W.S Van Dyke (1889-1943)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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White Shadows in the South Seas (1928) avec Monte Blue et Raquel Torres

Matthew Lloyd (M. Blue) est un médecin devenu alcoolique qui vit en Polynésie. Il ne supporte plus de voir l'exploitation honteuse dont sont victimes les indigènes par les blancs. Sebastian (Robert Anderson) qui est à la tête du comptoir local décide de se débarrasser de lui en le mettant sur un navire à la dérive, rempli de cadavres de pestiférés...

Avec ce film aux images sublimes, Van Dyke réalise un film qui s'attaque de front aux méfaits de la colonisation. Certains cartons d'intertitres ne laissent aucun doute sur les méfaits de la soit-disant civilisation qui bien loin d'aider les populations indigènes leur ont apporté les maladies infectieuses, l'appat du gain, la prostitution et l'alcoolisme. On découvre l'envers du Paradis. La vie de Lloyd (M. Blue) est transformée par son arrivée sur une autre île qui n'a encore jamais vu d'hommes blancs. Il reprend goût à la vie. Hélas, l'arrivée des colonisateurs détruira également cette île encore intacte. Le film a été commencé par Robert Flaherty en collaboration avec Van Dyke. Mais, en cours de route, Flaherty a été licencié; Van Dyke reprit le tournage dans sa globalité. Le résultat est certainement un des tous meilleurs films de Van Dyke avec une beauté visuelle incroyable (Clyde De Vinna fait des merveilles), mais qui réussit à délivrer un message sans concession à l'image de la scène finale qui est très noire. Attention: chef d'oeuvre! :)
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Ann Harding
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Personal Property (Valet de coeur, 1937) WS van Dyke avec Robert Taylor, Jean Harlow, Reginald Owen et Una O'Connor

Raymond Dabney (R. Taylor), un fils à papa, qui a disgracié sa famille en vendant une voiture qui ne lui appartenait pas, est rejeté par son frère aîné Claude (R. Owen). Il se retrouve chez Crystal Wetherby (J. Harlow) une américaine veuve dont il devient majordome. Mais Crystal est fiancé à Claude...

Ce film pur produit des studios MGM a été tourné en seulement deux semaines. A cette époque-là, Harlow a déjà des problèmes de santé et elle mourra quelques mois plus tard. La MGM rassemble deux de ses stars les plus rentables: Taylor et Harlow. Le sujet de cette petite comédie est extrêmement léger. C'est certainement la célérité du tournage (merci Woody!) qui lui évite se sombrer dans l'ennui. Harlow a son abattage habituelle et Taylor, dans un rôle comique, s'en sort plutôt bien. Presque tous les acteurs de second plan dans ce film sont britanniques et donnent une relief amusant à leur personnage. Un certain Arthur Trevelyan (Barnett Parker) ne parle que par onomatopées :uhuh:, histoire de se moquer de l'accent 'upper-class' ridicule de certains lords. Le film patine légèrement par moments. Mais, la scène du repas est très réussie avec un groupe de seconds rôles remarquables. L'opposition Reginald Owen, pompeux et ridicule, et son frère, Robert Taylor, beau gosse et malicieux est également une bonne idée. Dans l'ensemble, un film sympathique, mais certainement pas inoubliable. Ah, juste un petit mot pour signaler que la photo est de William H. Daniels, l'opérateur de Garbo, qui devait être disponible entre deux films de la Divine.
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La programmation TCM de janvier m'a donné l'occasion de découvrir plusieurs films du réalisateur, de quoi me donner envie d'en voir plus et de placer Van Dyke parmi les grands réalisateurs des années 30.


The prizefighter and the Lady (1933)
Il s'agit d'une comédie (dramatique) dans l'univers de la boxe avec l'histoire d'amour entre un sportif qui accède trop rapidement à la gloire et une jeune femme côtoyant le milieu des bootleger.

Un scénario basique mais qui passe bien grâce à la direction d'acteur. Dans 50 ans de cinéma américain, les américains précisent que Van Dyke était adepte de la prise unique pour garder le maximum de fraicheur. Celà se ressent en effet ici d'autant qu'il s'agissait du premier rôle de Max Baer véritable boxeur jusque là. Les acteurs sont naturels, vivants, dynamiques et attachants se comportant régulièrement de manière imprévisible. De plus la sobriété et l'humanisme du scénario lui évitent le mélo et les lieux communs et donnent de l'épaisseur aux second rôles comme le bootleger qui accepte de perdre Myrna Leroy si celle-ci est heureuse.

