Kirk Douglas (1916-2020)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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feb
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par feb »

Jeremy Fox a écrit :Voilà d'ailleurs ce que j'en disais brièvement sur le topic Wyler
Certainement l'un des films de Wyler les plus puissants décrivant avec le personnage de Kirk Douglas (magistral), un être intransigeant, intolérant et puritain jusqu'au bout des ongles, puritanisme qui lui fera gâcher la belle histoire d'amour qu'il avait avec sa femme, la sublime Eleanor Parker. N'en disons pas plus mais une belle réussite que cette description d'un commissariat de quartier se déroulant en temps réel et dans ce seul lieu. Perfection des cadrages, de l'interprétation (avec aussi William Bendix, Cathy O'Donnell...) pour un film policier au ton assez unique.
J'en avais lu beaucoup de mal (de Tavernier entre autres) et je ne suis pas déçu de lui avoir donné sa chance.
STOP ! N'en rajoute plus M. Fox, tu m'a encore convaincu :mrgreen:
Julien Léonard
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Julien Léonard »

Jeremy Fox a écrit :J'en avais lu beaucoup de mal (de Tavernier entre autres) et je ne suis pas déçu de lui avoir donné sa chance.
Ce ne sera pas la première qu'on pointe ceci, mais Tavernier a dit du mal de beaucoup de choses qui, au contraire, étaient superbes. Bien sûr, c'est son avis (et celui de Coursodon), mais j'ai largement appris à me défaire de son pourtant excellent 50 ans de cinéma américain pour me forger ma propre opinion sur certaines perles méconnues. C'est loin d'être la première fois que je vois un film aussi génial, alors qu'il a été descendu dans son bouquin. Du coup, je te rejoins : bien content de lui avoir donné sa chance (un peu comme avec The swimmer, autre grand film totalement méconnu).
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Federico
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Federico »

Julien Léonard a écrit :
Jeremy Fox a écrit :J'en avais lu beaucoup de mal (de Tavernier entre autres) et je ne suis pas déçu de lui avoir donné sa chance.
Ce ne sera pas la première qu'on pointe ceci, mais Tavernier a dit du mal de beaucoup de choses qui, au contraire, étaient superbes. Bien sûr, c'est son avis (et celui de Coursodon), mais j'ai largement appris à me défaire de son pourtant excellent 50 ans de cinéma américain pour me forger ma propre opinion sur certaines perles méconnues.
Tavernier a su plus tard reconnaître être passé à côté de certaines oeuvres ou d'en avoir sur-encensé d'autres. La critique de son époque (et de la précédente) était assez bi-polaire. On portait aussi facilement aux nues qu'on vouait aux gémonies. Ajouté aux p'tites guéguerres stériles Cahiers-Positif (même si Tavernier collabora aux deux).
Mais Julien Léonard a raison, il faut être capable de se forger son propre avis tout en s'informant de ceux des grands passeurs.
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par AtCloseRange »

Federico a écrit :
Julien Léonard a écrit : Ce ne sera pas la première qu'on pointe ceci, mais Tavernier a dit du mal de beaucoup de choses qui, au contraire, étaient superbes. Bien sûr, c'est son avis (et celui de Coursodon), mais j'ai largement appris à me défaire de son pourtant excellent 50 ans de cinéma américain pour me forger ma propre opinion sur certaines perles méconnues.
Tavernier a su plus tard reconnaître être passé à côté de certaines oeuvres ou d'en avoir sur-encensé d'autres. La critique de son époque (et de la précédente) était assez bi-polaire. On portait aussi facilement aux nues qu'on vouait aux gémonies. Ajouté aux p'tites guéguerres stériles Cahiers-Positif (même si Tavernier collabora aux deux).
Mais Julien Léonard a raison, il faut être capable de se forger son propre avis tout en s'informant de ceux des grands passeurs.
Pour le Wyler, je rejoins pourtant Tavernier. J'avais trouvé ça bien vieillot. On a tous au moins autant d'a priori négatifs ou positifs qu'un Tavernier et remettre à chaque fois ça sur le tapis est un peu gavant.

