Steve Mc Queen (1930-1980)
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
La partition de Michel Legrand a été refusée par les producteurs du film - en dépit du soutien du réalisateur. Charles Bernstein a écrit la musique de remplacement. Selon le compositeur français un arrangement a permis de conserver son travail pour les copies distribuées en Europe. Je me demande néanmoins si sa mémoire ne lui joue pas des tours, dans la mesure où la copie française que j'ai vue à l'époque était illustrée de la seule contribution de Charles Bernstein.
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010
Count Dooku a écrit :
Je ne suis pas fan de poker mais j'ai plutôt bien aimé ce film, qui bénéficie d'un casting vraiment excellent. La première partie du film est somme toute très conventionnelle et sans éclat, et bien qu'elle soit nécessaire pour présenter les personnages et les principaux enjeux, elle aurait méritée à être plus courte ou tout du moins plus rythmée et moins convenue. Mais dès qu'on en arrive à la partie proprement dite, le film prend une autre dimension et la mise en scène de Jewison retranscrit à merveille la tension qui règne durant ces heures interminables. Le duel Steve McQueen/Edward G. Robinson est très réussi et ces deux acteurs livrent une performance absolument remarquable, de même que Karl Malden, excellent comme à l'accoutumée. Le rebondissement final est vraiment bien amené et m'a surpris, et c'est finalement une bonne chose que de ne pas avoir succombé au happy end, ça rend le personnage de McQueen plus fragile et donc plus intéressant. J'ai passé un bon moment devant ce film. 4,5/6
Et puis, quand tu as Ann-Margret et Tuesday Weld dans le même film, ça aide aussi pas mal. Excellent pour ma part.
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010
Oui, surtout Ann-Margret, qui a des arguments de poids.
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010
Parfois, certains ordis n'affichent pas les images (fichue connexion). Ce serait sympa d'indiquer par écrit les titres des films en question, on veut suivre quand même !Count Dooku a écrit :Oui, surtout Ann-Margret, qui a des arguments de poids.
(même si là, à vous lire, je me doute que vous parler du Kid de Cincinnati, un film très sympa en effet).
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010
Oups, désolé, j'en tiendrais compte la prochaine fois (et j'ai édité mon post! ).cinephage a écrit :Parfois, certains ordis n'affichent pas les images (fichue connexion). Ce serait sympa d'indiquer par écrit les titres des films en question, on veut suivre quand même !Count Dooku a écrit :Oui, surtout Ann-Margret, qui a des arguments de poids.
(même si là, à vous lire, je me doute que vous parler du Kid de Cincinnati, un film très sympa en effet).
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010
Tiens, gourmand, va !cinephage a écrit :Parfois, certains ordis n'affichent pas les images (fichue connexion). Ce serait sympa d'indiquer par écrit les titres des films en question, on veut suivre quand même !Count Dooku a écrit :Oui, surtout Ann-Margret, qui a des arguments de poids.
(même si là, à vous lire, je me doute que vous parler du Kid de Cincinnati, un film très sympa en effet).
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010
Je l'ai vue récemment dans le Carnal Knowledge de Mike Nichols...et c'est clair que ses attributs m'ont sauté aux yeux ! Je ne la pensais pas si bien gâtée par la nature...
