Jean Gabin (1904-1976)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Père Jules
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Père Jules »

Léo Pard a écrit :Mauvaise nouvelle : Mélodie en sous-sol sera probablement diffusé en version colorisée, au vu de la bande annonce de Direct 8.
On atteint des degrés insoupçonnés de connerie ! :evil:
Léo Pard
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Léo Pard »

riqueuniee a écrit :Version colorisée et coupures publicitaires probables : je passe mon chemin. D'autant plus que le film n'est pas une rareté.
Finalement, il n'a pas été diffusé en version colorisée (idem pour la rediffusion qui débute actuellement). Etonnant de la part d'une chaîne du groupe TF1.
dudu
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par dudu »

:shock:
moi je le vois "sur"-colorisé en ce moment :wink:
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Léo Pard »

dudu a écrit ::shock:
moi je le vois "sur"-colorisé en ce moment :wink:
Je parlais de La Traversée de Paris sur TMC, et non de Mélodie en sous-sol sur Direct 8 qui est bel et bien colorisé. :wink:
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onvaalapub
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par onvaalapub »

Quelqu'un sait-il à qui appartient les droit du Messager de Raymond Rouleau avec Jean Gabin et Bernard Blier (entre autres) ? Une VHS éditée par TF1 vidéo est sortie il y a quelques années, mais depuis plus rien. A-t-on une chance de le voir édité en DVD un jour ? Que vaut ce film réalisé en pleine gloire de Gabin ?
Merci de vos réponses :)
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cineberry
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par cineberry »

D'après le Registre de la Cinématographie et de l'Audiovisuel (http://www.cnc-rca.fr), les droits seraient chez René Chateau.
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onvaalapub
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par onvaalapub »

cineberry a écrit :D'après le Registre de la Cinématographie et de l'Audiovisuel (http://www.cnc-rca.fr), les droits seraient chez René Chateau.
Merci pour la réponse ! Reste plus qu'à espérer une édition, un jour... et si possible de qualité (c'est beau de rêver :? )
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cineberry
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par cineberry »

onvaalapub a écrit :
cineberry a écrit :D'après le Registre de la Cinématographie et de l'Audiovisuel (http://www.cnc-rca.fr), les droits seraient chez René Chateau.
Merci pour la réponse ! Reste plus qu'à espérer une édition, un jour... et si possible de qualité (c'est beau de rêver :? )
Si les droits sont cleans (parce qu'avec l'affaire de La belle équipe, il faut se méfier...), on peut espérer une réédition chez René Chateau.
Par contre, une édition de qualité, faut pas trop en demander au père René...
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Music Man »

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COEURS JOYEUX de Hans SCHWARTZ et Max de VAUCORBEIL – 1932
Avec Jean GABIN, Josseline GAEL et Gabriel GABRIO

Un jeune homme, Charles, opérateur dans un cinéma de quartier, est soupçonné d'avoir participé à un vol de bijoux. Sa fiancée, Lucette, voudrait le sauver mais il faudrait, pour cela, dénoncer son frère Olivier qui est le chef de la bande de voleurs

Cette comédie policière est la version française d’un film allemand tourné simultanément (Zigeuner einer nacht) avec Jenny Jugo (à l’époque où la UFA préférait tourner des films en multiples versions qu’utiliser la technique du doublage).
Comme dans pas mal de ses comédies du début du parlant, le rythme est vraiment d’une infinie lenteur et le jeu de certains comédiens trop marqué par le théâtre de boulevard.
Le cinéaste semble s’amuser voire se moquer des nouvelles possibilités laissées par l’avènement du son, en commençant son film en muet !(en fait, la projection d’un vieux muet dans une salle de cinéma), ce qui a du troubler voir agacer plus d’un spectateur de l’époque qui en voulait pour son argent ! Ensuite, les bruitages sont souvent opérés par des instruments de musique, (les claquements des portes de voiture doublés par un bruit de tambour, etc..). H Schwarz a sans doute voulu donner ainsi un air très musical à cette production (qui comporte des chansons de Paul Abraham) mais du coup cela fait très vieillot et artificiel. Le film n’en a pas moins un certain charme car le tout jeune et joufflu Jean Gabin a déjà de la présence, dans un personnage de titi parisien à la Henry Garat. Sa partenaire la délicate Josseline Gael est charmante (peut-être un peu effacée par rapport à Jenny Jugo la vedette de la version allemande).On a quand même fait mieux et plus attachant dans le genre comédie en chansons à la même époque. Le scénario est de Henry Koster.
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Commissaire Juve
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Commissaire Juve »

Tiens, revoilà Josseline Gaël (qui finira si mal).
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Supfiction
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit :Tiens, revoilà Josseline Gaël (qui finira si mal).
Quand je fais une recherche sur Josseline Gaël, je tombe à chaque fois sur une intervention du Commissaire :mrgreen: l'un des seuls sans doute qui s'intéresse encore à des actrices oubliées de cette époque.

