Joan Crawford (1904-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Tom Peeping
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Joan Crawford (1904-1977)

Message par Tom Peeping »

J'ouvre ce topic pour vous demander quels sentiments cinéphiliques vous avez pour Joan Crawford , l'une des stars hollywodiennes (peut-être même LA star hollywodienne) qui me fascine le plus.

De quelques chefs-d'oeuvre du muet (The Unknown 1927) aux navets de fin de carrière (Berserk 1968), quelle parcours et quelle vie ! Je pense que tout le monde est d'accord pour saluer ses classiques : Mildred Pierce bien sûr, Johnny Guitar, Baby Jane... mais qui se souvient vraiment de ses mélothrillers des années 50, qui défient toutes les lois du bon goût mais assurent des moments de jubilation coupable inénarrables. Je suis en train de me faire un cycle de ces films-là mais ils sont assez difficiles à trouver. Pour l'instant, mes préférés parmi ceux que j'ai vus :

- Harriet Craig (1950). Joan est obsédée de propreté et rend sa famille dingue par sa névrose ménagère. A la fin du film, elle se retrouve seule avec son plumeau quand son mari part en claquant la porte et fait tomber au passage son vase préféré qui trônait sur la cheminée. On n'en fait plus des comme ça ! La photo ci-dessous montre Joan dans sa tenue de ménage.
- Queen Bee (1955). Joan tyrannise ses proches (surtout les femmes, dont Fay Wray, oui celle de King Kong) par son égocentrisme absolu. Elle les oblige à consulter un psychiatre timide qui perd tout ses moyens devant elle. Cela permet à Joan de dire une réplique géniale : "Vous avez vu ? : il tremble lorsqu'il me regarde. On dirait qu'il n'a jamais parlé à une belle femme auparavant !".
- Sudden Fear (1952) : Joan, écrivain de romans noirs, doit utiliser tout son talent pour déjouer son meurtre que complotent son mari et la maitresse de celui-ci (Jack Palance et Gloria Grahame). Joan change de tenues (flamboyantes) pour chaque scène, même quand elle écrit à la machine ou qu'elle marche sur la pointe des pieds avec un flingue à la main dans les corridors obscurs.
- Autumn Leaves (1956) : Joan, encore une fois écrivain, s'amourache d'un mauvais garçon (Cliff Robertson) qui a vingt ans de moins qu'elle et qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Elle devrait pourtant savoir que ces histoires finissent mal en général. Utilisation inédite (reprise dans Misery) d'une machine à écrire.

Bref, un bouquet de films outranciers, alimentaires sans doute pour la plupart mais qui donnent l'occasion de voir une Joan Crawford encore très belle (pour ceux qui aiment ce genre de beauté angulaire), aux coiffures souvent extravagantes et qui s'habille en tenue de gala pour épousseter ses étagères. Sens de l'humour absolument nécessaire pour supporter ces raretés en noir et blanc !

J'ai aussi vu que Mommie Dearest ("Maman très Chère") venait de sortir en DVD Z2 en promo. Pour les pervers : sachez que vous n'avez encore rien vu si vous ne connaissez pas ce film avec une Faye Dunaway déchaînée dans le rôle de Joan Crawford qui martyrise sa propre fille. Le biopic ne tient que par la performance de Faye D. qu'il faut voir pour croire. La scène des cintres en fer, un sommet de surjouage, n'a pas d'équivalent à mes yeux dans l'histoire du cinéma... :wink:
Dernière modification par Tom Peeping le 30 août 09, 11:17, modifié 1 fois.
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Simone Choule
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Message par Simone Choule »

Autumn Leaves est un superbe melo-thriller de Robert Aldrich ! Un film vraiment sous-estimé...

La structure rappelle celle du Naked Kiss de Fuller...
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Je ne connais aucun de ces mélos que tu cites mais ça donne bien envie.