Détail amusant pour ce film: Lee Grant y a gagné un prix d'interprétation à Cannes pour un rôle minuscule.
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Jeremy Fox
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Jeremy Fox »

AtCloseRange a écrit : On a tous au moins autant d'a priori négatifs ou positifs qu'un Tavernier
Mais c'est clair et je n'ai jamais prétendu le contraire. D'ailleurs, j'ai recopié un avis que j'avais écrit voici plus d'un an. Mais c'est parce que j'adore Tavernier et que je me réfère constament à son bouquin que ça m'amuse de me positionner à ses côtés ou contre lui concernant mes ressentis sur les films ; tout simplement. Je ne critique absolument pas sa manière de critiquer les films même en étant la moitié du temps en opposition avec ses goûts :wink:
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Père Jules »

Avec un peu de retard, bon anniversaire au bonhomme. 95 ans tout de même.
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Flol »

Tu m'as fait flipper, avec ce up...
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par jacques 2 »

Ratatouille a écrit :Tu m'as fait flipper, avec ce up...
Moi aussi, sinon respect éternel pour ce grand monsieur (Maman, qui en était un peu amoureuse, m'a fait voir quantité de ses films au cinéma : je lui en suis toujours reconnaissant ...) à la filmographie pratiquement irréprochable : que de beaux rôles.
Si je ne devais en retenir qu'un seul, ce serait à coup sûr "les vikings" qui m'a fait découvrir, bien jeune, la relativité de la notion de bien et de mal ... :)
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Ann Harding
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Ann Harding »

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I Walk Alone (L'homme aux abois, 1948) de Byron Haskin avec Burt Lancaster, Kirk Douglas, Lizabeth Scott et Wendell Corey

Frankie Madison (B. Lancaster) sort de prison après avoir purgé une peine de 14 ans. Son frère Dave (W. Corey) vient le chercher. Ce dernier est le comptable de Noll Turner (K. Douglas), un ancien partenaire de Frankie, qui a maintenant fait fortune avec une boîte de nuit...

Ce film noir a été réalisé par Byron Haskin qui fut un excellent opérateur à l'époque du muet (et du parlant) avant de passer derrière la caméra. Pour ce film Paramount produit par Hal Wallis, il a un casting de choix avec de jeunes acteurs en devenir : Kirk Douglas et Burt Lancaster. La blonde Lizabeth Scott était la petite amie du producteur Hal Wallis. Et selon Douglas, elle passe souvent de longs moments dans le bureau de celui-ci et en sort en larmes. Le scénario n'est pas d'une éclatante originalité. Frankie Madison pratique le trafic d'alcool durant la prohibition avec son compère Noll Turner. Lorsqu'il se fait coincer par la police, Noll lui promet de lui garder sa part quand il sortira de prison. Quatorze ans plus tard, l'Amérique a bien changé et Frankie a bien du mal à se réinsérer dans un milieu qui a lui aussi totalement changé. La prohibition a disparu depuis belle lurette et les mauvais garçons travaillent maintenant en 'gants blancs' avec des 'Corporations' puissantes qui leur fournissent les capitaux nécessaires pour faire prospérer leurs boîtes de nuit. Frankie va tenter sans succès de récupérer sa part du pactole en utilisant des méthodes révolues. De son côté, Noll est un businessman aguerri qui utilise les lois à son profit. Il va essayer d'utiliser sa petite amie, Kay Lawrence (L. Scott) pour connaître les intentions de Frankie. Sans grand succès d'ailleurs, car celle-ci lui préfère Frankie. D'après Kirk Douglas, c'est lui qui proposa au producteur Hal Wallis d'ajouter un peu d'action à la scène finale pour la rendre plus intéressante. Au total, ce film noir ne fait pas partie des chefs d'oeuvres du genre comme The Killers (1946, R. Siodmak). Mais, j'ai trouvé que la mise en scène d'Haskin était bien meilleure que celle de Lewis Allen dans Desert Fury (1947) qui a déjà Scott, Lancaster et Corey au générique. Il faut dire qu'Allen ne fait que filmer des voitures qui démarrent et des portes qui s'ouvrent et se ferment... La musique de Victor Young est certainement un peu trop sirupeuse pour un film noir et on regrette les accords violents et sombres d'un Miklos Rozsa. Au total, un petit film noir sympathique avec un bon casting.
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Ulysse (Ulisse, Mario Camerini, 1953)

Message par pak »

