Joan Crawford (1904-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par kiemavel »

feb a écrit :P'tain je valide ce texte à 200%, feb approved :mrgreen: Ce muet est une petite perle, un des meilleurs "late silents" de la MGM et une superbe représentation du style flapper :wink:

Je ne peux que conseiller de découvrir la filmo de Crawford tant elle est indissociable de la MGM et est représentative du style de la Major et de son évolution entre 1927 et 1941. Il y a du mauvais et du classique mais il y aussi quelques perles qui ne payent pas de mine, comme Dancing Daughters, et qui valent le détour. Je pourrais en parler des heures de la Miss, c'est pour moi LA Star de la MGM (avec Garbo of course), l'actrice à découvrir si on s'intéresse aux films des années 30 et à la Major au lion :wink:
Concernant Beaumont ça va être dur de se lancer dans une intégrale car il a commencé assez tôt et une grosse partie de ses films est perdue mais je te conseille quand même de jeter un oeil, en vrac, aux films suivants :
Laughing Sinners
Our Blushing Brides :arrow: Crawford + Page + Sebastian mais en dans un parlant : beaucoup moins bien que Dancing Daughters mais intéressant car on peut le comparer avec ce dernier et voir l'évolution de Crawford
Dance, Fools, Dance
The Broadway Melody
Faithless
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West of Broadway
Are You Listening?
Je n'ai pas vu les derniers listés mais de ce que j'ai vu à ce jour Our Dancing Daughters est d'assez loin le meilleur. J'ai plusieurs fois failli investir quelques $ dans Speedway qui a plutôt bonne réputation et qui a été édité en Archive. Un seul Beaumont a été édité chez nous mais ce n'est pas fameux, c'est Avril enchanté (collection rko/Montparnasse). D'autre part, pour ceux qui l'ignorerait encore, c'est dans The Broadway Melody que l'on peut entendre les versions originales (?…Peut-être que ces chansons avaient déjà été utilisées auparavant ?) d'une ou deux chansons signées Arthur Freed et Nacio Herb Brown qui seront réutilisées dans Singin' in the rain.
feb
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par feb »

Speedway c'est vraiment pour les fans hardcore de William Haines et pour les rares plans d'Anita parce que pour le reste c'est anodin.
J'en avais presque oublié que j'avais ouvert un topic sur Beaumont :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 1#p2290027
Helena
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Helena »

feb a écrit :P'tain je valide ce texte à 200%, feb approved :mrgreen: Ce muet est une petite perle, un des meilleurs "late silents" de la MGM et une superbe représentation du style flapper :wink:

Je ne peux que conseiller de découvrir la filmo de Crawford tant elle est indissociable de la MGM et est représentative du style de la Major et de son évolution entre 1927 et 1941. Il y a du mauvais et du classique mais il y aussi quelques perles qui ne payent pas de mine, comme Dancing Daughters, et qui valent le détour. Je pourrais en parler des heures de la Miss, c'est pour moi LA Star de la MGM (avec Garbo of course), l'actrice à découvrir si on s'intéresse aux films des années 30 et à la Major au lion :wink:
Concernant Beaumont ça va être dur de se lancer dans une intégrale car il a commencé assez tôt et une grosse partie de ses films est perdue mais je te conseille quand même de jeter un oeil, en vrac, aux films suivants :
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Merci pour tous les conseils. :)
Les films que tu cites se trouvent facilement?
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par feb »

Tous en Warner Archive sauf The Broadway Melody qui est en Warner US.
Faitless est dans le coffret Warner Archive Robert Montgomery
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Jeremy Fox
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Jeremy Fox »

Pour plus d'avis sur ses films, le topic consacré à Harry Beaumont
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Helena »

Merci à vous pour toutes les informations. :)
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Supfiction »

feb a écrit :Possessed (1931) - Clarence Brown
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3ème film du couple Crawford-Gable, Possessed raconte l'histoire de Marian (Crawford), ouvrière dans une usine d'emballage en carton, qui décide de quitter sa ville de province (et Al, l'homme qui souhaite l'épouser) pour tenter sa chance à New York. Elle va rencontrer Mark Whitney (Gable), riche avocat divorcé, va devenir sa maîtresse et évoluer petit à petit en femme de la ville. 3 ans se sont écoulés quand Whitney décide de se présenter aux élections pour être élu gouverneur. Pour éviter que cette liaison ne soit un handicap pour lui, Marian se fait passer pour une femme divorcée et apprend que, malgré le risque, Whitney veut l'épouser. Au même moment elle voit revenir Al, qui a fait fortune dans l'industrie cimentière, qui souhaite travailler avec Whitney et surtout la demander en mariage....

