Seijun Suzuki (1923-2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: Seijun Suzuki - Découvrir son oeuvre

Message par bruce randylan »

Stalker a écrit :Je te conseille de commencer par Le vagabond de tokyo, puis La Marque du tueur (génial, mais peut-être un peu plus hermétique que le premier).
Tiens j'aurais dit l'inverse !

Je n'ai vu que les films des 3 coffrets Hk et à part des fleurs et des vagues, j'adore tout ! Je dirais même que Seijun Suzuki est un de mes cinéastes préféré de la vie.
Il me reste la vie d'un prostituée à voir et j'ai envie de dire que je me suis garder le meilleur pour la fin :D

mes deux chouchous sont :
la barrière de chair
élégie de la bagarre
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Merci à tous pour vos réponses détaillées et argumentées. :wink:

Je vais sans doute attaquer par les 3 titres qui reviennent le plus souvent :

-Le vagabond de Tokio
-La marque du tueur
-La barrière de la chair

Puis j'essayerai de visionner le reste ultérieurement.
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Message par Wall of Voodoo Fan »

Halala, la présence fascinante de Joe Shishido, dans La Barrière de Chair et La Jeunesse de la Bête ! Son visage tout joufflu à cause d'une opération de chirurgie pour lui donner l'air plus menaçant ! Inoubliable.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

tewoz a écrit :J'ai le premier coffret et j'avoue que j'ai eu un peu de mal. Les histoires m'ont semblées un peu trop décousues. De très belle chose dans la mise en scène mais sur la longueur je me suis souvent ennuyé... :?
je tenterai les autres coffrets à l'occasion.
exactement +1

La beauté formelle de La barrière de chair et de La marque du tueur ne m'ont pas pour autant permis de pleinement apprécié ces films.

Je pense tout de même les revoir prochainement.
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Message par John Marlowe »

Mon favori demeure La Vie D'Un Tatoué, un somptueux mélange des genres, avec un final anthologique.
Sinon, j'adore Le Vagabond De Tokyo et Elégie De La Bagarre.
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Message par 2501 »

Je trouve le début du Vagabond de Tokyo un peu laborieuse (niveau narration), ça peut rebuter pour découvrir Suzuki.

La Vie d'un tatoué serait l'idéal "1er Suzuki" avec son lent basculement d'un style naturaliste au style pop baroque typique du cinéaste.

Mes préférés : Elégie de la bagarre et La Marque du tueur.

Je suis triste, c'est fini les coffrets Suzuki... :cry:


Qui peut me conseiller d'autres films de Suzuki ??
Surtout de cette période parce que le récent Pistol Opera ne m'a pas vraiment convaincu.
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Art Core
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Message par Art Core »

J'ai également découvert Seijun Suzuki grâce à la rétrospective à l'Institut Lumière de Lyon et par la suite les coffrets HK. Mes préférés restent Le Vagabond de Tokyo, La Marque du Tueur et La Vie d'un Tatoué (surtout son final hallucinant). Mais globalement j'aime tout ce que j'ai pu voir du cinéaste et il est carrément devenu l'un des mes cinéastes de chevet. On retrouve toute la fougue et la liberté de la nouvelle-vague (il y a un côté Godard dans ses films) mais dénuées de toutes les préoccupations "intellos".
Par contre j'ai également été pas mal déçu par son récent Pistol Opéra, trop abstrait et conceptuel pour moi. Et sinon personne n'a vu son film présenté à Cannes hors-compet' ? Son Opéra avec Zhang Ziyi, Opera Tanuki Gotten ?

P.S : c'est mon premier message :oops: .
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Message par 2501 »

Art Core a écrit :J'ai également découvert Seijun Suzuki grâce à la rétrospective à l'Institut Lumière de Lyon et par la suite les coffrets HK. Mes préférés restent Le Vagabond de Tokyo, La Marque du Tueur et La Vie d'un Tatoué (surtout son final hallucinant). Mais globalement j'aime tout ce que j'ai pu voir du cinéaste et il est carrément devenu l'un des mes cinéastes de chevet. On retrouve toute la fougue et la liberté de la nouvelle-vague (il y a un côté Godard dans ses films) mais dénuées de toutes les préoccupations "intellos".
Par contre j'ai également été pas mal déçu par son récent Pistol Opéra, trop abstrait et conceptuel pour moi. Et sinon personne n'a vu son film présenté à Cannes hors-compet' ? Son Opéra avec Zhang Ziyi, Opera Tanuki Gotten ?

