Eva (Joseph Losey, 1962)
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Eva (Joseph Losey, 1962)
Vu hier soir dans la collection Studio Canal Série Noire...
Le film m'a pas mal déçu, notamment par rapport au bouquin de James Hadley Chase que j'avais beaucoup aimé... Des personnages mal dégrossis alors que passionnants dans le roman, une ambiance italienne assez factice, un aspect sixties plutôt vieillot et surtout une symbolique souvent lourdissime (il faut voir Virna Lisi pleurer devant un tableau décrivant une scène de désolation...) m'ont empêché de rentre dans le film - même si, comme souvent chez Losey, c'est formellement réussi.
Finalement, ce n'est pas la première fois que Losez foire une adaptation d'un de mes romans favoris : Le Messager (The Go-Between) de LP Hartley avait déjà, à mon sens, été massacré par le cinéaste du Servant. Et si je n'ai pas vu tous ses films, je dois avouer être pour le moment plutôt peu fana du cinéma de Losey.
Des amateurs ici ?
PS : à noter tout de même une très belle interprétation, notamment (même si son rôle n'est que trop esquissé) de la splendide Virna Lisi !
Marg'
Le film m'a pas mal déçu, notamment par rapport au bouquin de James Hadley Chase que j'avais beaucoup aimé... Des personnages mal dégrossis alors que passionnants dans le roman, une ambiance italienne assez factice, un aspect sixties plutôt vieillot et surtout une symbolique souvent lourdissime (il faut voir Virna Lisi pleurer devant un tableau décrivant une scène de désolation...) m'ont empêché de rentre dans le film - même si, comme souvent chez Losey, c'est formellement réussi.
Finalement, ce n'est pas la première fois que Losez foire une adaptation d'un de mes romans favoris : Le Messager (The Go-Between) de LP Hartley avait déjà, à mon sens, été massacré par le cinéaste du Servant. Et si je n'ai pas vu tous ses films, je dois avouer être pour le moment plutôt peu fana du cinéma de Losey.
Des amateurs ici ?
PS : à noter tout de même une très belle interprétation, notamment (même si son rôle n'est que trop esquissé) de la splendide Virna Lisi !
Marg'
Dernière modification par Jeremy Fox le 7 mars 08, 22:56, modifié 1 fois.
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Je crois me souvenir quer des personnages aussi infréquentables que Sergius et Jeremy Fox apprécient beaucoup le cinéma du bonhomme. Je dois avouer, pour ma part, que son cinéma me laisse de marbre, et EVA, qui a souvent été décrit ,ici ou là (surtout ici d'ailleurs),comme un chef d'oeuvre, ne déroge pas à la règle.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Cosmo, tu n'es qu'un grand fou !Cosmo Vitelli a écrit :Je crois me souvenir quer des personnages aussi infréquentables que Sergius et Jeremy Fox apprécient beaucoup le cinéma du bonhomme. Je dois avouer, pour ma part, que son cinéma me laisse de marbre, et EVA, qui a souvent été décrit ,ici où là (surtout ici d'ailleurs),comme un chef d'oeuvre, ne déroge pas à la règle.
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Je n'ai pas vu Eva mais par contre, j'ai adoré The Go-Between : la découverte par un enfant des pulsions et des frustrations du monde adulte, le tout amplifié par les différences sociales.
Je trouve que le film fonctionne très bien (peut-être mieux auprès des garçons?...) parce qu'il propose une expérience de ces sentiments et non une démonstration froide : chaque personnage demeure mystérieux et la réalité dans toute sa dureté est plus ressentie que décrite avec clarté.
Je garde un souvenir ému du couple Julie Christie et Alan Bates dans ce film (quelle sensualité! )
Je trouve que le film fonctionne très bien (peut-être mieux auprès des garçons?...) parce qu'il propose une expérience de ces sentiments et non une démonstration froide : chaque personnage demeure mystérieux et la réalité dans toute sa dureté est plus ressentie que décrite avec clarté.
