Joseph H. Lewis (1907-2000)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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james
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Joseph H. Lewis (1907-2000)

Message par james »

Il est de ces realisateur que j'aime beaucoup,confiné très longtemps dans la series "B" il a sut en depit de très faible budget faire des film qui sortait de l'ordinaire.Très a l'aise dans n'importe quel genre il auras surtout le dont de faire des polar a la perfection"my name is julia ross"et surtout" so dark in the nigth" ou un flic se poursuit lui-meme hallucinant thriller au gout très prononcé,mais mon prèfèré reste"gun crazy" polar formidable qui nous fait passez d'une situation calme a une situation très folle.Dans le western il donneras aussi de bonne bande"texas stagecoach""a lawless street" mais vous ,que vous en pensez de ce genial reakisateur :D

joseph lewis realiseras un très bon western inedit en france mais que j'ai pus decouvrir il y a très longtemps"the seventh cavalry 1956".terror in the texas town fut son dernier western qui vaut surtout par un gunfigth assez original au harpons moi j'aime beaucoup,mais je croit etre le seul.
:wink:
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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Jeremy Fox
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Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par Jeremy Fox »

james a écrit : joseph lewis realiseras un très bon western inedit en france mais que j'ai pus decouvrir il y a très longtemps"the seventh cavalry 1956".terror in the texas town fut son dernier western qui vaut surtout par un gunfigth assez original au harpons moi j'aime beaucoup,mais je croit etre le seul.
:wink:
Je l'ai encore au travers de la gorge celui-ci : une des pires choses vues cette année
Dans le polar en revanche, c'est tout autre chose
Jack Uzi
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Message par Jack Uzi »

Comme beaucoup, je n'ai vu que "Gun crazy" et "The big combo" et je trouve ces deux films formidables.
La scène d'ouverture de "Gun crazy" est particulièrement réussie et mémorable.
james
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Message par james »

:wink: tout a fait
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
Jack Uzi
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Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par Jack Uzi »

Jeremy Fox a écrit :un gunfigth assez original au harpons
On dit un harpoonfight original. :P
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Jeremy Fox
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Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par Jeremy Fox »

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Terreur au Texas (Terror in Texas Town - 1958) de Joseph H. Lewis
UNITED ARTISTS


Avec Sterling Hayden, Carol Kelly, Sebastian Cabot, Nedrick Young
Scénario : Dalton Trumbo
Musique : Gerald Fried
Photographie : Ray Rennahan (Noir et blanc 1.85)
Un film produit par Frank N. Seltzer pour la United Artists


Sortie USA : Septembre 1958


La petite ville de Prairie au Texas. Le vieil émigré suédois Hansen refuse de vendre sa propriété au riche homme d’affaires Ed McNeil (Sebastian Cabot) qui convoite ses terres ainsi que celles de ses autres voisins, ayant appris qu’elles regorgeaient de pétrole. McNeil envoie à cet entêté son tueur à gages, Johnny Crale (Nedrick Young), afin de le menacer et lui faire changer d’avis. Mais devant la détermination d’Hansen, Johnny l’assassine de sang froid. Ce que le pistolero ne sait pas c’est qu’il y a eu des témoins de son meurtre en la personne des employés mexicains du fermier dont le chef de famille est Jose Mirada (Victor Millan). Trois jours après la mort d’Hansen, son fils George (Sterling Hayden), arrivant de l’Est, vient lui rendre visite. Après qu’il ait été informé de ce drame, il se lance dans une enquête, bien décidé à découvrir les assassins de son père. Malheureusement, il se heurte au mutisme des citoyens de la ville, la peur leur liant la langue. Même Jose Mirada n’ose rien dire, son épouse craignant pour sa vie. Peu après, George est assommé et mis, inconscient, dans un train. Mais quand il reprend ses esprits, ne voulant pas en démordre, il retourne à Prairie bien décidé à aller jusqu’au bout de son idée, venger son père. Il est hébergé par les Mirada qui cette fois lui apprennent la vérité sur l’identité des meurtriers...