Mais Joan Crawford restera toujours pour moi effectivement Mildred Pierce et Vienna dans Johnny Guitar. Je l'aimais beaucoup aussi dans les films de Borzage Mannequin ou Strange cargo, de Thorpe, abvoe suspicion et Preminger Daisy Kenyon.

Excellente actrice
james
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Re: Pour Joan (Crawford)

Message par james »

Tom Peeping a écrit :J'ouvre ce topic pour vous demander quels sentiments cinéphiles vous avez pour Joan Crawford (1904-1977), l'une des stars hollywodiennes (peut-être même LA star hollywodienne) qui me fascine le plus.

De quelques chefs-d'oeuvre du muet (The Unknown 1927) aux navets de fin de carrière (Berserk 1968), quelle parcours et quelle vie ! Je pense que tout le monde est d'accord pour saluer ses classiques : Mildred Pierce bien sûr, Johnny Guitar, Baby Jane... mais qui se souvient vraiment de ses mélothrillers des années 50, qui défient toutes les lois du bon goût mais assurent des moments de jubilation coupable inénarrables. Je suis en train de me faire un cycle de ces films-là mais ils sont assez difficiles à trouver. Pour l'instant, mes préférés parmi ceux que j'ai vus :je ne retiens que "johnny guitar" une actrice dont j'ai le respect,mais que j'apprecie pas trop :wink:

- Harriet Craig (1950). Joan est obsédée de propreté et rend sa famille dingue par son obsession du ménage. A la fin du film, elle se retrouve seule avec son plumeau quand son mari part en claquant la porte et fait tomber au passage son vase préféré qui trônait sur la cheminée. On n'en fait plus des comme ça !
- Queen Bee (1955). Joan tyrannise ses proches (surtout les femmes, dont Fay Wray, oui celle de King Kong) par son égocentrisme. Elle les oblige à consulter un psychiatre qui perd tout ses moyens devant elle et qui permet à Joan de dire une réplique géniale : "Vous avez vu ? : il tremble lorsqu'il me regarde. On dirait qu'il n'a jamais parlé à une belle femme auparavant !".
- Sudden Fear (1952) : Joan, écrivain de romans noirs, doit utiliser tout son talent pour déjouer son meurtre que complotent son mari et la maitresse de celui-ci (Jack Palance et Gloria Grahame). Joan change de tenues (flamboyantes) pour chaque scène, même quand elle écrit à la machine ou qu'elle marche sur la pointe des pieds avec un flingue à la main.
- Autumn Leaves (1956) : Joan, encore écrivain, s'amourache d'un mauvais garçon (Cliff Robertson) qui a vingt ans de moins qu'elle. Elle devrait pourtant savoir que ces histoires finissent généralement mal. Utilisation inédite (reprise dans Misery) d'une machine à écrire.

Bref, un bouquet de films outranciers, alimentaires sans doute pour la plupart mais qui donnent l'occasion de voir une Joan Crawford encore très belle (pour ceux qui aiment ce genre de beauté angulaire), aux coiffures souvent extravagantes et qui s'habille en tenue de gala pour épousseter ses étagères. Sens de l'humour absolument nécessaire pour supporter ces oeuvres en noir et blanc !

J'ai aussi vu que Mommie Dearest ("Maman très Chère") venait de sortir en DVD Z2 en promo. Pour les pervers : sachez que vous n'avez encore rien vu si vous ne connaissez pas ce film avec Faye Dunaway dans le rôle de Joan Crawford qui martyrise sa propre fille. Le film ne tient que par la performance de Faye D. qu'il faut voir pour croire. La scène des cintres en fer n'a pas d'équivalent à mes yeux dans l'histoire du cinéma... :wink:

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je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
Solal
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Message par Solal »

Je me suis longtemps demandé pourquoi cette actrice éveillait en moi des sentiments sadiques. J'ai un plaisir malin à la voir souffrir entre les mains de Bette Davis dans Baby Jane et ses déboires dans Mildred Pierce sont loin de me mécontenter. J'ai, depuis lors, lu ici et là que la dame, en matière de cruauté, n'avait pas été en reste au cours de son existence. Peut-être en ai-je eu la prémonition, seulement par ce que je connaissais d'elle à l'écran... Il n'y a que dans Johnny guitar que je l'apprécie vraiment. Revue, il n'y a pas si longtemps, dans Daisy Kenyon qu'évoque Jeremy, elle m'a encore une fois agacé tandis que le film m'a paru un peu faiblard.
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james
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Re: Joan Crawford et vous ?

