Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Suzy Delair est le seul maillon faible d'un casting par ailleurs plus que parfait. J'essaie d'imaginer ce qu'aurait pu donner le personnage de Mila Malou interprété par Arletty, Ginette Leclerc, Paulette Dubost, Danielle Darrieux, Annabella, Micheline Presle ou Corinne Luchaire
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Ce film de Clouzot fait également parti de mes préférés de ce metteur en scène, et au contraire de Federico, Suzy Delair est en tout point parfaite dans son rôle.
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Entièrement d'accord !bogart a écrit :Ce film de Clouzot fait également parti de mes préférés de ce metteur en scène, et au contraire de Federico, Suzy Delair est en tout point parfaite dans son rôle.
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Petit par la taille mais très complet "Clouzot critiqué" par l'érudit Claude Gauteur : http://www.editions-seguier.fr/livre/11 ... t_critique
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Clouzot par Gauteur
Je recommande également ce petit ouvrage méticuleusement rédigé par Claude Gauteur
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Les Diaboliques (1955)
Christina mène une existence malheureuse auprès de son mari, le tyrannique Michel Delasalle, directeur du pensionnat pour garçons dont elle est propriétaire. Elle sait qu'une des institutrices, Nicole Horner, est sa maîtresse, mais cela n'a pas empêché les deux femmes de se rapprocher l'une de l'autre. Christina voit en effet en Nicole une compagne d'infortune, partageant avec elle sa haine envers Michel. Lorsque Nicole demande à Christina de l'aider à tuer Michel, celle-ci accepte.
Clouzot signe un de ses suspense les plus mémorables avec ce remarquable Les Diaboliques. La maestria du réalisateur se met entièrement au service du scénario redoutable adapté du roman Celle qui n'était plus de Boileau et Narcejac. Le récit se divise en deux parties bien distinctes. La première est parfaite de montée en puissance dramatique en posant une situation révoltante et les conséquences criminelles qu'elle provoque. Dans un pensionnat pour garçon de province, le directeur Michel Delasalle (Paul Meurisse) règne en tyran auprès de son épouse Christina pourtant propriétaire des lieux ainsi que de sa maîtresse Nicole (Simone Signoret). Les femmes coexistent et subissent dans l'ombre de leur détestable homme avec un Paul Meurisse génialement odieux et dominateur qui enchaîne les scènes d'humiliations glaçantes. Les deux femmes offre des personnalités miroir dont la soumission ne se dément pas que ce soit la frêle et impressionnable Vera Clouzot terrifiée par un simple haussement de sourcil de Meurisse et la plus vindicative et émancipée Simone Signoret dont le personnage semble lui enchaîné par amour malgré sa force de caractère. L'épouse et l'amante bafouée vont ainsi s'allier pour mettre fin à leur tourment en tuant Delasalle. Clouzot offre un équilibre remarquable entre l'intelligence du stratagème et la brutalité et crudité de son exécution (pas si facile de tuer un homme puis de se débarrasser d'un cadavre), offrant de pures visions macabres hallucinées tout en ne perdant jamais de vue l'état d'esprit de ses meurtrières (Christina vacillante puis déterminée à empoisonner un Delasalle définitivement irrécupérable). La mécanique est absolument diabolique, la stylisation se mêlant à un cadre et des personnages typiquement franchouillards et austères (Noël Roquevert remarquable ou encore la rencontre avec Jean Lefebvre en soldat aviné).
Après cette leçon de maîtrise, Clouzot ose une seconde partie plus flottante et longuette. Le but est de nous placer dans une attente et angoisse indécise puisque la libération des deux femmes avec la découverte du cadavre n'interviendra pas puisque celui-ci semble s'être volatilisé. On navigue entre tension psychologique (l'association entre les deux alliées tournant cours et exacerbant leurs traits de caractère notamment l'aspect grenouille de bénitier de Christina rongée par la culpabilité), une paranoïa où plane l'ombre du Corbeau (1943) et des élans de fantastique où il est plus que suggéré que Delasalle semble être revenu d'entre les morts pour se venger. Une frayeur indicible s'amorce sans se délester de cette truculence franchouillarde (Charles Vanel en commissaire à la bonhomie intrusive et inspirateur du personnage de Columbo) et Clouzot offre un final gothique virtuose où le pensionnant devient une cathédrale de la peur chargée d'ombres et de murmures menaçants. Le final reste toujours aussi fort et inattendue même si la résolution en elle-même ne serait sans doute pas expédiée aujourd'hui avec la même efficacité que Clouzot qui fait sobre après tous les artifices qui ont précédés. Un petit bijou de thriller. 5/6
Christina mène une existence malheureuse auprès de son mari, le tyrannique Michel Delasalle, directeur du pensionnat pour garçons dont elle est propriétaire. Elle sait qu'une des institutrices, Nicole Horner, est sa maîtresse, mais cela n'a pas empêché les deux femmes de se rapprocher l'une de l'autre. Christina voit en effet en Nicole une compagne d'infortune, partageant avec elle sa haine envers Michel. Lorsque Nicole demande à Christina de l'aider à tuer Michel, celle-ci accepte.
