Don Siegel (1912-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Federico »

Bon, pour Telefon, c'est vrai que Siegel fit beaucoup mieux et je n'ai pas pris le même plaisir en le revoyant qu'il y a 20 ans en le découvrant. Je suis également d'accord sur sa photo assez cheap (ou délavée) très téloche de la fin des 70's et sur le fait que Bronson ne se casse pas trop (sa partenaire est beaucoup plus convaincante mais bon, c'est Lee Remick :oops: ). Reste un scénario de base paranoïaque assez sympa qui aurait mérité meilleur traitement (il suffit de comparer cette histoire de brainwashing avec le terrifiant Mandchurian candidate de Frankenheimer).
The big steal, mouai... bof, et pourtant je suis un mitchumien de première bourre...
Quant à The Black Windmill, c'est pas terrible à part l'interprétation, comme souvent géniale, de Donald Pleasance. Et, comme je l'avais écrit précédemment à propos de ce film, j'en veux au grand Siegel d'avoir si peu utilisé la délicieuse Catherine Schell (à se demander si plusieurs scènes où elle serait apparue n'ont pas été coupées au montage).
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Jeremy Fox
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Jeremy Fox »

Julien Léonard a écrit :
A crime in the streets est de loin le film de Siegel qui m'a le plus envoyé au tapis, je crois même qu'il s'agit de mon film du mois concernant décembre dernier (et pourtant, le mois était chargé). Le film tend à compléter en partie une œuvre telle que Graine de violence, mais l'explose complètement. La sécheresse Warner enterre largement le style MGM pour le coup (ce n'est que mon avis). Dans le film social, ils prouvent encore une fois qu'ils sont les meilleurs, et de loin. Le film de Brooks est très bon, mais aussi très incomplet et surtout un peu naïf vers la fin... Le film de Siegel est sans compromis et l'on se demande bien où tout cela va bien pouvoir s'arrêter. La fin m'a ouvert les tripes, c'était extrêmement émouvant, et pourtant simple, très sobre. Et quelle modernité !
Excepté le fait de trouver le film de Brooks encore plus fort (et ce n'est pas le Major qui me contredira), le film de Siegel (film Allied Artists et non Warner) est d'une étonnante puissance en effet. La tension est parfois extrême et il m'est arrivé de trembler à plusieurs reprises notamment lors de la tentative de meurtre sur le clochard. James Whitmore est une nouvelle fois remarquable tout comme Cassavetes et le jeune Mark Rydell franchement effrayant. Pour l'époque, ça va assez loin dans la violence psychologique et le portrait de ces familles en détresse est tout à fait remarquable. On n'en ressort pas indemne. Très bonne découverte. Merci à vous :wink:
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Major Dundee
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Major Dundee »

Jeremy Fox a écrit :
Julien Léonard a écrit :
A crime in the streets est de loin le film de Siegel qui m'a le plus envoyé au tapis, je crois même qu'il s'agit de mon film du mois concernant décembre dernier (et pourtant, le mois était chargé). Le film tend à compléter en partie une œuvre telle que Graine de violence, mais l'explose complètement. La sécheresse Warner enterre largement le style MGM pour le coup (ce n'est que mon avis). Dans le film social, ils prouvent encore une fois qu'ils sont les meilleurs, et de loin. Le film de Brooks est très bon, mais aussi très incomplet et surtout un peu naïf vers la fin... Le film de Siegel est sans compromis et l'on se demande bien où tout cela va bien pouvoir s'arrêter. La fin m'a ouvert les tripes, c'était extrêmement émouvant, et pourtant simple, très sobre. Et quelle modernité !
Excepté le fait de trouver le film de Brooks encore plus fort (et ce n'est pas le Major qui me contredira), le film de Siegel (film Allied Artists et non Warner) est d'une étonnante puissance en effet. La tension est parfois extrême et il m'est arrivé de trembler à plusieurs reprises notamment lors de la tentative de meurtre sur le clochard. James Withmore est une nouvelle fois remarquable tout comme Cassavetes et le jeune Mark Rydell franchement effrayant. Pour l'époque, ça va assez loin dans la violence psychologique et le portrait de ces familles en détresse est tout à fait remarquable. On n'en ressort pas indemne. Très bonne découverte. Merci à vous :wink:
Du coup vous m'avez donné envie de le revoir une fois encore et je m'y colle instantanément 8)
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- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par daniel gregg »