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N'ayant pas lu le roman qui a servi à l'adaptation du messager de Losey, je ne me prononcerai pas sur la comparaison.
Néanmoins j'ai eu l'occasion d'exprimer mon sentiment là-dessus à propos de Shining déjà: un réalisateur de génie capable de développer une vision propre des choses ne s'enchaînera jamais à un roman, qui ne constitue pour lui que la trame de sa propre oeuvre.
Aussi en tant que film je dirai, une fois de plus, que le Messager est un monument: je ne pourrais comparer sa photographie qu'à celle de Barry Lyndon (plan de la diligence transportant les mariés dans le Kubrick, plan de l'enfant courant dans la lande anglaise dans le Losey, par exemple).
Néanmoins j'ai eu l'occasion d'exprimer mon sentiment là-dessus à propos de Shining déjà: un réalisateur de génie capable de développer une vision propre des choses ne s'enchaînera jamais à un roman, qui ne constitue pour lui que la trame de sa propre oeuvre.
Aussi en tant que film je dirai, une fois de plus, que le Messager est un monument: je ne pourrais comparer sa photographie qu'à celle de Barry Lyndon (plan de la diligence transportant les mariés dans le Kubrick, plan de l'enfant courant dans la lande anglaise dans le Losey, par exemple).
Night of the hunter forever
Caramba, encore raté.
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Eva
Si le film dans sa globalité, quelques fois longuet et assez peu touchant, plait sans jamais vraiment réussir à captiver, Jeanne Moreau elle, coulée dans le corps de la sublime et fatale Eva, ne peut que fasciner, ou du moins impressionner. Le film tout entier appartient à son personnage, qui lui donne à la fois son titre et son âme. A son image, la réalisation de Losey est gracieuse, froide et un brin altière, aussi séduisante qu’agaçante parfois. Enième variation sur le thème de la femme vénéneuse, séduisante, indépendante, manipulatrice voire dominatrice, « Eva » est un portrait réussi mais un film imparfait qui laisse un peu sur le carreau ses autres personnages et manque définitivement de chaleur. Cependant, Jeanne Moreau aura rarement été aussi belle que devant la caméra de Losey et sa seule présence donne au film une valeur incontestable.
7/10
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Re: Notez les films de mars 2008
Eva de Joseph Losey (1962)
Histoire d'amour maladif et pathétique entre Stanley Baker et Jeanne Moreau véritable mante religieuse superficielle, cruelle et avide. Ennui total du début à la fin, la faute à une intrigue peu palpitante faite de séparation/retrouvailles/humiliation/nouvelle séparation très lassante à la longue sans parler du rythme des plus plombant. Les personnages sont détestable notamment Stanley Baker soit autosatisfait et imbu de lui même soit totalement pathétique. Le film est surtout un ode à Jeanne Moreau filmé sous toute les coutures et provocante à souhait. Le jeu comme le charme de cette dernière me laissant complètement froid je n'ai pas adhéré à cet aspect là non plus, le personnage de Virna Lisi étant bien plus convaincant au niveau du glamour comme de l'attachement qu'on peut avoir au personnage. Reste l'Italie début 60's (Rome et Venise surtout) très élégament filmé par Losey mais ça fait peu. 2/6
Histoire d'amour maladif et pathétique entre Stanley Baker et Jeanne Moreau véritable mante religieuse superficielle, cruelle et avide. Ennui total du début à la fin, la faute à une intrigue peu palpitante faite de séparation/retrouvailles/humiliation/nouvelle séparation très lassante à la longue sans parler du rythme des plus plombant. Les personnages sont détestable notamment Stanley Baker soit autosatisfait et imbu de lui même soit totalement pathétique. Le film est surtout un ode à Jeanne Moreau filmé sous toute les coutures et provocante à souhait. Le jeu comme le charme de cette dernière me laissant complètement froid je n'ai pas adhéré à cet aspect là non plus, le personnage de Virna Lisi étant bien plus convaincant au niveau du glamour comme de l'attachement qu'on peut avoir au personnage. Reste l'Italie début 60's (Rome et Venise surtout) très élégament filmé par Losey mais ça fait peu. 2/6
- Boubakar
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Re: Eva (Losey inside)
Découvert, via la collection Télérama, et je n'ai pas aimé : le film est d'un vide....
