Jean Grémillon (1898-1959)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Simone Choule
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Jean Grémillon (1898-1959)

Message par Simone Choule »

EDIT DE LA MODERATION:

N'hésitez pas à consulter les topics consacrés aux films de Jean Grémillon

Remorques (1941)
Le ciel est à vous (1943)





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Connaissez vous cet auteur ?
Et qu'en pensez vous ?
Je dois encore tout découvrir de lui... :oops:
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

J'aime beaucoup Remorques, magnifique mélodrame autour du thème de la mer porté par un Gabin en grande forme et dispo dans une excellent édition zone 2.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Un grand réalisateur français, espèce de poète de l'image et de l'amour.

Remorques : chef d'oeuvre poignant, Le couple Gabin/Morgan plus convaincant que dans Quai des brumes

L'étrange Monsieur Victor : un des plus beau rôle de Raimu

L'amour d'une femme : très beau mélodrame sobre et émouvant tourné sur l'île d'Ouessant avec une grande Micheline Presle.

mais son film le plus réputé est Lumière d'été que j'attend toujours de découvrir
Jordan White
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Message par Jordan White »

Gueule d'amour est aussi un bon film, un drame assez poignant avec Jean Gabin et Mireille Balin. Curieusement ce film est un peu ignoré dans sa filmographie.
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Beule
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Message par Beule »

Un cinéaste qui me pose souvent problème. Il y a souvent une dissonance entre les thèmes célébrant volontiers l'exaltation des sentiments et/ou des passions et de la création et le syle volontiers gris, un peu compassé et appliqué. Ainsi son chef d'oeuvre le plus discuté Le ciel est à vous ne parvient jamais à m'impliquer émotionnellement et Remorques est un film que je trouve intrinsèquement déprimant, mais jamais frémissant ni bouleversant. Ce style désenchanté et parfois insolite sert mieux le propos d'un autre film sis dans sa Bretagne natale,Pattes Blanches, drame de la passion et de la jalousie qui sait laisser transapraître quelques fulgurances et qui débouche sur une réelle poésie, entre naturalisme et fantasmagorie.
Bien que souvent décrié pour les divergences profondes dé tempérament existant entre le secret Grémillon et l'extraverti Prévert, Lumière d'été m'apparaît comme l'une des plus probantes réussites de l'occupation, un film qui témoigne d'une appréhension rare de l'espace dans le cinéma français, et qui sait faire cohabiter l'étude de milieu, la collusion des classes et le grand mélodrame de fibre littéraire. Son oeuvre la plus passionnée, assurément.
J'aime aussi beaucoup le portrait de monstre criminel solaire de Raimu dans L'étrange Monsieur Victor (décidément la Provence lui sied bien), un rôle en or pour l'expression des multiples facettes de ce comédien d'anthologie, supebement entouré par Pierre Blanchar, Madeleine Robinson, Viviane Romance, Delmont, Blavette et tant d'autres; bien qu'ayant inévitablement beaucoup vieilli le véhicule pour le couple Gabin-Balin, Gueule d'amour, reste attachant, mais je ne vois dans L'étrange Madame X avec Morgan-Vidal et L'amour d'une femme avec Micheline Presle et Gaby Morlay que des mélo assez froids et appliqués, fort impersonnels.
Majordome
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Message par Majordome »

L'étrange Monsieur Victor (Grémillon - 1935)
vu sur cinéclassic hier soir

Je pourrais presque vous renvoyer au commentaire de Jeremy Fox dans sa sélection TV. :)

Excellent film, qui traite son sujet avec une ironie et une âpreté dans le dialogue ainsi que dans la manière de filmer, assez rare pour l'époque... Ici nous de sommes pas dans la pantalonnade provençale et l'accent Toulonnais ne vient pas gâcher ou décrédibiliser le sujet. On est rapidement intrigué par les relations malsaines qui se tissent entre tous les protagonistes de cette histoire. Raimu est remarquable, même si un ton au dessous des Inconnus dans la maison (qui, pour moi, reste son plus beau rôle) et le travail sur l'image de Gremillon, montre à quel point la réputation d'excellence de cet auteur n'est pas usurpée.
Un casting excellent, jusque dans le choix des enfants...
Kurtz

Message par Kurtz »

L'étrange monsieur Victor (Jean Grémillon)

