Jean Eustache (1938-1981)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cololi

Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Cololi »

J'ai vu "Mes petites amoureuses".

C'est très beau. C'est simple, touchant ... mais sans aucun pathos ou mélo, c'est au contraire assez réaliste. J'ai mis un moment à rentrer dans le film à cause de ce parti pris réaliste, mais finalement on s'y fait.
Pas aussi marquant que la Maman et la Putain évidemment, mais un film emprunt de nostalgie et vraiment à voir.
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par lecoinducinéphage »

'Le cinéma des cinéastes' de Claude-Jean Philippe consacré à Jean Eustache en septembre 1977 à nouveau disponible

http://www.franceculture.fr/emission-le ... 2015-06-11
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par lecoinducinéphage »

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Sortie du livre de Luc Béraud, "Au travail avec Eustache", aux éditions "Actes Sud". Présentation : Réalisateur français né en 1938, Jean Eustache est notamment connu pour avoir fait scandale au Festival de Cannes de 1973 avec son film La Maman et la Putain. Écrit au présent et à la première personne, cet ouvrage guide le lecteur au cœur de son travail en même temps qu’il témoigne de la passion de Luc Béraud pour le cinéma et ses métiers alors même que sa rencontre avec Eustache a marqué ses débuts dans ce milieu. : http://www.actes-sud.fr/catalogue/cinem ... c-eustache
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par lecoinducinéphage »

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A saluer le dernier numéro de "So Film" consacré à Jean Eustache (en attendant une rétrospective à la cinémathèque en mai prochain). Et dans la série "Tout arrive", diffusion prochaine du DVD de "Une sale histoire" de Jean Eustache en mai prochain :http://www.potemkine.fr/Potemkine-fiche ... 20825.html
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Jeremy Fox
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Jeremy Fox »

kiemavel
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par kiemavel »

La dernière émission Plan Large de Antoine Guillot était consacrée à Eustache
Elle avait notamment pour invité le réalisateur Luc Béraud (ancien assistant d'Eustache) et la comédienne Françoise Lebrun

Réécoute et podcast :
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... n-eustache
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Kevin95
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Kevin95 »

LES MAUVAISES FRÉQUENTATIONS (Jean Eustache, 1963) découverte

Première copie d'Eustache, un court métrage autour d’une déambulation de deux pique-assiettes vaguement bohèmes, surtout cyniques. On sent que la Nouvelle Vague est passée par là, le principe reprend celui de Cléo de 5 à 7, la relation des deux gus rappelle le sketch La Luxure par Jacques Demy pour le film Les Sept Péchés capitaux et le sens des formules à un goût de Jean-Luc Godard. Le film est sans affectes, plutôt dur, Eustache s'amuse avec les deux gars qui n'ont rien d'autre à faire dans la vie qu'à écumer les bars et piquer dans les sacs (une constance chez le cinéaste). Le cinéaste ne cache pas leur médiocrité, leur humanité au rabais. Le sort réservé à la mère paumée est cruel, le film se fout de tout avec panache. Maitrisé mais un peu (trop) ricanant.
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Kevin95
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Kevin95 »

LE PÈRE NOËL A LES YEUX BLEUS (Jean Eustache, 1966) découverte

A priori, une fausse suite des Mauvaises Fréquentations, en réalité son exact opposé. Si le court métrage de 1963 prenait tout de haut, celui de 1966 rectifie le tir, d'une part formellement (un bon énorme existe entre le premier à l'image brut et le second bien plus élégant), d'autre part émotionnellement. Le Père Noël a les yeux bleus touche au superbe, parce qu'Eutache glisse dans sa vision désespérément cynique, un peu de tendresse pour son personnage principal (lui en somme). Aidé par un Jean-Pierre Léaud unique, comme toujours, le film est un Antoine Doinel provincial, porté sur le cul et la bouteille. Eustache peint avec génie la petite ennuie de ce qui n'est pas Paris, les loulous aux épaules frêles, les bar-tabac minables, les dragues foireuses, les vols de bouquins ridicules et toute la clique. Bravade ultime, le réalisateur fait glander son personnage devant l'affiche des Quatre Cents Coups comme un hommage mais surtout une pichenette envoyée à son réalisateur, comme si son Léaud était plus proche du film original de Truffaut que la suite (Antoine et Colette) réalisé par le père lui-même. Aucune envie de choisir, besoin des deux, de la douceur du Truffaut, de la mélancolie d'Eustache. Le Père Noel a de très beaux yeux.
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Jean-Pierre Festina
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Jean-Pierre Festina »

LA ROSIERE DE PESSAC 1979 et 1968

Eustache lui-même serait-il à l'origine de la curieuse diffusion à rebours de ces deux documentaires, la version de 1979 en première partie de soirée et celle de 1968 ensuite ? On ressent la même sensation équivoque devant la disposition des SALES HISTOIRES, la première avec Michael Lonsdale et la seconde de Jean-Noël Picq, que l'on pourrait maladroitement définir comme une manière de mêler cinéma et réalité en prenant le spectateur à revers.

Cette démarche fonctionne-t-elle toutefois ? La réponse, dans le cas de la ROSIERE de 1968, est oui. On mesure jusqu'au vertige le décalage de la France d'alors comparée à la nôtre, la version de 79 étant une sorte de séance préparatoire (le film n'est à vrai dire pas très dépaysant) qui ajuste progressivement notre regard vers le passé, de façon à nous faire accepter que tout ceci a réellement eu lieu. Nous sommes presque gênés de constater les tics d'une époque (un maire de petite ville pour le moins très phraseur) en même temps qu'un sentiment de tendresse nous saisit devant un spectacle si lointain et pourtant que seule une poignée de générations sépare d'aujourd'hui.
Or la nostalgie gracieuse et fragile des films de Jean Eustache a été mise à mal par les gloussements d'un public qui se croyait devant videogag, fort de considérer qu'une tradition aussi anachronique que le choix d'une rosière (une jeune fille célibataire, méritante et de haute moralité) n'était rien d'autre que désopilante.

