ICI LONDRES (Paris calling) de Edwin L MARIN - 1941
Avec Elizabeth BERGNER, Randolph SCOTT, Basil RATHBONE, Gale SONDEGAARD, Lee J COBB
Marianne Jannetier, la compagne d’un ministre, fuit Paris et l’arrivée des troupes allemandes pendant l’exode de 1940. Sa mère est tuée sous ses yeux dans un bombardement. A son retour dans la capitale, la jeune femme meurtrie rejoint un réseau de résistance : son talent de pianiste est utilisé pour faire passer des messages codés.
Hollywood n’a pas attendu longtemps après l’offensive allemande de 1940 pour tourner un film sur la résistance : tourné dès 1941, Paris calling est peut–être le tout premier. Les américains n’avaient certainement pas une idée exacte du drame que vivaient les français à ce moment, aussi le film est- il largement invraisemblable, cumulant les rebondissements les plus impossibles au point que l’on frise parfois le ridicule, voire l’irrespect (bien involontaire).
En effet, on a du mal à garder son sérieux quand Randolph Scott parvient à s’enfuir de la gestapo, pour se déguiser en nazi et sauver Elizabeth Bergner et tous ses amis résistants pourtant encerclés par une vingtaine d’allemands, avant de les faire s’évader par avion pour Londres. Auparavant, Bergner aura tué son ex fiancé à la barbe des nazis pour lui piquer des documents secrets…
Certes, les scénaristes n’ont pas ménagé leurs efforts pour capter l’attention du public mais en voyant ce genre de film on se dit que c’est bien du cinéma, alors que la réalité de la vie des résistants de la première heure n’était hélas pas aussi remplie de coups de chance inattendus.
Le film marquait les débuts à Hollywood d’Elizabeth Bergner , grande star du muet allemand et épouse du cinéaste Paul Czinner. Fuyant le nazisme en 1933, la star d’origine juive avait réussi à poursuivre sa carrière en Angleterre avec un égal succès. Hélas, elle n’aura pas la même chance aux USA. Il faut bien avouer que face au all american Randolph Scott, la délicate vedette germanique au jeu un peu affecté n’est pas du tout dans son élément : l’héroïne des kammerspiels se prête mal au film d’action, même si elle brille dans un ou deux passages (comme celui où elle sort de la chambre de son ex amant (Basil Rathbone) qu’elle vient d’assassiner en essayant de tromper l’attention des allemands). Après cet échec, elle ne parviendra pas non plus à regagner le cœur du public anglais qui lui reprochera bien injustement d’être partie se réfugier à Hollywood .
Néanmoins, pour toutes les raisons évoquées et en raison de la distribution éclectique mais prestigieuse, c’est une curiosité qui amusera les cinéphiles.