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Lorsque l’on évoque le nom de Joseph H. Lewis, on pense avant tout au film noir ; il s'agit en effet, avec pourtant peu de titres à son actif, de l'un des plus grands cinéastes de série B ayant œuvré dans le genre. On se souviendra surtout du fulgurant Gun Crazy (Le Démon des armes), du très bon A Lady Without Passport ainsi que de l'excellent The Big Combo (Association criminelle). Lewis a également réalisé, étalés sur une vingtaine d’années, une quinzaine de westerns devenus pour la plupart rarissimes. Ils furent tournés exclusivement pour les studios Universal et Columbia et ne dépassèrent presque jamais les 60 minutes afin d’être diffusés en salles en premières parties de programme. Si son premier western de relative importance, A Lawless Street (Ville sans loi), était un film très agréable avec Randolph Scott, assez original sur la forme, nous étions loin d'atteindre le niveau des films noirs précités : trop d’afféteries dans la réalisation là où on aurait souhaité plus de simplicité. Cela étant dit, l'intrigue avait tellement été vue et revue que pour sortir du lot, le cinéaste s'était peut-être senti obligé de forcer la dose et de trop en faire au risque de se regarder parfois filmer. On pourrait dire la même chose de Terror in Texas Town sauf que concernant ce dernier film, le constat est encore plus poussé, le cinéaste semblant ne plus s’être préoccupé que de ses cadrages, la minceur à la fois de son intrigue et de son scénario (signé Ben L. Perry puisque Dalton Trumbo était alors ‘blacklisté’ et interdit de travailler à Hollywood suite au maccarthysme) ne pouvant retenir l’attention bien longtemps, l’ensemble s’avérant non seulement prétentieux mais également horriblement languissant, lourd et caricatural (oserais-je dire "comme souvent avec ce scénariste pourtant réputé ?")

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Comme l’écrivaient assez justement Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans leur 50 ans de cinéma américain : "Il y a un mystère Lewis ; il ne tient pas tant à l'inégalité de sa production, encore qu'entre The Big Combo et 7th Cavalry il y a un vrai abîme, et qu'à côté de recherches techniques ou formelles sidérantes, on peut tomber sur des films totalement plats..." Et l'on ne pouvait qu’entériner cet avis à la vision de 7th Cavalry (La Mission du Capitaine Benson), son western suivant (toujours avec Randolph Scott), qui ne pouvait que décevoir les admirateurs du cinéaste. Encore assez intéressant, ce western de cavalerie était encore inférieur à Ville sans loi, le cinéaste ne faisant des étincelles qu'à de rares instants, le reste s'avérant formellement parlant assez quelconque. On ne peut en revanche pas dire que Terreur au Texas soit plastiquement terne, la photographie en noir et blanc de Ray Rennahan étant somptueuse, les plans de Joseph H. Lewis souvent formidables (voir les premiers gros plans de nuit sur les fermiers, qui font penser à ceux de John Ford dans Les Raisons de la colère). Mais en évoquant justement John Ford, on se souvient à quel point son film le plus formaliste était aussi l’un de ses plus horripilants ; je parle de Dieu est mort (The Fugitive). Il en va de même pour de 16ème western de Joseph H. Lewis qui constitue également son dernier film avant qu’il ne se tourne vers la télévision. Un riche homme d’affaires qui domine la ville et qui fait tout pour s’approprier les terres alentour ; un homme qui vient venger son père tué par ce tyran local ; une petite réflexion sur la fin d’une époque qui n’accepte plus les pistoléros (décidément cette année 1958 semble avoir voulu être celle annonçant le western crépusculaire, le thème ayant été récurrent durant cette période)… on a déjà vu ça cent fois ; mais ça n’aurait pas été gênant si les auteurs avaient cru à ce qu’ils montraient. Malheureusement, ça ne semble pas avoir été le cas tellement l’ensemble se traine lamentablement, écrit à la va-vite avec des dialogues vraiment affligeants de platitude.