Il faudra un jour que je me prenne ce coffret film noir de Warner, un des rares qui me manquent encore, même si j'en possède déjà deux films.
Parce que vous m'avez donné envie également. :o
Julien Léonard
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Julien Léonard »

daniel gregg a écrit :Il faudra un jour que je me prenne ce coffret film noir de Warner, un des rares qui me manquent encore, même si j'en possède déjà deux films.
Parce que vous m'avez donné envie également. :o
Il vaut le coup, rien que pour ce fabuleux Crime in the streets. Après, il y a de bonnes choses (même si je n'ai pas tout vu). Armored car robbery est un bon Fleischer, mais j'ai préféré ses autres contributions au genre à l'époque (L'énigme du Chicago express, Assassin sans visage, Bodyguard, Le pigeon d'argile). A noter que, comme d'habitude, les copies Warner US sont plus convaincantes que les copies Montparnasse concernant les films RKO. M'enfin certains Fleischer (trois en tout) sont des exclusivités Montparnasse que Warner US n'a pas édité, donc faut jongler un peu entre les éditeurs parfois... Cornered c'est sympa, mais trop long, trop embrouillé. Ils ont vite reformé l'équipe d'Adieu ma jolie (Dmytryk/Powell), mais sans la même grâce. Un début remarquable, et un dernier quart d'heure tendu et plastiquement virtuose. Entre les deux, ça palabre à n'en plus finir, malgré une atmosphère pas désagréable. Desperate, c'est un Mann très solide. Quant à Dial 1119, c'est inattendu. Pour ceux qui ne connaissent pas, franchement, tentez l'aventure, c'est vraiment bien. Un huis-clos avec un criminel déséquilibré (traumatisé) et quelques personnes présentes dans un bar pour la soirée. Cela démarre doucement, tranquillement, et puis le huis-clos prend de l'ampleur, pour enfin nous donner un aperçu de l'humanité loin d'être glorieux. On en vient d'ailleurs presque à plaindre ce pauvre garçon et à être déçus par des otages humainement médiocres à plus d'un titre. Intéressant, parce que cela fait ressortir la part sombre de chacun, en amplifiant considérablement ses défauts. C'est très cynique, très désabusé, et même mordant. Un film MGM étonnant. Finalement, l'arrière-goût laissé par le film est très curieux.
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Jeremy Fox
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Jeremy Fox »

feb a écrit :L'homme en fuite (Stranger on the Run) - Don Siegel (1967)

Tourné pour la télévision en 1967 par Don Siegel, L'homme en fuite en porte les traces : filmé en 1.33 (alors qu'un tournage en Scope aurait pu parfaitement se prêter au film), éclairage parfois trop important sur les scènes en intérieur, décors de studio pour certains extérieurs nocturnes, décors minimalistes. Mais à part ces détails liés au budget et à sa destination finale, le film de Siegel est un honnête western qui semble annoncer le western crépusculaire où les hommes de loi perdent rapidement la notion du bien et du mal, où l'ancien cowboy est devenu un anti-héros marqué par les malheurs de la vie, par l'alcoolisme, errant au gré des villes à la recherche d'un peu d'argent pour assouvir son envie de boisson et qui s'apparente plus à une mauviette qu'à un sauveur droit dans ses bottes.

