La Forêt Interdite (Nicholas Ray - 1958)

[Logan]

La forêt interdite

Synopsis : Un professeur d'histoire naturelle entreprend de s'opposer aux activites d'une bande de hors-la-loi qui massacrent les oiseaux dans les marais des Everglades et font le trafic de leurs plumes pour alimenter le marche du chapeau.



Film maudit de Ray duquel il s'est fait débarquer par le scénariste/producteur et dont le reste du film a apparemment été filmé un peu par tout le monde film qui l'aura grillé également auprès de pas mal de de studios et même si il a fait encore 4-5 films (dont l'excellent Traquenard) on peut dire que ce film représente un peu le début de la fin pour lui.
Aprés est ce que le film est bon? Je suis clairement mitigé, le scénario même si louable vis à vis de ses intentions écologiques assez rare à l'époque et qui amène pas mal de bonnes scénes d'extérieur souffre d'un rythme assez lent et d'une histoire plus que bancal au niveau de ses aboutissements.
On voit clairement que ce dernier est un peu déstructuré (au départ le film devait durer 3h00 et se retrouve à 1h30 ), on voit bien que tout vas beaucoup trop vite (notamment l'histoire d'amour) et certains personnages secondaires sont très mal (voir très peu) utilisé malgré leur introduction.

Le cheminement du film est assez bancal également surtout vis à vis de la relation entre les deux personnages principaux et la fin est vraiment What the fuck au possible avec ce parcours dans la nature et l'amitié sortie de nul part entre les deux hommes avec une finalité qu'on voit venir à des kilomètres. Au niveau casting Plummer est plutôt sympa et s'en sort très bien pour son deuxième film mais Burl Ives est une catastrophe ambulante tellement il fait cliché et ne dégage aucun charisme pour ma part, il m'a clairement gâché le film.
Ray s'en sort plutôt bien à la réalisation et exploite bien son décors, au final je suis un peu sévère avec le film qui reste sympa mais y a un gros sentiment de gâchis qui en ressort je trouve et dans cette univers réaliste le bad guy fait vraiment tache.

6.5/10

[monk]

Pareil pour moi: clairement mitigé. Pas ininteressant, de bonnes idées, de bons passages, mais dans l'ensemble, c'est vraiment trop bancal. Ca manque d'homogénéité. Alors bien sur, le bouquin est super interessant et nous éclairent sur le rattage de ce qui aurait pu être un grand film. Mais ça ne rend pas le film meilleur, et celui-ci n'est pas grand.
Très belle édition, mais je ne garde pas.

[bickle]

Vu hier dans l'édition Wild Side. J'ai failli décrocher très vite tant l'intrigue et décousue et les acteurs ont l'air de s'en foutre, mauvaise direction d'acteurs et distribution hétéroclite obligent. Les stock-shots déparent clairement avec le reste du film et ajoutent à l'impression de bricolage. J'ai bien aimé la fin en revanche, qui fait naître une vraie tension entre les deux personnages. D'après Tavernier, c'est Bud Schulberg qui l'a tournée, ceci expliquant peut-être cela...

Pour ce qui est du bouquin de Brion, il est souvent intéressant mais je m'interroge sur l'utilité de certains passages : a t-on besoin de tant détails par exemple sur la carrière de Chana Eden ? Et qui le dossier de presse allemand peut-il bien intéresser ? Personnellement, bien que je me réjouisse de cette initiative éditoriale, je suis assez déçu par les textes qui accompagnent les films de cette collection dans la mesure ou ils dépassent rarement le stade de l'anecdote. C'est souvent le cas des bouquins de P. Garnier, qui fourmillent souvent de détails superflus à mon goût. Cela va peut-être changer avec Le Rôdeur, je croise les doigts

[jacques 2]

J'envisageais de l'acheter : à la lecture de vos avis, je suis nettement "refroidi" ...

[Père Jules]

Si le prix de la superbe édition Wild Side peut refroidir, je reste convaincu qu'il faut se faire son propre avis. Je n'ai pas trouvé ce film exceptionnel mais c'est une œuvre particulièrement solide, très belle et dont la genèse s'avère tout à fait passionnante.

[jacques 2]

Oui mais c'est justement l'apparent rapport qualité-prix qui me refroidit ...
La genèse, c'est certes intéressant mais l'essentiel demeure le métrage

[bickle]

Oui, cela rejoint ce qui se disait précédemment à propos de l'intérêt des bonus.