Sur la base de lectures et d'a priori, j'avais conseillé ce film il y a une semaine à ceux qui ont Ciné Classics.
Maintenant que je l'ai vu, j'ai confirmé mon pressentiment.
Ce film est excellent. D'abord Raimu. Mon acteur préféré, tout simplement. Ce rôle de commerçant assassin est un rôle où il donne la pleine mesure de son talent. Le reste de la distribution n'est pas en reste. Tous les comédiens, comme dans tous les meilleurs films français des années 30, sont particulièrement justes et humains. Même l'acteur qui joue Amédée, qui d'habitude m'agace avec ses tics de jeune premier, m'a ici pleinement convaincu.
Qui plus est l'histoire est passionnante. Elle évolue suivant les caractères des personnages qui vont tous plus ou moins changer après le meurtre commis par Victor. En ce sens qu'il est avant tout basé sur les réactions humaines, le scénario de Charles Spaak est particulièrement crédible et malin.
Quant à Jean Grémillon, il n'est pas en reste. Sa caméra, à l'instar de celle de Jean Renoir, est sans cesse en mouvement et renforce le sentiment de proximité vis-à-vis des personnages qu'éprouve le spectateur.
Bref, du cinéma de populaire de grande qualité travaillé par des maîtres. Un film passionnant, sensible, touchant et humain.

ça vaut ce que ça vaut mais je le recommande de tout mon coeur à ceux qui ont la chance de dispsoser de Cine Classics.

5/6
daniel gregg
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Message par daniel gregg »

LUMIERE D'ETE de Jean Grémillon.(1942)

Scénario : Jacques Prévert, Louis Laroche.
Photographie : Louis Page.
Musique : Roland Manuel.
Interprétation : Madeleine Renaud ( CriCri), Pierre Brasseur ( Roland Maillard), Madeleine Robinson ( Michéle Lagarde), Paul Bernard (Patrice Le Verdier)...

Une Parisienne débarque dans un hotel perdu dans les Montagnes de Haute Provence.
Elle attend son amant , un artiste peintre misérable qui tarde à venir...
Elle fait la connaissance du Maître des lieux, un chatelain déséspéré depuis qu'il a perdu (assassiné ?...) sa femme.
Ce dernier tombe sous le charme de cette jeune femme mais attise la jalousie de la propriétaire de l'hotel, sa maitresse.
Le peintre arrive.
Le chatelain invite ce dernier à venir habiter son chateau afin d'avoir prés de lui la parisienne.
Les choses se compliquent lorsqu'elle tombe amoureuse du chef de chantier d'un barrage en construction...

Le film sur la consomption !
Dépassant Sartre , Grémillon nous montre un microcosme où l'enfer c'est celui des autres.
Au delà de la tragédie amoureuse qui se joue entre les quatre personnages centraux , propre à l'Univers de Prévert, Grémillon nous parle de forces telluriques, de la puissance physique qu'exercent sur les êtres le paysage accidenté ainsi que les décors baroques et grandioses du barrage en construction.
On assiste fasciné autant qu'écoeuré à la décomposition, entamée depuis longtemps, de deux couples.
Ce film à l'atmosphére sèche et malsaine distille un sentiment profond de malaise vecu comme une épreuve physique et sensible( colportée par une musique lancinante et insisidieuse)
On en sort comme sonné et soulagé par la mort des deux personnages les plus vils et égoistes.
Le personnage interprété par Pierre Brasseur à la limite de l'exageration apparait comme une sorte d'avatar lointain d'Antonin Artaud et parait presque décalé par rapport au jeu sobre et contenu des autres interprétes. ( Le tic de language de l'Oncle de CriCri, "Pourquoi pas ...", est lui en revanche assez vite ennuyeux et procéde bien de détail pittoresques en tout genre dont Prévert aimait tant affecté ses personnages)
Multidiffusé sur Cineclassic. :wink:
kim
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L'étrange madame X

Message par kim »

Il est des films qui nous captive par leur étrange beauté, leur dialogue ciselé et leur fin désespérée mais au combien émouvante et terriblement humaine.

Parmi ces chef- d'oeuvres, en ce qui me concerne, je place haut la barre le sublime VERTIGO d'Hitchcock qu'on ne présente plus, et LA RENARDE de Mickael Powell (1950), fable poétique où Jennifer Jones campe un personnage confronté à la folie des hommes.

L'ETRANGE MADAME X pourrait bien figurer parmi ces joyaux.
Film de Jean Grémillon, avec une Michèle Morgan sobre et magnifique, ainsi que Henri Vidal, tourné en 1950, l'histoire relate une femme à la double vie; une vie bougeoise, faite de parade, de réceptions mais dont le vide existentiel la mine, et une vie amoureuse, dans le mileu ouvrier, où elle trouve enfin un sens à sa vie.