Don Siegel s'appuie sur un casting de qualité pour ce Téléfilm haut de gamme : Henry Fonda dans le rôle de cet homme rongé par l'alcool qui se rend dans la ville de Banner pour apporter un message à la soeur d'un ex-compatriote de cellule et qui va se retrouver accusé du meurtre de cette dernière. L'acteur incarne avec beaucoup de sobriété cet homme faible qui n'est plus que l'ombre de lui-même et qui va trouver en la personne de Valverda Johnson une aide pour se sortir de cette impasse. Anne Baxter est cette femme qui va aider et s'attacher à Ben tout en essayant d'empêcher son unique fils de rejoindre les rangs de la bande à McKay et qu'il finisse comme ce dernier, sheriff sans pitié qui utilise une la loi de la compagnie des chemins de fer en lieu et place de la loi officielle. L'actrice, qui entame là une longue série de téléfilms, incarne avec beaucoup d'énergie cette veuve qui élève seule son fils et également avec beaucoup d'élégance et de charme :oops: Du coté des hommes de loi, on retrouve un excellent Dan Duryea, déjà très fatigué, dans le rôle de l'adjoint au shériff McKay, interprété lui par un Michael Parks au jeu sérieux et ambigu. A noter également de bons seconds roles comme Sal Mineo ou Matt Johnson.

Si le film de Siegel souffre de cet aspect téléfilm (certaines scènes ou la musique monte crescendo semble annoncer la page de publicité :mrgreen: , tournage en studios où les projecteurs font un peu trop leur boulot), s'il avait hérité d'un budget un peu plus conséquent pour pouvoir proposer plus de scènes extérieures tournés hors des studios et d'une photo au format Scope pour exploiter ces décors naturels, il n'en est pas moins un agréable western au ton grave et désabusé, aux personnages bien définis, à l'interprétation de qualité (Henry Fonda et Anne Baxter offrent une très bonne prestation) et qui offre des scènes dignes d'un western réalisé pour le cinéma (belle scène de gunfight au pied d'une colline, bel affrontement final avec des gros plans à la "Sergio Leone" sur les visages de ces hommes).

Rien à rajouter ; tu as tout dit. Un bon téléfilm avec surtout un casting 4 étoiles (Dan Duryea, Anne Baxter, Michael Parks et Henry Fonda sont tous 4 superbes) :wink:
feb
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par feb »

Jeremy Fox a écrit :Rien à rajouter ; tu as tout dit.
Dorénavant c'est moi qui vais rédiger les chroniques western :mrgreen:
bruce randylan
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par bruce randylan »

les révoltés de la cellule 11 ( Riot in cell block 11 - 1954)

Un bon film de prison bénéficiant de tout le talent de Siegel et de son efficacité immédiate qui offre une sécheresse s'accordant bien au propos du film.
Un propos d'ailleurs ambitieux et courageux qui offre un regard sans complaisance ni angélisme sur les prisonniers qui aspirent à des conditions de vie plus humaines. Les personnages incarnent différents stéréotypes du genre (la grosse brute, le jeune manipulable, l'intellectuel en prison pour de mauvaise raison) mais ils possèdent suffisant d'étoffe et de profondeur pour être crédible et réaliste. De la même manière, le scénario a également la justesse de dépeindre avec tout autant de nuance les pouvoirs politiques qui considèrent ces détenus comme du bétail sans âme. Le film possède donc une lucidité et une honnêteté louable qui offre une conclusion amer mais cohérente avec le propos.

La réalisation comme je le disais est dégraissée au maximum pour ne pas perdre de temps, elle expose la situation rapidement pour mieux se centrer sur les confrontations (à distance ou non) et les problèmes de contagion de la révolte. Le film navigue habilement entre thriller/suspens et le drame social (évitant ainsi le film à thèse).
Excellente interprétation générale de surcroit.

Bref du tout bon. :D
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
André Jurieux
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par André Jurieux »

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PRIVATE HELL 36. ICI BRIGADE CRIMINELLE. 1954

Scénario de Collier Young et Ida Lupino. Directeur de dialogues, Sam Peckinpah
Production : Filmmakers (La boite de prod. d'Ida Lupino et de son mari Collier Young)

Avec Steve Cochran, Howard Duff, Ida Lupino, Dorothy Malone et Dean Jagger

Un petit truand est arrêté avec un faux billet de 50 dollars en sa possession. 2 flics essaient de remonter la piste des faux monnayeurs
avec l'aide d'une chanteuse de cabaret (Ida Lupino) qui est la seule à pouvoir reconnaitre l'homme ayant mis en circulation le billet.
Ils fréquentent quotidiennement les champs de course car l'homme est un grand parieur. La chanteuse fini par reconnaitre l'homme
qui se sentant pris au piège fuit en voiture poursuivi par les flics. Sa voiture plonge dans un ravin et l'homme est tué sur le coup.
D'une valise qui s'est ouverte pendant l'accident, s'échappe des dizaines de billets. Elle contient 300 000 dollars. L'un des 2 flics,
à la grande stupéfaction de son collègue, prend soudain plusieurs liasses de billets et les dissimule juste avant l'arrivée des renforts
de la police...