Ulysse (Ulisse) de Mario Camerini et Mario Bava (quelques scènes), 1953. Avec Kirk Douglas, Silvana Mangano, Anthony Quinn, Rossana Podestà, Jacques Dumesnil, Daniel Ivernel, Louise Sylvie... Scénario de Franco Brusati, Mario Camerini, Ennio De Concini, Hugh Gray, Ben Hecht, Ivo Perilli et Irwin Shaw, d'après L'Odyssée d'Homère - Musique : Alessandro Cicognini - Production : Dino De Laurentiis et Carlo Ponti / Lux Film et Ponti-De Laurentiis Cinematografica - Italie - Sortie Italie : 06/10/1954 - Sortie France : 23/11/1954.

Ulysse, roi de l'île d'Ithaque, est parti depuis longtemps pour participer au siège de Troie. Après la prise de la cité, son voyage de retour par la mer va être retardé par de nombreux dangers. Pendant ce temps, à Ithaque, sa femme Pénélope doit affronter d'autres épreuves : intéressés par l'accession au trône, de multiples soupirants, affirmant qu'Ulysse est mort, la pressent de prendre époux...

Si l'on en croit Kirk Douglas, l'acteur serait devenu très amoureux de sa partenaire du film à sketch Histoire de trois amours (The story of three loves, 1953), Pier Angeli, jolie actrice italienne à la carrière hollywoodienne météorique dans les années 1950 pour la MGM, vite repartie tourner en Europe et disparue prématurément à l'âge de 39 ans, alors que sa carrière périclitait, d'une violente réaction allergique à une injection de tranquillisant (des rumeurs de suicide ont alors circulé, l'actrice ayant des problèmes nerveux et d'argent). Toujours est-il que Douglas aurait signé un contrat de 3 films pour travailler en Europe et la rejoindre, ce qui n'empêchera pas la belle d'épouser en 1954 l'acteur-chanteur italo-américain Nic Damone, mariage qui durera à peine 4 ans. Pour la petite histoire, l'actrice fut surtout éprise de James Dean, avec qui elle eut une liaison, relation sur laquelle de fortes rumeurs de mariage circulèrent, mais, âgée d'une vingtaine d'années à l'époque, Pier fut ramenée à la raison, et à la maison, par sa mamma peut motivée par les manières du jeune acteur, star rebelle et de surcroit bien peu croyante, critère rédhibitoire pour une mère italienne ! Pier Angeli aurait déclaré peu de temps avant son décès, que son seul amour fut James Dean... Ceci dit, Kirk n'aura pas fait le voyage pour rien, puisque pendant son périple européen, durant le tournage d'Un acte d'amour (Act of love, 1953, d'Anatole Litvak), il rencontrera sa seconde épouse, Anne Buydens, une attachée de presse, avec laquelle il partage depuis sa vie.

Mais trêve de potins mondains, et revenons à notre film. Dans les trois concernés par le contrat de Douglas figurait cette adaptation des aventures d'Ulysse (le dernier du trio). Réalisé par un vieux routier du cinéma italien (il a débuté dans les années 1920), Mario Camerini, ce film s'inscrit dans la vague déferlante des péplums italiens et européens qui inondèrent les salles de cinéma durant presque 20 ans, genre relancé, non pas par les italiens, mais bien par les américains qui cherchaient, au début des années 1950, des sujets spectaculaires pour contrer l'influence envahissante de la télévision au détriment de la fréquentation des salles obscures. Même s'il a réalisé l'un des derniers films muets d'une des figures du genre, Maciste, en 1926, Camerini n'est pas un habitué du film en jupettes, mais un réalisateur qui fut l'un des cinéastes italiens majeurs de l'entre-deux-guerres, et, avec ses peintures sociales, un des précurseurs oubliés de ce que sera le néoréalisme italien des années 1940-50, mouvement qui, paradoxalement, mettra son inspiration en berne, puisque puisant ses sujets dans un monde petit bourgeois qui n'existera plus ou qui n'intéressera plus dans l’Italie libérée du fascisme. Camerini se rabattra donc sur du cinéma plus populaire, de moins en moins personnel.

