Jack Arnold (1916-1992)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Cathy »

L'Américaine et l'amour, Bachelor in Paradise (1961)

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Un auteur à succès se voit obligé suite au détournement d'argent de son agent de revenir aux USA, dans une petite ville typique américaine pour écrire un essai sur l'Américaine et l'amour.

Jack Arnold est plus connu pour ses films de science fiction dont les fameux "Homme qui rétrécit" ou "Tarantula". Ici il signe une comédie typique de ces années 60, comédie sur la libération des moeurs qui après le Code Hayes semble réapparaître dans les films et donc ici une évocation de la vie des américains typiques, ces couples avec enfant qui vivent dans les mêmes maisons, ont les mêmes désirs, ces maris qui vont travailler et veulent retrouver leur femme dans une espèce de routine et non en femme séductrice. En effet, ici l'auteur séducteur essaye de faire redevenir les femmes de véritables femmes et non de simples épouses dévouées, ce qui ne plaît pas au mari macho qui ne cherche visiblement qu'à retrouver une "bobonne" à la maison. Le film repose aussi sur le couple inattendu formé par Bob Hope et Lana Turner, la seconde entre deux mélos tourne cette comédie fort sympathique au demeurant et la voir se déchainer en danseuse de hula est quand même un petit moment charmant. Nous sommes plus dans une comédie sociétale qu'une comédie loufoque, même si on ne peut éviter le gag un peu évident de la machine à laver ou des courses au supermarché par un homme qui n'a jamais rien fait de ses dix doigts ! Mais la comédie est plaisante, dommage que la copie proposée par TCM lors du cycle Lana Turner d'il y a quelques années n'aient été qu'en VF !
Lord Henry
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Lord Henry »

Celui-là, c'est un très, très vieux souvenir de télévision du dimanche après-midi.
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cinephage
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par cinephage »

Monster on the Campus (1958)

Film d'horreur Universal de production courante, Monster on the Campus est tout de même fort appréciable pour les amateurs du genre. Son postulat, de ceux qui nourrissent l'imaginaire du jeune Calvin de Calvin & Hobbes, est proprement saisissant : un coelacanthe importé de Madagascar, dont le sang irradié a le pouvoir étrange de faire régresser qui l'ingère à ses origines préhistoriques. La libellule devient géante, le chien retourne à l'état de loup aux crocs démesurés, et l'homme... Bah, voila le coeur du récit.

Le film se voit avec plaisir, éclairé par un talentueux Russell Metty, et, si le monstre du titre se fait rare, ses apparitions n'en sont que plus efficaces.

En revanche, curieusement, le moment le plus réussi du film est un moment creux, de ceux qu'on oublie, de pure horreur fantastique, désamorcé 3 secondes plus tard.
En effet, à un moment, un couple de jeunes se bécotent sous un arbre épais. Tandis qu'ils discutent, la caméra se recentre sur une main, jaillie de derrière une branche, qui plane, menaçante, sur la tête de la jeune fille. La musique se fait menaçante, monte en intensité, le plan se concentre sur cette main, qui tripote, puis caresse les cheveux de la demoiselle, qui pense négligeamment qu'il s'agit de celle de son amoureux. Mais lorsqu'elle découvre les deux mains de ce dernier devant elle et réalise que c'est une troisième main qu'elle a dans les cheveux, la musique devient stridente... Avant de révéler un camarade plaisantin de l'autre coté de l'arbre. Ca dure quelques secondes, mais ce sont les secondes les plus terrifiantes du film. Et un moment génial de mise en scène.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Jeremy Fox
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Jeremy Fox »

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Tarantula - 1955

En plein désert, l'on trouve le corps d'un scientifique qui travaillait dans un coin reculé d'Arizona en collaboration avec le professeur Deemer (Leo G. Carroll). Le shérif demande au docteur Hastings (John Agar) de venir ‘inspecter’ le cadavre étonnement défiguré par une acromégalie fulgurante. Le médecin n’ayant jamais vu de cas de cette maladie se développant aussi rapidement, il se met à enquêter et se rend chez Deemer dont le laboratoire vient d’être à moitié détruit par un incendie déclenché par un autre de ses assistants devenu fou furieux. Ils travaillaient tous trois sur la mise au point d’un nutriment chimique susceptible de réduire considérablement les problèmes de famine dans un monde où la population ne cesse de croitre. Mais le feu a fait fuir la plupart des animaux-cobayes sur lesquels ils effectuaient leurs expériences ; parmi eux, une tarentule dont la taille ne cesse d’augmenter et dont les besoins alimentaires grandissant vont l’amener à se nourrir de bétail et… d’humains. Pendant ce temps une nouvelle assistante arrive pour prêter main forte au professeur dans ses recherches, la charmante étudiante ‘Steve’ Clayton qui n’est pas insensible au charme d’Hastings…