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
Bullitt - Réalisé par Peter Yates / 1968 :
Bullitt, ou le polar que j'aime revoir très régulièrement, tant l'avis que j'ai dessus ne parait jamais définitif. Mais j'ai fini par comprendre l'importance de ce film, me concernant. Je me rappelle, à 17 ans, trainer dans les DVD en promo (c'était en 2002, les très grosses promos étaient à 15€ pièce...) et passer devant le coffret DVD de French connection 1 & 2. A l'époque, ma cinéphilie était avant tout axée sur Hitchcock, Hawks, Ford, Wayne, Bogart, Bergman... du naphtaliné de l'âge d'or, le vrai. Ce coffret me faisait vraiment envie. Mais je n'avais pas pris mon argent. Ma mère, vraisemblablement peu dupe, me dit que ce coffret est trop cher. On passe dans un autre rayon, et voilà, au hasard, dans les quelques vieux films édités à l'époque (cela a vraiment bien changé en 10 ans ! ), une pile de DVD de Bullitt. Ma mère me dit "Ah, tu verras, c'est super, avec Steve McQueen, un film policier moderne pour l'époque". Content que ma mère ait remarqué mon désœuvrement (on est un cinéphile chieur ou on ne l'est pas ), je saisis le DVD et nous passons à la caisse. Dans la voiture, je lis fébrilement la quatrième de couverture, tout cela me semble très bien, j'ai l'eau à la bouche rien qu'à l'idée de regarder le film. Nous rentrons à la maison, ma mère s'absente (elle n'a d'ailleurs toujours pas revu le film depuis les années 70 ou 80), je met le disque dans le lecteur. Le film se lance. Le souvenir que j'en garde ? Une claque monstrueuse. Mais pas dans le sens où on peut l'entendre habituellement. Simplement, je remarquais inconsciemment qu'il s'agissait de mon premier film policier des années 60-70, après avoir écumé tous les plus grands films d'action des années 80 avec Stallone, Schwarzy, et autres actionners... Mon premier polar nerveux, et je vois débarquer ce Steve McQueen fringuant, classe, en veste, bref, le mec cool. Le film me parait totalement ovniesque, la patine sixties m'étreint de sa chaleur colorée, San Francisco se dévoile à moi pour la première fois comme étant une ville cinégénique du plus bel effet (j'étais habitué à Los Anglees, façon Die hard...), et la poursuite en voiture me donne immédiatement envie d'acheter une Ford Mustang. Mais surtout, la musique. Lalo Schiffrin, un nom dont je n'avais jamais entendu parler. Et ce morceau de jazz groove urbain pendant la filature, juste avant la poursuite. Je me souviens avoir couru au centre commercial le plus proche à nouveau et de m'être acheté les deux BO du film, à quelques jours d'intervalle (l'originale et la réarrangée, toutes deux de Schiffrin). Je n'avais jamais entendu un jazz comme celui-là, et depuis cette BO n'a jamais été battue, même si j'ai découvert la quasi-totalité des grandes BO grooves du cinéma des seventies. J'étais accroc.
Avec les années, j'ai revu plusieurs fois le film, souvent déçu, parfois désappointé. Ont bien sûr suivi sa première vision des films tels que French connection et sa suite, les Dirty Harry, et les autres... En le voyant aujourd'hui, je me rends simplement compte qu'il s'agit d'un jalon essentiel de ma cinéphilie, d'un film qui m'a simplement ouvert d'autres horizons et qui reste, malgré ses imperfections, un modèle du genre. Je regrette presque cette période où je découvrais le film, et où j'y adhérais sans restriction, sans me poser de question. J'étais absorbé. Une découverte sensitive, donc, un peu blasée par le temps. Cela fait 8 ans, 8 années durant lesquelles j'ai vu un nombre incalculable de films (dans des proportions telles que je me demande parfois si je ne suis pas un peu fou, d'ailleurs... mais je pense que plusieurs d'entre vous savent pertinemment bien de quoi je parle ), 8 années durant lesquelles le jugement s'est altéré, a évolué, s'est nourri du cinéma américain de A jusqu'à Z (avec pas mal d'incursions françaises tout de même), et où des dizaines et des dizaines de réalisateurs et acteurs/trices ont été découvert(e)s. En 8 ans, on achète plus de 1500 films en DVD, on fait croître sa bibliothèque ciné d'un grand nombre de livres passionnants... Forcément, Bullitt n'a plus la même saveur. Dommage, mais le souvenir perdure. Le souvenir de cette après-midi d'été plutôt moite (je m'en rappelle) où j'ai été percuté par ce bolide jazzy. Rien que pour cela, ce film restera l'un de mes polars sixties and seventies de chevet.