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Le budget a certes été minime ($80,000), les jours de tournage réduits à peau de chagrin (10 jours), mais ces contraintes ne doivent pas servir d’excuses à ce ratage, puisque certains westerns ayant été réalisés dans des conditions de production identiques se sont avérés passionnants. Ici, Joseph H. Lewis semble avoir souffert de ces moyens ridicules et parait s’être contenté de se faire plaisir avec ses cadrages. Tavernier et Coursodon écrivaient d’ailleurs "Terror in Texas Town ne vaut que par quelques détails […] Les quelques tirades sociales, d'ailleurs fort mal écrites et pesantes, sont filmées avec un manque absolu de conviction, comme si Lewis s'en désintéressait..." Je ne peux qu’aller dans leur sens même si je comprends parfaitement que ceux qui recherchent un ton autre et une mise en scène moderne et originale puissent avoir pris du plaisir à la vision de ce western qui compte ses admirateurs. Car il est clair qu’il ne ressemble à aucun autre, pour le meilleur ou pour le pire, c’est selon. Déjà le film commence par la fin, le coup du harpon n’étant du coup plus une surprise pour personne (l'affiche ne l'ayant pas caché non plus). Le générique qui s’ensuit constitue une sorte de ‘trailer’ du film, le spectateur pouvant dès lors avoir un aperçu de la plupart des scènes d’action à venir. Tout ceci défile sur l’agaçante musique de Gerald Fried (le premier compositeur de Stanley Kubrick) qui a orchestré sa partition avec seulement deux instruments, la guitare sèche et la trompette. Indépendamment du film, sa musique n’est pas forcément désagréable mais elle colle très mal aux images et surtout ne sait pas s’arrêter aux bons moments, le spectateur ayant parfois envie de crier pour qu’elle stoppe enfin ; ça avait déjà été le cas pour Trooper Hook de Charles Marquis Warren. Pourquoi un tel démarrage qui trompe d’ailleurs le spectateur sur le rythme du film ? Car contrairement à ce que l'’on voit d’emblée, le film sera quasiment dépourvu d’action et de quelques péripéties que ce soit, mais au contraire intempestivement bavard et statique. Les auteurs nous trompent donc d’emblée sur la marchandise inventant en quelque sorte ici la bande annonce mensongère intégrée à même le film ; ce n’est cependant effectivement pas banal même si assez racoleur !

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Au cours du reste du film, hormis de surprenantes idées formelles, pas grand-chose à retenir d’original et surtout pas au sein de l’intrigue languissante et caricaturale à force de clichés. Quant à l’interprétation, hormis Sterling Hayden, charismatique à souhait dans la peau de cet homme naïf et entêté, fonçant tête baissée dans les ennuis, elle n’est pas du tout convaincante, Nedrick Young et surtout Carol Kelly s’avérant non seulement peu expressifs (la comédienne surtout que l’on croirait sortie d’un film de zombies) mais même pour tout dire excessivement mauvais. Sebastian Cabot, un peu meilleur, incarne en quelque sorte le capitalisme galopant prêt à tout pour éliminer la concurrence. Dommage que le scénariste ne lui ait pas donné un rôle plus consistant et moins convenu. Finir sa carrière sur un film aussi fauché (on ne voit jamais personne dans les rues de la ville) en même temps que raté et fortement ennuyeux est assez triste. Heureusement, il nous reste ce duel inattendu, assez concis mais très réussi. Un western certes hors norme sur la forme (car le fond est ultra classique) mais, hormis quelques élément incongrus assez cocasse, péniblement guindé, sans vie et sans âme. Mieux vaut ne pas s’arrêter sur une telle fausse note et retourner voir Gun Crazy ou The Big Combo ; à cette époque pourtant pas si éloignée, le réalisateur possédait encore un sacré sens du rythme et de l’efficacité !

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james
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Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par james »

Jeremy Fox a écrit :1 minute réussie sur 80 minutes d'un pénible :?
donc je suis bien le seul :cry:
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Du bien comme réalisateur de polar. Pour le reste je ne peux rien dire, je n'ai pas vu...:)
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Jeremy Fox
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Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par Jeremy Fox »

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La Mission du Capitaine Benson (7th Cavalry - 1956) de Joseph H. Lewis
COLUMBIA


Avec Randolph Scott, Barbara Hale, Jay C. Flippen, Frank Faylen, Leo Gordon
Scénario : Peter Packer
Musique : Mischa Bakaleinikoff
Photographie : Ray Rennahan (Technicolor 1.85)
Un film produit par Harry Joe Brown pour la Columbia