Enfin que serait un film de boxe sans scènes de Boxes ? Et bien là aussi, bonne surprise puisqu'elles sont très réalistes : l'adversaire de Max Baer est aussi un vrai boxeur qui joue son propre rôle ici. Le combat est réaliste, violent, intense et on ressent autant le choc des coups que la fatigue. Une excellente séquence qui m'aura tenue en haleine alors que je ne suis vraiment pas fan du sport.

Après le film demeure un peu long et reste prévisible mais c'est un bon petit film. :)


Mr Wilson perd la tête (I love you again - 1940) est encore supérieur.

Le réalisateur réunit le duo phare des années 30 Myrna Leroy / William Powell (que Van Dyke avait dirigé à plusieurs reprises dans la série des The Thin Man).

Une histoire totalement farfelue mais qui donne lieu a de nombreux moments irrésistibles : Mr Wilson, un notable assommant et ennuyeux deviens amnésique. Il se retrouve dans la peau d'un voleur élégant qui tombe amoureux de l'épouse de Mr Wilson (que ce dernier délaissait) et qui cherche à se remarier.

Le scénario n'essaye même pas d'expliquer comment ce criminel est devenu un bigot travaillant dans la poterie ; il préfère jouer du décalage des situations d'un voleur se retrouvant dans la peau d'un homme honnête à qui on prêterait le bon dieu (il s'occupe des boy-scouts par exemple).
Tant mieux car on gagne en efficacité pour s'immerger dans le récit. On se prend rapidement au jeu et on rit régulièrement devant les techniques de William Powell pour séduire sa femme. L'acteur s'en donne à cœur joie dans un grand numéro, bien accompagné par un side-kick au physique débonnaire tout aussi attachant.

Par contre, l'humour tourne un peu en rond sur la fin qui donne des signes de répétitions et d'essoufflements d'autant que tout n'est pas du grande subtilité (le passage chez les scouts est un peu trop long).
Bon, le charme, les gags, la bonne-humeur et le casting en font en tout cas un divertissement des plus agréables. Ca donnerait presque envie de roucouler. :D



Enfin de André Hardy s'enflamme (Andy Hardy gets spring fever - 1939) est une bonne surprise.

Il s'agit de la septième aventures de Andy Hardy (joué par Mickey Rooney). J'avais un peu peur de cette série à rallonge (16 épisodes) produites par la MGM à cause de son aspect comédie familiale.

Loin d'être lénifiante, cette comédie (dramatique) est un joli petit film sur l'éveil d'un adolescent à une certaine maturité quand Andy tombe amoureux de sa prof de théâtre. Le propos comme les acteurs sont assez justes et ne sombrent pas trop dans les pièges de la facilités. Le traitement demeure bien-sûr policé et grand public mais on est surpris par quelques très belles scènes :Rooney observant sa prof depuis le fond d'une salle de classe plongée dans le noir ; les échanges avec son père touché devant la naiveté de son fils qui devine que ce dernier va bientôt avoir le coeur brisé ; le monologue final de la pièce de théâtre.

Assez bien écrit, une mise en scène plus sensible qu'on pourrait le croire, une certaine fraicheur dans la direction d'acteur ; c'est plutôt un constat assez positif même si le personnage de Andy Hardy laisse peu de place au reste de sa famille. En tout cas Mickey Rooney avec son abattage habituel s'en sort bien aussi, se révélant même émouvant à plusieurs reprises.

Du coup, je suis curieux de voir ce que peut aborder les autres épisodes de cette série (celui-ci a tout de même la réputation d'en être un des meilleur). TCM en avait diffusé une dizaine il y a quelques mois dans son cycle dédié à l'acteur et je n'en avais enregistré aucun. Je le regrette un peu d'autant que plusieurs sont avec Judy Garland.
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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Love on the run (Loufoque & Cie) - W. S. Van Dyke (1936)
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Deux reporters concurrents se disputent pour savoir quel évènement chacun d'eux va couvrir : le mariage d'une jeune femme de riche famille ou le vol d'essai du baron Spandermann. Michael Anthony (Clark Gable) décroche le 1er et Barnabus Pells (Franchot Tone) le second. Mais pour les 2 hommes, rien ne se passe comme prévu : Alors que le mariage de la jeune femme tombe à l'eau (cette dernière fuit un marié plus intéréssé par l'argent que par la mariée), Michael Antony ne trouve rien de mieux que de voler l'avion du baron pour quitter le pays au bras de l'ex mariée, et ce, au grand désarroi de son rival Barnabus Pells.
Ils découvrent, dans l'avion, que le baron est en réalité un espion qui compte sortir d'Angleterre des documents secrets et atterrissent en catastrophe en France avec le baron, sa femme et Pells à leur trousse. Dans le même temps, Anthony, qui cache sa véritable identité à la jeune femme, essaye d'informer son journal pour créer un feuilleton de leurs aventures...