Clouzot signe un de ses suspense les plus mémorables avec ce remarquable Les Diaboliques. La maestria du réalisateur se met entièrement au service du scénario redoutable adapté du roman Celle qui n'était plus de Boileau et Narcejac. Le récit se divise en deux parties bien distinctes. La première est parfaite de montée en puissance dramatique en posant une situation révoltante et les conséquences criminelles qu'elle provoque. Dans un pensionnat pour garçon de province, le directeur Michel Delasalle (Paul Meurisse) règne en tyran auprès de son épouse Christina pourtant propriétaire des lieux ainsi que de sa maîtresse Nicole (Simone Signoret). Les femmes coexistent et subissent dans l'ombre de leur détestable homme avec un Paul Meurisse génialement odieux et dominateur qui enchaîne les scènes d'humiliations glaçantes. Les deux femmes offre des personnalités miroir dont la soumission ne se dément pas que ce soit la frêle et impressionnable Vera Clouzot terrifiée par un simple haussement de sourcil de Meurisse et la plus vindicative et émancipée Simone Signoret dont le personnage semble lui enchaîné par amour malgré sa force de caractère. L'épouse et l'amante bafouée vont ainsi s'allier pour mettre fin à leur tourment en tuant Delasalle. Clouzot offre un équilibre remarquable entre l'intelligence du stratagème et la brutalité et crudité de son exécution (pas si facile de tuer un homme puis de se débarrasser d'un cadavre), offrant de pures visions macabres hallucinées tout en ne perdant jamais de vue l'état d'esprit de ses meurtrières (Christina vacillante puis déterminée à empoisonner un Delasalle définitivement irrécupérable). La mécanique est absolument diabolique, la stylisation se mêlant à un cadre et des personnages typiquement franchouillards et austères (Noël Roquevert remarquable ou encore la rencontre avec Jean Lefebvre en soldat aviné).
Après cette leçon de maîtrise, Clouzot ose une seconde partie plus flottante et longuette. Le but est de nous placer dans une attente et angoisse indécise puisque la libération des deux femmes avec la découverte du cadavre n'interviendra pas puisque celui-ci semble s'être volatilisé. On navigue entre tension psychologique (l'association entre les deux alliées tournant cours et exacerbant leurs traits de caractère notamment l'aspect grenouille de bénitier de Christina rongée par la culpabilité), une paranoïa où plane l'ombre du Corbeau (1943) et des élans de fantastique où il est plus que suggéré que Delasalle semble être revenu d'entre les morts pour se venger. Une frayeur indicible s'amorce sans se délester de cette truculence franchouillarde (Charles Vanel en commissaire à la bonhomie intrusive et inspirateur du personnage de Columbo) et Clouzot offre un final gothique virtuose où le pensionnant devient une cathédrale de la peur chargée d'ombres et de murmures menaçants. Le final reste toujours aussi fort et inattendue même si la résolution en elle-même ne serait sans doute pas expédiée aujourd'hui avec la même efficacité que Clouzot qui fait sobre après tous les artifices qui ont précédés. Un petit bijou de thriller. 5/6
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Tout a fait d'accord un petit bijou a regarder et re regarder
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
A partir de ce week-end et grâce au journal Le Monde on pouvait trouver un documentaire d'Henri-Georges Clouzot (inédit en DVD en France à ma connaissance) sur le chef d'orchestre Herbert von Karajan
http://boutique.lemonde.fr/dvd-1/le-cin ... rajan.html
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Allez, zou.
Dernière modification par Thaddeus le 12 oct. 15, 11:58, modifié 1 fois.
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Posté en page 9 déjà, en fait tu gardes tes archives ?
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Erwin Panofsky
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
il me semble qu'il a étoffé ses textesRockatansky a écrit :Posté en page 9 déjà, en fait tu gardes tes archives ?
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https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Exact, ça m'a échappé. J'ai pourtant l'habitude de vérifier, mais là non.
Bon ben j'édite.
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Les Diaboliques - 1954
Encore un excellent film au vitriol signé Clouzot. Paul Meurisse est formidable en exécrable ordure et le casting qui l'entoure (Noël Roquevert, Michel Serrault, Pierre Larquey, Charles Vanel...) est également de très haut niveau. Petit bémol concernant Vera Clouzot alors que Simone Signoret se sort haut là main de ce rôle peu gratifiant. On ne dira pas qui sont les diaboliques pour maintenir le suspense pour ceux qui ne connaitraient pas le film mais une fois encore Clouzot brosse comme il sait si bien le faire le portrait de protagonistes monstrueux, aidé en celà par des dialogues bien gratinés. L'atmosphère de cet établissement scolaire est également tout à fait bien recréée avec ses élèves chahuteurs, ses profs haïssables... Petite préférence pour la première partie, celle de la préparation du meurtre, mais la suite se tient également parfaitement bien. Un classique dont la réputation n'est pas usurpé.
Encore un excellent film au vitriol signé Clouzot. Paul Meurisse est formidable en exécrable ordure et le casting qui l'entoure (Noël Roquevert, Michel Serrault, Pierre Larquey, Charles Vanel...) est également de très haut niveau. Petit bémol concernant Vera Clouzot alors que Simone Signoret se sort haut là main de ce rôle peu gratifiant. On ne dira pas qui sont les diaboliques pour maintenir le suspense pour ceux qui ne connaitraient pas le film mais une fois encore Clouzot brosse comme il sait si bien le faire le portrait de protagonistes monstrueux, aidé en celà par des dialogues bien gratinés. L'atmosphère de cet établissement scolaire est également tout à fait bien recréée avec ses élèves chahuteurs, ses profs haïssables... Petite préférence pour la première partie, celle de la préparation du meurtre, mais la suite se tient également parfaitement bien. Un classique dont la réputation n'est pas usurpé.
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Non, non, spoile, spoileJeremy Fox a écrit :On ne dira pas qui sont les diaboliques pour maintenir le suspense pour ceux qui ne connaitraient pas le film
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Henri-Georges Clouzot (1907-1977)
Alexandre Angel a écrit :Non, non, spoile, spoileJeremy Fox a écrit :On ne dira pas qui sont les diaboliques pour maintenir le suspense pour ceux qui ne connaitraient pas le film
De toute manière ils sont tous diaboliques dès le début même si on peut trouver des circonstances atténuantes à certains.