Sortie USA : Décembre 1956


Comme je l’écrivais lors de ma critique de A Lawless Street (Ville sans loi), le western précédent de Joseph H. Lewis avec déjà Randolph Scott en tête d’affiche, lorsque l’on évoque le nom du cinéaste de nos jours, on pense avant tout au film noir ; il s'agit en effet, avec pourtant peu de titres à son actif, de l'un des plus grands cinéastes de série B ayant œuvrés dans le genre. On se souviendra surtout du fulgurant Gun Crazy (Le Démon des Armes), du très bon A Lady Without Passport ainsi que de l'excellent The Big Combo (Association Criminelle). Mais, comme l’écrivaient assez justement Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans leur 50 ans de cinéma américain, "il y a un mystère Lewis ; il ne tient pas tant à l'inégalité de sa production, encore qu'entre The Big Combo et 7th Cavalry il y a un vrai abîme et qu'à côté de recherches techniques ou formelles sidérantes, on peut tomber sur des films totalement plats..." Et on ne peut qu’entériner cet avis à la vision de ce western militaire qui ne pourra que décevoir les admirateurs des films noirs précédemment cités. Si beaucoup penseront que La Mission du Capitaine Benson est un de ses premiers essais dans le genre, il n'en est en fait rien. Avant ça, étalés sur une vingtaine d’années, il en réalisa une douzaine d'autres qui, il est vrai, sont devenus rarissimes. Ils furent tournés exclusivement pour les studios Universal et Columbia, ne dépassèrent jamais les 60 minutes et devaient être diffusés en salles en première partie de programme. Juste avant 7th Cavalry, A Lawless Street fut un western urbain très agréable et assez original sur la forme (préfigurant d'ailleurs assez Forty Guns – 40 Tueurs de Samuel Fuller). Quoiqu’intéressant, le western de cavalerie qui nous concerne ici lui est inférieur, le cinéaste ne faisant des étincelles qu'à de rares instants (notamment lors des 10 premières minutes), le reste s'avérant formellement parlant assez quelconque.

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Le Capitaine Benson (Randolph Scott) du fameux 7ème de cavalerie du Général Custer est de retour à Fort Lincoln ; il ramène avec lui sa fiancée Martha (Barbara Hale), la fille du Colonel Kellog (Russell Hicks). Mais quelle n’est pas sa surprise quand il constate que le fortin a été déserté. Enfin presque, puisqu’il y retrouve au bout d’un moment quelques prisonniers gardés par le Sergent Bates (Jay C. Flippen) ainsi que l’épouse d’un officier (Jeanette Nolan) qui l’agresse sans tarder, l’accusant de lâcheté et de couardise pour ne pas avoir été sur le champ de bataille de Little Big Horn. Il a beau lui dire que c’est Custer lui-même qui lui avait donné son congé, elle ne veut rien entendre et lui apprend alors le massacre perpétré par les Indiens et la débâcle du régiment de Custer. Bientôt les quelques survivants rentrent à leur tour, tout aussi amers envers le Capitaine. Une enquête est ouverte par le Colonel Kellog pour déterminer les causes de la défaite écrasante de Custer ainsi que celles de l’absence de certains officiers. Concernant ‘l’abandon de poste’ de Benson, le Colonel ne prend pas en compte les arguments de son inférieur, aucune preuve ni aucun témoin venant les valider : ce qui l’arrange bien puisqu’il ne veut pour rien au monde du Capitaine pour gendre, un parvenu ayant intégré l’armée sans passer par West Point mais grâce à l’amitié que lui portait Custer. Quand le Président des États-Unis demande à ce que l’on aille ramener pour des funérailles officielles les corps des officiers morts au combat à Little Big Horn, Benson, afin de se disculper, se porte volontaire pour commander le détachement de cette mission suicide. En effet les Sioux ont décrété les lieux sacrés depuis la victoire remportée…