P.S : c'est mon premier message :oops: .
Bienvenue Art Core :wink:

C'est vrai tiens, j'ai pas du tout entendu parler de son dernier film présenté à Cannes. :?
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phibes
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Message par phibes »

moi je suis un inconditionnel de suzuki , les trois box hk sont des pièces d'anthologie indispensables , sublime !
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Ayé, je viens enfin de découvrir mon premier Suzuki : La marque du tueur, considéré par beaucoup comme son chef-d'oeuvre.
Si je devais juger le film uniquement sur son aspect formel, je parlerais sans contexte de claque, tant l'esthétique de cette oeuvre stylisée à l'extrême m'a réellement impressionné. Pourtant, au bout du compte, je me suis plutôt ennuyé et reste sur ma faim. La faute sans doute à une structure trop elliptique et à des personnages trop décallés qui m'ont empêché de rentrer pleinement dans le film. Au bout d'une demi-heure environ, j'ai laissé tombé l'intrigue (plutôt inintéressante) pour me concentrer uniquement sur la forme, à mon sens la meilleure approche pour apprécier une oeuvre atypique, loin des canons habituels du polar.
Ce film me conforte toutefois dans une idée en laquelle je crois beaucoup : la maîtrise formelle, aussi intéressante et passionnante soit-elle (à vrai dire, c'est ce qui me plaît le plus dans le 7e art) n'est qu'une boîte vide sans une histoire forte, une vision personnelle de cinéaste qui charrie sa rage, ses doutes, ses croyances, son amour ou sa haine, et entraîne avec lui l'imaginaire du spectateur dans un maelström de passion et d'émotions. Les plus grands réalisateurs sont ceux qui maîtrisent à la perfection ces deux composantes (Hitchcock, Kurosawa, Welles, Ford, Ophuls, Renoir...).
Ici j'ai été bluffé par la maestria technique de Suzuki, par ses plans, son éclairage, ses mouvements de caméra, ses idées de mise en scène (on sent l'influence évidente sur un Tarantino par exemple), mais j'ai observé ça froidement, de loin, sans l'étincelle qui m'aurait happé pour ne plus me lâcher jusqu'au générique de fin.
N'empêche, malgré tout, j'ai envie de découvrir d'autres oeuvres du bonhomme. Ca tombe bien, ils en ont plein à ma médiathèque, et ils sont jamais empruntés. :)
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Message par noar13 »

t'auras mis le temps
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Message par Zelda Zonk »

noar13 a écrit :t'auras mis le temps
Quasi 2 ans :mrgreen:
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Message par noar13 »

next histoire d'une prostituée
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

noar13 a écrit :next histoire d'une prostituée
Peut-être oui, ou La barrière de chair. :wink:
Il filme très bien les femmes je dois dire. :oops:
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Message par 2501 »

La Victoire est à nous - à la santé du port (1956 - 65 min)

Premier film de Seijun Suzuki, il ne faut bien sûr pas s'attendre à ses pépites stylisées des 60's.
Mais le cinéaste a déjà iune mise en scène très sûre et très dynamique, utilisant allégrement mouvements d'appareils, fondus enchaînés et surimpressions. Classe quoi.
Tout ça pour illustrer une histoire assez classique d'un jockey s'étant amouraché de la protégée d'un ganster. Il aurait fallu plus de 65 minutes pour développer tout ça, notamment l'opposition des 2 frères qui ne parvient pas vraiment à toucher.
Malgré tout, ça reste du bon divertissement pour un film de commande. Et on peut aussi noter qu'il dépeint déjà très bien bars et cabarets comme il le fera souvent par la suite.


Lettre d'amour (1959 - 40 min)

Alors ça, c'est du condensé de mélo ! Limite roman-photo.
Encore un cabaret, et une gentille chanson d'amour.
Un splendide scope N&B, de beaux décors enneigés, mais c'est ultra-niais et ça a très mal vieilli.
Là on sent la commande pour passer des vacances à la montagne !
Heureusement que c'est court.


La Voix sans ombre (1958 - 92 min)

Etrange intrigue qui part sur un sujet intéressant (une opératrice entend un jour la voix d'un tueur, elle croit la reconnaître 3 ans plus tard en écoutant le patron de son mari...) pour bifurquer sur une enquête très confuse et pas vraiment captivante.
Ce sont les ruptures de ton qui sont amusantes ici, pas encore maîtrisées, comme si Suzuki se détachait un peu de son scénario monotone toutes les 10 séquences, avec des fulgurances comme des plans dans un miroir brisé ou un personnage de jeune femme un peu hystérique pré-Marque du tueur.
Quelques très beaux plans font qu'on ne s'ennuie pas, et l'on retrouve déjà les longs travellings latéraux devant les panneaux de bois.
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