Bullitt, ou le polar que j'aime revoir très régulièrement, tant l'avis que j'ai dessus ne parait jamais définitif. Mais j'ai fini par comprendre l'importance de ce film, me concernant. Je me rappelle, à 17 ans, trainer dans les DVD en promo (c'était en 2002, les très grosses promos étaient à 15€ pièce...) et passer devant le coffret DVD de French connection 1 & 2. A l'époque, ma cinéphilie était avant tout axée sur Hitchcock, Hawks, Ford, Wayne, Bogart, Bergman... du naphtaliné de l'âge d'or, le vrai. Ce coffret me faisait vraiment envie. Mais je n'avais pas pris mon argent. Ma mère, vraisemblablement peu dupe, me dit que ce coffret est trop cher. On passe dans un autre rayon, et voilà, au hasard, dans les quelques vieux films édités à l'époque (cela a vraiment bien changé en 10 ans ! ), une pile de DVD de Bullitt. Ma mère me dit "Ah, tu verras, c'est super, avec Steve McQueen, un film policier moderne pour l'époque". Content que ma mère ait remarqué mon désœuvrement (on est un cinéphile chieur ou on ne l'est pas ), je saisis le DVD et nous passons à la caisse. Dans la voiture, je lis fébrilement la quatrième de couverture, tout cela me semble très bien, j'ai l'eau à la bouche rien qu'à l'idée de regarder le film. Nous rentrons à la maison, ma mère s'absente (elle n'a d'ailleurs toujours pas revu le film depuis les années 70 ou 80), je met le disque dans le lecteur. Le film se lance. Le souvenir que j'en garde ? Une claque monstrueuse. Mais pas dans le sens où on peut l'entendre habituellement. Simplement, je remarquais inconsciemment qu'il s'agissait de mon premier film policier des années 60-70, après avoir écumé tous les plus grands films d'action des années 80 avec Stallone, Schwarzy, et autres actionners... Mon premier polar nerveux, et je vois débarquer ce Steve McQueen fringuant, classe, en veste, bref, le mec cool. Le film me parait totalement ovniesque, la patine sixties m'étreint de sa chaleur colorée, San Francisco se dévoile à moi pour la première fois comme étant une ville cinégénique du plus bel effet (j'étais habitué à Los Anglees, façon Die hard...), et la poursuite en voiture me donne immédiatement envie d'acheter une Ford Mustang. Mais surtout, la musique. Lalo Schiffrin, un nom dont je n'avais jamais entendu parler. Et ce morceau de jazz groove urbain pendant la filature, juste avant la poursuite. Je me souviens avoir couru au centre commercial le plus proche à nouveau et de m'être acheté les deux BO du film, à quelques jours d'intervalle (l'originale et la réarrangée, toutes deux de Schiffrin). Je n'avais jamais entendu un jazz comme celui-là, et depuis cette BO n'a jamais été battue, même si j'ai découvert la quasi-totalité des grandes BO grooves du cinéma des seventies. J'étais accroc.
Avec les années, j'ai revu plusieurs fois le film, souvent déçu, parfois désappointé. Ont bien sûr suivi sa première vision des films tels que French connection et sa suite, les Dirty Harry, et les autres... En le voyant aujourd'hui, je me rends simplement compte qu'il s'agit d'un jalon essentiel de ma cinéphilie, d'un film qui m'a simplement ouvert d'autres horizons et qui reste, malgré ses imperfections, un modèle du genre. Je regrette presque cette période où je découvrais le film, et où j'y adhérais sans restriction, sans me poser de question. J'étais absorbé. Une découverte sensitive, donc, un peu blasée par le temps. Cela fait 8 ans, 8 années durant lesquelles j'ai vu un nombre incalculable de films (dans des proportions telles que je me demande parfois si je ne suis pas un peu fou, d'ailleurs... mais je pense que plusieurs d'entre vous savent pertinemment bien de quoi je parle ), 8 années durant lesquelles le jugement s'est altéré, a évolué, s'est nourri du cinéma américain de A jusqu'à Z (avec pas mal d'incursions françaises tout de même), et où des dizaines et des dizaines de réalisateurs et acteurs/trices ont été découvert(e)s. En 8 ans, on achète plus de 1500 films en DVD, on fait croître sa bibliothèque ciné d'un grand nombre de livres passionnants... Forcément, Bullitt n'a plus la même saveur. Dommage, mais le souvenir perdure. Le souvenir de cette après-midi d'été plutôt moite (je m'en rappelle) où j'ai été percuté par ce bolide jazzy. Rien que pour cela, ce film restera l'un de mes polars sixties and seventies de chevet.