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Le tristement célèbre 7ème de cavalerie du titre original n’était autre que le régiment du Général Custer. La première originalité du western de Joseph H. Lewis est qu’il débute là ou La Charge fantastique (They Died with their Boots on) de Raoul Walsh se terminait, juste après la défaite et la mort du fameux officier à Little Big Horn. Et comme son illustre prédécesseur, 7th Cavalry semble prendre fait et cause pour ce haut-gradé par l’intermédiaire du personnage principal interprété par Randolph Scott qui est le seul à prendre sa défense lorsqu’on cherche à le fustiger, à oser dire que c’était un va-t-en-guerre uniquement préoccupé par la recherche de la gloriole. Assez culotté pour l’époque de dédouaner Custer de cette cuisante défaite alors que comme la plupart des autres soldats et officiers du film, on lui en impute aujourd’hui l’entière responsabilité : "Il se prenait pour Dieu et se croyait invincible. Il a désobéi aux ordres ! Pour tirer toute la gloire à lui en cas de victoire ! Custer aurait pu aussi bien faire sauter la cervelle de ses soldats lui-même" dit de lui avec une rare virulence l'un des quelques survivants de la bataille. Sur quoi, il se prend un magistral coup de poing dans la figure par le Capitaine Benson. De la part d’un officier si haut-gradé, un geste totalement déplacé mais qui rend le personnage de Benson plus humain. Il faut dire que dans le film, Custer était son meilleur ami au sein de l’armée et qu’il était celui grâce à qui il avait pu intégrer la cavalerie. En effet, pas assez doué pour faire West Point, Benson n’aurait jamais pu incorporer les Tuniques Bleues sans le soutien du Général. Une autre explication à ce massacrant mouvement d’humeur, le fait d’être injustement considéré par tous comme un pestiféré : "On se souviendra de moi comme de l’homme qui n’était pas là" dit-il dépité alors que c’est Custer lui-même qui lui avait donné l’ordre de quitter son service le temps de ramener sa fiancée au fort. On ne serait énervé et vexé à moins !

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Un postulat de départ très original et assez captivant d’autant qu’une sorte de procès va avoir lieu pour essayer de comprendre les tenants et aboutissants de cette débâcle historique, mettant même en scène certains officiers ayant réellement existés tel le Major Reno (Frank Wilcox) ou le Capitaine Benteen (Michael Pate). Seront abordées au passage des réflexions sur la loyauté, l’obéissance aux ordres, le libre-arbitre, le respect de la hiérarchie et les conséquences humaines d’un tel désastre. Mais dès la fin de la première demi-heure, on passe sans crier gare à toute autre chose, à un épisode imaginaire survenu suite à la défaite de Little Big Horn : on demande à un détachement militaire d’aller rapatrier les corps des officiers encore couchés sur le champ de bataille et de retrouver la dépouille de Custer afin qu’il ait des funérailles officielles. Le problème est que les Indiens occupent toujours le terrain et qu’ils refusent le droit à quiconque d’occuper les lieux qu’ils ont décrété sacrés suite à la victoire inespérée remportée en cet endroit. Pour se dédouaner des accusations qu’on lui fait porter, Benson va se porter volontaire pour accomplir cette mission, emmenant avec lui toutes les fortes têtes du régiment, ceux qui étaient restés prisonniers au fort durant la bataille, les violents et les soudards. Avec de telles idées (souvent inédites), il y avait encore de quoi se délecter. A priori, elles se trouvaient dans le roman à l’origine du scénario ; le problème vient d’un scénariste inexpérimenté (ce sera d’ailleurs son unique travail pour le cinéma) qui rend tous ces passionnantes pistes dramatiques, ternes, sans saveurs ni ampleur. En toute fin, les auteurs interrogent même avec un certain respect les croyances et superstitions des religions indiennes et catholiques sans néanmoins creuser plus avant cette thématique brièvement survolée.

