Burt Kennedy (1922-2001)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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nobody smith
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par nobody smith »

Penché sur le cas de Burt Kennedy avec La Vengeance Du Shérif et Le Retour Des Sept. Pour le premier, je ne vais pas contredire Julien : c’est mauvais comme tout. C’est assez hallucinant d’apprendre que Kennedy s’est fait un nom en tant que scénariste, tant c’est ce qui doit être le pire dans La Vengeance Du Shérif. Je ne sais même pas si on peut dire qu’il y a une intrigue là-dedans. C’est plus un patchwork d’idées sans lien (ou si peu) entre elles. Le pire, c’est que ces idées terriblement classiques sont en plus peu nombreuses. Du coup, pour atteindre péniblement les 80 minutes de spectacle, chaque séquence est étirée à l’extrême sans véritable raison. Cette langueur couplée à l’aspect décousu du récit rend l’objet terriblement désagréable à suivre. Après, je trouve quand même qu’il y a quelques instants éphémères où la réalisation offre un semblant d’illusion comme lors de la scène d’ouverture lourdement inspiré d’Il Etait Une Fois Dans L’ouest.

Je trouve déjà un peu plus mon compte avec Le Retour Des Sept. Je le mettrais bien dans la même catégorie que Jaws 2 : suite qui sert à rien mais c’est pas totalement dégueu à regarder. Le scénariste Larry Cohen émule plutôt bien la formule du Sturges. La mécanique est la même et n’apporte guère de nouveauté mais Cohen fait en sorte que la redite soit un minimum crédible et tienne la route. Quant à Kennedy, il filme correctement le spectacle sans être génial pour autant. Ça se regarde mais le plaisir procuré par son prédécesseur est bien loin.

Conclusion : Kennedy ou McLaglen, c’est kif-kif.
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Rashomon
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Rashomon »

nobody smith a écrit : Conclusion : Kennedy ou McLaglen, c’est kif-kif.[/justify]
Regarde Ne tirez pas sur le shérif ou A l'Ouest du Montana et tu changeras peut-être d'avis...
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Kevin95
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Kevin95 »

Ou Hannie Caulder (vous me le dites si je radote). :mrgreen:
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Jeremy Fox
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Jeremy Fox »

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La Caravane de feu (The War Wagon - 1967) de Burt Kennedy
UNIVERSAL


Avec John Wayne, Kirk Douglas, Howard Keel, Robert Walker
Scénario : Clair Huffaker
Musique : Dimitri Tiomkin
Photographie : William H. Clothier (2.35Technicolor)
Un film produit par Marvin Schwartz pour la Universal


Sortie USA : 27 mai 1967

Taw Jackson (John Wayne) a injustement été condamné et a passé deux années en prison. Il est aujourd’hui libéré sur parole et revient dans sa région pour se venger de l’homme qui l’a non seulement fait emprisonner mais s’est également emparé de ses terres. En effet ces dernières regorgent de poussière d’or et Frank Pierce (Bruce Cabot) en extrait des tonnes qu’il convoie jusqu’à la ville dans son ‘War Wagon’, sorte de diligence blindée non seulement escortée d’une trentaine d’hommes mais également munie d’un tout nouveau fusil mitrailleur. Taw Jackson a dans l’idée d’élaborer un plan pour dévaliser l’un de ses chargements d’un demi-million de dollars. Pour se faire il embauche quatre hommes avec chacun leur spécialité : Wes (Keenan Wynn), un conducteur de chariots, le jeune alcoolique Billy (Robert Walker), expert en explosifs, Levi Walking Bear (Howard Keel), un indien qui pourra négocier l’aide des tribus Kiowas, ainsi que Lomax (Kirk Douglas), un perceur de coffres ; situation assez cocasse puisque Lomax, tueur à gages à ses heures perdues, a été également enrôlé par Pierce pour se débarrasser du trop encombrant Jackson. Mais l’offre de ce dernier sera beaucoup plus alléchante et voici nos cinq lascars qui se lancent dans la préparation de cette dangereuse opération…

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Les très bons Gun the man Down d’Andrew V. Mclaglen, Sur la piste des Comanches (Fort Dobbs) de Gordon Douglas, Six chevaux dans la plaine (Six Black Horse) de Harry Keller, mais aussi et surtout les fabuleux Sept hommes à abattre (Seven Men from Now), L’homme de l’Arizona (The Tall T), La Chevauchée de la vengeance (Ride Lonesome), Comanche Station, tous signés par Budd Boetticher… Puis Burt Kennedy décide de se lancer dans la réalisation : le pantouflard A l’Ouest du Montana (Mail Order Bride), l’exécrable Le Retour des sept (Return of the Seven), l’étrange et –sur un postulat pourtant passionnant- malheureusement raté Frontière en flammes (Welcome to hard Times)… Pas besoin d’une plus longue démonstration pour en tirer une conclusion simple mais triste : le jour où Burt Kennedy a décidé de troquer sa machine à écrire pour une caméra, il aurait mieux fait -selon l'expression- de se casser une jambe ; car ce ne sont pas les cinéphiles westernophiles qui y auront gagné au change ! Et ce n’est pas l’affligeant The War Wagon qui me fera pour l’instant changer d’avis même s'il se pourrait que certains de ses westerns parodiques ultérieurs vaillent le coup ; nous en reparlerons en temps et en heures !

