Bruce Lee (1940-1973)

[Ronan]

Jamais accroché, et je pense que je n'accrocherais jamais.

Je ne pourrais je pense jamais n'être que fan de ses fans (Sammo Hung, Stephen Chow), tout en opinant secrètement au perfides remarques de Liu Chia Lang (souvent perfide, faut bien le reconnaitre).

D'ailleurs, à ce propos, ne manquez pas le plus délirant-brillant des hommages-mises en boite imaginable au petit dragon "Enter the Fat Dragon", du grand Sammo Hung : (copier coller d'une critique visiteur Cinémasie) :

"Faut pas grand chose, finalement, pour caresser le fan dans le sens du poil, les innénarrables mimiques de Sammo en jeune naif essayant son "Jeet Kune Do" sur les cochons dont il s'occupe, l'entrée dans le port de Hong Kong façon "Enter the dragon" et les rêveries de Sammo permettant un générique "Old School", avec enchainements sur fond rouge, s'achevant par une chute, comment dire, légère...

Bref, l'hommage et la parodie en un seul geste, une seule chute, un seul plan, et on se prendrait à bientôt taper que Sammo nous livre un de ses films les plus réfléchis, quant aux rapports complexes qu'il entrentient avec son art, de chorégraphe, d'acteur et de réalisateur par le prisme de la relation Bruce Lee-Sammo Hung...Heureusement, quelques grammes d'humour lourd bien plaçés (dans le bus "Madame, vous tenez ma banane" uhuhuh) nous évitent de taper des horreurs comme "que voilà un beau film de Kung Fu théorique".

Non, c'est bien une pochade que cet histoire de gros admirateur de Bruce Lee surprenant son monde par sa maitrise des arts martiaux, mais ne parvenant jamais à la position d'idole des personnages des films du maître (il remporte tous ses combats, rejouant des situations des films de Bruce Lee, mais ça ne fait généralement qu'empirer la situation, et lui attirer des reproches...). Pourtant, chaque combat nous dit quelque chose, et ce plus clairement que dans d'autres films (merveilleuse scène où il rosse un quelconque Bruce Lo, Lu, Li) ...

Du coup, en tant que fan de Sammo, j'aurais tendance à donner toute la filmo du petit dragon (sans pour autant nier leur importance historique) pour un seul "Enter the Fat Dragon", même si ce film permet de mesurer l'influence de celui ci sur celui là (modernité des mouvements, impact des coups rendus par le découpage, façon bizarrement nombriliste d'occuper l'écran, quant un nous expose son corps body buildé l'autre ne rate pas une occasion de souligner ses bourrelets).Là où l'explosivité de Bruce Lee peinait à dynamiter le film autrement que pendant les scènes de combats (pas aidé par Lo Wei il est vrai), les rondeurs perverses du Sammo, par le biais de la comédie, permettent bien mieux à mon avis de faire tenir ensemble Kung Fu et cinéma, le temps d'un film.

Dans tous les cas un film qui vaut le détour, même s'il n'arrive pas à la hauteur des chefs d'oeuvres de Sammo...Et puis, rien que pour voir une fois dans sa vie Lee Hoi San affublé d'une coupe Afro, visage noirçi et 'Funkie Attitude"..."


Mon nouveau défi du mois de février : faire dévier tous ces topics superflus pour se recentrer sur les choses essentielles : Sammo Hung, sa vie, son oeuvre...

[Ryo_Saeba]

C'est ça que j'aime aussi chez Samo il mélange le style de Bruce Lee à celui de Liu Chia Liang, la brutalité des arts martiaux tel quelle est ou finalement tout les coups sont permis aux techniques artistique et philisophie classique. Prodigal Son est le parfait exemple de ce mélange des 2, Lam Ching Ying représentant l'art et la tradition des arts martiaux et Samo représentant la force brute la pratique avant tout, il se moque d'ailleurs des kata avec le fameux passage ou il enseigne à Yuen Biao la technique de la chasse d'eau

[Alex Blackwell]

J'adore, particulièrement Opération dragon avec son tournoi sur l'île. Et bien sûr le combat avec Chuck Norris dans la fureur du dragon, quand il le recouvre d'un drap à la fin.

[Frank Bannister]

je remonte ce topic pour venir mettre mon grain de sel dans cette discussion.

Je regardais souvent les films de Bruce Lee etant jeune, que ce soit à la TV ou les VHS René Chateau que l'on me prétaient.
J'adorais ses films etant petit. Je les ais revu il y a 1 an ou 2 et j'ai un peu déchanté. Bruce Lee a toujours un coté aussi charismatique et attractif à l'écran,pas de souci de ce coté là. Par contre, la mise en scène des films et les scénarios sont franchement à revoir. De toute facon, les films n'étaient que des pretexte à mettre en avant la star et ses prouesses martiales. Les combats sont bien réglés, bien foutus, rien à redire non plus, c'est toujours autant le pied!
J'hésite a me prendre le coffret HK sorti il y a quelques mois.