Dernière modification par Julien Léonard le 28 mai 10, 20:13, modifié 1 fois.
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
Très sympa, ce texte !!
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
En effet... en tout cas, le film vaut d'etre vu, ne serais-ce que pour cette poursuite absolument sensationnelle.
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
vers la fin de sa vie, steve mc queen semblait tres desabuse, considerant les films qu'il avait tourne comme de sinistre farce, mais c'etait peut etre du a sa maladie, faire du cinema ça lui aura au moins permi de bien gagner sa vie.D'autre part charles bronson semblait ne pas beaucoup l'aimer, voila ce qu'il dit a propos de la grande evasion : dans la grande evasion sturges a eu beaucoup de problemes avec steve mc queen, il n'est pas veritablement un acteur professionel. Nous avons tourne pendant pres de deux mois, et ensuite nous avons visionne les rushes, mc queen y etait execrable, nous avons du faire venir un nouveau scenariste et tout recommancer a zero. Sturges avait confiance en steve mc queen parce qu'il l'avait utilise deux ou trois fois, il pensait qu'il n'etait pas la peine de lui donner trop de directives, mais on ne peut pas continuer longtemps a faire illusion s'il on est trop superficiel ; jouer veritablement cela est une autre histoire, il faut necessairement se connaitre soit meme, le metteur en scene ne peut quand meme pas tout vous donner. Or c'est ce qui est arrive pour la grande evasion. C'est comme s'il on avait donne deux chances a un comedien. C'est ce qu'a eu steve mc queen, mais il n'a pas tres bien su en profite.
(extrait du livre de philippe durant paru aux editions pac), apres une telle descente en flamme, ça ne m'etonne pas que les deux comediens n'ai plus jamais tourne ensemble.
personellement j'aimais bien cet acteur que j'avais decouvert dans le feuilleton au nom de la loi, georges cukor disait de lui : tout ce qu'il fait est authentique
(extrait du livre de philippe durant paru aux editions pac), apres une telle descente en flamme, ça ne m'etonne pas que les deux comediens n'ai plus jamais tourne ensemble.
personellement j'aimais bien cet acteur que j'avais decouvert dans le feuilleton au nom de la loi, georges cukor disait de lui : tout ce qu'il fait est authentique
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
J'ai bien aimé ton 'souvenir de rencontre' moi aussi.
De plus, ce passage m'a interpellé :
De plus, ce passage m'a interpellé :
Car je me rends compte que je suis un peu pareille vis-à-vis des films anciens en général. Aujourd'hui, la plupart du temps, avant même de voir un film qui m'intéresse, je sais ce qui va se passer, les passages importants, ce qui est considéré comme bon ou mauvais... parce que je suis habitué à regarder des films semblables ou parce que j'ai déjà lu à leur sujet. C'est dommage quand même.Julien Léonard a écrit :Je regrette presque cette période où je découvrais le film, et où j'y adhérais sans restriction, sans me poser de question. J'étais absorbé. Une découverte sensitive, donc, un peu blasée par le temps.
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
C'est dommage, c'est vrai... Mais bon, il reste les souvenirs et le plaisir de voir les films, même si on les connait. Cela dit, la cinéphile est affaire de rencontres, mais aussi d'histoires d'amour sur la longueur : même si on connait les films par cœur, on les aime, on les fréquente et on ne peut pas s'en passer, ne serait-ce que dans l'esprit.Sybille a écrit : Car je me rends compte que je suis un peu pareille vis-à-vis des films anciens en général. Aujourd'hui, la plupart du temps, avant même de voir un film qui m'intéresse, je sais ce qui va se passer, les passages importants, ce qui est considéré comme bon ou mauvais... parce que je suis habitué à regarder des films semblables ou parce que j'ai déjà lu à leur sujet. C'est dommage quand même.