Avant dernière des 8 collaborations entre Clark Gable et Joan Crawford, Love on the run est une comédie signée MGM qui ressemble sur certains points au New York-Miami de Frank Capra mais sans jamais atteindre les qualités de ce dernier. Si les 2 acteurs font leur travail (il faut dire qu'ils commencent sérieusement à se connaitre et que l'alchimie entre les 2 est parfaite), le reste du film est en deçà du film produit par la Columbia : Franchot Tone fait bien peine à voir dans le rôle du reporter ennemi qui se fait duper par Clark Gable, l'histoire est bien maigre et offre peu de péripéties et les passages drôles se font rares.
Alors bien sur, tout n'est pas à jeter dans le film :
- après le crash de leur avion, les 2 jeunes gens se retrouvent au chateau de Fontainebleau (made in MGM :uhuh: ) où le gardien un peu loufoque, interprété par le sympathique Donald Meek, les prend pour les fantômes de Louis XIV et de Madame de Maintenon :mrgreen:
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- les scènes entre les 3 acteurs sont agréables à regrader du fait de l'alchimie qui existe entre eux
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- et puis il y a Miss Joan...qui change de tenue toutes les 5 minutes et qui est au top de sa beauté :fiou:
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Mais tout cela ne suffit pas, Love on the run est un film qui repose beaucoup trop sur son couple/trio d'acteurs, qui n'exploite pas suffisamment son histoire (pourquoi ne pas avoir fait de Franchot Tone un second prétendant et ne pas avoir plus joué plus sur des quiproquos) et qui s'oublie aussitôt vu. Gable et Crawford ont fait de bien meilleurs films ensemble, Franchot Tone également et W. S. Van Dyke sera bien plus inspiré sur d'autres films made in MGM (The Thin Man, Manhattan Melodrama, Marie Antoinette). C'est bien dommage...
Dernière modification par feb le 1 nov. 11, 10:22, modifié 1 fois.
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The Lady of the Dugout (1918,W. S. Van Dyke) avec Al Jennings, Frank Jennings et Corinne Grant

Deux journalistes dans un hôtel de Beverly Hills rencontrent l'ancien hors-la-loi Al Jennings (lui-même). Ce dernier entreprend de leur raconter un épisode de sa vie et comment il a organisé son premier hold-up avec son frère Frank...

De toute la collection de films dans Treasures V, ce Lady of the Dugout est le plus étonnant et le plus proche du documentaire sur ce qu'était réellement le Vieil Ouest. Loin de tout glamour hollywoodien, les deux héros sont deux hommes affamés qui deviennent hors-la-loi presque par accident et nécessité. Le scénario a été écrit par Al Jennings lui-même qui joue son propre rôle. Il a quitté sa vie de bandit, après avoir été grâcié par le Theodore Roosevelt, pour devenir une figure du circuit évangélique. Puis, il travaille dans le cinéma dès 1908. Le réalisateur Woody S. Van Dyke est encore un débutant en cette année 1918. Avec cette histoire racontée en double flash-back, nous découvrons que la migration vers l'ouest n'apporte que rarement la fortune aux fermiers. Nos deux hors-la-loi, après avoir volé une banque se retrouvent dans la prairie immense et désertique. Ils n'ont pas mangé depuis deux jours. Puis, ils tombent sur une pauvre habitation creusée à même la terre de la prairie, un dugout qui dépasse à peine de la surface de la terre avec une misérable cheminée. Dans ce logis insalubre, une femme, Mary, attend avec son jeune enfant le retour de son vaurien de mari. Elle n'a aussi plus rien à manger depuis plusieurs jours. Sa situation émeut les deux hors-la-loi et l'un d'eux part tout de suite pour aller chercher quelques subsistances au voisin le plus proche, situé à des dizaines de kilomètres de là. Mary leur raconte alors comment elle a quitté son Est natal avec l'homme qu'elle avait épousé contre l'avis de ses parents. Elle s'est retrouvée dans la misère. Devenus des Robins des Bois, ils décident d'attaquer une autre banque pour assurer le confort matériel de cette femme et de son fils. Si le ton du scénario est moralisateur et évangélique, le récit lui est sec et sans concession. Tourné avec un budget minuscule, le film est réalisé dans une petite ville de Californie pour réduire les coûts. Le film a un réalisme qui en fait presque un documentaire. Les frères Jennings attaquent une banque en respectant le protocole qu'ils utilisaient. Pendant que l'un fait le guet, l'autre s'introduit dans la banque et braque les employés. Pour s'échapper, ils 'nettoient' les rues en tirant dans tous les sens pour faire fuir tout le monde. Ce film est un document précieux pour tout amoureux du western qui permet de recadrer l'idée que l'on se fait de l'Ouest dans le western traditionnel. Malheureusement, ce film n'a survécu que sous la forme d'une copie 16mm contretypée. Si la qualité des images est assez médiocre, le film lui-même est suffisamment passionnant pour nous captiver.
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Marie-Antoinette - W.S. Van Dyke - 1938

