Le Jardin des Finzi-Contini (Vittorio de Sica - 1970)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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cinephage
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Message par cinephage »

Alfred Kralik a écrit :
cinephage a écrit : l'empathie était justement très présente dans le voleur de bicyclette ou Miracle à Milan...
Mais encore ? :roll:
Et faut-il nécessairement comparer le De Sica du néo-réalisme et celui des dernières années ?
Je ne peux comparer qu'avec les films de de Sica que je connais, qui sont aussi ses films les plus connus, aussi cette comparaison ne me parait-elle pas si absurde. :wink:

Tout ce que je dis, c'est que je n'ai pas retrouvé dans ce film ce que j'avais apprécié dans les autres films de de Sica que j'ai pu voir, et que par ailleurs, la distance établie par la mise en scène m'a maintenu hors du film, n'ayant pas éprouvé de sympathie particulière pour les protagonistes du film.
C'est paradoxal, parce que justement, l'empathie pour les protagonistes était justement un des points forts de ses premiers films, qui humanisait des phénomènes sociaux.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Alfred Kralik
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Message par Alfred Kralik »

C'est paradoxal, parce que justement, l'empathie pour les protagonistes était justement un des points forts de ses premiers films, qui humanisait des phénomènes sociaux.
Je comprends très bien, et ne trouve pas ça "absurde" ( :wink: ).
Mais où est le paradoxe, puisque nous sommes dans un "genre" de cinéma à l'opposé du "Voleur de bicyclettes" ou de "Miracle à Milan" ?
"Le jardin" est un film très à la mode des années 70.
Sans jugement de valeur, on est dans l'esprit des Visconti de la même époque (Berger bien sûr, mais Sanda, que l'on verra dans "1900" de Bertolucci, aurait pu en être).
Cette "distance" que tu soulignes semble volontaire; la manière de traiter la photo en semble l'écho.
Tout cela dit, relativisons : nous ne sommes pas en présence d'un chef-d'oeuvre.
Juste un bon film.
Déjà pas si mal.
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Message par Joe Wilson »

Il s'agit logiquement d'une question de sensibilité. Le Jardin des Finzi Contini est bien différent, au moins du point de vue du style, des premiers films de De Sica...mais cette ambiance voilée, incarnant à merveille les rêves et les souvenirs, ne fait pour moi qu'accentuer la proximité avec le destin des personnages. Certes il y a une grande sobriété et une certaine sécheresse, l'émotion brutale ne touche que par vagues, mais cette observation scrupuleuse de l'intime renforce la richesse psychologique, qui constitue le point fort du film. La mise en scène, délicate, laisse grande place à la suggestion dans la vision des états d'âme.
Après il est tout à fait possible de ne pas y trouver son compte. En tout cas le film me parait tout à fait cohérent par rapport à l'oeuvre de De Sica et j'y trouve au contraire une empathie constante, certes exprimée avec peut-être moins d'évidence.
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Cosmo Vitelli
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Message par Cosmo Vitelli »

Avec le partenariat du festival méditerranéen de Montpellier, Fabio Testi sera l'invité de la Cinémathèque de Bercy pour une séance Bis qui lui sera conscré en Novembre :D
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Message par Alfred Kralik »

la Cinémathèque de Bercy
La cinémathèque française, quoi. :fiou:
En tout cas, bonne nouvelle !
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Message par Alfred Kralik »

Cosmo Vitelli a écrit :Avec le partenariat du festival méditerranéen de Montpellier, Fabio Testi sera l'invité de la Cinémathèque de Bercy pour une séance Bis qui lui sera conscré en Novembre :D
Vendredi 2 novembre (salle H.Langlois).
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Message par Cosmo Vitelli »

Alfred Kralik a écrit :
la Cinémathèque de Bercy
La cinémathèque française, quoi. :fiou:
Oui...mais c'était pour ne pas froisser celles de Nice et de Toulouse :o
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Message par Alfred Kralik »

Cosmo Vitelli a écrit :
Alfred Kralik a écrit : La cinémathèque française, quoi. :fiou:
Oui...mais c'était pour ne pas froisser celles de Nice et de Toulouse :o
Louable intention. :wink:
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Re: Le jardin des Finzi-Contini

Message par Sabsena »

C'est enfin cette année lors de sa sortie en DVD que j'ai pu voir le film que j'attendais depuis tellement longtemps, un film quand on a un resumé,une critique, on l'imagine d'une certaine facon, il est presque toujours different de ce que l'on attend, un film c'est une decouverte, Le jardin des Finzi-Contini different de ce que j'attendais, est une des plus merveilleuses decouvertes de ma vie de cinephile qui est un bien grand mot, dans la premiere partie tout est splendide, les decors , le paysage, les promenades à velo, le court de tennis... et avec beaucoup de delicatesse De Sica nous montre la montée progressive du fascisme des lois anti-juive, le heros principal quitte l'Italie et passe la frontiere heureux, puis le retour le desespoir dans le regard, scene extraordinairement forte, vies inexorablement brisées, histoire d'amour impossible, Le jardin des Finzi -Contini est un des plus beaux que j'ai vu de ma vie.
Dernière modification par Sabsena le 1 sept. 08, 18:25, modifié 1 fois.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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odelay
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Re: Le jardin des Finzi-Contini (Vittorio de Sica)

Message par odelay »

Quel hasard j'ai revu le film en DVD hier soir. On retrouve la restauration qui avait été fait pour les salles, mais le pb du DVD vient d'une compression plutôt légère (le décors part un peu dans tous les sens quand il y a des panoramiques) et aussi d'une copie un peu trop granuleuse quoiqu'effectivement propre.
Dommage que la VF ne soit pas proposée (Sanda joue bien sûr en Français et ça se voit) et que les sous titres soient imposés car ils sont qq fois un peu génants.
Sinon le film est toujours aussi fort.
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Re: Le jardin des Finzi-Contini (Vittorio de Sica)