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Je viens de redécouvrir La main du diable de Tourneur/Le chanois. Et Josseline Gaël m'a tapé dans l’œil. C'est "marrant", dès qu'une actrice prometteuse de cette époque a disparu par la suite, je me dis : tiens il a du lui arriver des embrouilles à la fin de la guerre..

Voici ce que j'ai trouvé sur elle :
Josseline Gaël naît le 4 février 1917 à Paris. Véritable enfant prodige du cinéma muet, elle commence à tourner sous la direction de Louis Feuillade dès 1925, tout en prenant des cours de danse classique et d’art dramatique.

À l’avènement du parlant, Josseline Gaël a tout juste treize ans. Mais cela ne l’empêche pas de se retrouver dans les studios berlinois pour tourner «Les amours de minuit» en version allemande et française sous la direction de Carl Froelich, Marc Allégret et Augusto Genina. En 1931, elle côtoie Jean Gabin qui fait l’une de ses premières apparitions au cinéma dans «Tout ça ne vaut pas l’amour» de Jacques Tourneur. En 1932, pour ses quinze ans, elle est Julie dans l’adaptation cinématographique de la pièce de Molière «Monsieur de Pourceaugnac». La même année, elle donne la réplique à Françoise Rosay et au jeune premier Georges Rigaud. Quelle actrice de l’époque peut rêver d’un tel palmarès ! Et ce n’est qu’un début...En 1933, elle incarne Cosette dans l’adaptation en trois épisodes du monument littéraire hugolien «Les Misérables», tandis que Harry Baur est Jean Valjean. Elle se retrouve héroïne de Paul Féval en interprétant Aurore aux côtés de Robert Vidalin dans le rôle titre du «Bossu» adapté par René Sti. Elle tourne tous les genres et enchaîne films sur films, près d’une quarantaine en dix ans. Elle est dirigée par les grands metteurs en scène de l’époque: Christian-Jaque, Victor Tourjansky, Pierre Caron, Jean Dréville, Sacha Guitry, etc. Elle donne la réplique à bien des acteurs dont en 1938, le très populaire Henri Garat dans «Les femmes collantes» et un comique qui commence à faire parler de lui, Fernandel, dans «Barnabé» de Alexandre Esway.

Josseline Gaël qui a grandi sur les plateaux, est sans doute une jeune fille étonnante. C’est ainsi qu’elle partage le lit d’un des ses partenaires, le très original Jules Berry de trente quatre ans son aîné. Elle lui donne d’ailleurs une petite fille Michèle. Elle tourne avec son mari sept films dont «Face au destin» (1939) de Henri Fescourt. Même si, sous l’occupation, Josseline tourne un peu moins, elle se produit encore dans près d’une dizaine de films dont «La main du diable» (1942) de Maurice Tourneur, avec Pierre Fresnay et Noël Roquevert. Elle est également la partenaire de Tino Rossi dans «L’île d’Amour» qui, tournée en 1943, sortira l’année suivante.

Pendant la guerre, Josseline rencontre aussi son destin. En effet, elle s’amourache d’un homme plein de prestance. Mais la jeune femme manque totalement de jugement en le choisissant parmi la pire espèce du Milieu lyonnais. Véritable truand, il mène la belle vie en extorquant des fonds et en tuant. Il «travaille» également pour la Gestapo. Il est fusillé à la libération. Josseline qui a profité au mieux des largesses de son amant, est incarcérée à l’été 1944, tandis que son dernier film «Coup de tête» avec André Alerme sort sur les écrans. Elle est jugée deux ans plus tard. En témoignant, son mari Jules Berry lui évite le pire. À vingt-sept ans, Josseline Gaël comprend peut-être mais un peu tard que la vie ce n’est pas du cinéma. Elle ne retrouve pas, bien évidemment, le chemin des studios. Elle se retire en province avec sa mère et sa fille. Elle décède dans une maison de retraite, pas loin d’Angoulême, en Charente, le 10 août 1995. Oubliée de tous, mais c’était sans doute mieux ainsi.
Josseline a également tourné avec Gabin dans Tout ça ne vaut pas l'amour (Jacques Tourneur), film que j'aimerai bien voir mais malheureusement invisible il me semble. Marrant, elle a tourné pour Jacques Tourneur 10 ans avant de tourner pour son père, Maurice dans La main du diable..

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Josseline Gaël, Jean Gabin, Marcel Levesque

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Commissaire Juve
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Commissaire Juve »

En tout cas, je vois qu'il y a encore des Gabin à découvrir.
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Supfiction
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit :En tout cas, je vois qu'il y a encore des Gabin à découvrir.
Oui, toute la période de ses débuts est encore peu connue.
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Tommy Udo »

Quelques-uns étaient sortis en VHS chez RC, mais c'est vrai que depuis l'avènement du DVD ils se font malheureusement plus rares.
Du reste, le Tourneur m'intrigue également depuis plusieurs années. Sa courte période française est relativement méconnue mais compte au moins deux petites pépites : TOTO et LES FILLES DE LA CONCIERGE^^
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Re: Jean Gabin (1904-1976)

Message par Alligator »

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http://alligatographe.blogspot.fr/2013/ ... liere.html

Les grandes familles (Denys de La Patellière, 1958)

De temps en temps, j'ai besoin de voir un vieux film dialogué par Michel Audiard, avec des Jean Gabin, des Bernard Blier, Louis Seigner ou autre Jean Desailly. J'ai besoin de ma dose de France vintage, de noir et blanc signé Louis Page, de films de Gilles Grangier, Denys de la Pattellière ou Jean Delannoy. Mon petit shot de toxico au cinéma de grand-papa. Et je me suis donc fait mon petit kif avec ces grandes familles.