Message par james »

Tom Peeping a écrit :J'ouvre ce topic pour vous demander quels sentiments cinéphiliques vous avez pour Joan Crawford (1904-1977), l'une des stars hollywodiennes (peut-être même LA star hollywodienne) qui me fascine le plus.

De quelques chefs-d'oeuvre du muet (The Unknown 1927) aux navets de fin de carrière (Berserk 1968), quelle parcours et quelle vie ! Je pense que tout le monde est d'accord pour saluer ses classiques : Mildred Pierce bien sûr, Johnny Guitar, Baby Jane... mais qui se souvient vraiment de ses mélothrillers des années 50, qui défient toutes les lois du bon goût mais assurent des moments de jubilation coupable inénarrables. Je suis en train de me faire un cycle de ces films-là mais ils sont assez difficiles à trouver. Pour l'instant, mes préférés parmi ceux que j'ai vus :

- Harriet Craig (1950). Joan est obsédée de propreté et rend sa famille dingue par sa névrose ménagère. A la fin du film, elle se retrouve seule avec son plumeau quand son mari part en claquant la porte et fait tomber au passage son vase préféré qui trônait sur la cheminée. On n'en fait plus des comme ça ! La photo ci-dessous montre Joan dans sa tenue de ménage.
- Queen Bee (1955). Joan tyrannise ses proches (surtout les femmes, dont Fay Wray, oui celle de King Kong) par son égocentrisme absolu. Elle les oblige à consulter un psychiatre timide qui perd tout ses moyens devant elle. Cela permet à Joan de dire une réplique géniale : "Vous avez vu ? : il tremble lorsqu'il me regarde. On dirait qu'il n'a jamais parlé à une belle femme auparavant !".
- Sudden Fear (1952) : Joan, écrivain de romans noirs, doit utiliser tout son talent pour déjouer son meurtre que complotent son mari et la maitresse de celui-ci (Jack Palance et Gloria Grahame). Joan change de tenues (flamboyantes) pour chaque scène, même quand elle écrit à la machine ou qu'elle marche sur la pointe des pieds avec un flingue à la main dans les corridors obscurs.
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Bref, un bouquet de films outranciers, alimentaires sans doute pour la plupart mais qui donnent l'occasion de voir une Joan Crawford encore très belle (pour ceux qui aiment ce genre de beauté angulaire), aux coiffures souvent extravagantes et qui s'habille en tenue de gala pour épousseter ses étagères. Sens de l'humour absolument nécessaire pour supporter ces raretés en noir et blanc !

J'ai aussi vu que Mommie Dearest ("Maman très Chère") venait de sortir en DVD Z2 en promo. Pour les pervers : sachez que vous n'avez encore rien vu si vous ne connaissez pas ce film avec une Faye Dunaway déchaînée dans le rôle de Joan Crawford qui martyrise sa propre fille. Le biopic ne tient que par la performance de Faye D. qu'il faut voir pour croire. La scène des cintres en fer, un sommet de surjouage, n'a pas d'équivalent à mes yeux dans l'histoire du cinéma... :wink:

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hormis "johnny guitar" je respect beaucoup l'actrice mais je n'adhère pas du tout a elle,vala :wink:
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Beule
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Message par Beule »

Je me joins au clan des adorateurs fascinés par la personnalité cinégénique de Mrs. Crawford, même si j'ai plus de mal avec les mélos noirs des années cinquante comme Le masque arraché ou l'ahurissant Queen Bee de Mc Dougall, dans lequel son statut atteint définitivement l'icône dominatrice et castratrice: la mise en scène de ses rapports avec John Ireland :shock: :lol:

Mais comme Jeremy, je suis un admirateur convaincu des grands mélos MGM de Borzage dans lesquels elle se révélait irremplaçable: Mannequin et Le cargo maudit, dans lequel sa prestation très âpre et physique réussissait à compenser les extravagance mystiques et quelque peu sirupeuses du script.