Généralement scénariste de ses propres films, Camerini s'inspire donc de la fameuse Odyssée, l'épopée grecque du poète antique Homère. Cette épopée est un récit dense réparti en 80 chants, relatant 10 ans d'errance, ponctuée de faits héroïques ou présentés tels quels, durant laquelle Ulysse rencontre nombre de personnages mythologiques. Adapter celle-ci en un scénario pour un film durant moins de deux heures est donc une gageure. Autant le dire de suite, l'auteur n'y est pas parvenu. Peu impliqué, celui-ci n'a retenu que quelques épisodes, les plus emblématiques et connus, offrant un récit étrangement découpé, pas toujours très cohérent dans son montage, sans véritable liant, et bien trop sage. Il faut dire qu'en réalité, ils s'y sont mis à 7 pour écrire le scénario, et comme souvent pour ceux écrits à plusieurs mains, il n'en sort généralement qu'un produit sans âme...

Camerini débute par une évocation de la guerre de Troie, durant laquelle Ulysse s'illustra puisque c'est de lui que vient l'idée du fameux cheval à partir duquel il mena l'assaut fatal pour la cité. Bâclé et quasi anecdotique dans le film, cet épisode aurait pourtant été un moyen spectaculaire de débuter le film. Il a toutefois le mérite de montrer le héros tel qu'il est : vaniteux et impitoyable, seul acteur de la malédiction qui va s'abattre sur lui.

Puis le cinéaste opte pour une structure en flashback typique du cinéma italien. Le héros échoue suite à une terrible tempête sur la côte rocheuse de Phéacie où il est découvert à moitié mort par Nausicaa, fille du roi de l'île. Assez fidèle à Homère de ce point de vue, on se demande pourquoi Camerini fait alors d'Ulysse un amnésique oublieux jusqu'à son nom, qui va voir ses souvenirs revenir peu à peu, alors qu'en réalité il cache son identité à ses hôtes tout en devenant fortement mélancolique dès lors que la guerre de Troie est évoquée. Un ressort dramatique ignoré et pourtant fort, peut-être dans une volonté de montrer un héros fort qui combat son amnésie avec la même détermination que celle montrée lors de ses nombreuses aventures ?

Toujours est-il que c'est caractéristique de ce film, où l'auteur semble partagé entre la fidélité à Homère (l'odyssée originale étant presque un scénario elle-même où batailles, amours, trahisons, courage, monstres et péripéties perpétuelles se mêlent avec une volonté évidente de construire une histoire passionnée et passionnante), et un réaménagement narratif pour un spectacle calibré au service de sa star. Le résultat à l'écran est une espèce de pot-pourri des avatars d'Ulysse (le cyclope, les sirènes... ), parfois trop simplifié : il y a confusion entre Circé, sorcière qui transforme les compagnons d'Ulysse en cochons, et Calypso, nymphe qui offre l’immortalité au héros et qui le retient 7 ans, les deux finissant dans les bras de ce dernier, apparemment nettement moins fidèle que son épouse Pénélope repoussant durant des années les assauts de nombreux prétendants avides de pouvoir.

La notion de temps est d'ailleurs très mal gérée. Ulysse est censé est parti 20 ans (10 ans de guerre à Troie, et s'y ajoutent 10 ans de plus d'errance). Jamais on ne ressent cette unité de temps dans ce film, le récit étant trop haché. De même les ressorts dramatiques sont ratés, et cela se ressent très bien lorsque notre héros voit les ombres des morts comme Ajax ou Achille, évoquant leurs relations durant la guerre, mais comme le réalisateur a zappé celle-ci, cela tombe à plat et ne parle qu'à ceux qui en ont des notions.