Que de monde sur la fiche, de noms ronflants, de vrais monuments et des trucs d'un autre temps, de petites curiosités aussi comme la présence en assistant réalisateur de Pierre Granier-Deferre. Et puis il y a Druon, ahhh cette grande gueule de Maurice Druon, l'un des plus flamboyants des réacs que le Figaro ait connu. Son idolâtrie de l'aristocratie, des ors de la République, bref des hauts de ce monde, se sent un peu dans ce film. La trame de son roman est évidemment encore présente, même si l'on entend et l'on comprend très vite que la verve volontiers frondeuse de Michel Audiard a quelque peu ébouriffé le récit et surtout le ton que le vieux coincé avait dû mettre dans son roman. Je confesse que je n'ai pas lu le roman, mais connaissant le bonhomme il n'aurait certainement pas osé tout ce qu'un Audiard peut se permettre. S'ils ne sont pas du même monde, entre le titi parisien à casquette et le vieux croûton de l'Académie, ils ont au moins eu le mérite de nous pondre une petite histoire bien croustillante, au fond très moralisatrice, en tout cas divertissante à souhait. La réalisation de Denys de la Pattellière est comme d'habitude, très sage, sans grand éclat, mais redoutablement efficace quand il s'agit de mettre les acteurs sur les meilleurs rails. Tout est fait pour que les comédiens soient les mieux filmer. Souvent De la Pattellière use d'assez gros plans pour bien montrer les émotions des personnages. Une réalisation très simple, allant directement au but, pour mettre en valeur le jeu des comédiens. Et ça marche!

On se délecte de la face qu'on devine jaune d'un Pierre brasseur au summum de la gourmandise quand il éructe sa haine envers sa famille.
On est estomaqué par la puissance du coup que prend Jean Gabin quand il réalise à quel point sa stratégie est désastreuse, quand il voit son univers s'écrouler. Il est rare de le voir toucher à ce point, les larmes aux yeux, un moment fort impressionnant.
On s'amuse du regard libidineux que Bernard Blier lance à la future Mme de Rothschild (Nadine Tallier aux tétons charmants).

Le travail de Denys de la Pattellière est en grande partie soulagé par la toujours très nette et précise photographie de Louis Page. Là aussi peu d'éclat, mais une maîtrise toujours sans aucune bavure.

Et puis Michel Audiard est encore une fois au sommet de son art. Ici ce n'est pas l'argot, ni la réplique de bistrot qui fuse, mais les bons mots élégants dans un français impeccable, presque littéraire et pas moins percutant. Comme il s'agit d'une histoire de combat entre rupins, costauds de la bourse, les dialogues sont offensifs. Les crocs sont de sortie et les invectives sont envoyées avec faux-semblant et ton mielleux, mais ils n'empêchent pas la dureté, la violence. Le film contient deux ou trois tirades monumentales, de celle qui classent Michel Audiard parmi les plus grands. On admire donc comment l'artiste réussit en deux ou trois répliques à situer une scène et les personnages. C'est tellement bien écrit, ciselé à la perfection dans le rythme, dans la musicalité des mots et en plus, l'enfoiré, il le fait avec un humour féroce! Tellement drôle, tellement intelligent, tellement efficace ! Comment ne pas adorer Michel Audiard ? Sais pas. Dieu sait qu'il était par bien des aspects un peu réac lui aussi, mais on sent qu'au contraire il laisse aller son appétit de petit anar, de provocateur quand il fait parler Pierre brasseur dans un personnage de nouveau riche, bobo noceur tringleur. Il reste tout aussi mordant quand il donne à Jean Desailly une des plus belles engueulades qu'il ait été de recevoir par un Jean Gabin en pleine forme.

Outre ses pics, ces grandes scènes d'anthologie, le film offre un beau portrait de cette France qui menait le monde, celle d'avant 73, celle des grands patrons d'industrie, celle qui présidait le FMI, qui dictait ses ordres à la bourse et aux politiques, celle d'avant la nouvelle donne que l'émergence de nouveaux pôles a fait surgir dans le monde économique et politique. C'est un temps révolu qu'il est intéressant de re-découvrir, pour ses mœurs si exotiques de nos jours : une jeune fille fait la gueule parce qu'elle s'est faite engrosser par un homme marié de 30 ans son aîné ; une actrice monte en grade médiatique en faisant la pute ; un industriel fait du blé avec un journal, etc. Bref des trucs vraiment chelous et qui marquent leur époque, n'est-ce pas?
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