On retrouve Crawford dans le rôle de cette fille de la campagne qui décide de tout plaquer pour réussir sa vie dans la grande ville et que l'on retrouvera dans Sadie McKee réalisé également par Clarence Brown. Si l'histoire peut paraître simpliste (le film ne dure que 76 min et aurait pu être un poil plus étoffé), le film se laisse regarder avec plaisir surtout que le couple Crawford/Gable fonctionne à merveille, Clarence Brown sait parfaitement filmer les actrices (Joan Crawford est de toute beauté dans ce film :oops: et Brown a toujours le chic pour proposer des plans qui me font vraiment plaisir :fiou: ) et la mise en scène du réalisateur est d'une grande sobriété et offre des plans très intéressants (Crawford regardant passer le train au ralenti dans lequel on découvre dans chaque cabine une tranche de vie des gens fortunés, Gable décrochant le téléphone avec une caméra qui semble posée à même la table, etc). Le film est dans son ensemble très agréable, le duo d'acteurs est toujours aussi parfait, la réalisation est plus que correcte et enfin, 1931 oblige, on retrouve 2-3 détails qui font le charme des films pré-code et que j'apprécie particulièrement. 7/10
Un Crawford que je n'avais pas encore vu à cause de son titre identique à un autre Crawford ultérieur en ma possession (coffret Crawford).
Effectivement, il y a des plans magnifiques sur Crawford (je pense notamment à celui dans lequel elle écoute dans la pénombre Clark Gable exposer ses projets d'avenir avec ses amis politiciens). Le personnage de Gable fait déjà énormément penser à son futur Rhett Butler (une scène parait même identique).
Un Bémol en revanche sur le scénario tellement vu et revu dans le cinéma de cette période mais bon on se console avec le plaisir procuré par les acteurs et la réalisation très soignée de Clarence Brown.
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Jeremy Fox »

Antoine Royer nous parle aujourd'hui de Le Masque arraché de David Miller qui vient de sortir en DVD chez Rimini.
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Supfiction »

Tiens, je profite de la remontée du topic pour diffuser cette photo tirée de la série Feud annoncée pour le mois de Mai sur FX Networks et dont la première saison, Bette and Joan, se centrera autour de la rivalité entre Bette Davis (Susan Sarandon) et Joan Crawford (Jessica Lange). Sarandon est saisissante en Bette Davis.

ImageImage
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par joe-ernst »

Jeremy Fox a écrit :Antoine Royer nous parle aujourd'hui de Le Masque arraché de David Miller qui vient de sortir en DVD chez Rimini.
Vu ce week-end, et c'est une excellente surprise. Moi qui ne suis pas trop fan de Crawfie, je l'ai vraiment appréciée dans ce rôle : elle m'a même touché.

Beaucoup de choses ont déjà été dites dans la belle chronique d'Antoine. Pour ma part, selon de savoir si toute cette histoire a été planifiée, je pencherais pour le fait que ce soit le retour d'Irene dans la vie de Lester qui provoque ce drame. Au départ Lester voulait probablement "profiter" de Myra, et Irene va le forcer à aller plus loin dans son plan en usant de tous ses charmes.

Une chose encore, et qui montre à quel point (hélas peut-être) le star system a disparu : il faut une "page" du générique pour lister tous les fournisseurs de Crawfie. On était une star, ou on ne l'était pas. 8)

Dernier point : ce film fait partie de la Cohen Film Collection. Or dans cette collection se trouve Pandora. Peut-on en espérer une sortie chez Rimini, le dvd Montparnasse étant épuisé ?
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Supfiction »

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Vu dans Le fils unique (1936), clin d’œil de Yasujirō Ozu à Hollywood.
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Sybille »

Supfiction a écrit :Vu dans Le fils unique (1936), clin d’œil de Yasujirō Ozu à Hollywood.
Sympa ! (ç'aurait été cool que l'inverse existe également)

Ca me rappelle que dans "L'épouse de la nuit", également d'Ozu (découvert en début d'année, pas mal), on y voit également des affiches de films américains. Je me rappelle d'une qui cite Walter Huston par exemple.
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par kiemavel »

Sybille a écrit :
Supfiction a écrit :Vu dans Le fils unique (1936), clin d’œil de Yasujirō Ozu à Hollywood.
Sympa ! (ç'aurait été cool que l'inverse existe également)

Ca me rappelle que dans "L'épouse de la nuit", également d'Ozu (découvert en début d'année, pas mal), on y voit également des affiches de films américains. Je me rappelle d'une qui cite Walter Huston par exemple.
Dans son journal "intime", publié en France sous le titre "carnets", qui couvre la période 1933-1963, il est souvent question des films américains qu'il découvrait. Exemple : Le 20 mars 1933, il avait vu The Front Page (Milestone), Back Street (Stahl) et The Sign of the Cross (De Mille)
Il en rend compte presque toujours de manière très laconique ... Par ailleurs, on aurait du mal à trouver trace de ces "influences" dans sa mise en scène, en dehors parait-il de sa première période que je ne connais presque pas.
Source : Carnets 1933-1963. Editions Alive
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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Sybille a écrit :
Sympa ! (ç'aurait été cool que l'inverse existe également)