L'histoire raconte les rapports difficiles entre le roi Louis XVI (Robert Morley) et Marie-Antoinette (Norma Shearer) ainsi que sa liaison avec de Fersen (Tyrone Power).
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Marie-Antoinette est probablement la reine de France qui a été la plus mise en scène au cinéma, elle offre aux scénaristes plusieurs visages, de la princesse frivole à Versailles à la reine martyre sous la Terreur, d'où ma curiosité de découvrir une page de l'histoire de France vue par les américains.

Le film, malgré quelques approximations historiques saupoudré de romance hollywoodienne, se regarde sans déplaisir grâce à Norma Shearer qui se fond littéralement dans le personnage : si dans la première partie son jeu peut paraitre un peu excessif (comme pour marquer une gaieté et une insouciance liées à la jeunesse), dans la seconde partie du film elle nous offre un jeu beaucoup plus sobre et émouvant (très belle scène d'adieu à son époux) qui se cristallise lorsque l'on vient lui prendre son fils.
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En plus d'une interprétation impeccable de Norma Shearer, le film décrit les aventures amoureuses et les intrigues à la cour de Versailles. Il est important de souligner les moyens mis en oeuvre par la MGM : décors grandioses, costumes magnifiques, et nombreux figurants permettent de mettre en image tout le faste d'une époque. Quant à Tyrone Power, il est d'une beauté et d'une justesse habituelle.

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Peu sensible au jeu de l'actrice, j'ai été agréablement surprise de la découvrir si naturelle, émouvante, et réellement imprégnée par son personnage. Après avoir vu Marie-Antoinette et The Women, j'ai l'impression que cette actrice s'est bonifiée avec le temps, d'un jeu excessif au début du parlant elle a su rendre son jeu plus léger et riche en émotions.
Julien Léonard
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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Une adepte de plus à Marie Antoinette ! :D

C'est vraiment un film très fort, et Norma Shearer est à tomber à la renverse (quel jeu !).
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Flavia
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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Bonne surprise :) un rôle en or pour Norma Shearer.
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Cathy
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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Loufoque et Cie, Love on the run (1936) - WS Van Dyke

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Une jeune femme riche fuit le jour de son mariage et tombe sur un reporter venu couvrir l'évènement. Elle part avec lui tout en étant sans le vouloir mêlée à une histoire d'espionnage.

Le titre français n'a rien à voir avec le titre anglais, mais strictement rien, un peu comme la Vipère et The Little Foxes, mais il est bien parlant de l'atmosphère qui berce ce film. En effet Loufoque et cie, est une screwball comedy typique, avec ces situations croisées, ces deux reporters qui sont amis-ennemis et se font les pires crasses pour obtenir le scoop, cette jeune femme confrontée à un reporter alors qu'elle les fuit et cette histoire d'espionnage. Le film va à cent à l'heure et est complètement fou, comment ne pas évoquer la scène de Fontainebleau, complètement surnaturelle, avec son gardien déjanté joué par un Edward Meek absolument génial, ou ces dialogues complèment fous où les deux héros évoquent Madame de Maintenon et Louis XIV, comme pour donner une petite leçon d'histoire sans en avoir l'air tout en se moquant. Naturellement nous sommes dans un Fontainebleau typiquement américain, mais qu'importe, la scène du menuet est un pur délice. Il faut dire que le couple Crawford/Gable fonctionne à merveille, et dire qu'ils sont secondés par Franchot Tone, insurpassable dans ce genre de rôle ! Le film est donc une longue course-poursuite complètement folle qui nous mène de Londres à une Riviera toute autant sorti de l'univers hollywoodien, mais c'est un pur plaisir, une loufoquerie totale, un petit bijou de la comédie méconnue, pourtant Crawford y est ravissante en jeune mariée puis resplendissante en "réincarnation" de Madame de Maintenon, Clark Gable est à l'aise dans son râle de canaille au grand coeur qui se repentit tout comme Franchot Tone. Bref une très bonne comédie typique de la screwball par son rythme, ses dialogues, son histoire et qui mériterait de sortir de son relatif anonymat !