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
Guet-apens (The getaway) - Réalisé par Sam Peckinpah / 1972 :
Bien que je lui préfère des chefs-d'œuvres comme Coups de feu dans la Sierra et La horde sauvage, j'avoue beaucoup apprécier ce Guet-apens dans la filmographie de Peckinpah. D'abord parce que je le trouve très attachant, avec son couple vedette magnifiquement assortis, et aussi plus accessible, plus efficace et bien moins malaisant que Les chiens de paille, que je n'ai jamais aimé pour ma part. Ensuite, parce qu'au-delà de son atout McQueen et de sa dimension davantage "grand public" que bien d'autres films de Peckinpah, il me semble que c'est un film méritant et extrêmement intéressant. L'ouverture du film, exécutée dans un montage millimétré et pourvu de bien des sens, demeure un modèle du genre, ne serait-ce que dans la vision de ce tissage incessant, en parallèle avec les prisonniers vêtus de blancs, tissant un condensé d'une Amérique emmurée et sans avenir. Son bruit continu, que l'on devine aisément être la traduction du profond malaise moral de McQueen, d'un personnage qui n'en peut plus, n'est pas sans rappeler le bruit ininterrompu de la machinerie occupant les 10 premières minutes du Testament du Dr Mabuse de Fritz Lang.
La suite ne démérite pas, bien au contraire. Entre un couple explosé par le mal être de leur situation, mais qui sera plus soudé que jamais par la suite, et une ordure impitoyable prenant en otage un couple d'américains beaufs, non sans avoir détruit le semblant de leur relation et consommé plusieurs rapports sexuels avec la femme consentante... Guet-apens brasse tellement de choses qu'il apparait très vite comme un film typiquement Peckinpah, avec sa vision redoutable de l'Amérique, de son administration et de ses valeurs totalement bafouées. Le cinéma de Peckinpah n'est pas un cinéma révolutionnaire, au sens littéral du terme, comme j'avais pu le lire dans un livre parlant de lui, mais au contraire un cinéma fin et anti-manichéen. Le cinéaste aime son pays, les valeurs qui en faisaient la grandeur au départ, mais hait, plus que tout, ce qu'il est devenu dans les mains des mauvaises personnes. Chez Peckinpah, on a parfois l'impression (je dis bien "parfois") d'assister à un plaidoyer pour les valeurs simples et épurées du moindre consensus politique ou moral. Chez lui, la morale n'est pas ce qu'elle est devenue dans la société, mais plutôt parfois ce qu'elle devrait être. Cela fonctionne par petite touches, ici et là, dans des scènes rares et pleines de tendresses.
Et puis, ce réalisateur est également un technicien de génie, orchestrant des séquences d'action courtes et inventives. Le ralenti, science pourtant difficile au cinéma, devient dans ses mains un modèle de précision stylisée, réussissant à tendre les scènes comme des cordes à piano. Une partition parfaitement et subtilement jouée en tout cas. Ici, la violence fait mal, le sang coule, les corps s'effondrent, le tout dans un chaos tout entier dédié à une certaine vision du monde, mais sans le moindre maniérisme prétentieux. Peckinpah est décidément un cinéaste à part, y compris quand il montre ces enfants, parcourant régulièrement le film l'espace de quelques plans, et accusant la vision de scènes sanglantes dont ils ne semblent pas encore éprouver le choc. Pourtant celui-ci est assimilé et même ré-orienté, car il suffit de voir cet enfant mimer un "bang bang" lorsque la fusillade du motel éclate vers la fin du film. Guet-apens est en ce sens une véritable partie de tennis où les thèmes et les procédés techniques se renvoient les idées afin de construire un ensemble trop complexe pour être entièrement intégré dès la première vision. Ce qui permet notamment au film de vieillir considérablement bien dans l'esprit.
Guet-apens n'est pas loin d'être un grand film, très important, même en regard de sa conclusion que d'aucuns trouveront trop lisse. Personnellement, je l'ai trouvée très belle, en accord avec l'ensemble du film, et finalement assez culottée. Steve MCQueen et Ali MacGraw forment un couple à la fois romantique et vulnérable, leurs rapports sont aussi troublants qu'attendrissants, et leur rencontre électrise l'écran, véritable point central d'une œuvre globalement éclatante de nervosité et de prouesses en tous genres. Un sacré film, un excellent thriller, parmi les plus réussis des années 70.