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Il s’agit d’une sorte de western de commandos, ‘sous genre’ -pas dans le sens péjoratif mais dans un système classificatoire- initié par le classique de John Sturges, Les Sept Mercenaires (The Magnificent Seven), et dont le plus beau fleuron pourrait avoir été l’année précédente le très efficace Les Professionnels de Richard Brooks. Dans le western de Burt Kennedy, John Wayne, injustement jeté en prison durant deux ans et spolié de ses terres par le même homme l’ayant fait condamner, revient se venger en décidant de s’emparer de l’or que ce vil gros propriétaire extraie de son propre domaine et transporte en ville à bord de ‘la caravane de feu’, une sorte de diligence blindé dotée d’un fusil mitrailleur dernier modèle. Pour se faire, il va embaucher quatre hommes d’horizons différents, chacun avec leurs spécialités ; parmi eux, un perceur de coffres mais également un tueur à gages cupide embauché par ailleurs pour le tuer par celui que Taw souhaite justement cambrioler... Si j'ai été assez clair, vous conviendrez qu'il s'agissait d'un postulat de confrontation assez cocasse ; et pourtant, à l'image de l'ensemble du film, il s'avèrera totalement bâclé, le scénariste -adaptant pourtant sa propre histoire- ne faisant aucun effort pour nous le rendre attractif. Car oui il faut bien le dire, avoir eu pour la première fois entre les mains deux vedettes de cette envergure -qui ne se retrouveront plus jamais à l'écran- pour les faire bêtement cachetonner dans un western aussi affligeant, c’est assez triste ! Certes les quelques séquences sympathiques leurs sont entièrement dues sauf que si nos deux stars semblent s’être bien amusés sur le tournage, leur bonne humeur a beaucoup de mal à se communiquer au spectateur.

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Dimitri Tiomkin semble faire des variations sur sa fabuleuse partition de Alamo sans jamais que son nouveau Soundtrack n'arrive à la cheville du précédent, William Clothier semble s’être en partie désintéressé de son travail devant le peu de cas fait par son réalisateur des décors naturels à sa disposition, les éclairages en studio ne sont pas ce qu'il a fait de mieux et les transparences se révèlent assez indignes de l’époque… mais les principaux fautifs de ce ratage demeurent cependant le scénariste et son metteur en scène. Si le premier ne rend absolument rien de captivant -certaines idées s’avérant même totalement idiotes, l'humour volant souvent au raz des pâquerettes- et n’exploite absolument pas ses seconds rôles –pauvres Keenan Wynn et Howard Keel qui devaient vraiment avoir besoin d’argent pour accepter des personnages aussi peu développés-, le travail du second est tellement peu soigné que le résultat donne un film non seulement totalement prévisible mais, bien plus grave, mollasson -voire amorphe- que ce soit pour les séquences 'mal' dialoguées ou pour les moments plus mouvementés, Kennedy s’avérant incapable de donner le moindre rythme ni la moindre ampleur à ses scènes d’action. Un comble pour un film qui semble pourtant avoir bénéficié de moyens conséquents !

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Consternant de voir qu’avec une telle affiche réunissant deux aussi grandes stars, le résultat soit une mécanique aussi vide, un film aussi affligeant, asthénique, stéréotypé, voire souvent idiot et pas très drôle. Il y avait un réel potentiel de western décontracté et nonchalant ; peine perdue, tout relève de la plus grande paresse. Heureusement la même année Kirk Douglas et John Wayne seront les vedettes de westerns autrement plus recommandables, La Route de l’Ouest (The Way West) d’Andrew V. McLaglen pour le premier, El Dorado de Howard Hawks pour le second. On se console comme on peut !
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Kevin95
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Kevin95 »