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Moyennement convaincant dans le domaine du western -autre genre de prédilection de la compagnie Universal- Jack Arnold, qui fut tout d’abord l'assistant de Robert Flaherty au Service Cinématographique de l'Armée, une fois embauché au sein de cet important studio, devint sous la tutelle du producteur William Alland et malgré un nombre assez restreint de titres, l’un des plus grands spécialistes du film de science-fiction lors de son premier âge d’or dans les années 1950. Il réalisa donc dans le genre fantastique/SF/anticipation tout d’abord l’excellent Météore de la nuit (It Came from Outer Space) en 1953, puis l’agréable et attachant L’Etrange créature du lac noir (Creature from the Black Lagoon) en 1954 avant de signer son chef-d’œuvre en 1957, L’Homme qui rétrécit (The Incredible Shrinking Man) qui, contrairement aux précédents films et malgré les progrès techniques ayant eu lieu durant les soixante années qui ont suivi, n’a quasiment pas pris une ride. Son autre titre de gloire dans le domaine sera ce très bon Tarantula, toujours aussi efficace et carré mais bénéficiant d’un scénario un peu trop léger pour pouvoir se hisser au niveau de ses plus grandes réussites.

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Il faut dire que son ‘ambition’ première lorsqu’il décide de réaliser ce film est de gagner de l'argent. En manque de liquidités, il décide donc en cette année 1955 de partir d’un scénario de Robert M. Fresco déjà écrit pour un épisode de la série Science Fiction Theatre et qui contait les mésaventures de plusieurs scientifiques s’inoculant en tant que cobayes de leurs propres expériences de l’alimentation synthétique, avec à la clé des conséquences désastreuses. Les auteurs du scénario de Tarantula -dont Jack Arnold fait partie pour l'une des rares fois de sa carrière- ajoutent des animaux victimes eux aussi de ces expérimentations ; si suite à l’ingestion du sérum les humains deviennent défigurés et violemment hargneux, les bêtes grossissent d’une manière non seulement ultra-rapides mais également phénoménales. C’est le cas d’une tarentule qui, suite à la destruction d'une moitié du laboratoire par un assistant devenu fou furieux, s’échappe de sa cage pour aller ‘se balader’ dans le désert de l’Arizona, ses besoins nutritifs devenant de plus en plus importants au vu de sa taille de plus en plus gigantesque, se mettant à dévorer tout ce qui se présente sur son chemin, indifféremment bétail et humains. Le cinéaste pense qu’il y a dans ce script de quoi exploiter la phobie des insectes d’une grande majorité du public comme l’avait fait la Warner l’année précédente avec Des monstres attaquent la ville (Them!) de Gordon Douglas avec maintes fourmis géantes. L'arachnophobie devrait faire encore plus d'effets !

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La Universal accepte mais veut le faire à l’économie, n’accordant qu’un budget très limité au réalisateur. La musique est ainsi ‘pillée’ dans d’autres films du studio parmi lesquels les précédents films fantastiques de Jack Arnold et la durée du tournage est réduite à seulement 10 jours. Les effets spéciaux eux non plus ne grèveront pas l’enveloppe budgétaire ; ce système basé sur des calques et des superpositions d’images se révèlera pourtant fort convaincant, très crédible et d’une redoutable efficacité au point de faire encore son effet aujourd’hui. Bud Westmore réussit lui aussi fort bien ses maquillages, les prothèses créées pour montrer les ravages physiques causés par l’acromégalie qui défigure les trois scientifiques s’avérant assez effrayantes et notamment celles destinées au comédien Leo G. Carroll (son visage 'coule' carrément à la fin). On peut d’ailleurs constater -comme c’était le cas pour ses films précédents- que l’absence d’un budget important a permis de stimuler l’inventivité et la créativité des auteurs et des équipes techniques qui, avec quelques bouts de ficelle, sont arrivés à nous bluffer. Pour masquer ce manque de moyens, on citera aussi la très ingénieuse idée de faire parfois adopter par la caméra un point de vue subjectif, nous mettant par exemple à la place de l’araignée qui plonge ses pattes et ses mandibules vers les ‘petits’ hommes terrifiés au sol. Comme c’était déjà le cas pour Le Météore de la nuit – probablement tourné sur les mêmes lieux- Arnold utilise également à la perfection les paysages désertiques à sa disposition d’où à chaque instant peuvent surgir une quelconque menace tapie au détour d’un croisement, derrière d’impressionnantes concrétions rocheuses ou au contraire derrière de paisibles collines.