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J'avais oublié de poster ici ma critique de Marie-Antoinette

Marie-Antoinette (1938) - WS Van Dyke

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Evocation romancée de la vie de Marie-Antoinette, de son mariage avec le futur Louis XVI à son exécution.

Une fois encore, nous assistons à l'histoire de France revue par Hollywood quoiqu'ici, le réalisateur ait fait d'énormes efforts pour rendre totalement crédibles le cadre que ce soit Versailles avec son fameux escalier des ambassadeurs, son extérieur, ou Paris et la place de la Concorde ou la salle des Etats généraux ! Le film est une production typique MGM destinée à en mettre plein la vue, débauches de figurants, costumes extravagants, scène de foule grandiose complètement hollywoodienne, comme cette grande fête qui semble plus le bal des quatre arts qu'une évocation d'une fête du dix-huitième. Le film se compose comme une super-production avec Ouverture, Entracte et Exit music. Nous avons plus le droit à un portrait de la jeune Dauphine qu'à celui de la reine, la première partie qui couvre moins d'années que la seconde dure plus longtemps, mais il est vrai qu'elle permet donc le luxe et l'ostentation des fêtes...
La seconde partie évoque finalement assez brièvement la révolution, le 14 juillet n'est évoqué que par le mot Bastille, le réalisateur s'étend par contre sur la fuite à Varennes. Il y a par contre un parti pris très agaçant sur Louis XVI, montré comme un gros benêt, il est vrai que c'est cette image qui prédominait encore à l'époque.Le film tourne aussi autour de l'histoire d'amour avec Axel de Fersen, l'affaire du collier de la reine est aussi évoqué et pour une fois c'est une véritable copie du collier qui est montré !

Evidemment la vedette du film est Norma Shearer qui une fois encore en fait des tonnes notamment en Marie-Antoinette jeune fille, ce qui est curieux avec cette actrice c'est qu'elle joue bien et d'un seul coup va en faire des tonnes dans une mimique, un geste, le meilleur exemple est la descente de l'escalier quand elle retrouve Fersen. Elle est par contre assez étonnante dans la dernière scène qui la voit vieillie sans artifice. A ses côtés Tyrone Power incarne un Fersen séduisant tout comme Robert Morley est excellent dans ce qu'on lui demande de faire en Louis XVI, maintenant une fois encore cette vision semble par trop caricaturale, on remarque aussi John Barrymore en Louis XV ou Anita Louis en Princesse de Lamballe. Ce qui est aussi frappant dans le film c'est que toute la violence, les morts ne sont jamais montrés mais toujours suggérés. L'exécution de Louis XVI n'est pas montré, on entend juste les tambours s'arrêter et la foule hurler, de même pour la mort de Marie-Antoinette, on ne montrera pas non plus la tête de la Princesse de Lamballe au bout d'une pique, mais tout sera suggéré par les mines d'effroi de Louis XVI et surtout de la reine. Alors le film est une grande fresque hollywoodienne, où notre histoire est quelque peu malmenée, mais qui en met plein les yeux et se laissent dévorer d'un coup malgré sa longue durée de 2h30 !
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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La Fièvre des tropiques (His Brother's Wife) - W.S. Van Dyke - 1936
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Chris Claybourne (Robert Taylor) est un médecin qui travaille dans une zone d'Amérique du Sud à la recherche d'un sérum pouvant éradiquer la fièvre boutonneuse qui s'abat sur la région. Lorsqu'il revient à New-York, il fait la rencontre de Rita Wilson (Barbara Stanwyck) et les 2 jeunes gens tombent rapidement amoureux. Chris, qui est également un gros joueur, doit une grosse quantité d'argent à un gangster du nom de Fish Eye (Joseph Calleia) qui le presse pour récupérer son bien. Obligé de repartir dans la jungle, il fait face à un arrangement lourd de conséquence qu'il est obligé d'accepter : son frère Tom (John Eldridge) accepte de rembourser ses dettes auprès du gangster s'il quitte la ville sans Rita. La jeune femme pensant que Chris l'a abandonné, se marie avec Tom pour se venger de lui mais au fil du temps elle se rend compte qu'elle l'aime toujours et cherche à tout prix le retrouver....