Ca me rappelle que dans "L'épouse de la nuit", également d'Ozu (découvert en début d'année, pas mal), on y voit également des affiches de films américains. Je me rappelle d'une qui cite Walter Huston par exemple.
Dans son journal "intime", publié en France sous le titre "carnets", qui couvre la période 1933-1963, il est souvent question des films américains qu'il découvrait. Exemple : Le 20 mars 1933, il avait vu The Front Page (Milestone), Back Street (Stahl) et The Sign of the Cross (De Mille)
Il en rend compte presque toujours de manière très laconique ... Par ailleurs, on aurait du mal à trouver trace de ces "influences" dans sa mise en scène, en dehors parait-il de sa première période que je ne connais presque pas.
Source : Carnets 1933-1963. Editions Alive
Merci pour ces précisions, Kiemavel. Il y a une seconde affiche dans cette maison, intitulée Germany, qui pourrait nécessiter une interprétation, mais on est pas dans le bon topic..

Pour revenir à Joan Crawford et faire le lien avec ton avatar, j'ai vu très récemment The Shining Hour (1938) un mélo très en-dessous de ce qu'avait fait Borzage par le passé mais qui vaut tout de même largement le coup d’œil pour la rencontre Joan Crawford / Margaret Sullavan. Si Crawford a le premier rôle, je dois dire une nouvelle fois avoir été touché par Margaret Sullavan qui réussirait à faire verser une larme même à Ivan Drago (ou Lendl). Dans ce ce film sur la confusion des sentiments entre cinq personnages (deux fiancés, le frère et sa femme, et leur sœur), c'est bien elle qui porte l'amour fou et inébranlable cher à Borzage. Ce n'est pas l'heure suprême mais "l'heure éclatante", où l'amour désintéressé mène au sacrifice.

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Re: Joan Crawford (1905-1977)

Message par bruce randylan »

Supfiction a écrit :
Pour revenir à Joan Crawford et faire le lien avec ton avatar, j'ai vu très récemment The Shining Hour (1938) un mélo très en-dessous de ce qu'avait fait Borzage par le passé mais qui vaut tout de même largement le coup d’œil pour la rencontre Joan Crawford / Margaret Sullavan. Si Crawford a le premier rôle, je dois dire une nouvelle fois avoir été touché par Margaret Sullavan qui réussirait à faire verser une larme même à Ivan Drago (ou Lendl). Dans ce ce film sur la confusion des sentiments entre cinq personnages (deux fiancés, le frère et sa femme, et leur sœur), c'est bien elle qui porte l'amour fou et inébranlable cher à Borzage. Ce n'est pas l'heure suprême mais "l'heure éclatante", où l'amour désintéressé mène au sacrifice.
Découvert pour ma part lors de la rétro que la Cinémathèque consacre à l'actrice et en effet, c'est pas fameux. Il y a toujours un professionnalisme dans la mise en scène et la photographie (l'incendie) mais on a du mal à intégrer le film dans les thèmes du cinéaste à part au travers de Margaret Sullavan dont le personnage est de loin le plus touchant et réussi tandis que celui de Robert Young est totalement raté (malgré sa rédemption plus émouvante). J'ai n'ai jamais cru à sa psychologie et son comportement.
Dans l'ensemble les ficelles du scénario ne sont vraiment pas subtile.

Suzanne et ses idées /Susan and god (George Cukor - 1940) est lui aussi fort décevant et passe même totalement à côté de son sujet. On dirait que tout le monde a pratiqué l'autocensure dans cette comédie qui aurait du brocarder les dérives sectaires de Joan Crawford. Il en ressort un film tiède, sans saveur, dont on se demande constamment ce qu'il cherche vraiment à raconter. Du coup, on se raccroche vaguement à la dimension comédie romantique pour un dernier tiers plus plaisant mais sans caractère.

Souvent femme varie / Forsaking All Others (W.S. Van Dyke - 1934) est une excellente surprise. Ce n'est pas follement originale sur le principe (Clark Gable est amoureux de Crawford depuis des années mais celle-ci est sur le point d'épouser Montgomery Clift et tout trois sont des amis d'enfance) mais c'est bien écrit et construit avec Joseph L Mankiewicz aux manettes qui signent aussi quelques excellents dialogues. La mise en scène de Van Dyke est alerte, rythmée et sans temps mort avec ce qu'il faut d'humour et d'émotion. Même si Robert Montgomery est plus en retrait que ces deux compères, l’interprétation est très fraîche et vivante avec un bon tempo.
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