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La faute n’est pas à imputer au seul scénariste mais également à Joseph H. Lewis qui n’hésitait pas à avouer s’être désintéressé très vite de ce projet. Si le prologue de l’arrivée dans le fort déserté est très réussi, intriguant à souhait de par la création d'une ambiance mortifère et inquiétante, tout à fait dans la lignée des meilleures séquences du cinéaste dans d’autres genres (avec son lot de cadrages insolites, de panoramiques à 180° et de longs plans séquences), la suite ne confirme malheureusement pas cette superbe entrée en matière, et devient rapidement au contraire, théâtrale, statique, bavarde et plate, mais néanmoins encore intéressante de par les thèmes abordées, les idées développées. Alors que la seconde partie (la mission proprement dite) semblait devoir apporter aux amateurs de mouvement l'action attendue jusqu’à présent, on regrette presque d’avoir été impatient au vu des deux seules séquences de combats à poings nus qui auront lieu (dont l’une entre Randolph Scott et un indien qui ressemble à tout sauf à un indien), toutes deux molles, bâclées et ridicules, les cascadeurs ne semblant pas très motivés par leur travail, Joseph H. Lewis ayant apparemment décidé d’abdiquer toutes recherches visuelles et idées de mise en scène. Quant à la grande séquence de bataille finale qui semblait inévitable, le petit groupe de soldats étant encerclé par des centaines d’indiens refusant que les militaires embarquent les corps de leurs compagnons morts au combat, elle n’aura finalement pas lieu à cause d’un retournement de situation pour le moins improbable et malheureusement assez risible, mettant en lumière la ‘doublure fantôme’ du cheval de Custer (je ne vous en dirais cependant pas plus). La tension est néanmoins palpable et la vision des indiens à ce moment là très respectueuse malgré tout. Randolph Scott, portant les vêtements militaires avec une certaine classe, est tout à fait crédible dans ce rôle d’officier loyal et intègre, injustement accusé de couardise ; mais son personnage, comme tous les autres d’ailleurs, ne bénéficie pas d’une écriture particulièrement fouillée ni recherchée qui aurait pu nous le rendre plus attachant. Ce qui peut bien arriver aux différents protagonistes nous est alors presque totalement égal ! En effet, aucun seconds rôles ne vient relever le niveau, pas plus les ‘Bad Guys’ que les personnages féminins, trop conventionnels et pauvrement développés pour nous intéresser plus avant.

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Un western à petit budget, plutôt soigné dans l'ensemble mais vraiment trop paresseux, dans lequel les abondants dialogues (pas spécialement marquants) priment sur l’action (guère plus mémorable lorsqu'elle surgit). Plastiquement et cinématographiquement sans grand intérêt à quelques splendides plans près, un film routinier assez décevant de la part de Joseph H. Lewis qui a souvent été plus inspiré. Il reste néanmoins presque constamment intéressant par son aspect socio-historique, sa manière d’aborder les conséquences de la bataille de Little Big Horn. Grâce à ça, l’ennui n'a pas le temps de s’installer d’autant que la musique martiale de Mischa Bakaleinikoff possède un certain allant et que les paysages sont jolis à regarder (même si le film n'a pas été tourné sur les lieux de l'action mais au Mexique). On aura donc le droit de préférer La Mission du commandant Lex à celle du Capitaine Benson et on se penchera avec plus de jubilation sur Thunder over Plains (La Trahison du Capitaine Porter) si l'on souhaite voir Randolph Scott porter la tunique bleue, voire même, si le voir endosser le gris des confédérés ne vous dérange pas, le superbe La Caravane héroïque (Virginia City) de Michael Curtiz. Ce western de Joseph H. Lewis ne sera à conseiller qu'aux fans de Randolph Scott ; avec Harry Joe Brown en tant que producteur, le comédien fera néanmoins beaucoup mieux.
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Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par james »

Jeremy Fox a écrit :Je ne voulais pas te mettre dans un tel état :wink:
:D :wink: merciiiii,je savais que je pouvais comptez sur toi... :wink:
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
Kurtz

Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par Kurtz »

james a écrit : :D :wink: merciiiii,je savais que je pouvais comptez sur toi... :wink:
ils sont mignons tous les deux :mrgreen:
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Re: joseph h.lewis vous en pensez quoi

Message par james »

Kurtz a écrit :ils sont mignons tous les deux :mrgreen:
:mrgreen:
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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Message par james »

a lawless street"ville sans loi"1955 western avec randy scott je vous le recommande vivement,du realisateur joseph h.lewis bien sur :wink: :D
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
Requiem
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Message par Requiem »

Comme beaucoup j'imagine, je ne connais de lui que Gun Crazy et Big Combo ce dernier revu récemment étant particulièrement brillant.
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ENTER THE DRAGON...
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Beule
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Message par Beule »

Je trouve que Jeremy a la dent bien dure contre ce Terror in a Texas Town (c'est moins pire que Duel sans merci :mrgreen: ) mais je ne l'apprécie pas beaucoup pour autant. Je ne connais pas d'autre western du monsieur, mais rayon polars, My name is Julia Ross et plus encore So dark the night, moins parfaits que The Big Combo ou Gun Crazy n'en méritent pas moins quelques éloges aussi.
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