Ce film de la MGM avait tout pour me plaire : une production MGM, Robert Taylor et Barbara Stanwyck ensemble pour la première fois à l'écran et W. S. Van Dyke à la réalisation. Hélas, mille fois hélas, le film du futur réalisateur de Marie-Antoinette est plat, sans surprise et complètement desservi par une histoire qui frôle le ridicule. A peine sauvé par ses 2 interprètes - Robert Taylor est peu crédible en médecin mais il est égal à lui-même et toujours aussi agréable à voir devant la caméra - Barbara Stanwyck ne prête à aucune critique car malgré un rôle peu interessant elle parvient à captiver par son interprétation toujours juste - et plombé par le rôle du frère dont l'interprétation n'est pas des plus réjouissante, le film de Van Dyke peine à captiver que ce soit lors des scènes se déroulant à New-York ou lors des scènes dans la jungle du studio MGM (Robert est toujours en nage mais Barbara est parfaitement maquillée :mrgreen: )
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Le film est vraiment poussif, la mise en scène est bien trop "sage" pour nous plonger dans l'histoire (les scènes qui se déroulent dans la jungle sont statiques comme coincées par les murs du studio) et malheureusement le couple Taylor/Stanwyck ne peut que se contenter du pauvre scénario qu'on leur propose. Le futur couple dans la vie tournera 3 fois ensemble et j'espère que les 2 autres films Sa dernière chance (This Is My Affair) et Celui qui n'existait pas (The Night Walker) sont d'un autre niveau car ce film est vraiment dispensable (dur de croire que c'est le même studio et le même réalisateur qui proposeront le petit bijou qu'est Marie-Antoinette ou les films de la série The thin man).
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Julien Léonard
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

Message par Julien Léonard »

Avec Love on the run, vous allez finir par me convaincre là... N'empêche, qu'est-ce qu'il y a comme screwballs de qualité qui ne sont pas éditées en DVD ! C'est dingue.
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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Personal Property (Valet de coeur) - W. S. Van Dyke (1937)

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Raymond Dabney (Robert Taylor), qui sort juste de prison pour la vente d'une voiture qui ne lui appartenait pas, est accueilli par sa mère mais rejeté par son frère Claude (Reginald Owen) et son père qui souhaiteraient le voir quitter l'Angleterre. Un soir, il fait la rencontre de Crystal Wetherby (Jean Harlow) une jeune veuve endettée chez qui il va réussir à se faire embaucher comme majordome. Mais Raymond va découvrir que Crystal doit se marier avec son frère Claude qui cherche lui un mariage d'intérêt...

Avant dernier film de Jean Harlow (le film a été tourné en février 37 soit 4 mois avant son décès durant le tournage de Saratoga), Personal Property est un remake du film Pré-Code The Man in Possession tourné en 1931 par Sam Wood avec Robert Montgomery et Irene Purcell dans les rôles principaux. Le remake de Van Dyke devait d'ailleurs à l'origine conserver le même nom comme le montrent l'affiche et la lobby card ci-dessous.
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Ce film de 1937 met à l'affiche deux stars de la MGM qui n'avaient jamais tournées ensemble auparavant, Jean Harlow, alors au top de sa carrière, et Robert Taylor, l'acteur qui enchaine les premiers roles masculins face aux stars de la major (Joan Crawford dans The Gorgeous Hussy et Garbo dans Camille) et qui va continuer sur cette belle lancée (Myrna Loy, Greer Garson, Norma Shearer, Vivien Leigh, Lana Turner...). Le film de Van Dyke peut difficilement être comparé avec son original du fait de l'élagage Pré-Code (l'original fait sans doute preuve de plus de légèreté) mais cette version de 1937 est un agréable véhicule pour ces 2 stars et la mise en scène dynamique du réalisateur permet au film de ne pas être ennuyeux malgré la seule unité de lieu (la maison de Crystal) et le scénario manquant d'entrain. En effet, le film pêche par de petits moments de moins bien qui sont heureusement rattrapés, d'une part, grace à Van Dyke qui semble vouloir donner du rythme à son film par des scènes courtes et un montage qui évite les plans trop longs (style que l'on retrouve dans la série des films The thin man) et, d'autre part, grace à ses 2 interprètes :
- Jean Harlow est charmante, nous fait oublier ce coté vulgaire qu'elle pouvait afficher dans certains de ses films Pré-Code et s'avère agréable à suivre comme dans ses films précédents (China Seas, Wife vs. Secretary, Libeled Lady).
- Robert Taylor fait preuve de beaucoup de charme et d'un coté comique qui lui va bien. Il est vraiment l'acteur charmeur comme la MGM a su si parfaitement les "faire" (Robert Montgomery, Clark Gable, etc) et le couple qu'il forme avec l'actrice fonctionne bien.
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Il faut également ajouter que le film doit aussi pas mal à ses seconds rôles caustiques qui apportent un plus non négligeable : une scène de repas assez mouvementée ou chacun essaye de jouer son rôle sans déraper, l'acteur Barnett Parker qui joue un Lord Anglais qui ne s'exprime que par des onomatopées ce qui le rend incompréhensible :uhuh: et Reginald Owen parfait contraire de Robert Taylor.
La touche MGM est bien présente avec ces décors toujours parfaits (merci Cedric Gibbons 8) ), ses tenues (qui ne viennent pas de chez Adrian pour une fois :mrgreen: ) et pour sa photo (merci à William "Garbo" Daniels qui après avoir éclairé l'acteur et Garbo dans Camille travaillera sur le film suivant de Robert Taylor Broadway Melody of 1938 avant de retrouver la Divine pour la superbe photo de Conquest).
Les 2 acteurs ont fait bien mieux au sein de la MGM - mais jamais ensemble - et même si le film n'est pas un chef d'oeuvre, il mérite le coup d'oeil rien que pour la miss Harlow dont la carrière a été bien tristement brisée et pour le jeune Robert Taylor, tombeur de ces dames, acteur toujours classe, plein de charme et aux levés de sourcils impeccables :mrgreen:
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Flavia
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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Très belles photos :mrgreen: Ah le levé de sourcil de Robert Taylor :lol: Ta critique me donne envie de voir ce film, je suis curieuse de découvrir le duo Robert Taylor - Jean Harlow.
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