Superbe aussi dans l'un des premiers grands talkies (Rains de Milestone), et bien sûr dans les grands woman dramas de la Warner dans les années 40: Mildred Pierce, mais aussi Humoresque ou Flamingo Road. J'aimerais beaucoup découvrir La possédée.

Je regrette qu'elle n'ait pas tourné plus de comédies musicales (Que vaut le tardif Madone gitane de Walters?) au vus des talents de danseuses affichés aux côtés d'Astaire dans le final du Tourbillon de la danse.
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Tom Peeping
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Message par Tom Peeping »

Solal a écrit :Je me suis longtemps demandé pourquoi cette actrice éveillait en moi des sentiments sadiques...
Parce que (presque) tous ses films sont construits sur l'affect SM. Sans prendre en compte les "actrices" des films d'exploitation, Crawford est à ma connaissance la seule star hollywodienne qui entre constamment en rapport de force avec les personnages de ses partenaires dans ses films ET avec le spectateur qui la regarde sur l'écran. Son physique impressionnant, tout en angles et d'un graphisme renforcé par la coiffure, le maquillage des yeux (et quels yeux !) et de la bouche (et quelle bouche !), les costumes épaulés... en font une incarnation de la dominatrice. Bref, une créature de l'Enfer qui est faite pour éveiller les sentiments dont tu parles.
La publication du livre à scandale de sa fille adoptive Christina en 1977 (Mommie Dearest), qui a définitivement terni l'image de Joan dans la mémoire collective des américains, est le dernier acte d'une relation d'amour-haine avec le public qui a quand même duré près de 50 ans.
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Message par John T. Chance »

j'adore joan : entre elle et moi, c'est forever.
j'ai aimé johnny guitare, mildred pierce, ... je l'ai trouvé très belle dans le borzage ou il ya jesus...
et je recherche après nous le déluge d'howard hawks 8)
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

John T. Chance a écrit : et je recherche après nous le déluge d'howard hawks 8)

Très beau film ;-)
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Message par John T. Chance »

Jeremy Fox a écrit :
John T. Chance a écrit : et je recherche après nous le déluge d'howard hawks 8)

Très beau film ;-)
il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie, foxy... 8) :wink:
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Message par Pancake »

. Grand Hotel, Goulding/Baum

Oscar 32 du meilleur film, valse de stars pour vaudeville en hôtel.

Pas trop engoncé dans son classicisme, totalement fluide et léger, porte un chouille trop ses stigmates théâtre. Les acteurs font beaucoup pour le film, surtout Joan Crawford et les Barrymore. Par contre putain c'est la fête aux faux raccords de folie...

4/6
Ballin Mundson
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Message par Ballin Mundson »

épatante aussi en méchante dans the women.
C'est bizarre comme son visage a changé et s'est durci à partir de films comme mildred pierce
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Banane
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Message par Banane »

Fascinante personnalité (plus personnalité qu'actrice, quoique même sur le plan là elle se défendait très bien), une carrière exemplaire. Rares sont les femmes à avoir duré cinématrographiquement aussi longtemps.

Ce qui me fascinait chez elle c'est qu'elle a été son propre Pygmalion, et s'est réinventée à chaque decennie, en comprenant la décennie qui allait arriver, et en s'adaptant à elle (jazz baby à la Colleen Moore dans les années 20, Depression-girl rooseveltienne dans les années 30, grande dame du film noir dans les 40, le doute à la fin des 50, puis plus clairement dans les 60).
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Afin de mettre les choses au point, je tiens à préciser que Joan Crawford et moi c'était fini depuis longtemps.
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