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Certes avec naïveté mais non sans hardiesse ni sincérité, les auteurs fustigeaient au travers Le Météore de la nuit la xénophobie ambiante et la tendance paranoïaque chez leurs compatriotes, la peur et la haine irréfléchies dès lors que se fait jour une part d'inconnu, et prônaient par la même occasion le droit à la différence. Les thématiques 'courageuses' sont beaucoup moins présentes dans Tarantula qui n’a presque comme seule ambition -et c’est déjà pas mal- que d’être un film d’horreur effrayant pour les spectateurs de l’époque grâce à de superbes effets spéciaux et à une mise en scène qui sait parfaitement bien faire monter et gérer la tension et le suspense. Même si les situations ont été vues et revues depuis, on se souviendra de l’apparition de l’effroyable faciès de l’araignée derrière la fenêtre de la chambre de Mara Corday ou de la séquence angoissante où la tarentule, après avoir détruit de fond en comble la maison du professeur, poursuit la voiture où s'est réfugié le couple. Bien évidemment qu’au vu de ce qui s’est fait depuis, le film ne fera aujourd’hui plus peur à grand monde, mais il faut se rendre à l'évidence, le charme et la magie opèrent toujours. Il en va de même pour la romance entre John Agar et la très jolie Mara Corday, certes archi-convenue mais cependant très plaisante ; les dialogues et le talent du duo d'acteurs aident à rendre agréable de bout en bout cette histoire d'amour qui n'était il est vrai pas franchement utile à l’intrigue. Quand aux diverses intéressantes réflexions -car il y en a quand même-, elles portent avant tout sur les périls débouchant de la recherche d'un progrès trop en avance sur son temps, les dérives de la science, les méfaits de la radioactivité, les dangers de vouloir se substituer à Dieu ou à la nature -les thématiques de Frankenstein ne sont pas loin-, même si les intentions de départ des scientifiques étaient louables et altruistes.

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Un classique du genre solidement mis en scène, techniquement très maitrisé, bien mené, carré, efficace et très correctement interprété par toute une tripotée de comédiens assez peu connus du grand public mais que les aficionados de la série B seront contents de retrouver ici, de John Agar –l’inoubliable lieutenant Cohill dans le chef-d’œuvre de John Ford, She Wore a Yellow Ribbon- à Mara Corday en passant par Leo G. Carroll -l’homme qui ‘invente’ George Kaplan dans La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock-, Nestor Paiva ou encore le futur shérif de la série Le Virginien, l’excellent Ross Elliott, ici dans le rôle du journaliste. Et puis bien évidemment et même si c’est totalement anecdotique, nous noterons dans les toutes dernières minutes la présence d’un tout jeune Clint Eastwood -dont on ne verra que les yeux derrière son casque de pilote de chasse- qui lâchera les bombes au napalm sur la tarentule monstrueuse. Même s’il s’avère on ne peut plus classique et schématique, un peu trop bavard et même s’il marquera certainement moins les spectateurs qu’à sa sortie, le film anxiogène de Jack Arnold se suit sans ennui et a contribué à populariser le film de ‘grosses bébêtes’ dont il demeure à ce jour l’un des plus beaux fleurons.
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Federico »

Jeremy Fox a écrit :L'étrange créature du lac noir ressort en salles
Belle critique d'un petit film de genre toujours sympa à regarder, même si il n'est pas du niveau de L'homme qui rétrécit.
Si la charge érotique de la nage sous-marine de Julie Adams est bien réelle, elle laisse quand même rêveur sur la frustration liée à la censure de l'époque car elle est tout de même bien plus sage et naïve que le ballet aquatique de (la doublure de) Maureen O'Sullivan dans Tarzan et sa compagne (1934). :wink:
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Lord Henry »

Je joins mes félicitations. Pour l’anecdote, le nageur qui incarne la créature s'appelle Ricou Browning et non pas Ricco.

Il a d'ailleurs fait carrière dans les productions aquatiques:

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phylute
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par phylute »

Coquille corrigée, merci Lord :wink:

J'ai revu le film en salle avec des enfants... effet garanti :D
Ils étaient vraiment "effrayés" et ça créait parfois un délicieux décalage avec les rires des adultes :lol:
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Jeremy Fox »

Tornade sur la ville était sorti chez Sidonis il y a à peine 6 mois
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Jeremy Fox »

La critique de Crépuscule sanglant et le test du DVD
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Profondo Rosso »

Le Météore de la nuit (1953)

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Un astronome amateur et une institutrice observent une météorite qui s'écrase près de la petite ville de Sand Rock en Arizona. Après avoir visité le site du crash, ils remarquent un objet étrange dans le cratère.