Bien que je lui préfère des chefs-d'œuvres comme Coups de feu dans la Sierra et La horde sauvage, j'avoue beaucoup apprécier ce Guet-apens dans la filmographie de Peckinpah. D'abord parce que je le trouve très attachant, avec son couple vedette magnifiquement assortis, et aussi plus accessible, plus efficace et bien moins malaisant que Les chiens de paille, que je n'ai jamais aimé pour ma part. Ensuite, parce qu'au-delà de son atout McQueen et de sa dimension davantage "grand public" que bien d'autres films de Peckinpah, il me semble que c'est un film méritant et extrêmement intéressant. L'ouverture du film, exécutée dans un montage millimétré et pourvu de bien des sens, demeure un modèle du genre, ne serait-ce que dans la vision de ce tissage incessant, en parallèle avec les prisonniers vêtus de blancs, tissant un condensé d'une Amérique emmurée et sans avenir. Son bruit continu, que l'on devine aisément être la traduction du profond malaise moral de McQueen, d'un personnage qui n'en peut plus, n'est pas sans rappeler le bruit ininterrompu de la machinerie occupant les 10 premières minutes du Testament du Dr Mabuse de Fritz Lang.
La suite ne démérite pas, bien au contraire. Entre un couple explosé par le mal être de leur situation, mais qui sera plus soudé que jamais par la suite, et une ordure impitoyable prenant en otage un couple d'américains beaufs, non sans avoir détruit le semblant de leur relation et consommé plusieurs rapports sexuels avec la femme consentante... Guet-apens brasse tellement de choses qu'il apparait très vite comme un film typiquement Peckinpah, avec sa vision redoutable de l'Amérique, de son administration et de ses valeurs totalement bafouées. Le cinéma de Peckinpah n'est pas un cinéma révolutionnaire, au sens littéral du terme, comme j'avais pu le lire dans un livre parlant de lui, mais au contraire un cinéma fin et anti-manichéen. Le cinéaste aime son pays, les valeurs qui en faisaient la grandeur au départ, mais hait, plus que tout, ce qu'il est devenu dans les mains des mauvaises personnes. Chez Peckinpah, on a parfois l'impression (je dis bien "parfois") d'assister à un plaidoyer pour les valeurs simples et épurées du moindre consensus politique ou moral. Chez lui, la morale n'est pas ce qu'elle est devenue dans la société, mais plutôt parfois ce qu'elle devrait être. Cela fonctionne par petite touches, ici et là, dans des scènes rares et pleines de tendresses.
Et puis, ce réalisateur est également un technicien de génie, orchestrant des séquences d'action courtes et inventives. Le ralenti, science pourtant difficile au cinéma, devient dans ses mains un modèle de précision stylisée, réussissant à tendre les scènes comme des cordes à piano. Une partition parfaitement et subtilement jouée en tout cas. Ici, la violence fait mal, le sang coule, les corps s'effondrent, le tout dans un chaos tout entier dédié à une certaine vision du monde, mais sans le moindre maniérisme prétentieux. Peckinpah est décidément un cinéaste à part, y compris quand il montre ces enfants, parcourant régulièrement le film l'espace de quelques plans, et accusant la vision de scènes sanglantes dont ils ne semblent pas encore éprouver le choc. Pourtant celui-ci est assimilé et même ré-orienté, car il suffit de voir cet enfant mimer un "bang bang" lorsque la fusillade du motel éclate vers la fin du film. Guet-apens est en ce sens une véritable partie de tennis où les thèmes et les procédés techniques se renvoient les idées afin de construire un ensemble trop complexe pour être entièrement intégré dès la première vision. Ce qui permet notamment au film de vieillir considérablement bien dans l'esprit.
Guet-apens n'est pas loin d'être un grand film, très important, même en regard de sa conclusion que d'aucuns trouveront trop lisse. Personnellement, je l'ai trouvée très belle, en accord avec l'ensemble du film, et finalement assez culottée. Steve MCQueen et Ali MacGraw forment un couple à la fois romantique et vulnérable, leurs rapports sont aussi troublants qu'attendrissants, et leur rencontre électrise l'écran, véritable point central d'une œuvre globalement éclatante de nervosité et de prouesses en tous genres. Un sacré film, un excellent thriller, parmi les plus réussis des années 70.
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Re: Steve Mc Queen (1930-1980)
J'avais bien apprécié pour ma part.
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