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Guilty Hands - W. S. Van Dyke (1931)
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Richard Grant (Lionel Barrymore) est un avocat qui estime que dans certaines circonstances, le meurtre peut être justifiable. Lorsque son ami Gordon Rich lui apprend qu'il compte épouser sa fille Barbara (Madge Evans), Richard refuse catégoriquement connaissant le comportement de son ami vis-à-vis des femmes et le menace même de le tuer s'il épouse sa fille. Pendant la nuit précédant le mariage, Richard rentre dans la chambre de Gordon sans être vu et le tue d'une balle de revolver. Persuadé d'avoir réalisé le crime parfait, le père fait sa propre enquête et arrive vite à la conclusion que Gordon s'est suicidé. Mais Marjorie West (Kay Francis) est persuadée qu'il a été assassiné et va s'opposer à Richard...

Ce Pré-Code de 1931 de seulement 69 minutes repose sur un script très simple qui aurait pu donner quelque chose de très intéressant surtout qu'il est basé sur une seule unité de lieu (le chateau de Gordon) et sur une unitée de temps assez courte (la nuit du meurtre jusqu'à l'arrivée de la police). Mais malheureusement le film de Van Dyke (et de Lionel Barrymore non crédité) souffre de nombreux maux : un jeu assez théâtral pour Lionel Barrymore qu'on a connu plus sobre, des dialogues trop présents qui alourdissent le film pourtant très court, un montage parfois approximatif (un comble pour la MGM) où l'on peut découvrir les acteurs qui attendent le top du réalisateur pour démarrer leur dialogue. SI Van Dyke nous gratifie de mouvements de caméra assez dynamiques pour un film de 31, (travellings qui accompagnent les rares scènes en extérieur ou une très belle remontée de table pour approcher au plus près d'un convive en bout de table) et si'il est intéressant de suivre le travail du personnage incarné par Barrymore pour monter son crime parfait, Guilty Hands est néanmoins plombé par ses défauts qui nous empêchent de réellement se plonger dans le film.
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Le film de Van Dyke n'est réellement intéressant que pour 2 points : Kay Francis et sa fin disons "originale".
L'actrice, star de la Warner entre 1932 et 1936, se montre une fois de plus superbe et impeccable dans le rôle de cette femme dans l'ombre, amoureuse de Gordon, mais qui doit s'effacer devant l'annonce du mariage de celui-ci avec la fille de Richard. Persuadée que celui qu'elle aime a été tué, elle va entreprendre sa propre enquête et enrayer la machine parfaite mise en place par l'avocat. Kay Francis est plus sobre, plus discrète que Lionel Barrymore - même si le coté "early talky" se ressent encore dans son jeu - et elle permet au film de ne pas sombrer dans l'ennui et nous avec.
Enfin, même si le film est lié à la période Pré-Code, la scène finale - que l'on peut trouver ridicule ou original c'est selon - permet au film de se clore sur une note "moraliste" puisque le tueur est en quelque sorte puni pour son crime
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Alors que tout le monde est autour du cadavre de Gordon qui tient encore dans sa main le revolver mis en place par Richard, un coup de feu part et touche Richard en plein coeur. Ce coup part juste après que le médecin légiste ait dit que le corps commençait à montrer des signes de raideur cadavérique et que les doigts se recroquevillaient... :mrgreen: Le tueur est puni, Marjorie est satisfaite car vengée et la fille de Richard peut partir dans les bras d'un jeune homme qu'elle aimait depuis longtemps....
Ce film repose donc sur un casting assez haut de gamme (Kay Francis et Lionel Barrymore pour les 2 rôles principaux, Madge Evans et C. Aubrey Smith dans des rôles secondaires) et sur un twist final original mais souffre malheureusement de défauts qui le rendent clairement dispensable et il est préférable de se concentrer sur les autres films du réalisateur au sein de la MGM et surtout sur les films Warner de la délicieuse Kay Francis :wink:
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Re: W.S Van Dyke (1889-1943)

