Jean Grémillon (1898-1959)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Frank Bannister
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Message par Frank Bannister »

Pour ma part, je n'ai vu que Remorques.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

knappen a écrit : Bruce, est-ce que tu as vu ce film à la cinémathèque ou y-a-t il des copies qui circulent?
Et oui, désolé j'ai pu voir ce film à la cinémathèque !

Va falloir attendre une diffusion sur le cable ou qu'un éditeur se penche sur du cinéma muet et français ( :| )
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knappen
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Message par knappen »

Merci.

Le dictionnaire Jean Tulard dit qu'il ne semble pas exister de copie de Gardiens, ce qui est évidemment faux. Est-ce que quelqu'un sait si la copie à la cinémathèque est une redécouverte récente?
Si quelqu'un pouvait me donner des pistes pour trouver une copie numérisée du film je serais très reconnaissant.
pierrick
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Message par pierrick »

Apparemment, la cinémathèque de Bretagne possède une copie de Gardien de Phare utilisée dans une rétrospective il y a quelques années (lu sur une petite plaquette de cette rétro). Mais je ne l'ai pas vu non plus ...

Pour moi, Gremillon est, au même titre que Renoir, le grand réalisateur français des années Trente. Raimu n'a jamais été aussi bon que dans l'étrange Monsieur Victor, Gueule d'amour une déconstruction incroyable pour l'époque du mythe Gabin, Le ciel est à vous est, au niveau de la psychologie des personnages, un des films les plus subtiles et complexes et que je connaisse, et Remorques..., un chef d'oeuvre.

Il a su utiliser Madeleine Renaud de manière remarquable aussi.

Le livre de Geneviève Sellier sur Grémillon (je pense qu'on doit encore le trouver) est très bien documenté.
santiago
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Message par santiago »

J'aime beaucoup ce cinéaste maudit et plus particulièrement L'étrange monsieur Victor, le ciel est à vous et Lumière d'été. J'ai même acheté ses deux films tournés en Espagne dans les années 30 (sans sous titres). Attention, L'amour d'une femme passe bientôt sur Classic : c'est une rareté inédit en vhs et dvd.
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Message par santiago »

J'aime beaucoup ce cinéaste maudit et plus particulièrement L'étrange monsieur Victor, le ciel est à vous et Lumière d'été. J'ai même acheté ses deux films tournés en Espagne dans les années 30 (sans sous titres). Attention, L'amour d'une femme passe bientôt sur Classic : c'est une rareté inédit en vhs et dvd.
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Message par knappen »

Merci pour cette information précieuse. Tu l'as trouvé où?
santiago
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Message par santiago »

Sur le site de Cinécinema. Attention aux horaires, il est très peu diffusé (dimanche 17 février à 9h20 notamment).
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Message par knappen »

Listede diffusion.
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Message par santiago »

L'amour d'une femme : un très beau Grémillon dont l'ambiance se situe entre Remorques et L'étrange madame x. Ce cinéaste "maudit" ne mérite pas l'oubli.
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Message par cinemane »

en effet, un très beau film très rare à la télé, à enregistrer d'urgence!
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Re: Jean Grémillon

Message par joe-ernst »

Lumière d'été (1943).

Voilà un film qui fleure bon son régime Vichy. Ainsi, les artistes et autres aristocrates (incarnés, magnifiquement, par Madeleine Renaud, Pierre Brasseur et Paul Bernard) ne sont que personnages décadents et pervers. On ne parlera même pas des intellectuels, tellement ils sont ridicules (voir le personnage de Marcel Lévesque). En revanche quelle pureté et quel courage chez les ouvriers, vaillamment joués par Madeleine Robinson, Georges Marchal ou encore Blavette et Aimos, dévoués corps et âme à la technologie et à la technocratie triomphantes, de celles qui font les surhommes grâce à leurs réalisations grandioses. Leur jeunesse, leur innocence et leur idéal ne ressortent d'ailleurs que davantage dans ce paysage magnifique du sud de la France, plus minéral que végétal, destiné avant tout aux hommes virils et courageux.

