Edward Dmytryk (1908-1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par Jeremy Fox »

Grimmy
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par Grimmy »

Découvert hier sur Ciné + : énorme surprise ! C'est vraiment un excellent film !
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Jeremy Fox
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par Jeremy Fox »

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Commissaire Juve
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par Commissaire Juve »

Je ne connaissais pas du tout le terme "hobo" !
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francesco
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par francesco »

Tiens, en fait "Barbara Stanwyck lesbienne" a priori ça ne s'appuie sur rien du tout. Les chercheurs n'ont rien trouvé qui aillent dans ce sens (pareil pour Robert Taylor), à part des ragots. Music Man avait même contacté un "biographe" qui faisait ce type d'affirmations, pour lui demander ses sources dans le cadre de son propre livre : silence radio.
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par Profondo Rosso »

francesco a écrit : 16 nov. 21, 12:43 Tiens, en fait "Barbara Stanwyck lesbienne" a priori ça ne s'appuie sur rien du tout. Les chercheurs n'ont rien trouvé qui aillent dans ce sens (pareil pour Robert Taylor), à part des ragots. Music Man avait même contacté un "biographe" qui faisait ce type d'affirmations, pour lui demander ses sources dans le cadre de son propre livre : silence radio.
Je m'en suis tenu au bonus où Patrick Brion le dit après je ne connais pas ses sources non plus :wink:
francesco
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par francesco »

C'est toujours très compliqué ces choses là, c'est sûr, ça repose souvent sur des faux témoignages rétrospectifs, voire carrément des affirmations a posteriori de gens étrangers à l'intimité des acteurs.
Pour Stanwyck et Robert Taylor (mariage lavande etc.) c'est dit depuis longtemps, sans qu'on ait la moindre preuve, alors que pour des gens comme Tracy et Hepburn, c'est plutôt un lièvre levé par la recherche universitaire américaine plus récente. Et c'est à nouveau controversé, d'ailleurs. Bref ...
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Re: Edward Dmytryk (1908-1999)

Message par Profondo Rosso »

L'Obsédé (1949)

Image

Lorsque le Dr Clive Riordan découvre que sa femme a une liaison, il décide d'enfermer l'amant dans une pièce cachée. Le plan du Dr Riordan se déroule bien jusqu'à ce que le chien de sa femme ne cesse de traîner devant l'entrée de la pièce...

L'Obsédé est un des deux films que le réalisateur Edward Dmytryk durant son bref exil en Angleterre. Inquiété en 1947 par la Commission des Activités Anti-Américaines pour son appartenance au Parti communiste entre 1944 et 1945, il va faire partie des "Dix d'Hollywood" et sera condamné à six mois de prison. Il s'exile donc en Angleterre en 1948, même s'il rentrera aux Etats-Unis deux ans plus tard, purgera sa peine et dénoncera d'autres sympathisants dont Elia Kazan. L'Obsédé est sa première réalisation sur sa brève terre d'accueil (Donnez-nous aujourd'hui (1949) suivra) sur un scénario de l'australien Alec Coppel qui connaîtra la renommée quelques années plus tard grâce à sa collaboration avec Alfred Hitchcock sur La Main au collet (1955) et Vertigo (1957). Il adapte là un récit qu'il avait tout d'abord rédigé sous forme de pièce de théâtre en 1946, puis de roman policier en 1947 sous le titre A Man About a Dog - publié en France sur le titre Scotland Yard en échec aux éditions Albin Michel.

On retrouve justement là le brio d'Alec Coppel pour concevoir des dispositifs criminels machiavéliques, qu'il parvient en plus à inscrire dans une vraie réalité sociale anglaise. Le film évoque grandement une sorte de Le Limier (1971) avant l'heure, moins virtuose que le Mankiewicz mais dont on aurait habilement déplacé le point de vue au seul Laurence Olivier. Lorsque le psychiatre Clive Riordan (Robert Newton) découvre la liaison de sa femme Storm (Sally Gray) avec le beau et jeune américain Bill Kronin (Phil Brown ), il décide de monter une vengeance diabolique dont il est certain de sortir indemne en réalisant le crime parfait. Le début du film est assez brillant par sa constante imprévisibilité, voyant Clive confronter d'entrée les amants et les manipuler et menacer avec suffisamment d'acuité pour qu'ils ne puissent nier l'évidence. Comme dans Le Limier, Clive cherche dans une mentalité machiste à conserver la "propriété" de sa femme (la scène où elle vient lui réclamer son argent de poche à son cabinet situe la nature de leur rapport) mais aussi à rabaisser plus bas que terre son rival. Le film s'ouvre sur Clive à son club prenant un verre avec d'autres membres de la haute société anglaise, et la conversation tourne autour du déclin de l'ancien Empire au détriment de ses manants de nord-américain qui sous prétexte d'avoir sauvé la mise en 39-45 vienne souiller leur culture. Bill Kronin représente donc la menace extérieure pour le couple de Clive, mais aussi pour l'identité et le rayonnement britannique dans l'esprit de ce personnage vieil école.

Le crime parfait aura donc pour but d'être insoupçonnable, mais aussi de ramener l'impudent à la place qui est la sienne. Plutôt que de le tuer immédiatement et risquer d'être suspecté, Clive va longuement séquestrer Kronin dans une pièce cachée de son garage, attendant que l'attention autour de sa disparition se calme pour le tuer. Edward Dmytryk gère un peu moins bien cette seconde partie reposant sur l'attente avec de petites longueurs, mais l'étude de caractères s'avère néanmoins prenante. Le réalisateur travaille par le dialogue et sa mise en scène l'emprise de Clive sur Kronin. La méticulosité vicieuse de Clive se ressent par le savant calcul de la longueur de la chaîne liant Kronin, dont la distance l'empêche d'atteindre son geôlier pour s'évader - dommage de ne pas davantage en jouer plus tard lorsque le suspense va s'emballer. Clive joue également avec les nerfs de son prisonnier en lui racontant l'avancée de l'enquête autour de sa disparition, la manière dont l'écho médiatique autour de celle-ci s'estompe, et donc le rapproche du jour de son exécution. Une étrange relation complice naît entre les deux, soulignant par les bons mots et l'humour noir l'issue fatale attendue. Phil Brown est très bon dans ce registre, faisant preuve d'une distance désespérée quant à l'épreuve qu'il subit tandis que le physique avenant du début de film s'estompe au fil de sa détention et de son moral vacillant. L'enquête policière est un peu plus laborieuse malgré un excellent personnage d'inspecteur de Scotland Yard (Naunton Wayne) qui par son tempérament collant et crispant sans l'air d'y toucher préfigure vraiment le futur Columbo télévisé.

La fin est en revanche très réussie, Clive se trahissant par un détail improbable trahissant la "contamination" de l'envahisseur américain née de ses nombreuses conversations avec Kronin dont il va reprendre un tic linguistique. Le suspense est rondement mené en jouant habilement des spécificités anglaises, qu'elle soit sociale avec la trop grande politesse des bobbys manquant de tout faire capoter (bien trop de précautions formelles pour enfoncer une porte) ou formelle par la nuit noire londonienne lourde de secret et menaces à travers la belle photo de C. M. Pennington-Richards. Malgré un manque de mordant après sa géniale entrée en matière (la censure anglaise aurait forcé à adoucir la fin et retardé la sortie du film car le modus operandi de Clive s'avérait trop proche de celui du serial-killer anglais John Haigh, bien dans les esprits de l'époque), un suspense très original et plutôt prenant donc. 4,5/6
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