Votre serviteur n'est pas ressorti indemne de cette projection, et le film, cette pauvre petite chose, fut bientôt ensevelie sous les cascades de rires.
Vivement une édition DVD de toutes les oeuvres de Jean Eustache afin de ne plus jamais subir un tel dégoût. Donnez un film d'Eustache en salle "... et les violents s'en emparent".
LU SUR FORUM A MONTRES : "(...) maintenant c'est clair que Festina c'est plus ce que c'était(...)"


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Kevin95
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Kevin95 »

UNE SALE HISTOIRE (Jean Eustache, 1977) découverte

Deux versions d'une même histoire dégueulasse, une lors d'une soirée, l'autre retournée au calme avec Michael Lonsdale. Au-delà de toutes les théories débitées sur le film depuis 1977 (trois hangars de livres ont analysé le film dans tous les sens), ce qui trouble dans Une sale histoire est presque autant intellectuel qu'émotionnel. Comme l'impression de voir la blague du copain, sortir de son corps et squatter celui d'une multitude d'interprètes. L'inquiétante étrangeté pour jouer au malin, le miroir déformant pour la faire courte. Je ne sais quel est l'ordre initial (la version projetée à la Cinémathèque a, parait-il, inversé l'ordre des segments) et au fond je m'en fous. A l'envers ou à l'endroit, le film reste un jeu des sept différences, une expérience étrange, fascinante plus on y repense (car en sortant à chaud on ne sait trop quoi en penser) comme si tout dans l'existence, pouvait être interprété, décalé, depersonnifié. Très théorique mais jouissif.
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Kevin95 »

NUMÉRO ZÉRO (Jean Eustache, 1971) découverte

Diffusé à la Cinémathèque dans sa version courte pour la télévision (la version longue est parait-il quasiment perdue) sous le titre d'Odette Robert, perdant au passage près d'une heure. J'en serai presque à m'avouer chanceux de ne pas avoir eu affaire à la version XXL tant déjà en une heure de métrage, on comprend le concept, là où veut en venir Eustache et finalement les limites du film. Intéressant d'un point de vue biographique, ce (long) entretien entre Jean Eustache et sa grand-mère est d’un intérêt artistique quasiment nul. Tout est dans le synopsis, soit deux trois échelles de plan sur grand maman Eustache tandis que la dame raconte ses souvenirs entre deux verres d'alcool. On s'en amuse dix minutes avant de trouver la proposition un peu light. Oui, mamie est intéressante, mais comme beaucoup d'autres mamies. Pour la version longue, peux pas, j'ai piscine. Numéro zéro, c'est comme écouter quelqu'un raconter son enfance, on écoute quelques minutes par politesse avant de complétement décrocher et remarquer combien jacte son interlocuteur.
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Kevin95 »

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MES PETITES AMOUREUSES de Jean Eustache (1974) découverte

Après La Maman et la Putain, Jean Eustache met de l'eau dans son vin et à la sueur morbide de son précédent opus, il enchaine avec une chronique de ses années d'adolescence sans pour autant tomber dans la nostalgie guimauve. L'influence des Quatre Cents Coups de François Truffaut et de L'Enfance nue de Maurice Pialat est clair et rassure quant à la position du cinéaste, pas de "c'était mieux avant" mais un sentiment doux amer comme aime à se parfumer le temps de l'enfance. A titre perso, c'est lorsque Eustache baisse la garde qu'il est le meilleur et Mes petites amoureuses, malgré son statut moins imposant que La Maman et la Putain, est peut-être le meilleur titre de la filmo du cinéaste. Cruel mais touchant, drôle et parfois grave, le métrage n'a pas à rougir face aux œuvres de Truffaut et Pialat et constitue même un trait d'union entre l'urbanité guillerette des Quatre Cents Coups et la douleur rurale de L'Enfance nue. Superbe.
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Kevin95 »

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LA MAMAN ET LA PUTAIN de Jean Eustache (1973) révision

Il aura fallu jouer des coudes pour assister à l'une des trois séances de la Cinémathèque, à chaque fois bourrée à craquer. La troisième fut la bonne pour bibi et c'est dans un chaudron ras la gueule que j'ai pu redécouvrir le film de Jean Eustache et (enfin) lui donner du crédit. Faut dire que ma découverte via un Divx foireux et en plusieurs fois m'avait laissé un goût amer, autant dire que sur grand écran, en entier et en 35mn, j'ai compris au bout de 20 minutes que j'étais complètement à coté de mes pompes. Film monstre, impressionnant, compliqué, éreintant, La Maman et la Putain est autant une œuvre fascinante que fatigante. On en sort essoré, le film donne l'impression de créer une impasse dans l'Histoire du cinéma français, comme la conclusion violente d'une période (la Nouvelle Vague et son héritage) qui ne laisse pas une miette à la descendance. Vus les multiples d'ersatz du film d'Eustache qui ne cesse de voir le jour depuis 1973 jusqu’à aujourd’hui, on n’est clairement pas sorti du spectre La Maman et la Putain... pour le meilleur et pour le pire.
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AtCloseRange
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

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Alibabass
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Re: Jean Eustache (1938-1981)

Message par Alibabass »

Reprise du film à partir du 8 juin.
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Votre vie vont changer.
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