Dans le cas de La Forêt Interdite, je trouve que le bonus (entretien Tavernier/Eisenschitz) est largement suffisant et que le livre de Brion est du coup un peu redondant. Et le deuxième problème que je vois avec cette collection tient à la qualité même des films, qui me semblent très survendus par rapport à leur qualité intrinsèque. Exception faite des deux Lang qui ont inauguré la collection et peut-être aussi de La Chevauchée des Bannis, les films proposés ne méritent peut-être pas un tel travail éditorial. Quand le film est médiocre, ce qui est le cas du Ray à mon avis, le récit de la genèse a beau être passionnant, il ne suffit pas (pour ce qui me concerne) à compenser la faiblesse du film. Surtout quand le réalisateur concerné a fait beaucoup mieux... j'imagine par exemple ce que l'éditeur aurait pu faire autour des Amants de la Nuit dans cette collection

[jacques 2]

Ou des deux Lang que beaucoup attendent et espèrent toujours : "la cinquième victime" et "l'invraisemblable vérité" ...

Sinon, "La chevauchée des bannis" : cela vaut franchement le coup ...

Une de mes plus belles découvertes de l'année passée ...

[George Kaplan]

Dans ma chronique, j'écris ceci à propos du DVD : 'Un véritable cadeau fait par Wild Side aux admirateurs de Nicholas Ray.'

Comme beaucoup d'entre vous, je ne suis pas fan de ce film de Nicholas Ray. Mais en tant qu'admirateur du cinéaste, j'y trouve tout de même beaucoup d'intérêts et je suis assez heureux que Wild Side ait édité le DVD avec le livre. Ce livre permet de revenir sur la génèse passionnante du film. C'est un peu redondant avec le doc présenté sur le DVD, mais l'objet est beau et contentera les collectionneurs !!

Bref, je conseille cet achat aux fans de Ray et espère que d'autres films du cinéaste bénéficieront, un jour, d'un tel traitement éditorial.

[odds against]

Dans ma chronique, j'écris ceci à propos du DVD : 'Un véritable cadeau fait par Wild Side aux admirateurs de Nicholas Ray.'

Comme beaucoup d'entre vous, je ne suis pas fan de ce film de Nicholas Ray. Mais en tant qu'admirateur du cinéaste, j'y trouve tout de même beaucoup d'intérêts et je suis assez heureux que Wild Side ait édité le DVD avec le livre. Ce livre permet de revenir sur la génèse passionnante du film. C'est un peu redondant avec le doc présenté sur le DVD, mais l'objet est beau et contentera les collectionneurs !!

Bref, je conseille cet achat aux fans de Ray et espère que d'autres films du cinéaste bénéficieront, un jour, d'un tel traitement éditorial.

Au démarrage de la collection,il était aussi prévu la sortie du film "Les Indomptables". Espérons que cela soit le cas. Dans les films déjà sortis, il y aussi "Menaces dans la Nuit" de John Berry qui est remarquable; j'ai le coffret SARAFIAN que je n'ai pas encore eu le temps de visionner.

[Frances]

Je viens de découvrir ce film (emprunté à la dvdthèque), c'est vrai qu'au prix du dvd on hésite...surtout quand on a jamais vu le film.
Je rejoins l'avis de certains concernant le côté un peu bancal du film, les plans d'animaux issus du stock shot Disney dépareillent clairement à cause des différences de lumière et d'étalonnage. Et nous savons dans quelles conditions le film a été tourné. Cela étant posé s'il souffre de défauts il possède aussi de belles qualités, les lumières vespérales qui magnifient les Everglades, paradis et sanctuaire meurtri par les massacres d'oiseaux qui y sont perpétués. Refuge du sauvage mais aussi des parias qui vivent en marge d'une ville en pleine mutation - Miami avec ses notables corrompus, et ses femmes (déjà) victimes de la mode. Burl Ives et sa bande de braconniers exterminateurs, des gueules choisies avec soin et d’un jeu souvent délectable. Des tordus et des grinçants comme on les aime, dignes d’un roman de Stevenson. Christopher Plummer est touchant dans sa détermination à sauver le marais qui est ici à mon sens un véritable personnage. Mangrove, végétation hostile, dédale de canaux tels un labyrinthe mouvant, arbre-poison, faune terrestre et aquatique. L’intérêt du film c’est aussi la confrontation entre des les deux protagonistes, Plummer et Ives. Deux hommes avec leur force et leur conception du monde, leur défiance et leur entêtement à défendre des valeurs qui les habitent jusque dans leurs tripes. Bref, en ce qui me concerne un gros coup de cœur.