It Came from Outer Space est la première grande réussite de la salve de classique SF que signera Jack Arnold tout au long des années 50 (: L'Étrange Créature du lac noir (1954), Tarantula (1955), L’Homme qui rétrécit (1957)). Le film semble au départ s'inscrire dans veine paranoïaque de la SF de l'époque et où l'extraterrestre est une analogie de la menace communiste en pleine Guerre Froide. Un météore strie ainsi la nuit du désert de l'Arizona en ouverture, mais l'objet semble en fait dissimuler un engin spatial aux hôtes mystérieux. C'est le constat que fera l'astronome John Putnam (Richard Carlson) et sa fiancée Ellen (Barbara Rush) avant qu'un éboulement ne rende l'accès au vaisseau impossible. Entretemps pourtant, quelque chose s'est échappé et rôde aux alentours de cette petite ville. Jack Arnold instaure un malaise et un mystère ambiant palpable quant à la nature des aliens avec notamment un travelling saisissant s'engouffrant dans les ténèbres du vaisseau pour laisser deviner l'aspect innommable et totalement inhumain des étrangers. On a ainsi la même réaction de recul qu'auront la plupart des protagoniste tout au long du récit face au apparition des créatures dont la caméra adopte le point de vu en vision subjective, créant ainsi l'ambiguïté quant à leurs intentions. Un sentiment renforcé lorsqu'on découvrira leur capacité à dupliquer l'être humain et annonçant ainsi le classique paranoïaque et ouvertement anti rouge L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956). La mise en scène de Jack Arnold renforce ce sentiment d'insécurité avec ces plans aériens du désert de l'Arizona qu'on craint encore être des visions subjectives d'être supérieurs, ou encore ces moments où les personnages déambulent dans des décors vide où semble constamment tapie une menace inconnue.

Après nous avoir parfaitement mis dans cette condition angoissée, le film s'avèrera bien plus subtil puisque toute cette aura de peur provient de notre vision apeurée et méfiante d'être humain. On devine que la finesse inattendue doit sans doute à Ray Bradbury dont le script de Harry Essex reprend un premier traitement du célèbre auteur de Chroniques martiennes. On prolonge plutôt ici sans l'ampleur apocalyptique du Jour où la Terre s'arrêta (1951) avec des êtres venus d'ailleurs confrontés à la violence naturel de l'homme et contraint de le détruire. Même si cela donne parfois des moments trop bavard et répétitifs, les échanges entre Putnam et le plus belliqueux shérif (Charles Drake) offre un bel archétype de cette nature humaine partagée entre curiosité et haine irréfléchie de l'Autre, de l'inconnu et de toute différence. Trop barbare, trop immature, l'Homme n'est pas encore prêt à la grande rencontre avec l'ailleurs et c'est sur un point de suspension différent ce moment que se conclut le film. Une belle œuvre dont le pacifisme est comme chez Wise à contre-courant de l'époque et qui mine de rien anticipe complètement le E.T. de Steven Spielberg. 5/6
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Jeremy Fox »

La souris qui rugissait par François Giraud, film qui est sorti en début de mois en DVD dans la collection les introuvables de Wild Side.
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Jeremy Fox
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Jeremy Fox »

Le Salaire du diable chroniqué par Freddy Dupont. Le film existe en DVD zone 2 chez Universal.
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Kevin95
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Kevin95 »

TARANTULA - Jack Arnold (1955) découverte

Classique du film de bébête, réalisé par le carré Jack Arnold, voyant l'attaque d'une petite bourgade par une araignée maousse costaud. Film court, diablement efficace et chargé en images iconico-pops. La première partie passe la moyenne malgré une incertitude scénaristique (entre l'araignée, le scientifique maboule, le médecin droit dans ses bottes, la donzelle qui déboule pour un stage, le film ne sait où donner de la tête), un légère faiblesse quant aux scènes de dialogues et autres explications scientifiques (te fait pas suer Jack, on y comprend rien mais on s'en cogne). En revanche une fois la tarentule lâchée, le film appuie sur l'accélérateur et Arnold embellit sa créature par une mise en scène superbe, jouant sur la profondeur de champ et le contraste du noir et blanc (voir la séquence des chevaux). A noter en bonus, un Clint Eastwood tout poussin et non crédité dans le rôle d'un pilote de chasse larguant ses bombes sur l'araignée. Série B plus plus.
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Alexandre Angel
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par Alexandre Angel »

Kevin95 a écrit : Arnold embellit sa créature par une mise en scène superbe, jouant sur la profondeur de champ et le contraste du noir et blanc (voir la séquence des chevaux).
Oui, j'avais trouvé vraiment monstrueuses les apparitions de la bête en nuit américaine. De l'art de faire beaucoup avec pas grand chose.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
beb
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Re: Jack Arnold (1916-1992)

Message par beb »

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Dernière modification par beb le 31 mars 23, 12:50, modifié 1 fois.
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