Je ne dirais rien de plus de l'intrigue. En tout cas, c'est un des polars de Siegel que je préfère. Les autres étant THE LINEUP, Baby
face Nelson, Crime in the streets et The killers.

Excellent scénario, sans les facilités scénaristiques, ces heureuses coïncidences, voir ces invraisemblances qui gâchent un peu le plaisir
de certains petits polars.

Dialogues remarquables, tantôt ironiques tantôt sensibles.

Les 4 acteurs principaux sont excellents, tout comme l'est Dean Jagger en officier de police. Le supérieur de Cochran et Duff jouera
d'ailleurs un rôle essentiel et inattendu.

Quelques points saillants dans un film qui n'en manque pas :

La relation d'amitié entre les 2 flics, menacée par un événement imprévu, est parfaitement montré. C'est presque mon "couple" de flics
préféré avec ceux de "Between midnight and dawn" de Douglas, du "Crimson kimono" de Fuller et des "New centurions" de Fleischer.

Les scènes de couples sont plus nombreuses qu'à l'ordinaire dans ce genre de films et ne sont jamais décoratives. On a un couple
Howard Duff/Dorothy Malone et un couple en devenir ? Steve Cochran/Ida Lupino.

Dans de nombreux films noirs percent une certaine misogynie plus ou moins évidente mais pas ici. Le personnage de la chanteuse, croisé
100 fois jusque là, peut éventuellement apporter le mal mais c'est involontairement. Le personnage ici est complexe et est remarquablement
joué par Lupino....qui sing pas très bien mais qui sing qu'en même (et au moins c'est vraiment elle) une chanson....et pas 3 ou 4 comme
dans certains films de cette époque ou on a l'impression que la chansonnette a pour fonction de pallier au manque d'inspiration du scénariste.

Pour l'anecdote, la petite fille de Duff et Malone, dont il est assez souvent question et qu'on voit une ou deux fois, était la véritable fille
de Howard duff.

Pour finir, et pour montrer un peu l'esprit du film et le style de ses dialogues, la voix off qui clôture le film dit à peu près ceci.

"Le policier, contrairement aux autres hommes, vit au coté du diable et de la violence.
Il peut, comme tout un chacun, créer son propre enfer. (He can like all men makes his own private hell...D'ou le titre du film)
Le bon policier s'en sortira avec quelques brulures...Mais le mauvais trébuchera, tombera...
et mourra dans des endroits étranges".

Je crois que ce film est dur à voir. A ma connaissance, il n'existe pas de dvd du commerce. J'ai eu plusieurs copies, toutes assez
médiocres sauf la dernière qui est assez bonne mais un peu blanche. J'y ai ajouté des st français.

A venir "BABY FACE NELSON"
Dernière modification par André Jurieux le 25 juil. 12, 17:09, modifié 1 fois.
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Rick Blaine »

André Jurieux a écrit : Je crois que ce film est dur à voir. A ma connaissance, il n'existe pas de dvd du commerce.
Il en existera un dans un mois chez Olive Films (en Z1). Et ton avis confirme mon envie de le voir. :D
André Jurieux
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par André Jurieux »

Rick Blaine a écrit :
André Jurieux a écrit : Je crois que ce film est dur à voir. A ma connaissance, il n'existe pas de dvd du commerce.
Il en existera un dans un mois chez Olive Films (en Z1). Et ton avis confirme mon envie de le voir. :D
Franchement, fonce sur le DVD. Si j'étais sûr de la qualité de la copie, je me le procurerais aussi. Parfois Siegel s'est plus amusé
avec la caméra (The killers), il a eu parfois plus d'ambition et de personnalité (les implications sociales de Crime in the streets),
il a eu parfois des budgets bien plus importants mais ici, à partir des ingrédients de départ, il tire le meilleur parti possible.

