dans la belle biographie en anglais qu'on trouve encore par abebooks, on apprend qu'il s'agissait encore d'un film de commande et que c'est grâce à ce film qui a bien marché à l'époque que sjostrom a pu avoir plus de libertés et tourner le premier de ses chefs d'oeuvres (de la période scandinave) l'année suivante : "les proscrits", l'un des plus beaux films muets que je place au niveau de "seventh heaven" de frank borzage.
oui! c'est sur! là je m'adresse à quelqu'uns d'entre vous mais quand vous verrez ces films, vous comprendrez.
allez je vous laisse avec vos classiques du muets !!
(il y a autre chose que "l'aurore" ou "keaton" etc... dans le cinema muet. )
sans rancune comme on dit.
en ce qui me concerne aussi.SJOSTROM (l'un des plus grands cinéastes muets en ce qui me concerne)
dans mon top 5 avec Murnau, Browning, Niblo (oui Niblo !), Chaplin.
et pour le double-rôle, je ne savais pas. si c'est le cas, ça rend le film encore plus impressionant.
mais quel dommage qu'il manque une bonne partie de la fin
Sinon, Jack Uzi a parlé des Proscrits quelques pages avant dans ce topic.
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Je viens de le voir (et de l'enregistrer) et je confirme : trés trés grand film .2501 a écrit :Très grand film : à vos magnétos !!!Spongebob a écrit :Attention !
Tout de suite sur RTBF 2 La Grêve d'Eisenstein (1924) !!!!
Je me souviens que tu nous avais donné ton avis sur pas mal de films d'Eisenstein sur le forum ciné de DVD Rama (pour moi c'est le topic le plus intéressant) : http://www.dvdrama.com/forums/viewtopic ... n&start=40
Et le lien vers le test du DVD sur DVD Classik : http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_eisenstein.htm
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d'un autre coté, tout le monde ne pouvait veiller jusqu'à 0h25 et certains comme moi les ont enregistrés, faut juste trouver le temps de les voirvivian a écrit :étonnant que cette discussion sur les muets de jeudi sur arte n'est pas passionné plus de monde dans ce topic. il s'agissait quand même de 2 films très rares.
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de toute façon, le topic ne disparaitra pas, on pourra toujours en reparler plus tard
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C'est pourtant le seul intérêt de ces séquences extrèmement statiques... Je dois dire que je me suis escrimé à chercher la superposition des images et c'est quasi invisible... étonnant.Kurtz a écrit :en ce qui me concerne aussi.SJOSTROM (l'un des plus grands cinéastes muets en ce qui me concerne)
dans mon top 5 avec Murnau, Browning, Niblo (oui Niblo !), Chaplin.
et pour le double-rôle, je ne savais pas. si c'est le cas, ça rend le film encore plus impressionant.mais quel dommage qu'il manque une bonne partie de la fin
Sinon, Jack Uzi a parlé des Proscrits quelques pages avant dans ce topic.