oui, mais ce plan de "rattrapage"' est encore un hommage à la femme sacrifiée, (même si c'est un homme ça ne change rien puisqu'il veut être pris pour une femme) une façon de macho de rendre hommage à la femme seulement quand elle souffre, raison pour laquelle j'avais trouvé le final de LA VIE REVEE DES ANGES de Zoncka absolument dégueu, c'est le mythe douteux de Jeanne d'Arc qui doit souffrir pour être admirable (mythe qui a inspiré un cinéaste aussi léger et sans intérêt que Besson, on comprend pourquoi: une idéalisation de la femme qui est misogyne), ceci dit, le personnage de Delon lui, peut être vu comme négatif comme tu le dis c'est peut-être que je l'ai trop vu en héros et donc le plan dont tu parles se justifie avec qqch que je n'ai pas ressenti.Shin Cyberlapinou a écrit :Cette scène rappelle effectivement et à première vue les embardées homophobes de certains Delon/Bébel plus commerciaux des années 70/80, pourtant plusieurs éléments viennent ce sentiment:martinbrady a écrit : je l'ai rapprochée de la gifle de Delon au travesti-indic dans UN FLIC. Delon gifle celle-ci avec une force incroyable parce que son tuyau était pourri!
- Déjà le travesti est très féminin, j'ai même eu un doute jusqu'au moment où Delon commence à le malmener en lui ordonnant de s'habiller comme un homme. C'aurait pu être une caricature évidente façon Cage aux folles mais là c'est un individu parfaitement apprêté, frêle et incapable de se défendre.
- Ensuite et surtout, la scène de tabassage est suivie par une scène réduite à un très long travelling suivant le travesti marchant seul dans la nuit, en larmes. Narrativement ça n'apporte pas grand chose (le travesti est un personnage secondaire qui a rempli sa fonction), mais l'empathie de la mise en scène est pour le coup totalement du côté de cette "tapette" aux antipodes des hommes d'action virils et taiseux sur lesquels Melville concentre le reste de son récit. Je crois me souvenir qu'il est sous-entendu (c'est en tout cas comme ça que je l'ai perçu) que le travesti a un faible pour le personnage de Delon et je ne peux m'empêcher de penser que ce dernier est au fond le méchant du film, utilisant des méthodes indignes pour capturer l'honorable voyou campé par Richard Crenna. Ensuite est-ce que tout ça était volontaire? Pas sûr que Delon se voyait comme autre chose que le héros, reste que le plan dont je parle (facilement 30 secondes, ce n'est pas juste en passant non plus) ouvre la porte à pas mal de réflexions...
C'est marrant parce que malgré ça j'adore UN FLIC dans sa totalité (ce qui voudrait dire que tu as raison finalement face à moi) et que je vois peu d'avis qui me rejoignent.