Moi, récemment, j'ai eu de très gros chocs en découvrant les films sortis par Warner sous le label "Forbidden Hollywood", correspondant à la période 1930-1934 qui précède l'application réelle du code Hays par les studios.Cololi a écrit : est ce que par contre ... le western classique ne commet par l'erreur de ne pas se rendre compte qu'il projette certainement les USA des années 1950 dans une autre époque (1860-1890) ?
n'est ce pas Hollywood plus qu'autre chose que nous voyons à l'écran ? Je t'avoue que j'ai peu d'appétence pour la manière d'Hollywood, c'est à dire comme je l'ai dit sa taxinomie rigide et superficielle entre le bien et le mal.
Aussi j'ai eu une énorme surprise en découvrant les films de Scorcese, Cimino ou Coppola (...) car c'était du cinéma qui faisait exploser ça (pour mon plus grand bonheur).
La sécheresse de traitement, la modernité des thèmes (et donc une certaine intemporalité), la variété des sujets abordés fugacement ou pas, et qui seront occultés pendant près de 30 ans ensuite (adultère, viol, drogue, suicide, ...) font que je me suis pris des grosses claques !
"Une allumette pour 3", "wild boys of the road", "Liliane / baby face", "héros à vendre", "voyage sans retour", "man wanted", "jewel robbery", "fascination", "la belle de Saigon", "purchase price"...
Autant de films surprenant, étonnant, enthousiasmant, et pour certains, que je qualifierais de chefs d'œuvre (certains Wellman notamment).
En attendant "Hallelujah" et "Notre pain quotidien" de King Vidor...
Et que dire des films muets de von Stroheim (mais on pourrait en citer plein d'autres, des réalisateurs) ?
"Les rapaces" est absolument sans concession, "Queen Kelly" (avec sa fin africaine) ou "Wedding march" sont décalés et dérangeants...
Rhaa, il faut vraiment en voir autant que possible.Cololi a écrit :Je pense à Fritz Lang (que je considère comme le plus grand génie du cinéma ... du peu que je connais du cinéma) aussi : dans sa période "allemande", ses films sont géniaux ... et je fus médusé quand j'ai vu "Les Contrebandiers de la Moonfleet" de ne plus retrouver un atome de Lang ... comme si il avait été totalement ramolli, neutralisé par Hollywood ... Récemment j'ai vu "Fury" qui est indéniablement un excellent film (mais c'est un cran en dessous de sa période allemande, car déjà par le happy end et la façon de retomber bien gentiment sur ses pattes, sonne déjà Hollywood), mais c'était son tout premier de la période américaine.
"Règlement de comptes", "Chasse à l'homme", "la 5e victime", "J'ai le droit de vivre", les films produits par Wanger, parmi d'autres, sont d'excellents films (le premier étant, pour moi, l'un des sommets de sa fin de carrière, un chef d'œuvre de sécheresse).
Quant à sa 1ère période allemande, si j'adore tout ce que j'y ai vu, une partie du discours de "Metropolis" peut être considéré comme un peu naïf (la réconciliation du cœur et de de la main).
Et que dire du final de "Frau im mond" !?
"Les espions" et "M le maudit" sont les deux films que je préfère, de cette période, même si le diptyque "Mabuse" (voire le volet parlant du testament) ou "Metropolis" figurent aisément parmi mes films fétiches que je peux coller aisément dans un top 200.