Message par feb »

Forsaking all other - W. S. Van Dyke (1934)
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Forsaking all other est un film que l'on pourrait considérer comme représentatif de la comédie MGM des années 30, un film où les éléments si caractéristiques de la major sont tous présents et un formidable véhicule pour ses stars. W. S. Van Dyke réalise une screwball comedie dynamique, légère, où la baisse de régime en milieu de métrage est gommée par la maitrise du réalisateur, par son habileté à ne pas laisser les scènes trainer en longueur et par une mise en scène très sobre et très agréable. Le réalisateur, connu pour ses prises en "one-shot", semble profiter ici du phrasé mitraillette et de la réelle connivence qui existent entre Robert Montgomery et Clark Gable pour dynamiser ses scènes et les mettre en boite très rapidement. Tout semble glisser comme sur des roulettes, les 2 acteurs sont impeccables dans des rôles qui leur vont parfaitement, chacun y allant de son numéro solo, de sa petite répartie, de ses mimiques, pour ne jamais laisser retomber le rythme et pour ne jamais lasser le spectateur. Peu importe que le scénario soit aussi léger, que le cadre soit une fois de plus centré sur des personnages issus de la classe aisée - nous sommes à la MGM, une Major qui en est la spécialiste et dont l'image colle à ce style - et que l'on ait deviné très tôt comment va se finir le film, Forsaking all other passe outre ces considérations car c'est un film qui doit divertir, faire briller ses stars et c'est sur ces 2 points qu'il réussit.
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Forsaking all other est un film presque typique de la carrière de Joan Crawford pendant ses années 30- 35 à la MGM où elle forme le 3ème élément d'un triangle amoureux, élément sur lequel repose tout le film et, sans qui, il ne serait qu'une production parmi tant d'autres de cette année 1934. Car même si Robert Montgomery et, plus encore, Clark Gable sont présents sur l'affiche et apportent leur contribution de fort belle manière, ils ne peuvent rien face à celle dont la place est en "top of the bill". Comme d'autres actrices de la Major (dont le nombre doit se compter sur les doigts d'une main), Crawford est la Star de chacun de ses films, celle qui attire toutes les attentions, celle qui est de toutes les scènes, celle pour qui le film doit être un véhicule de promotion. L'actrice retrouve pour la seconde fois W. S. Van Dyke (je dirais presque la première car on ne peut guère considérer Winners of the Wilderness comme une oeuvre marquante de leur filmographie respective) avec qui elle va tourner 2 autres films (que je trouve moins réussis personnellement) - Love on the Run et I Live My Life - et qui s'évertue à la mettre toujours parfaitement en scène dans ce film. Face à elle, 2 acteurs que l'actrice connait très bien pour l'un (4ème film sur 6 avec Montgomery) et quasiment à la perfection pour l'autre (5ème des 8 films avec Gable). Cette habitude de tournage des 3 acteurs est d'ailleurs un point positif supplémentaire pour le film car elle permet de créer une alchimie réellement palpable à l'écran surtout entre Crawford et Gable dont le couple marquera à jamais les années 30 de la MGM. Le jeu entre les acteurs est fluide, les regards semblent en dire plus que les dialogues et on sent vraiment que les 2 interprètes se connaissent bien et en profitent pour apporter ce charme qui fait toute la différence et qui rend ce genre de film si agréable, si attachant....encore plus quand on y est sensible.
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Un petit bonjour à la rivale suédoise... :mrgreen:
Forsaking all other est donc une vraie friandise aux ingrédients, une fois de plus, impeccables - les 3 acteurs, la MGM et les techniciens habituels (Adrian, Cedric Gibbons) qui apportent eux-aussi leur touche au film - et parfaitement enrobée par un réalisateur qui a su apporter dynamisme et entrain au film. Certes, rien de nouveau dans cette énième histoire de triangle amoureux et par rapport aux autres comedies, mais le plaisir est ailleurs, il peut se trouver dans l'alchimie entre Crawford et Gable, dans le numéro des 2 acteurs, dans la réalisation de Van Dyke ou tout simplement parce qu'il y a Joan Crawford, sa voix, son regard et ses close-up....parfois le plaisir d'un film se résume juste à cela.
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