Difficile donc d'être séduit par ce film, malgré des séquences intéressantes et des plans splendides, la scène du bal rappelant par ailleurs Les Enfants du Paradis. Et tant pis pour le rire de Jane Marken...
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Re: Jean Grémillon

Message par Ann Harding »

L'amour d'une femme (1954) avec Micheline Presle, Gaby Morlay, Massimo Girotti, Julien Carette.

Marie Prieur (M. Presle) arrive sur l'Ile d'Ouessant pour remplacer le médecin local qui prend sa retraite. Elle fait la connaissance de l'institutrice (G. Morlay) et des habitants de l'ile qui se montrent d'abord rétifs à son égard....

Ce Grémillon a été tourné en partie sur l'Ile d'Ouessant. Mais, les paysages marins sont finalement assez rares dans le film qui contient énormément de scènes d'intérieur. Le film est dominé par l'interprétation de Micheline Presle, déchirée entre son désir d'indépendance et l'amour qu'elle éprouve pour Girotti. D'ailleurs certains dialogues ont suscité l'hilarité générale quand Girotti lui dit qu'une femme doit avoir une profession jusqu'au moment où elle doit se marier, fonder une famille et y renoncer! Machisme assez typique des années 50... :lol: Gaby Morlay dessine un portrait émouvant en institutrice qui s'est dévouée corps et âme aux enfants qu'elle éduque. Elle ressent soudain un vide terrible à l'arrivée de la retraite. Julien Carette fait un numéro hilarant en bedeau alcoolique: entonnant 'Minuit Chrétien' au bar du village, légèrement aviné!!! :lol: C'est le dernier long métrage de Grémillon, qui peut-être n'atteint pas le niveau de ses meilleurs films des années 30, mais malgré tout montre un cinéaste qui est encore capable de produire un mélodrame et de dresser un portrait de femme moderne.
bruce randylan
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Re: Jean Grémillon

Message par bruce randylan »

L'étrange Madame X ( 1951 )
Encore un mélodrame pour Grémillon qui livre là un film bien trop convenu et sage comparé aux chef-d'ouvres lyriques que sont L'étrange Mr Victor et Remorques.
Le scénario n'évite aucun poncif du genre et la mise en scène dénué d'éclat et de personnalité n'encouragent pas à une grande implication émotionnelle. Michèle Morgan dont le personnage est assez tête à claque et Arlette Thomas à côté de la plaque n'arrangent rien. Heureusement Henri Vidal est lui très bon et sa présence brute sauve de nombreuses scènes.
On se consolera surtout avec une conclusion très grave et déprimante qui rapelle tardivement que c'est un film de Grémillon.
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Ann Harding
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Re: Jean Grémillon (1898-1959)

Message par Ann Harding »

Maldone (1927) de Jean Grémillon avec Charles Dullin et Annabella
Olivier Maldone (C. Dullin) est roulier: il tire les péniches sur un chemin de halage avec ses chevaux. Suite au décès de son frère, il revient contraint et forcé dans sa famille de riches propriétaires et fait un mariage arrangé avec la fille d'un voisin, Flora (Annabella). Mais Olivier est obsédé par une gitane, Zita...
Ce premier long métrage de Grémillon a été amputé sévérement au montage par un producteur mécontent de sa durée. Il dure maintenant 90 min (encore que je crois qu'il ait été projété trop rapidement... ) et on remarque d'énormes trous dans la trame du scénario. Grémillon utilise énormément la caméra suggestive pour de nombreuses scènes. Par moment, on l'impression qu'il insiste un peu trop sur le côté style au dépend du contenu. Dullin est superbe comme d'habitude. Annabella a un rôle particulièrement creux. Il est probable que de nombreuses scènes où elle figurait ont disparu. Dans ce qui reste de ce film, on remarque le côté documentaire sur la vie des chemins de halage, un certain 'réalisme poétique' avant l'heure. Mais, mon impression générale, c'est que nous voyons un exercice de style plutôt qu'un grand Grémillon comme Remorques ou L'Etrange Monsieur Victor. Il est fort possible que si le film entier était encore disponible, mon opinion pourrait être différente. :wink:
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