Il y a donc beaucoup à redire sur cette adaptation d'Homère, et pourtant, on se laisse relativement séduire à sa vision. Déjà parce que la scène avec le cyclope est assez réussi, malgré l'aspect vieillot des effets spéciaux qui pourtant restent plaisants pour un film de cette époque (on zappera toutefois avec indulgence la fabrication du vin par Ulysse et ses compagnons, qui consiste à recueillir le jus de raisin pressé par leurs pieds pas bien propres... Pas de quoi enivrer, même un Cyclope... Dans l'Odyssée, le vin provient du pillage de la cité des Cicones, épisode escamoté comme d'autres, pas tellement glamour pour l'image d'Ulysse il est vrai). Ensuite parce que Camerini évite relativement bien le kitch malgré quelques couleurs criardes, en refusant toute représentation des dieux grecs (un peu comme le fera 50 ans plus tard Wolgang Petersen avec son film Troie), et épargne ainsi à son long-métrage des moments ridicules qui plombent certains péplums, voir des films plus récents (le Thor réalisé en 2011 par Kenneth Branagh, ou le navrant Choc des titans de Louis Leterrier, en 2009). On appréciera aussi l'ironie sous-jacente du retour d'Ulysse, montrant le héros tester la fidélité d'une femme qui l'a attendu deux décennies alors qu'il est loin d'être un modèle de vertu. Ironie aussi présente dans la fin, brutale, durant laquelle il n'est alors pas certain que le héros ait retenu quoique ce soit de ces aventures, plus tragiques qu'héroïques, durant lesquelles il a multiplié les erreurs.

Et puis il y a Kirk Douglas, offrant une composition impliquée, occultant l'aspect parfois risible de ses tenues proches de la couche-culotte, donnant un avant-goût de ses prestations costumées dans Les vikings (The vikings, 1958, de Richard Fleischer) et Spartacus (1960, de Stanley Kubrick), nettement meilleurs. Il fait d'Ulysse un type peu fréquentable, égoïste, jouisseur et fier-à-bras (c'est nettement visible lorsqu'il est amnésique, ne pouvant s'empêcher de se mettre en valeur), qui semble rentrer chez lui, plus pour retrouver ses privilèges que ses proches...

Un film que j'avais adoré gamin, nettement moins aujourd'hui...


Étoiles : * * . Note : 11/20.
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Dernière modification par pak le 15 juin 13, 00:50, modifié 1 fois.
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

http://www.notrecinema.com/
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Flavia »

Un détective à la dynamite - David Lowell Rich (1968)

S'il y a un film à éviter dans la filmographie de Kirk Douglas, c'est bien celui-là. Malgré un titre accrocheur, on s'ennuie très rapidement, sans doute dû à l'absence d'une véritable intrigue et d'une histoire qui hésite entre polar et comédie. Kirk Douglas est assez crédible en détective séducteur, ce qui n'est pas le cas de sa partenaire Sylva Koscina beaucoup moins convaincante. En résumé, c''est un film vraiment dispensable. Dans le genre "détective séducteur", il vaut mieux voir ou revoir Frank Sinatra dans Tony Rome est dangereux.
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Jeremy Fox
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Jeremy Fox »

xave44
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Re: Kirk Douglas

Message par xave44 »

Je suis loin d'avoir épuisé la filmo de Kirk Douglas mais je recommande avec insistance La Vie Passionnée de Vincent Van Gogh (Lust For Life, Minnelli, 1956), film que je place pour le moment en tête de mon classement personnel.

L'acteur américain y est bouleversant et la réalisation (le film fut tourné sur les lieux mêmes où se sont déroulés les principaux épisodes de la vie de Van Gogh) d'une très grande délicatesse.
A noter la présence d'Anthony Quinn qui joue le rôle de Gauguin et qui reçut un oscar pour sa prestation.

Edit: le making-of (en couleurs !) du film réalisé pour la promo. Superbe !
http://www.tcm.com/mediaroom/video/3213 ... romo-.html

A quand Le Gouffre aux Chimères en DVD ou BR ?
Dernière modification par xave44 le 29 avr. 13, 09:51, modifié 1 fois.
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hansolo
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par hansolo »

Jeremy Fox a écrit :La vallée des géants
Merci pour la critique ... quel dommage qu'aucun éditeur de quelque envergure n'envisage de restaurer cette oeuvre :cry:
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Pat Wheeler
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Re: Top 5 Kirk Douglas

Message par Pat Wheeler »

hansolo a écrit :
Jeremy Fox a écrit :La vallée des géants
Merci pour la critique ... quel dommage qu'aucun éditeur de quelque envergure n'envisage de restaurer cette oeuvre :cry:
En effet. D'ailleurs quelqu'un sait si le film est trouvable dans une meilleure édition, même en VO non sous-titrée ?

Sinon beaucoup aimé ce petit western de Felix Feist pour ma part. Kirk Douglas en pleine forme, un bon rythme, de beaux décors forestiers et quelques scènes d'action assez réussies (la poursuite en train notamment).
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