Après le premier quart d'heure, on voit a peu près ou le film veut en venir...et l'on est loin d'être déçu par les développements
de l'heure qui suit, bien au contraire. Un film avec un potentiel ordinaire mais qui tient au final bien plus que ses promesses,
personnellement, je préfère çà que le contraire.

2 mots pour caractériser le film : Finesse et sensibilité...et un polar bien meilleur que sa réputation.

Je remets l'épilogue du film, cette fois en VO :

“A policeman, unlike most men, lives close to evil and violence. He can, like all men, make his own private hell. The good
pass through it with minor burns. The evil stumble and fall. And die in strange places.”

Complément d'informations, genre carnet mondain des fifties.
Le scénario était signé Ida Lupino et Collier Young qui avaient été mari et femme mais ils étaient déjà divorcé à cette époque.
Ida Lupino était remarié avec Howard Duff...et la petite fille évoquée dans mon message initial, était la fille de Duff et d'Ida
Lupino.
Siegel a rapporté que le tournage fut difficile, la plupart des principaux protagonistes étant plutôt plus alcoolisés derrière
la caméra que devant, avec dans le rôle de la barrique n°1 Steve Cochran. Siegel évoque des difficultés personnelles et une
atmosphère assez triste. L'insuccès des films produit par la boite de prod. indépendante à laquelle était associée les principaux
protagonistes du film expliquant sans doute en partie l'atmosphère du tournage.

Les Filmmakers produiront encore un film, le très rare "Mad at the world" de Harry Essex avec Frank Lovejoy et Cathy O'Donnell
qui sortira l'année suivante en 1955. Quant à la carrière de réalisatrice pour le cinéma d'Ida Lupino, elle était déjà terminée ou
presque. Elle tournera encore bien des années plus tard un dernier long métrage "The trouble with angels" mais ce film n'a rien
a voir avec l'esprit de ses quelques films des années 50.
Siegel s'en sortira bien mieux, connaissant même ses plus grands succès populaires en fin de carrière.
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Rick Blaine »

André Jurieux a écrit : Franchement, fonce sur le DVD. Si j'étais sûr de la qualité de la copie, je me le procurerais aussi.
Jusqu'ici, ce que j'ai vu chez Olive est plutôt bon. Je ferais un retour quand je l'aurais. En tout cas merci d'avoir mis ce film en lumière. :wink:
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par André Jurieux »

Rick Blaine a écrit :
André Jurieux a écrit : Franchement, fonce sur le DVD. Si j'étais sûr de la qualité de la copie, je me le procurerais aussi.
Jusqu'ici, ce que j'ai vu chez Olive est plutôt bon. Je ferais un retour quand je l'aurais. En tout cas merci d'avoir mis ce film en lumière. :wink:
De rien. J'en remets une petite couche :o car le film vaut vraiment le coup d'être vu. Je commence à avoir du mal à faire de nouvelles découvertes
intéressantes du coté du polar, or ce film là a été une des dernières grandes et bonnes surprises.

Quant au DVD qui va sortir, effectivement quand tu l'auras visionné, ce serait bien que tu nous dises ce que vaut la copie. Si c'est vraiment bon, je me le
prendrais aussi...
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Filiba »

André Jurieux a écrit : J'en remets une petite couche :o car le film vaut vraiment le coup d'être vu. Je commence à avoir du mal à faire de nouvelles découvertes intéressantes du coté du polar, or ce film là a été une des dernières grandes et bonnes surprises.
Merci de cet avis André, une découverte en polar des 50s est toujours une bonne surprise en effet. Lupino+Siegel : je prendrai le DVD
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Re: Don Siegel (1912-1991)

Message par Rick Blaine »

Attention par contre, chez cet éditeur ce sera VO pure. :wink:
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