Techniquement, le meilleur reste sans dout operation dragon. La musique de Schifrin est excellente et colle très bien aux images. Les combats sont une pure merveille, Bruce Lee est impeccable et l'histoire est bien supérieur à celle de ses autres films.

[Philip Marlowe]

Je crois avoir vu La Fureur du Dragon (c bien celui où il est en Italie?) quand j'avais 7 ans. J'en ai pas un grand souvenir. Je devrais en voir d'autres.

Ah par contre j'avais vu des bouts d'Opération Dragon à la TV et ça m'avait l'air mieux

[mezhia]

Je crois avoir vu La Fureur du Dragon (c bien celui où il est en Italie?) quand j'avais 7 ans. J'en ai pas un grand souvenir. Je devrais en voir d'autres.

Ah par contre j'avais vu des bouts d'Opération Dragon à la TV et ça m'avait l'air mieux

La fureur du dragon (uncut bien sûr) est mon préféré de Bruce Lee, peut être parce que son éventail de jeu d'acteur est beaucoup plus large, qu'il s'essaye à l'humour même, et peut être aussi parce qu'il a réalisé lui-même ce film.

Concernant ses autres oeuvres, je garde plus des bouts de scènes que les films dans leur entier (le jeu de la mort et sa scène finale, qui me fait furieusement penser au Jeu d'arcade Kung fu Master pour ceux qui connaissent , l'affrontement contre un dojo entier dans la fureur de vaincre, la scène d'intro d'opération dragon ...

Ah, quel dommage que Bruce Lee n'est pas obtenu le rôle de Caine dans la série Kung fu... Faut dire que carradine à la place, c'est l'encéphalogramme plat niveau martial et charisme... (Excepté kill bill pour le charisme )

[Lord Henry]

Je confesse que les exploits sur grand écran du félin Lee ne m'émeuvent guère.

En revanche, il en va tout autrement de ceci:

[Federico]

En ce moment sur France Culture, l'émission Une vie, une oeuvre est consacrée à Bruce Lee furieux.

[Kevin95]

THE WAY OF THE DRAGON - Bruce Lee (1972) révision

Énième révision mais cette fois-ci en 35 mn et dans sa version René Chateau d'époque. Pépère a fait pas mal de coupes, a réduit le film d'une bonne vingtaine de minutes parfois sur le dos de la cohérence scénaristique, a choisi la VF des karatés de l'époque (donc caricaturale), appelle le personnage principal "Bruce Lee" (peinard à Dinnard) et recase le plan final de Fist of Fury (1972), encore un peu et il foutait une pub pour les autres films de son catalogue. Des hématomes donc, mais qui n’entachent en rien le plaisir du film (s'en fout, on a le DVD). Objectivement ce n'est pas du très grand cinéma, la réalisation est fonctionnelle, l'humour est à ras la pâquerette et le scénario est signé d'un enfant de huit ans mais c'est sans doute mon Bruce Lee préféré. Peut être parce que des quatre films de sa filmo, c'est le seul où son personnage est un tantinet sympathique, presque gamin donc terriblement attachant. Peut être aussi, qu'il s'agit du film dans lequel Lee est le plus fascinant, le plus sensuel et en même temps le plus sauvage. Le duel contre Chuck "j'ai des poils partout" Norris est entré dans la légende, mais sa force tient du fait que Lee balance entre un corps érotique (fin, souple, beau) et un corps inquiétant (coups vifs, regards tranchants, mise à mort presque sexuelle). Tout ça dans un récit qui ne se prend pas le choux, qui joue la légèreté comme pour mieux sublimer sa star et le donner en idole à une horde de mômes qui ne vont pas se priver pour refaire les scènes du film. Bon objectivement... oui bah on s'en tape, The Way of the Dragon c'est surtout du plaisir.