On dirait un film italien tourné en anglais, ce qui casse un peu l'ambiance, et il y a quelque chose de faux qui s'en dégage.
A part l'assez bonne interprétation de Moreau, tout le reste m'a paru plat et creux.
Une question ; existe-t-il une version en couleurs du film (à voir plusieurs photos d'exploitation du film, y compris la jaquette) ?
On dirait un film italien tourné en anglais, ce qui casse un peu l'ambiance, et il y a quelque chose de faux qui s'en dégage.
A part l'assez bonne interprétation de Moreau, tout le reste m'a paru plat et creux.
Une question ; existe-t-il une version en couleurs du film (à voir plusieurs photos d'exploitation du film, y compris la jaquette) ?
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- Doublure lumière
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Re: Eva (Losey inside)
le film n'a jamais été tourné en couleurs: les photos qui existent ont été prises pendant le tournage , de plus enlisant le très beau «livre de Losey » de Michel Ciment , on se rend compte qu’ EVA de Losey a été un film « mutilé » par les producteurs les frères Hakim : à l’origine, EVA durait 2heures 45 minutes : une seule projection de cette œuvre définitivement perdue a eu lieu à Cinécitta pendant l’été 1962 en présence de Robert Aldrich, Jeanne Moreau, Pierre Cardin et Joseph Losey ; compte tenu de la durée et que Losey avait renoncé à ses droits, les producteurs ont d’abord réduit le film de 20 minutes ensuite EVA durait 2h10 et fut présenté au cinéma « Publicis » à Paris, le film fut mal apprécié par le public et la critique. Et alors, le film a subi de nouvelles coupures, mais aussi de nouvelles répliques avec un nouveau doublage(remplaçant par exemple le doublage de Virna Lisi par une voix américaine fausse) , un arrangement de la musique .Losey essaya de r »remonter » le film original, les producteurs Hakim ne lui ont pas donné cette possibilité et Losey s’est lassé tout en continuant une œuvre le plus souvent brillante qui mériterait qu’on s’y attarde plus ; heureusement que le studio Canal a éditait en coffret ses plus beaux films THE SERVANT ACCIDENT MONSIEUR LEIN ou LE MESSAGER
Quand on parle de films « mutilés » on songe de suite au film de Von Stroheim qui durait 9 heures « les rapaces » ; heureusement qu’on a « rétabli » la version intégrale de CLEOPATRE ou LA PORTE DU PARADIS , hélas pour EVA , il ne reste que cette version qui sans être parfaite comprend de très beaux moments et l’excellente interprétation de Jeanne MOREAU
Quand on parle de films « mutilés » on songe de suite au film de Von Stroheim qui durait 9 heures « les rapaces » ; heureusement qu’on a « rétabli » la version intégrale de CLEOPATRE ou LA PORTE DU PARADIS , hélas pour EVA , il ne reste que cette version qui sans être parfaite comprend de très beaux moments et l’excellente interprétation de Jeanne MOREAU
- Watkinssien
- Etanche
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Re: Eva (Joseph Losey)
J'avoue également que ce film-ci est une petite déception.
Je ne me suis pas senti intéressé ni à l'histoire ni aux personnages.
Néanmoins, je pense que ce film est un brouillon intéressant pour les futures oeuvres réussies de Losey.
Je ne me suis pas senti intéressé ni à l'histoire ni aux personnages.
Néanmoins, je pense que ce film est un brouillon intéressant pour les futures oeuvres réussies de Losey.
Mother, I miss you