THE DESERTER - Burt Kennedy (1971) découverte

Fatigué d'imiter les maitres du western classique, Burt Kennedy a eu sa petite tentation crépusculaire avec la même année Hannie Caulder et ce The Deserter, peut-être ce qu'il a produit de plus potable. La roublardise remplace le côté vieillot et ce n'est pas plus mal, ça donne au moins au film un peu plus de nerf et de rythme. The Deserter débute par une intro violente sur un village décimé et une femme crucifiée avant de narrer l'entrainement et les agissements d'un commando suicide mené par le mari de la femme morte (le fameux déserteur du titre). La référence à The Dirty Dozen de Robert Aldrich n'est pas originale pour un sous, les italiens s'abreuvent déjà pas mal à cette source, mais le destin du personnage principal rappelle le ton d'un autre Aldrich, celui d'Ulzana's Raid (pas mal pour un Kennedy en général très raplapla). La violence est crue, la présence de John Huston apporte un cachet mélancolique tandis que la musique de Piero Piccioni, même par moments hors-sujet, donne un peu d'âme à un bande d'exploitation cynique. Malgré le peu de charisme de Bekim Fehmiu, The Deserter se défend correctement. Pas mal Burt, pas mal.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :THE DESERTER - Burt Kennedy (1971) découverte

peut-être ce qu'il a produit de plus potable.

Bon tant mieux alors car je commençais à désespérer du cinéaste.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Kevin95 »

Vu ton aversion pour Kennedy et le western italien, je ne prendrai pas le risque de te le conseiller. :mrgreen:
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :Vu ton aversion pour Kennedy et le western italien, je ne prendrai pas le risque de te le conseiller. :mrgreen:

Je vais déjà voir La caravane de feu très bientôt : après The Way West de McLaglen (loin d'être mauvais d'ailleurs, à ma grande surprise), c'est le prochain de mon parcours.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :
Kevin95 a écrit :Vu ton aversion pour Kennedy et le western italien, je ne prendrai pas le risque de te le conseiller. :mrgreen:

Je vais déjà voir La caravane de feu très bientôt : après The Way West de McLaglen (loin d'être mauvais d'ailleurs, à ma grande surprise), c'est le prochain de mon parcours.
Wo punaise ça va être violent !
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :après The Way West de McLaglen (loin d'être mauvais d'ailleurs, à ma grande surprise)
J'ai toujours trouvé qu'on était trop dur avec ce film. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est plaisant rien que pour ctte très belle brochette d'acteurs.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit :
Jeremy Fox a écrit :après The Way West de McLaglen (loin d'être mauvais d'ailleurs, à ma grande surprise)
J'ai toujours trouvé qu'on était trop dur avec ce film. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est plaisant rien que pour ctte très belle brochette d'acteurs.
Pareil ; j'en suis à la moitié et je trouve ça très bien ; certains plans sont presque aussi beaux que ceux de son cinéaste fétiche, John Ford.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par manuma »

Jeremy Fox a écrit :
Kevin95 a écrit :THE DESERTER - Burt Kennedy (1971) découverte

peut-être ce qu'il a produit de plus potable.

Bon tant mieux alors car je commençais à désespérer du cinéaste.
Pour ma part, très client de ce joyeux fourre-tout de Deserter (portant bien la griffe opportuniste de De Laurentiis). Mais, Jeremy, en effet, ce n'est même pas la peine qu'il s'en approche...

Maintenant, Welcome to hard times n'ayant même pas trouvé une certaine grâce à ses yeux, j'avoue que je ne vois plus très bien quel autre titre westernien de Kennedy pourrait amener Jeremy à réviser son jugement sur le bonhomme.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Jeremy Fox »

Le western du samedi : La Caravane de feu et le test du BR.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par Jeremy Fox »

Le western du WE, jamais encore sorti en DVD : A l'Ouest du Montana.
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Re: Burt Kennedy (1922-2001)

Message par manuma »

SIDEKICKS (1974)

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Remake télé ou séquelle (je n'ai pas trop compris, en fait) du sympathique Skin game de Paul Bogart avec James Garner (ici producteur exécutif). Burt Kennedy reprend donc l'affaire à son compte, aidé du scénariste de son Support your local sheriff! pour un résultat dans la droite ligne de cet essai comique et sa suite, Support your local gunfighter. L’œuvre vire à la franche parodie (à la différence du Bogart) et ne plaira probablement qu’aux seuls spectateurs acquis à la cause kennedienne, amateurs de prestations cabotines - Jack Elam, l’acteur fétiche de Kennedy, à fond dans son rôle de chef de bande abruti - pas trop regardant sur la mise en scène - du boulot en claquettes, torché dans 4 décors de studio. Bref, rien de fracassant, mais de la bonne humeur, des acteurs qui s’amusent et moi qui ne voit finalement pas passer les 75 petites minutes de cette inoffensive farce. Par ailleurs, je n’avais jamais réalisé à quel point Gwyneth Paltrow était le sosie son actrice de mère au même âge...
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