[Kevin95]

ENTER THE DRAGON - Robert Clouse (1973) révision

Dernier film (officiel) de Bruce Lee, premier film américain et première marche à ce qui devait être une explosion de la star du coté du cinéma hollywoodien. Rétrospectivement, Enter the Dragon peut se voir comme une énorme fête par, pour et au final en l'honneur de Bruce Lee. Tout le monde est invité à admirer et sublimer le prodigue, tous les genres (la blaxploitation, les jamesbonderies, le kung fu évidemment), toutes les situations, rien n'est trop beau pour Bruce alors au plus haut de sa forme. De la musique envoutante de Lalo Schifrin à la mise en scène pas si anodine de Robert Clouse (qui travaille les hors champs pour mieux se concentrer sur les exploits de la star... alors qu'il est en scope), Enter the Dragon est un énorme gâteau savoureux, qui fait passer ses deux heures à toute berzingue et qui laisse un petit quelque chose dans la gorge du spectateur qui comprend qu'il ne verra plus Lee sur un écran (le vrai du moins). Rideau, comme les dernières séquences de James Dean dans Giant (1956) il nous reste le visage fatigué de l'acteur, son pouce de victoire, un générique de fin et pour les plus affamés, les scènes inachevées de son dernier projet. Sur la ligne d'arrivée, c'est sans doute ce film qui objectivement, reste le meilleur - car le mieux foutu - de sa carrière.

[Asakura]

Big Boss :
Synopsis :
Cheng Chao-an (Bruce Lee), un jeune émigrant chinois part chercher du travail en Thaïlande. Il pratique le kung-fu mais a promis à sa mère de n'utiliser contre personne ses aptitudes au combat. Embauché dans une fabrique de glace, Cheng découvre après peu de temps que son usine sert de façade à de redoutables trafiquants de drogue qui n'hésitent pas à tuer leurs ouvriers et les curieux. Il rompra finalement sa promesse pour lutter seul contre les trafiquants et déjouer leurs agissements.
(Wikipedia)

Premier Bruce Lee que je vois et premier film majeur de son acteur principal. On va être honnête, ce film est bourré de défauts. Le scénario est archi-manichéen, les méchants sont trop trop méchants et les gentils sont tous très très gentils. Au delà de ça, le scénario est même d'une simplicité sidérante. Des trafiquants de drogue qui tiennent une usine de glaçon dans lesquels ils cachent la marchandise font disparaître les employés trop curieux.
Sans parler de ce plan foireux. On est juste au dépourvu quand le boss annonce pour la troisième fois qu'un employé a disparu sur le chemin du retour après son entretien chez lui et qu'il a alerté la police. Tout autant d'ailleurs lorsque pour tenir une promesse à sa mère de ne pas se battre le héros regarde tout ses camarades se faire casser la figure.
A ce-là ajoutons le jeu catastrophique de Bruce Lee, que je n'ai vu joué à aucun moment. Dans les bonus l'un des intervenants dit qu'il s'agit du film où l'acteur a le jeu le plus subtil. J'ai du m'endormir parce que vraiment je ne vois pas où.

Et pourtant. Pourtant. J'ai adoré ce film. Clairement, The Big Boss, c'est un hymne à Bruce Lee. Comme j'imagine l'ensemble de ses films. Malgré ce mauvais jeu d'acteur, il brille de mille feux, crève l'écran et transpire par tous les pores de la peau le charisme.
La principale bonne idée du film c'est de ne montrer que très peu de combats avec Bruce Lee. Ce qui rend bien plus percutantes ses interventions. Personne ne semble vraiment pouvoir lui tenir tête et les chorégraphies sont très sommaires mais voir Bruce Lee se lever enfin pour mettre des coups de tatane est des plus jouissif. D'autant que le film est assez violent dans son genre (et ce qui explique ses problèmes avec la censure notamment la scène de la scie toujours absente dans le film.)

[Kevin95]

THE BIG BOSS (Tang shan da xiong) - Wei Lo (1971) révision

Alors oui, le film a son importance dans la construction du mythe Bruce Lee puisqu'il constitue la première marche vers la légende. Mais tout le monde est d’accord sur une chose (même vous au fond), The Big Boss bah... ce n'est pas génial. Non, juste une petite série B hongkongaise, torchée avec deux pans de décors, un scénario déjà bien usé (un gentil gars débarque dans un village, des méchants exploitent le village, le gentil va mettre une plombe avant de se rendre compte qu'il y a quelque chose qui cloche, bagarre, fin) et une réalisation ficelée à toute vitesse (Lo Wei est pourtant capable de mieux si on lui en donne les moyens). Bruce Lee lui-même ne pouvait pas piffer ce film, pendant le tournage (lui qui rêvait d'Amérique, la réalité de l'exploitation HK fut rude) et après. Le film reste une bande de karaté tout à fait sympathique et le petit dragon est déjà maitre de ses effets (faut juste attendre un peu avant de le voir en action) notamment lors de la baston final contre Jean Bouise (ou un mec qui lui ressemble) mais The Big Boss fait un peu cheap comparé au reste de la filmo de Lee. Heureusement, la star et Lo Wei rectifieront le tir l'année suivante avec Fist of Fury.