Message par Sybille »

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Il giardino dei Finzi-Contini / Le jardin des Finzi-Contini
Vittorio de Sica (1970) :

Ce beau film de Vittorio de Sica, qui évoque avec justesse l'atmosphère rêveuse et mélancolique du roman, ne m'a cependant pas aussi charmé que je ne m'y attendais. D'une fidélité presque scrupuleuse à l'oeuvre de Giorgio Bassani (livre que j'adore), je n'y ai malheureusement pas trouvé les personnages aussi vivants, ni aussi émouvants. Ils m'ont semblé comme moins attachants, voire même légèrement antipathiques pour certains d'entre eux (Micol en particulier, et dans une moindre mesure Alberto). J'ai en réalité pris davantage de plaisir à me remémorer le livre au fil des images qu'à apprécier l'oeuvre pour elle-même. Dommage pour un film qui me semblait pourtant si prometteur. 7/10
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtalinés d'octobre 2008

Message par Kevin95 »

Il Giardino dei Finzi-Contini (Vittorio De Sica)

C'est visuellement très beau...
Voila, ça c'est dit et après ? Bah après y'a pas grand chose à se mettre sous la dent. On assiste à des amourettes de bourgeois à base de je t'aime moi non plus et en gros c'est tout. Alors oui, il y a le contexte de guerre, celui de l'Italie fasciste etc., mais tout ceci est tellement mis de coté, qu'on (que j'ai) plus l'impression de voir un film tiré d'un livre Arlequin, que d'un film historique.
Mais bon, De Sica est talentueux !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Le Jardin des Finzi-Contini (Vittorio de Sica - 1970)

Message par Nicolas Mag »

j'ai aussi decouvert recemment le film et je ne serais pas mettre une note tellement le film est un chef d'oeuvre si l'on oublie (selon moi :oops: ) entre la 10ème et 40-45ème minute car je m'y suis ennuyé après un superbe debut ou j'ai aimé le coté ensoleilé-nostalgique (merci pour la photo au dessus qui est le passage ou l'on a un coup de chaud, j'ai été surpris par le coté très erotique -fille/garçons d'ailleurs- du film), et une second partie tellement mémorable qu'elle a été copié des tas de fois que ce soit en france ou aux etats unis.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films Naphtas-Mars 2009

Message par Profondo Rosso »

Le Jardin des Finzi Contini de Vittorio De Sica (1970)

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Italie, 1938 ou en pleine montée du fascisme et la guerre imminente le seul refuge de la jeunesse d'alors est le jardin de la famille Finzi Contini aristocrate juifs vivant en autarcie. Magnifique film, entre chronique nostalgique d'une époque révolue, romantisme et amour déçus qui se mêlent tandis que la menace fasciste se fait plus oppressante au fur et à mesure que le film avance. De Sica dénonce l'attitude des italiens de l'époque, fasciste comme juifs bourgeois qui n'ont pas su réagir à temps car ils se pensaient protégé par leurs statut. Visuellement somptueux, entre la photo vaporeuse exprimant la nostalgie et la mélancolie qui parcoure l'ensemble, une reconstitution somptueuse et une réalisation inspirée de De Sica. Un cast splendide dont De Sica aime à magnifier la jeunesse fauchée en plein vol, entre la beauté fascinante de Dominique Sanda, Helmut Berger, Fabio Testi ou le héros émouvant incarné par Lino Capolicchio. 6/6
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Re: Le Jardin des Finzi-Contini (Vittorio de Sica - 1970)

Message par homerwell »

Le jardin des Finzi Contini (1970) – Vittorio De Sica


Comment serai-je plus vieille ?
Comme grand mère Josette ?


Témoignage de la montée du fascisme dans l'Italie d'avant-guerre, Le jardin des Finzi Contini est un film subtil, photographiquement superbe qui va avec langueur, dans sa première partie, nous décrire l'amour contrarié d'un jeune juif italien, Giorgio.

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Micol et son frère Alberto reçoivent les jeunes israélites au sein d'une petite communauté, à l'abri du parc clos de murs, ils jouent au tennis, se baladent en vélo, passent leur maitrise jusqu'à ce que l'histoire fasse basculer leur petit monde, que plus rien ne puisse les protéger.

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Les deux discussion entre Giorgio et son père sont deux moments importants du film qui illustrent comme à travers un miroir une sorte de contre-pied aux deux parties du récit.
Pendant la période d'insouciance, c'est Giorgio qui tente d'ouvrir les yeux à son père aux vérités des humiliations faites aux juifs, que celui-ci essaie tant bien que mal de se cacher à lui-même.
Inversement, lorsque la tragédie est entamée, c'est auprès de son père que Giorgio trouve le réconfort du pragmatisme, de l'expérience de la vie, pour calmer la douleur de la déception amoureuse.
« Dans la vie, si on veut comprendre vraiment les choses de ce monde, on doit mourir au moins une fois. Il vaut donc mieux mourir jeune quand on a du temps devant soi pour s'en sortir et ressusciter. »

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La deuxième partie du film tranche par sa froideur, la photo aussi, le propos perd tout romantisme et les cruels événements s'enchaînent. Alors De Sica choisit de faire résonner le magnifique « El male rahamine » (chant aux morts d'Auschwitz) et nous n'aurons plus de doute sur la suite de cette histoire.
Dernière modification par homerwell le 28 avr. 09, 00:27, modifié 2 fois.
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