[Supfiction]

J'envisageais de l'acheter : à la lecture de vos avis, je suis nettement "refroidi" ...

Pareil.. l'offre Amazon (50% de reduc) se terminant demain, j'avais pour projet de le prendre mais je suis de plus en plus circonspect surtout après avoir lu le test dvdclassik (d'autant plus que je suis en projection).

[Alligator]

http://alligatographe.blogspot.fr/2013/ ... ummer.html

A la fin du film, j'étais dans l'expectative. WTF? Quelle étrange (et pour moi incompréhensible) relation entre Murdock (Christopher Plummer) et Cottonmouth (Burl Ives)!

Mais s'il ne s'agissait que de cela, il aurait pu en découler un film mystérieux, jouant des troubles entre les personnages, de leurs ambitions cachées, mais rien n'est vraiment évident à la lecture de cette histoire, rien n'est suffisamment clair pour qu'on puisse s'y laisser couler, pour qu'on puisse s'intéresser véritablement aux personnages. Du moins en ce qui me concerne.

On ne sait pas trop non plus à quel genre le scénario de Budd Schulberg nous convie. Est-ce sensé être drôle ici? Est-ce que là cette montée de tension est supposée faire naitre un suspense? Et ce personnage féminin, il apporte quoi au juste? Et celui-ci, à quoi sert-il? Ce regard-là signifie-t-il quelque chose? J'ai beaucoup plus de questions que de réponses, ce qui m'a profondément usé. Surtout ces questions n'apparaissent pas vraiment intéressantes, les enjeux ne me touchent pas. Je ne rentre pas dans le film. Je le regarde de loin. Les questions s'agglutinent et finissent par m'ennuyer, nettement.

Je ne comprends toujours pas les intentions de Budd Schulberg, avant même celles de Nicholas Ray. Que de digressions inutiles et nous faisant perdre un temps fou : le fil conducteur de l'histoire ne cesse d'être découpé, haché par les petites histoires annexes. De toute façon, j'ai beaucoup de mal à accepter qu'une soirée de beuverie fasse des ennemis d'hier les meilleurs amis du monde. Ça ne passe pas.

J'en étais là quand j'ai lu le petit livret de Patrick Brion qui accompagne le dvd. Je n'irais pas jusqu'à dire que tout s'explique. Il faudrait sûrement plutôt lire le roman de Budd Schulberg. Mais il est clair que les conditions qui ont présidé à l'élaboration du film : production, tournage, montage et collaborations difficiles diverses expliquent en grande partie le manque d'homogénéité du film et la vision inaboutie qui s'en dégage. Avec un réalisateur toxico-dépressif et caractériel, un scénariste lui même producteur et des acteurs abandonnés à eux mêmes (la direction de Ray est pour le moins erratique), pas étonnant que le film apparaisse aussi mal foutu. Cependant d'autres films, aux tournages problématiques et au casting discuté ont su créer des sommets de l'art ciné.

Celui-ci, s'il est pourvu d'une photographie parfois très belle, que l'on doit au français Joseph C.Brun, ainsi que d'une distribution alléchante, n'en demeure pas plus emballant. L'aspect hybride du résultat final sur certaines scènes (les stocks-shots animaliers détonnent un peu) et des histoires à l'intérieur de l'histoire principale étouffent chez moi toute tentative d'intrusion de l'enthousiasme cinéphile que j'attends d'un grand film.

Décidément je n'ai pas de chance avec Nicholas Ray : ce n'est pas non plus pour cette fois que je tomberais amoureux de son cinéma.

[Jeremy Fox]

Oui finalement c'est un beau ratage ce Ray. Peu enthousiasmant à quelque niveau que ce soit ; seul surnage dans ce naufrage la tentative d'histoire d'amour au cours de laquelle le lyrisme de Ray refait un peu surface. Pour le reste, c'est un puissant ennui qui s'installe.

[Rick Blaine]

Oui finalement c'est un beau ratage ce Ray. Peu enthousiasmant à quelque niveau que ce soit ; seul surnage dans ce naufrage la tentative d'histoire d'amour au cours de laquelle le lyrisme de Ray refait un peu surface. Pour le reste, c'est un puissant ennui qui s'installe.

Nous sommes bien d'accord, malheureusement. Dommage, j'ai l'impression que le sujet laissait espérer mieux.