Plus que le scénario, interessant de par la confrontation entre ces deux milieu sociaux, c'est bien l'aspect philosophique du film qui a capté mon intêret, les dialogues de Pierre Laroche, et la présence de Michèle Morgan, habillée par Balmain.

Ce film m'a touché par sa grâce, la grâce du personnage féminin qui se résigne a accepter la fatalité, qui lui commande de rester à son rôle de parfaite hôtesse de maison, loin de tout amour qui comble une vie, la rend riche, quitte à vivre pauvrement.
A vivre sur une imposture, on s'attendait au dénuement tragique: une tragédie au quotidien, sans éclat et sournoise qui donne à la vie un goût amer.
Madame X a beau être sincère (elle annonce tout à son mari), la fatalité est là, à cause et avec la mort de l'enfant. Le dialogue du film parachève cette oeuvre, la conduisant au sublime, d'autant plus que sa mise en scène est sobre, tel un bijou dans un modeste écrin, qui n'en parait que plus étincelant.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

L'ETRANGE MADAME X de Jean Grémillon (France 3)

Bluette ultra conventionnelle, aux quelques rebondissements assez prévisibles, aux dialogues pauvres et à certaines interprétations datées. Le film se résume en quelques mots, mais le scénario n'ayant pas grand chose à se mettre sous la dent développe certaines parties jusqu'à plus soif (je pense par exemple au final, presque un bonus inutile). Pas très passionnant, donc. A noter que le film est entièrement tourné en studio, c'est quelquefois joliment fait, avec beaucoup de détails. A noter également dans le rôle de Jeannette la jeune prétendante délaissée, Arlette Thomas, dont la voix vous dira forcément quelque chose grâce à son énorme travail dans le doublage, une trentaine d'années plus tard...

Beau master, que dis-je: magnifique master à la qualité inversement proportionnelle à l'intérêt du film (comme souvent). Mis à part quelques collages de plans un peu instables, c'est parfait.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Gardiens de phare ( 1929 )

Excellent muet au scénario simple mais filmé avec rigueur et talent du début à la fin sans la moindre morceaux de gras : Un marin mordu par un chien enragé garde avec son père un phare pendant 1 mois. La folie le gagne peu à peu.
Bien sur il ne faut pas un mois pour que le drame naisse et c'est justement la grande qualité du film : d'aller directement à l'essentiel sans jamais se perdre en chemin avec un utilisation trés pertinente et intelligente du flash back.
Mais Gremillion dans les 20 semblait être un sacré monteur jamais avare d'expérimentation et autres moments avant-gardistes. Sans être aussi spectaculaire que Maldone ( son film précédent, diffusé sur Arte dans la case muette ), ce film possède quelques séquence où le pouvoir des images s'avère d'une puissance digne du cinéma russe de la même époque, c'est dire.
D'ailleurs cette mise en scène se suffit à elle-même pour raconté une histoire puisqu'on ne compte qu'une petite douzaine de cartons.
La direction d'acteur est du même niveau, sacrément casse gueule sur le principe, les comédiens s'en sortent avec les honneurs ( surtout le père ) qui ne surjoue à aucun moment.
Bon, je dois avouer qu'à la lecture du pitch, je m'attendais à un traitement un peu plus extréministe mais le résultat m'a grandement emballé.
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Jean Grémillon est un cinéaste que j'aime beaucoup, mais que je voudrais connaître davantage !

Ses films aux rythmes musicaux, aux passions exacerbées, aux interprétations percutantes, aux mises en scène risquées et inventives méritent encore et toujours l'intérêt le plus total !

J'ai particulièrement adoré Lumière d'été (1943), L'étrange Monsieur Victor (1937) et surtout son chef-d'oeuvre absolu Le ciel est à vous (1944).
Dernière modification par Watkinssien le 2 avr. 12, 09:33, modifié 1 fois.
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knappen
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Message par knappen »

J'adore Jean Grémillon et après beaucoup d'efforts j'ai réussi à collectionner la plupart de son œuvre, même le rarissime Daïnah la métisse.

Cependant Gardiens de phare reste introuvable malgré les nombreux contacts qui ont pu me procurer quasiment tout le cinéma classique français.

Bruce, est-ce que tu as vu ce film à la cinémathèque ou y-a-t il des copies qui circulent?
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Xavier
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Message par Xavier »

Excellents souvenirs de Gardiens de phare et de Maldone.
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origan42
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Message par origan42 »

En dehors du grand classique 'Remorques', j'aime tout particulièrement 'Pattes blanches', formidable mélodrame et très bien joué. Mais je ne sais pas s'il existe en DVD?
Et 'Gueule d'amour' c'est du grand Gabin d'avant-guerre.
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